Titre : Bulletin de l'Agence générale des colonies
Auteur : Agence économique des territoires africains sous mandat. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Melun)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1931-02-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb42445178p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 23647 Nombre total de vues : 23647
Description : 01 février 1931 01 février 1931
Description : 1931/02/01 (A24,N264)-1931/02/28. 1931/02/01 (A24,N264)-1931/02/28.
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6463458b
Source : CIRAD, 2012-231802
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
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LES COLONIES A TRAVERS LES ARTS 207
temps son crédit scientifique a abusé tout le monde, mais la
méfiance s'éveille — et cela à quelques mois d'élections à rins-
titut. Que faire. ?
D'étonnantes floraisons tropicales surgissent aux murs de
la petite chambre. Deux hommes songent: un rêve meurt, un
rêve naît. — Donogoo n'existe pas, soit. Eh bien, elle existera,
et cela avant six mois.
Prologue fantastique: le conte avant la réalité. Quel jeu
étonnant ! De cet étrange début va naître un drame mouvant et
multiple, comme les chaos où s'enfantent les mondes. D'un
côté l'enchaînement si moderne des faits qui lancent «une
affaire » dans le monde boursier d'aujourd'hui, et, derrière le
tumulte des financiers, créant à la Bourse et dans le monde des
affairistes une Donogoo-papier, la rumeur confuse de la foule
humble et éternelle: celle des Mayas poursuivant la «terre sans
mal », celle des compagnons de Colomb en quête de l'Eldorado,
celle des désabusés, des curieux, des aventuriers, des rêveurs
de toutes moutures, partant à la recherche de la mystérieuse
ville où peut-être enfin la Sphinge résoudra l'énigme qu'ils
portent en eux. Ce sont eux qui, las et déçus, s'arrêteront un
jour. « Nous sommes bien ici, plantons-y des tentes ». Besoin
de se reposer enfin, aussi éternel que celui de s'évader de ses
limites, qui a torturé tous les siècles et particulièrement celui où
nous vivons.
Puis tout s'enchaîne et se précipite. Quand la caravane des
créateurs de Donogoo-papier, partie de la place de la Bourse,
rejoint la cohue des simples qui ont fixé lemirage qu'ils avaïent
poursuivi en vain, fondé dans la pierre, la chaux et la sueur la
ville fantôme, la jonction de ces deux forces donne les seules
résultantes que notre temps permette : des lois, des dividendes
— et une trique maniée par un dictateur.
Qu'on m'excuse d'avoir schématisé à dessein une pièce aussi
touffue, aussi riche de résonances. Je l'ai fait pour la placer
surleterrainqui estlenôtre -pour associer l'histoire de Donogoo,
la ville de rêve, à toutes leslégendes des chercheurs de Mondes,
ancêtres naturels des colonisateurs. Ce qui doit être dit aussi
— redit plutôt, car sur ce point toutes les voix sefondent en une
- c'est la splendsur d'une mise en scène où chaque détail prend
sa place dans un chœur immense, où la cohésion réalise une
merveille d'harmonie. Ne serait-ce pas une des formes en puis-
sance de l'art d'aujourd'hui, que ce poème récité par le rouage
temps son crédit scientifique a abusé tout le monde, mais la
méfiance s'éveille — et cela à quelques mois d'élections à rins-
titut. Que faire. ?
D'étonnantes floraisons tropicales surgissent aux murs de
la petite chambre. Deux hommes songent: un rêve meurt, un
rêve naît. — Donogoo n'existe pas, soit. Eh bien, elle existera,
et cela avant six mois.
Prologue fantastique: le conte avant la réalité. Quel jeu
étonnant ! De cet étrange début va naître un drame mouvant et
multiple, comme les chaos où s'enfantent les mondes. D'un
côté l'enchaînement si moderne des faits qui lancent «une
affaire » dans le monde boursier d'aujourd'hui, et, derrière le
tumulte des financiers, créant à la Bourse et dans le monde des
affairistes une Donogoo-papier, la rumeur confuse de la foule
humble et éternelle: celle des Mayas poursuivant la «terre sans
mal », celle des compagnons de Colomb en quête de l'Eldorado,
celle des désabusés, des curieux, des aventuriers, des rêveurs
de toutes moutures, partant à la recherche de la mystérieuse
ville où peut-être enfin la Sphinge résoudra l'énigme qu'ils
portent en eux. Ce sont eux qui, las et déçus, s'arrêteront un
jour. « Nous sommes bien ici, plantons-y des tentes ». Besoin
de se reposer enfin, aussi éternel que celui de s'évader de ses
limites, qui a torturé tous les siècles et particulièrement celui où
nous vivons.
Puis tout s'enchaîne et se précipite. Quand la caravane des
créateurs de Donogoo-papier, partie de la place de la Bourse,
rejoint la cohue des simples qui ont fixé lemirage qu'ils avaïent
poursuivi en vain, fondé dans la pierre, la chaux et la sueur la
ville fantôme, la jonction de ces deux forces donne les seules
résultantes que notre temps permette : des lois, des dividendes
— et une trique maniée par un dictateur.
Qu'on m'excuse d'avoir schématisé à dessein une pièce aussi
touffue, aussi riche de résonances. Je l'ai fait pour la placer
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la ville de rêve, à toutes leslégendes des chercheurs de Mondes,
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sa place dans un chœur immense, où la cohésion réalise une
merveille d'harmonie. Ne serait-ce pas une des formes en puis-
sance de l'art d'aujourd'hui, que ce poème récité par le rouage
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