Titre : Journal d'agriculture tropicale : agricole, scientifique et commercial / dir. Jean Vilbouchevitch
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1909-06-30
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343782789
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 6892 Nombre total de vues : 6892
Description : 30 juin 1909 30 juin 1909
Description : 1909/06/30 (A9,N96). 1909/06/30 (A9,N96).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6460501z
Source : CIRAD, 2012-235759
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/03/2013
No 96 - J uiN 1909 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE * 165
d'où les expéditions sont faites sur l'Eu-
rope.
La cannelle de Ceylan provient du
C. zeylanicum NEES. Cette essence a une
composition et une valeur différentes sui-
vant les parties de l'arbuste d'où elle a
été distillée. Alors que l'écorce donne la
meilleure connue, renfermant de 65 à 75 0/0
d'aldéhyde cinnamique et seulement 4 à
8 °/o d'eugénol, les feuilles donnent une
essence de qualité inférieure, à parfum de
girofle (1) et de cannelle, beaucoup plus
riche en eugénol (70 à 80 %) et plus pauvre
en aldéhyde cinnamique. Pratiquement,
l'analyse montre que l'essence de Ceylan
est toujours un mélange de l'essence des
feuilles avec -celle des écorces. Enfin l'es-
sence d'écorce des racines contient du
camphre, en sorte qu'en la distillant, on
obtient de l'huile de camphre. En somme,
l'essence de l'écorce des tiges est carac-
térisée par de l'aldéhyde cinnamique, celle
des feuilles par de l'eugénol et celle de
l'écorce des racines par du camphre.
Enfin, il faut signaler un troisième can-
nellier à qui on semblait attribuer peu
d'importance, le C. Loureiri NEES, source
de la cannelle utilisée au Japon. On es-
timerait particulièrement l'essence de
l'écorce des racines qui, en outre de l'al-
déhyde cinnamique, contiendrait un autre
corps, sans doute un terpène à parfum de
lavande. Ce qui, à notre avis, donne de
l'intérêt à cet arbuste, c'est que, d'après
une note du « Bulletin Économique de
l'Indo-Chine » (2), la cannelle exportée du
Tonkin et surtout d'Annam serait fournie
non par le C. Culilawan, comme on l'ad-
mettait jusqu'alors, mais par le C. Loureiri.
Et nous verrons que l'exploitation de cet
arbuste peut être l'origine de ressources
appréciables pour notre colonie.
(lN Quoiqu'on ait longtemps désigné l'essence de
feuilles de Ceylan sous le nom d'essence de .cannelle
giroflée, il ne faut pas la confondre avec la véritable
essence de ce nom qui provient de l'écorce d'un arbre
brésilien, le PerseacaryophyUata MART.
<2) Numéro de septembre 1904. Cet article parle du
C. Culibaban, espèce qui ne figure pas dans l'Index
Rewensis. Nous supposons donc que l'auteur, M. BltIÈRE,
a voulu parler du C. Culilawan Bl.
On a peu de renseignements récents sur
les procédés d'exploitation, qui semblent
grossiers, du C. Cassia par les Chinois; mais
on sait d'une façon certaine (1) que, seules,
les feuilles sont en quantité suffisante pour
la distillation. On ne s'occupe pas de re-
cueillir séparément les fleurs ou les pédon-
cules. D'autre part, il n'y a pas d'écorçage
rationnel; les écorces détachées naturelle-
ment sont distillées avec les feuilles. Cette
distillation se fait dans les vallées pourvues
d'eau pour la réfrigération. L'appareil se
compose de trois parties essentielles : un
récipient métallique enchâssé dans un four
en briques servant à porter l'eau à l'ébul-
lition; un cylindre à moitié rempli de
feuilles et de rameaux surmontant ce réci-
pient; le tout recouvert d'un chapiteau de
forme spéciale muni à la base d'un canal
dans lequel vient se rassembler l'essence
qui est ensuite refroidie en passant dans
des récipients sous-jacents disposés en
gradins. Avec plus de soins, on arriverait à
un rendement supérieur à celui des Chi-
nois. L'essence s'expédie dans des réci-
pients en plomb qui ont un inconvénient
grave : pendant le transport, une petite
partie de l'aldéhyde cinnamique se trans-
forme en acide qui se combine au plomb,
donnant du cinnamate de plomb. On est
donc obligé, pour les usages pharmaceu-
tiques, de rectifier cette essence de can-
nelle plombifère. Les Chinois, maîtres dans
l'art de la fraude, ne se sont pas fait faute
de falsifier un produit qui a eu beaucoup
de valeur. Il y a les fraudes grossières (2)
consistant en addition d'huiles grasses,
d'essences de bois de cèdre, etc., qu'il
est facile de découvrir. La maison SCHIMMEL
ET CiO, de Miltitz, a décelé une fraude beau-
coup plus habile qui, pendant dix ans, a
dû enrichir bon nombre de négociants
extrême-orientaux. Il s'agit de l'addition
à l'essence de cannelle de colophane et de
pétrole; le produit conserve la densité de
l'essence pure, mais prend une odeur désa-
(1) 0. STRUCKMEYER. Bericht von Schimmel et Cie,
octobre 1896.
