Titre : Journal d'agriculture tropicale : agricole, scientifique et commercial / dir. Jean Vilbouchevitch
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1909-11-30
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343782789
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 30 novembre 1909 30 novembre 1909
Description : 1909/11/30 (A9,N101). 1909/11/30 (A9,N101).
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64605061
Source : CIRAD, 2012-235759
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/03/2013
336 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE NI 101 - Nov. 1909
moyens de transport qui arrête l'exploi-
tation en grevant les billes de frais élevés.
Le traînage sur des pistes défectueuses
de billes pesant jusqu'à 3 t. limite à une
faible distance des cours d'eau la zone
exploitable. Sur ceux-ci, l'irrégularité du
régime des eaux rend le flottage très long,
très dispendieux et lui enlève toute sécu-
rité. Ajoutons enfin les difficultés d'embar-
quement sur la côte, le prix exorbitant des
frets et toutes les chances de perte qui me-
nacent le bois depuis l'abatage jusqu'à la
mise à bord, et on ne pourra s'étonner que
le chiffre moyen des exportations ne dé-
passe guère 15.000 t. par an.
L'exploitation actuelle doit porter sur
deux catégories de bois : d'une part, les bois
précieux, dont il ne faut pas s'exagérer la
valeur, car leur prix, qui varie d'une bille
à l'autre et qui est influencé par la vogue
plus ou moins grande dont ils jouissent,
peut donner des mécomptes; d'autre part,
des bois de valeur faible ou moyenne, mais
qui correspondentàcertains bois courants de
nos régions, et qui pourront les remplacer,
diminuant ainsi pour la France à la fois
les coupes irraisonnées et les importations
étrangères. Pour ces derniers surtout, il
est certain que le prix de revient de l'ex-
ploitation sera le principal facteur de leur
importance commerciale. Si l'on songe
d'autre part que les lourdes billes de bois
précieux sont d'un transport et d'une ex-
ploitation infiniment plus difficiles, tous
les progrès réalisés pour ces derniers profi-
teront largement aux premiers. C'est donc
à l'exploitation de l'acajou, la plus ancienne
et la plus importante, que M. AUG. CHE-
VALIER s'est plus spécialement attaché.
La place nous manque pour le suivre
dans son étude de la recherche du mar-
quage et de l'abatage des acajous. Res-
treinte à une étroite bande avoisinant les
cours d'eau, l'exploitation ancienne a abattu
inconsidérément des arbres qu'il n'a pas
été possible ensuite de débarder; parfois,
les billes abattues ont été reconnues sans
valeur suffisante et abandonnées au milieu
de l'énorme trouée provoquée par la chute
de l'arbre. Nous n'insisterons pas sur les
inconvénients de pareilles pratiques pour
l'avenir de la forêt. Malgré ce gaspillage,
les envois d'acajou ont été très nombreux
et ont avili le cours de ce bois ; comme il
règle la vente des autres bois d'ébénisterie,
le marché de ceux-ci est très déprimé. Son
relèvement est lié à une exploitation ra-
tionnelle, combinée à celle des bois ordi-
naires équivalant au chêne et aux bois
tendres, dont les débouchés en Europe sont
illimités.
Poury arriver, il est indispensable qu'une
réglementation bien étudiée intervienne,,
qu'un service de forestiers soit organisé à
la Côte d'Ivoire, pourvu d'un nombre
d'agents suffisant pour pourvoir aux besoins
de délimitation de concessions, de sur-
veillance des chantiers, et pour pouvoir
former à son tour un corps de forestiers
indigènes instruits et capables, à l'imita-
tion de ce qui se fait aux Indes. On peut
dire que partout la question est à l'étude,
en Indo-Chine, à Java, aux Hawaï, à la
Jamaïque. Rien ne s'oppose à ce que le
Gouvernement de l'Afrique Occidentale
adopte des mesures analogues.
Les collections méthodiquement réunies
par M. AUG. CHEVALIER ont été soumises à
l'examen de négociants en bois auxquels
elles ont révélé l'importance et la variété
des bois de la forêt de la Côte d'Ivoire ;
nous ne doutons pas que le résultat de cet
examen ne donne une nouvelle et sérieuse
impulsion à l'exportation de notre colonie.
Mais nous estimerons que le but de la mis-
sion sera mieux atteint encore si elle par-
vient à intéresser à cette question et les
Compagnies de navigation, dont dépend en
partie le prix de revient des bois, et l'Admi-
nistration à laquelle il appartient d'assurer
l'aménagement, la surveillance et la régle-
mentation de la forêt de la Côte d'Ivoire (4).
