Titre : Journal d'agriculture tropicale : agricole, scientifique et commercial / dir. Jean Vilbouchevitch
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1909-07-31
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343782789
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 6892 Nombre total de vues : 6892
Description : 31 juillet 1909 31 juillet 1909
Description : 1909/07/31 (A9,N97). 1909/07/31 (A9,N97).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6460502c
Source : CIRAD, 2012-235759
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/03/2013
No 97- JUILLET 1909 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 223
« J. d'A. T. M, s'occupant d'élevage soit en
A. 0. F., soit en d'autres pays tropi-
caux.
D'après M. PIERRE, çhef du Service zoo-
technique à Dakar (1), le mouton du Ma-
cina, qui a de nombreux points communs
avec le mérinos, se caractérise principa-
lement par une tête forte, à front droit et
large, garni de cornes multiples au nombre
de deux à six, les centrales plus fortes et
sillonnées, l'œil grand et vif, les oreilles
longues et tombantes; il a la laine fine,
de 15 à 25 cm. de long, en mèches vrillées.
La race est représentée par un million de
tètes environ confinées dans la zone d'inon-
dation de la vallée du Niger ayant pour
centre le lac Débo. Pendant la période
d'inondation, qui peut durer de juin à
octobre, les troupeaux se retirent dans le
Sahel, à l'abri de la crue. Cette trans-
humance paraît nécessaire à leur conser-
vation, car les animaux maintenus dans la
zone inondée sont décimés par les maladies.
Le paturage de cette zone est constitué
par le riz sauvage, le bourgou (Panicum
JJurgu) et nombre d'autres graminées de
la flore locale.
La race du Macina est essentiellement
une race à laine; les indigènes l'exploitent
cependant pour le lait et pour la viande
qui reste inférieure à celle des races sans
laine. On ulilise la peau sur place pour les
usages de cordonnerie après l'avoir tannée
au moyen des fruits d'Acacia Adansonii.
M. V GILLET explique que les moutons
sont tondus deux fois par an et fournissent
au total près d'un kg. de laine, chiffre
que M. Y. HENRY ramène à 700 gr. Une
partie de la production lainière est utilisée
dans le pays pour la fabrication des cou-
vertures; l'excédent est exporté en Europe
et donne lieu à des transactions suivies
avec les commerçants européens. La laine
est expédiée à l'état brut, sans triage ni
lavage, emballée en sacs de bourgou; elle
est donc susceptible de sérieuses amélio-
rations. D'ailleurs, cette laine manque
(1) L'élevage en Afrique occidentale.
encore d'uniformité à d'autres points de
vue ; très souvent, on trouve dans les envois
du Macina des lots de laine jarreuse pro-
venant des animaux issus de croisements
entre la véritable race à laine et les races
à poils du Soudan avec lesquelles elle se
trouve en contact pendant ses migrations
au Sahel.
Pour obvier à ces inconvénients et établir
une industrie lainière sur des bases ration-
nelles, M. HENRY formule les recomman-
dations suivantes : épurer la race et l'amé-
liorer en castrant au début tous les mâles
dont la toison est reconnue jarreuse, soi-
gner le régime alimentaire, opérer la tonte
à la tondeuse, laver, trier la laine et l'em-
baller par ballots comprimés à la presse
hydraulique.
M. Y. HENRY estime que la tonne de
laine brute et non triée, achetée 450 fr. sur
place serait rendue au Havre à un prix
voisin de 750 fr. et écoulée facilement à
1.700 ou 1.800 fr. ; si ces prévisions ne
sont pas optimistes, il resterait une forte
marge pour les bénéfices, laquelle serait
encore élargie par le lavage et le triage
sur le lieu de production.
Pour encourager et aider au développe-
ment de l'élevage du mouton du Macina,
on a créé une bergerie modèle à Niafunké,
une autre à Kabara, port de Tombouctou;
on a introduit de source directe un certain
nombre d'animaux à Kayes et à Richard
Toll (Sénégal) où ils se sont multipliés la
première année dans les proportions res-
pectives de 22 et de 55,80 Dans le but
de tenter l'amélioration par croisement,
plusieurs béliers barbarins à queue fine et
métis de mérinos avec barbarins ont été
importés de Sétif (Oranie) au Sénégal.
