Titre : Revue internationale des produits coloniaux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1939-03-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343784169
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 7259 Nombre total de vues : 7259
Description : 01 mars 1939 01 mars 1939
Description : 1939/03/01 (A14,N159)-1939/03/31. 1939/03/01 (A14,N159)-1939/03/31.
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6463788h
Source : CIRAD, 2012-231858
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
94 REVUE INTERNATIONALE DES PRODUITS COLONIAUX
Il en résulte évidemment un trouble profond dans les conditions de vie actuelles
et futures des communautés indigènes, sans parler de la répercussion inévitable
sur les entreprises européennes là où elles existent ; mais le trouble est bien plus
profond, plus marqué et immédiat sur la forêt, car en pareil cas, ce n'est qu'après
de multiples tentatives, et encore est-on souvent mal convaincu, que les formations
forestières de montagne restent bien des « terres à vocation forestière ». Elles le
sont certes impérieusement, mais en attendant le mal est fait et le déséquilibre va
croissant.
Nous pensons qu'au Kivu, et sans doute est-ce le propre des sols de bon
nombre de régions montagneuses tropicales, la perte de la fertilité des terrains est
surtout due à une transformation de l'état physique par modification souvent
brusque du complexe cl imatique et édaphique antérieur. Faute d'une suffisante
perméabilité à l'air et à l'eau et subissant en outre des extrêmes plus marqués de
température, divers phénomènes chimiques et biologiques du sol étant profondément
altérés, l'humus régulateur idéal et indispensable de sa texture disparaissant par
l'insolation, l'érosion et le lessivage des eaux de ruissellement, le terrain présente
de plus en plus les symptômes de la dégradation, en même temps que se montrent
sur la végétation spontanée (modification de la flore) ou autre (aspect et rendement
des cultures), les conséquences de cet état bien connu.
Cela se vérifie particulièrement pour le sol des forêts, quelle que soit leur situa-
tion géographique ; elles prospèrent sur les sols d'origine géologique et de nature
chimique très diverses et s'y montrent même assez indifférentes ; mais l'état
d'équilibre biologique si facilement instable que nous avons déjà signalé est chez
elle sous la dépendance étroite de la possibilité de « faire son sol » et de le
conserver par une sorte de réemploi qui n'exclut cependant pas l'utilisation de la
production ligneuse, pourvu qu'elle soit prudente ; par contre cette même forêt
accusera immédiatement toute perturbation qu'elle subira et qui aura sa répercussion
sur le sol.
Certes nous avons vu des cas où une texture physique déficiente paraissait
coexister avec des qualités chimiques réelles, en ce sens qu'un potentiel d'élé-
ments minéraux issus de la roche mère était supposé momentanément masqué ou
immobilisé par l'amoindrissement des qualités physiques et le ralentissement
concomitant de l' activité bactérienne, mais nous croyons plutôt que, si la situa-
tion put être rétablie par une régénération du sol spécialement en son état physi-
que, c'est que la dégradation constatée en était encore à ses débuts et qu'il
s'agissait d'un sol arable permettant une intervention rapide (engrais verts).
Quant à la latérisation et à son action sur les sols qui, selon certains auteurs,
trouve dans le climat du Kivu les éléments nécessaires à sa naissance, peut-être
y aurait-il lieu d'être un peu moins absolu et de considérer qu'en fait les condi-
tions de température et de pluviosité (facteur des pluies compris entre 40 et 60,
température moyenne annuelle atteignan 20° (1), jugées indispensables se trouvent
assez rarement réalisées dans nos régions de haute altitude; nous estimons que,
dans le bassin du lac Kivu (1.463 m.) par exemple, les dites conditions ne sem-
blent guère se rencontrer au-dessus de la courbe de 1.500 m., sauf modification
ultérieure du climat local, éventualité toujours possible.
(1) R. Meurice, Le Sol Agricole et Forestier.
Il en résulte évidemment un trouble profond dans les conditions de vie actuelles
et futures des communautés indigènes, sans parler de la répercussion inévitable
sur les entreprises européennes là où elles existent ; mais le trouble est bien plus
profond, plus marqué et immédiat sur la forêt, car en pareil cas, ce n'est qu'après
de multiples tentatives, et encore est-on souvent mal convaincu, que les formations
forestières de montagne restent bien des « terres à vocation forestière ». Elles le
sont certes impérieusement, mais en attendant le mal est fait et le déséquilibre va
croissant.
Nous pensons qu'au Kivu, et sans doute est-ce le propre des sols de bon
nombre de régions montagneuses tropicales, la perte de la fertilité des terrains est
surtout due à une transformation de l'état physique par modification souvent
brusque du complexe cl imatique et édaphique antérieur. Faute d'une suffisante
perméabilité à l'air et à l'eau et subissant en outre des extrêmes plus marqués de
température, divers phénomènes chimiques et biologiques du sol étant profondément
altérés, l'humus régulateur idéal et indispensable de sa texture disparaissant par
l'insolation, l'érosion et le lessivage des eaux de ruissellement, le terrain présente
de plus en plus les symptômes de la dégradation, en même temps que se montrent
sur la végétation spontanée (modification de la flore) ou autre (aspect et rendement
des cultures), les conséquences de cet état bien connu.
Cela se vérifie particulièrement pour le sol des forêts, quelle que soit leur situa-
tion géographique ; elles prospèrent sur les sols d'origine géologique et de nature
chimique très diverses et s'y montrent même assez indifférentes ; mais l'état
d'équilibre biologique si facilement instable que nous avons déjà signalé est chez
elle sous la dépendance étroite de la possibilité de « faire son sol » et de le
conserver par une sorte de réemploi qui n'exclut cependant pas l'utilisation de la
production ligneuse, pourvu qu'elle soit prudente ; par contre cette même forêt
accusera immédiatement toute perturbation qu'elle subira et qui aura sa répercussion
sur le sol.
Certes nous avons vu des cas où une texture physique déficiente paraissait
coexister avec des qualités chimiques réelles, en ce sens qu'un potentiel d'élé-
ments minéraux issus de la roche mère était supposé momentanément masqué ou
immobilisé par l'amoindrissement des qualités physiques et le ralentissement
concomitant de l' activité bactérienne, mais nous croyons plutôt que, si la situa-
tion put être rétablie par une régénération du sol spécialement en son état physi-
que, c'est que la dégradation constatée en était encore à ses débuts et qu'il
s'agissait d'un sol arable permettant une intervention rapide (engrais verts).
Quant à la latérisation et à son action sur les sols qui, selon certains auteurs,
trouve dans le climat du Kivu les éléments nécessaires à sa naissance, peut-être
y aurait-il lieu d'être un peu moins absolu et de considérer qu'en fait les condi-
tions de température et de pluviosité (facteur des pluies compris entre 40 et 60,
température moyenne annuelle atteignan 20° (1), jugées indispensables se trouvent
assez rarement réalisées dans nos régions de haute altitude; nous estimons que,
dans le bassin du lac Kivu (1.463 m.) par exemple, les dites conditions ne sem-
blent guère se rencontrer au-dessus de la courbe de 1.500 m., sauf modification
ultérieure du climat local, éventualité toujours possible.
(1) R. Meurice, Le Sol Agricole et Forestier.
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