F. M.
(1) A l'heure actuelle, M. Ain. CIIEVALIF.U est occupé
à préparer une série de 10 à 80 billes des meilleurs bois
d'exportation de la Côte d'Ivoire, destinés à figurer
à l'Exposition Internationale de Bruxelles, en 1910.
(X. D. I.. R.)
moyens de transport qui arrête l'exploi-
tation en grevant les billes de frais élevés.
Le traînage sur des pistes défectueuses
de billes pesant jusqu'à 3 t. limite à une
faible distance des cours d'eau la zone
exploitable. Sur ceux-ci, l'irrégularité du
régime des eaux rend le flottage très long,
très dispendieux et lui enlève toute sécu-
rité. Ajoutons enfin les difficultés d'embar-
quement sur la côte, le prix exorbitant des
frets et toutes les chances de perte qui me-
nacent le bois depuis l'abatage jusqu'à la
mise à bord, et on ne pourra s'étonner que
le chiffre moyen des exportations ne dé-
passe guère 15.000 t. par an.
L'exploitation actuelle doit porter sur
deux catégories de bois : d'une part, les bois
précieux, dont il ne faut pas s'exagérer la
valeur, car leur prix, qui varie d'une bille
à l'autre et qui est influencé par la vogue
plus ou moins grande dont ils jouissent,
peut donner des mécomptes; d'autre part,
des bois de valeur faible ou moyenne, mais
qui correspondentàcertains bois courants de
nos régions, et qui pourront les remplacer,
diminuant ainsi pour la France à la fois
les coupes irraisonnées et les importations
étrangères. Pour ces derniers surtout, il
est certain que le prix de revient de l'ex-
ploitation sera le principal facteur de leur
importance commerciale. Si l'on songe
d'autre part que les lourdes billes de bois
précieux sont d'un transport et d'une ex-
ploitation infiniment plus difficiles, tous
les progrès réalisés pour ces derniers profi-
teront largement aux premiers. C'est donc
à l'exploitation de l'acajou, la plus ancienne
et la plus importante, que M. AUG. CHE-
VALIER s'est plus spécialement attaché.
La place nous manque pour le suivre
dans son étude de la recherche du mar-
quage et de l'abatage des acajous. Res-
treinte à une étroite bande avoisinant les
cours d'eau, l'exploitation ancienne a abattu
inconsidérément des arbres qu'il n'a pas
été possible ensuite de débarder; parfois,
les billes abattues ont été reconnues sans
valeur suffisante et abandonnées au milieu
de l'énorme trouée provoquée par la chute
de l'arbre. Nous n'insisterons pas sur les
inconvénients de pareilles pratiques pour
l'avenir de la forêt. Malgré ce gaspillage,
les envois d'acajou ont été très nombreux
et ont avili le cours de ce bois ; comme il
règle la vente des autres bois d'ébénisterie,
le marché de ceux-ci est très déprimé. Son
relèvement est lié à une exploitation ra-
tionnelle, combinée à celle des bois ordi-
naires équivalant au chêne et aux bois
tendres, dont les débouchés en Europe sont
illimités.
Poury arriver, il est indispensable qu'une
réglementation bien étudiée intervienne,,
qu'un service de forestiers soit organisé à
la Côte d'Ivoire, pourvu d'un nombre
d'agents suffisant pour pourvoir aux besoins
de délimitation de concessions, de sur-
veillance des chantiers, et pour pouvoir
former à son tour un corps de forestiers
indigènes instruits et capables, à l'imita-
tion de ce qui se fait aux Indes. On peut
dire que partout la question est à l'étude,
en Indo-Chine, à Java, aux Hawaï, à la
Jamaïque. Rien ne s'oppose à ce que le
Gouvernement de l'Afrique Occidentale
adopte des mesures analogues.
Les collections méthodiquement réunies
par M. AUG. CHEVALIER ont été soumises à
l'examen de négociants en bois auxquels
elles ont révélé l'importance et la variété
des bois de la forêt de la Côte d'Ivoire ;
nous ne doutons pas que le résultat de cet
examen ne donne une nouvelle et sérieuse
impulsion à l'exportation de notre colonie.
Mais nous estimerons que le but de la mis-
sion sera mieux atteint encore si elle par-
vient à intéresser à cette question et les
Compagnies de navigation, dont dépend en
partie le prix de revient des bois, et l'Admi-
nistration à laquelle il appartient d'assurer
l'aménagement, la surveillance et la régle-
mentation de la forêt de la Côte d'Ivoire (4).
F. M.
(1) A l'heure actuelle, M. Ain. CIIEVALIF.U est occupé
à préparer une série de 10 à 80 billes des meilleurs bois
d'exportation de la Côte d'Ivoire, destinés à figurer
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(X. D. I.. R.)
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