Titre : L'Agronomie coloniale : bulletin mensuel du Jardin colonial
Auteur : Jardin d'agronomie tropicale (Paris). Auteur du texte
Auteur : Institut national d'agronomie de la France d'outre-mer (Nogent-sur-Marne, Val-de-Marne). Auteur du texte
Auteur : France. Ministère des colonies. Auteur du texte
Éditeur : É. Larose (Paris)
Éditeur : Impr. nationaleImpr. nationale (Paris)
Date d'édition : 1938-07-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34351154x
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 10290 Nombre total de vues : 10290
Description : 01 juillet 1938 01 juillet 1938
Description : 1938/07/01 (A27,N247)-1938/07/31. 1938/07/01 (A27,N247)-1938/07/31.
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6463186m
Source : CIRAD, 2012-231851
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
HISTORIQUE DU CAFÉ À LA RÉUNION. 21
1734. seulement que les directeurs demandèrent pour montre
deux balles de café ainsi conservé, l'une de Saint-Paul, l'autre
de Saint-Denis. Avant de livrer le café, on le portait au moulin,
plus exactement au mortier, où le pilon séparait les fèves de
leur enveloppe. Le Conseil estimait qu'il ne fallait pratiquer cette
opération qu'après que les graines eussent « bien ressué dans
leur coque a pendant un an au moins. En novembre 1 782, la
Compagnie ordonna de lui envoyer le café dans l'année même
de sa récolte, mais en 1784, elle se rangea à l'avis du Conseil.
Le problème de l'emballage n'était pas moins délicat à résoudre
que ceux du séchage et du décorticage. Le café était mis dans une
double enveloppe dont l'une était de natte, l'autre de goni ou
de toile. Ces nattes et ces gonis venaient de Moka ou de Pondi-
chéry; on essaya d'en avoir dans l'île même; à cet effet, on y
introduisit de la semence de jute et de la plante qui fournissait
la natte; les graines ne levèrent pas.
En 1782, Ingrand, Directeur à Moka, engagea pour Bourbon
deux emballeurs arabes; un interprète les accompagna; ils for-
mèrent des esclaves, mais ne restèrent pas longtemps parmi nous,
car c'étaient de parfaits ivrognes dont on se défit avec plaisir.
Un moment, la Compagnie songea à faire employer le mode de
chargement en vrac; plus économique que l'emballage, il per-
mettait de mieux utiliser l'espace disponible, à bord : en no-
vembre 1782, elle écrivit au Conseil de fournir à la Vierge de
Grâce de la main-d'œuvre; mais ses employés lui ayant représenté
que le café ainsi chargé pouvait contracter un mauvais goût,
elle révoqua cet ordre.
La livraison des cafés donnait parfois lieu à des fraudes de
la part des habitants. Le 26 novembre 1782, la Compagnie se
plaignit de ce que le milieu de certaines balles était gâté; en
conséquence, elle enjoignit au Conseil de ne pas verser directe-
ment, d'une balle dans l'autre, le café livré aux magasins, et de
confisquer les sacs défectueux; en décembre 178/1, elle ordonna
de les jeter à la mer.
*
* *
Par malheur, au moment où le succès de la culture du caféier
à Bourbon autorisait les plus belles espérances, un fait analogue
1734. seulement que les directeurs demandèrent pour montre
deux balles de café ainsi conservé, l'une de Saint-Paul, l'autre
de Saint-Denis. Avant de livrer le café, on le portait au moulin,
plus exactement au mortier, où le pilon séparait les fèves de
leur enveloppe. Le Conseil estimait qu'il ne fallait pratiquer cette
opération qu'après que les graines eussent « bien ressué dans
leur coque a pendant un an au moins. En novembre 1 782, la
Compagnie ordonna de lui envoyer le café dans l'année même
de sa récolte, mais en 1784, elle se rangea à l'avis du Conseil.
Le problème de l'emballage n'était pas moins délicat à résoudre
que ceux du séchage et du décorticage. Le café était mis dans une
double enveloppe dont l'une était de natte, l'autre de goni ou
de toile. Ces nattes et ces gonis venaient de Moka ou de Pondi-
chéry; on essaya d'en avoir dans l'île même; à cet effet, on y
introduisit de la semence de jute et de la plante qui fournissait
la natte; les graines ne levèrent pas.
En 1782, Ingrand, Directeur à Moka, engagea pour Bourbon
deux emballeurs arabes; un interprète les accompagna; ils for-
mèrent des esclaves, mais ne restèrent pas longtemps parmi nous,
car c'étaient de parfaits ivrognes dont on se défit avec plaisir.
Un moment, la Compagnie songea à faire employer le mode de
chargement en vrac; plus économique que l'emballage, il per-
mettait de mieux utiliser l'espace disponible, à bord : en no-
vembre 1782, elle écrivit au Conseil de fournir à la Vierge de
Grâce de la main-d'œuvre; mais ses employés lui ayant représenté
que le café ainsi chargé pouvait contracter un mauvais goût,
elle révoqua cet ordre.
La livraison des cafés donnait parfois lieu à des fraudes de
la part des habitants. Le 26 novembre 1782, la Compagnie se
plaignit de ce que le milieu de certaines balles était gâté; en
conséquence, elle enjoignit au Conseil de ne pas verser directe-
ment, d'une balle dans l'autre, le café livré aux magasins, et de
confisquer les sacs défectueux; en décembre 178/1, elle ordonna
de les jeter à la mer.
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Par malheur, au moment où le succès de la culture du caféier
à Bourbon autorisait les plus belles espérances, un fait analogue
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