(2) Voir GILDEMEISTER ET HOfFMANN, trad. GAULT, 1900.
d'où les expéditions sont faites sur l'Eu-
rope.
La cannelle de Ceylan provient du
C. zeylanicum NEES. Cette essence a une
composition et une valeur différentes sui-
vant les parties de l'arbuste d'où elle a
été distillée. Alors que l'écorce donne la
meilleure connue, renfermant de 65 à 75 0/0
d'aldéhyde cinnamique et seulement 4 à
8 °/o d'eugénol, les feuilles donnent une
essence de qualité inférieure, à parfum de
girofle (1) et de cannelle, beaucoup plus
riche en eugénol (70 à 80 %) et plus pauvre
en aldéhyde cinnamique. Pratiquement,
l'analyse montre que l'essence de Ceylan
est toujours un mélange de l'essence des
feuilles avec -celle des écorces. Enfin l'es-
sence d'écorce des racines contient du
camphre, en sorte qu'en la distillant, on
obtient de l'huile de camphre. En somme,
l'essence de l'écorce des tiges est carac-
térisée par de l'aldéhyde cinnamique, celle
des feuilles par de l'eugénol et celle de
l'écorce des racines par du camphre.
Enfin, il faut signaler un troisième can-
nellier à qui on semblait attribuer peu
d'importance, le C. Loureiri NEES, source
de la cannelle utilisée au Japon. On es-
timerait particulièrement l'essence de
l'écorce des racines qui, en outre de l'al-
déhyde cinnamique, contiendrait un autre
corps, sans doute un terpène à parfum de
lavande. Ce qui, à notre avis, donne de
l'intérêt à cet arbuste, c'est que, d'après
une note du « Bulletin Économique de
l'Indo-Chine » (2), la cannelle exportée du
Tonkin et surtout d'Annam serait fournie
non par le C. Culilawan, comme on l'ad-
mettait jusqu'alors, mais par le C. Loureiri.
Et nous verrons que l'exploitation de cet
arbuste peut être l'origine de ressources
appréciables pour notre colonie.
(lN Quoiqu'on ait longtemps désigné l'essence de
feuilles de Ceylan sous le nom d'essence de .cannelle
giroflée, il ne faut pas la confondre avec la véritable
essence de ce nom qui provient de l'écorce d'un arbre
brésilien, le PerseacaryophyUata MART.
<2) Numéro de septembre 1904. Cet article parle du
C. Culibaban, espèce qui ne figure pas dans l'Index
Rewensis. Nous supposons donc que l'auteur, M. BltIÈRE,
a voulu parler du C. Culilawan Bl.
On a peu de renseignements récents sur
les procédés d'exploitation, qui semblent
grossiers, du C. Cassia par les Chinois; mais
on sait d'une façon certaine (1) que, seules,
les feuilles sont en quantité suffisante pour
la distillation. On ne s'occupe pas de re-
cueillir séparément les fleurs ou les pédon-
cules. D'autre part, il n'y a pas d'écorçage
rationnel; les écorces détachées naturelle-
ment sont distillées avec les feuilles. Cette
distillation se fait dans les vallées pourvues
d'eau pour la réfrigération. L'appareil se
compose de trois parties essentielles : un
récipient métallique enchâssé dans un four
en briques servant à porter l'eau à l'ébul-
lition; un cylindre à moitié rempli de
feuilles et de rameaux surmontant ce réci-
pient; le tout recouvert d'un chapiteau de
forme spéciale muni à la base d'un canal
dans lequel vient se rassembler l'essence
qui est ensuite refroidie en passant dans
des récipients sous-jacents disposés en
gradins. Avec plus de soins, on arriverait à
un rendement supérieur à celui des Chi-
nois. L'essence s'expédie dans des réci-
pients en plomb qui ont un inconvénient
grave : pendant le transport, une petite
partie de l'aldéhyde cinnamique se trans-
forme en acide qui se combine au plomb,
donnant du cinnamate de plomb. On est
donc obligé, pour les usages pharmaceu-
tiques, de rectifier cette essence de can-
nelle plombifère. Les Chinois, maîtres dans
l'art de la fraude, ne se sont pas fait faute
de falsifier un produit qui a eu beaucoup
de valeur. Il y a les fraudes grossières (2)
consistant en addition d'huiles grasses,
d'essences de bois de cèdre, etc., qu'il
est facile de découvrir. La maison SCHIMMEL
ET CiO, de Miltitz, a décelé une fraude beau-
coup plus habile qui, pendant dix ans, a
dû enrichir bon nombre de négociants
extrême-orientaux. Il s'agit de l'addition
à l'essence de cannelle de colophane et de
pétrole; le produit conserve la densité de
l'essence pure, mais prend une odeur désa-
(1) 0. STRUCKMEYER. Bericht von Schimmel et Cie,
octobre 1896.
(2) Voir GILDEMEISTER ET HOfFMANN, trad. GAULT, 1900.
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