Titre : Revue internationale des produits coloniaux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1939-03-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343784169
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 7259 Nombre total de vues : 7259
Description : 01 mars 1939 01 mars 1939
Description : 1939/03/01 (A14,N159)-1939/03/31. 1939/03/01 (A14,N159)-1939/03/31.
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6463788h
Source : CIRAD, 2012-231858
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
REVUE INTERNATIONALE DES PRODUITS COLONIAUX
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mène y est plus ou moins marqué suivant les régions et l'accentuation, d'ordre
surtout climatique, du processus de dégradation des sols, lequel se ramène, dans
bon nombre de cas et entre certaines limites de pluviosité et de température, à
une latérisation plus ou moins rapide du terrain.
Lorsqu'il est fait allusion aux cultures spoliatrices des indigènes, bien souvent
le lecteur Tes ramène au seul sytème de culture dit des Bantous, et pour les esprits
non avertis, prédomine l'idée du Bantou ravageur de forêt et même voyageur
séculaire et sans discernement.
Pareille opinion n'est pas entièrement exacte, tant s'en faut, car en maintes N
régions de la grande cuvette congolaise, pour ne parler que du Congo Belge,
partout où l'ensemble des conditions du milieu permet une suffisante vitalité des
formations secondaires, partout où une bonne régénération leur conserve un carac-
tère progressif, nous voyons la jachère boisée intervenir comme élément prépon-
dérant et même unique de régénération des terres. v
Sans doute, à l'origine, l'abondance et la vigueur du recru rendirent sans
intérêt tout autre mode de pachère, si tant est que l'agriculteur bantou y ait jamais
songé ; mais on doit bien constater que cette notion de la jachère forestière lui
est familière et est à la base même de son système cultural, tout incomplet qu'il
soit.
Bien mieux, il semble que cette pratique suffit à peu près à reconstituer la
fertilité aussi longtemps que la densité de la population et la surface des terres
cultivablés soumises à la rotation, permettent d'accorder à la jachère un délai
suffisant, après une courte période d'occupation.
Certains auteurs dénomment système forestier le cycle cultural bantou. S'il en
est qui visent par là les pratiques spoliatrices dont il est question ci-dessus, il en
est d'autres qui admettent en diverses régions l'existence d'une sorte d'assole-
ment basé sur la régénération régulière des sols par les formations forestières
secondaires.
Mais il n'est pas que les Bantous de la cuvette centrale congolaise ; en bor-
dure de celle-ci vivent d'autres peuplades de cultivateurs bantous pour lesquelles
ne se réalisent pas ou ne se réalisent plus les conditions nécessaires à l'obtention
d' une statique du sol à peu près équilibrée par la jachère boisée; chaque défriche-
ment y accentue le caractère régressif de la végétation et la dégradation du sol.
En outre, il est des populations vivant près des lisières orientales de la forêt
congolaise, populations agricoles ou semi-pastorales, d'origine soudanaise, nilo-
tique ou hamitique qui se sont révélées comme de parfaits déboiseurs.
Pareille situation existe à Madagascar, en Indochine, aux Indes anglaises et
se traduit par une remarquable identité de conséquences.
Ce n'est donc pas, heureusement ou malheureusement, un monopole des pro-
cédés congolais de culture, mais la marque du caractère primitif de méthodes
agricoles, dont le principe même est que la forêt sera l'éternelle pourvoyeuse
d'humus, sans qu'il faille prendre souci de sa reconstitution.
Le rôle indirect de la forêt, particulièrement aux Colonies, a été étudip et
décrit à suffisance par maints écrivains autorisés pour qu'il soit encore nécessaire
d'en refaire ici l'exposé.
Pourtant, certaines théories assez récentes semblent contester l'influence des
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mène y est plus ou moins marqué suivant les régions et l'accentuation, d'ordre
surtout climatique, du processus de dégradation des sols, lequel se ramène, dans
bon nombre de cas et entre certaines limites de pluviosité et de température, à
une latérisation plus ou moins rapide du terrain.
Lorsqu'il est fait allusion aux cultures spoliatrices des indigènes, bien souvent
le lecteur Tes ramène au seul sytème de culture dit des Bantous, et pour les esprits
non avertis, prédomine l'idée du Bantou ravageur de forêt et même voyageur
séculaire et sans discernement.
Pareille opinion n'est pas entièrement exacte, tant s'en faut, car en maintes N
régions de la grande cuvette congolaise, pour ne parler que du Congo Belge,
partout où l'ensemble des conditions du milieu permet une suffisante vitalité des
formations secondaires, partout où une bonne régénération leur conserve un carac-
tère progressif, nous voyons la jachère boisée intervenir comme élément prépon-
dérant et même unique de régénération des terres. v
Sans doute, à l'origine, l'abondance et la vigueur du recru rendirent sans
intérêt tout autre mode de pachère, si tant est que l'agriculteur bantou y ait jamais
songé ; mais on doit bien constater que cette notion de la jachère forestière lui
est familière et est à la base même de son système cultural, tout incomplet qu'il
soit.
Bien mieux, il semble que cette pratique suffit à peu près à reconstituer la
fertilité aussi longtemps que la densité de la population et la surface des terres
cultivablés soumises à la rotation, permettent d'accorder à la jachère un délai
suffisant, après une courte période d'occupation.
Certains auteurs dénomment système forestier le cycle cultural bantou. S'il en
est qui visent par là les pratiques spoliatrices dont il est question ci-dessus, il en
est d'autres qui admettent en diverses régions l'existence d'une sorte d'assole-
ment basé sur la régénération régulière des sols par les formations forestières
secondaires.
Mais il n'est pas que les Bantous de la cuvette centrale congolaise ; en bor-
dure de celle-ci vivent d'autres peuplades de cultivateurs bantous pour lesquelles
ne se réalisent pas ou ne se réalisent plus les conditions nécessaires à l'obtention
d' une statique du sol à peu près équilibrée par la jachère boisée; chaque défriche-
ment y accentue le caractère régressif de la végétation et la dégradation du sol.
En outre, il est des populations vivant près des lisières orientales de la forêt
congolaise, populations agricoles ou semi-pastorales, d'origine soudanaise, nilo-
tique ou hamitique qui se sont révélées comme de parfaits déboiseurs.
Pareille situation existe à Madagascar, en Indochine, aux Indes anglaises et
se traduit par une remarquable identité de conséquences.
Ce n'est donc pas, heureusement ou malheureusement, un monopole des pro-
cédés congolais de culture, mais la marque du caractère primitif de méthodes
agricoles, dont le principe même est que la forêt sera l'éternelle pourvoyeuse
d'humus, sans qu'il faille prendre souci de sa reconstitution.
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