Tous ces essais sont intéressants à suivre,
en particulier ceux qui procèdent de la
voie sélectionnelle, auxquels nous accor-
dons meilleure confiance qu'au métissage
avec des races de climats plus tempérés,
pourvu toutefois que le problème alimen-
taire puisse être résolu sans trop de diffi-
cultés. Les rapports de Niafunké nous
fixeront sans doute prochainement sur les
« J. d'A. T. M, s'occupant d'élevage soit en
A. 0. F., soit en d'autres pays tropi-
caux.
D'après M. PIERRE, çhef du Service zoo-
technique à Dakar (1), le mouton du Ma-
cina, qui a de nombreux points communs
avec le mérinos, se caractérise principa-
lement par une tête forte, à front droit et
large, garni de cornes multiples au nombre
de deux à six, les centrales plus fortes et
sillonnées, l'œil grand et vif, les oreilles
longues et tombantes; il a la laine fine,
de 15 à 25 cm. de long, en mèches vrillées.
La race est représentée par un million de
tètes environ confinées dans la zone d'inon-
dation de la vallée du Niger ayant pour
centre le lac Débo. Pendant la période
d'inondation, qui peut durer de juin à
octobre, les troupeaux se retirent dans le
Sahel, à l'abri de la crue. Cette trans-
humance paraît nécessaire à leur conser-
vation, car les animaux maintenus dans la
zone inondée sont décimés par les maladies.
Le paturage de cette zone est constitué
par le riz sauvage, le bourgou (Panicum
JJurgu) et nombre d'autres graminées de
la flore locale.
La race du Macina est essentiellement
une race à laine; les indigènes l'exploitent
cependant pour le lait et pour la viande
qui reste inférieure à celle des races sans
laine. On ulilise la peau sur place pour les
usages de cordonnerie après l'avoir tannée
au moyen des fruits d'Acacia Adansonii.
M. V GILLET explique que les moutons
sont tondus deux fois par an et fournissent
au total près d'un kg. de laine, chiffre
que M. Y. HENRY ramène à 700 gr. Une
partie de la production lainière est utilisée
dans le pays pour la fabrication des cou-
vertures; l'excédent est exporté en Europe
et donne lieu à des transactions suivies
avec les commerçants européens. La laine
est expédiée à l'état brut, sans triage ni
lavage, emballée en sacs de bourgou; elle
est donc susceptible de sérieuses amélio-
rations. D'ailleurs, cette laine manque
(1) L'élevage en Afrique occidentale.
encore d'uniformité à d'autres points de
vue ; très souvent, on trouve dans les envois
du Macina des lots de laine jarreuse pro-
venant des animaux issus de croisements
entre la véritable race à laine et les races
à poils du Soudan avec lesquelles elle se
trouve en contact pendant ses migrations
au Sahel.
Pour obvier à ces inconvénients et établir
une industrie lainière sur des bases ration-
nelles, M. HENRY formule les recomman-
dations suivantes : épurer la race et l'amé-
liorer en castrant au début tous les mâles
dont la toison est reconnue jarreuse, soi-
gner le régime alimentaire, opérer la tonte
à la tondeuse, laver, trier la laine et l'em-
baller par ballots comprimés à la presse
hydraulique.
M. Y. HENRY estime que la tonne de
laine brute et non triée, achetée 450 fr. sur
place serait rendue au Havre à un prix
voisin de 750 fr. et écoulée facilement à
1.700 ou 1.800 fr. ; si ces prévisions ne
sont pas optimistes, il resterait une forte
marge pour les bénéfices, laquelle serait
encore élargie par le lavage et le triage
sur le lieu de production.
Pour encourager et aider au développe-
ment de l'élevage du mouton du Macina,
on a créé une bergerie modèle à Niafunké,
une autre à Kabara, port de Tombouctou;
on a introduit de source directe un certain
nombre d'animaux à Kayes et à Richard
Toll (Sénégal) où ils se sont multipliés la
première année dans les proportions res-
pectives de 22 et de 55,80 Dans le but
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métis de mérinos avec barbarins ont été
importés de Sétif (Oranie) au Sénégal.
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en particulier ceux qui procèdent de la
voie sélectionnelle, auxquels nous accor-
dons meilleure confiance qu'au métissage
avec des races de climats plus tempérés,
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