Titre : Journal d'agriculture tropicale : agricole, scientifique et commercial / dir. Jean Vilbouchevitch
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1909-05-31
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343782789
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 31 mai 1909 31 mai 1909
Description : 1909/05/31 (A9,N95). 1909/05/31 (A9,N95).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6460500j
Source : CIRAD, 2012-235759
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/03/2013
132 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE No 95 - MAi 1909
fumures et fleurit abondamment en terres
riches. C'est donc une erreur et un mau-
vais calcul que de lui réserver les terrains
inférieurs et les situations en plaines ba-
layées par les vents. La brise est mortelle
à l'ylang-ylang; les tiges, sous l'action
du vent, frottent les unes contre les autres,
noircissent et se dessèchent; la feuille,
hachée, jaunit et tombe ; l'arbuste se
courbe et ne croît plus que du côté opposé
au vent; la floraison devient nulle. Dans
les plantations faites sur le littoral, trop
proches de la mer, les embruns marins
brûlent l'ylang-ylang; les raz de marée
un peu violents anéantiront donc les arbres
soumis à leur action; sur celles établies au
delà d'une certaine altitude : 150 m. envi-
ron, l'arbre croît encore vigoureusement,
mais les fleurs plus rares sont moins riches
en essence.
Seules donc les plantations d'ylang-ylang
établies en pays calmes ou dans des cu-
vettes naturelles, en terres substantielles
et humides sont appelées à résister et à
produire dans l'avenir. La production des
essences d'ylang-ylang sera forcément plus
restreinte qu'on le pense généralement à
l'heure actuelle.
L'arbuste, sous l'influence de soins cul-
turaux spéciaux, présente ses premières
fleurs quatorze mois après sa mise en place,
ou si l'on veut à dix-huit mois d'âge. Il est
à noter que les premières fleurs sont très
pauvres en huile essentielle et ne produi-
sent pas de baies. La pleine et utile floraison
ne commence guère que vers la quatrième
année ; elle ne fait que croître et embellir
jusque vers la dixième, époque à laquelle
elle atteint son maximum. Ce maximum
de production peut être maintenu durant
de longues années, au moyen de certains
procédés de culture aujourd'hui bien
connus, parmi lesquels la fumure ration-
nelle des plantes.
Un arbre de dix ans, de bonne venue,
produit 10 kg. de fleurs annuellement.
C'est une moyenne exacte et obtenue un
peu dans toutes les localités de l'Ile. Il
existe cependant çà et là quelques arbres
produisant exceptionnellement 50 à 60 kg.
de fleurs dans l'année.
Si l'on réduit encore de moitié la pro-
duction annuelle d'un ylang-ylang et
qu'on la ramène à 5 kg. de fleurs, l'on
obtient encore à l'hectare 2.000 kg. de
fleurs, pour 400 arbres plantés à 5 m.,
cette distance étant la plus petite qu'on
puisse observer. Le rendement de l'ylang-
ylang, on le sait, est de 1 0 si l'on re-
cherche la qualité et 2 /0 si l'on vise la
quantité, erreur que commettent tous les
distillateurs du pays. L'on obtiendra 20 kg.
d'essence de première qualité ou 40 kg. de
médiocre qualité pour 2.000 kg. de fleurs
à l'hectare. Si l'on calcule sur une produc-
tion de 10 kg. de fleurs par arbre l'on
arrive au double, ce qui est la réalité pour
beaucoup de planteurs, soit donc 40 kg.
d'essence de choix!
L'ylang-ylang en définitive est appelé
à donner satisfaction encore longtemps
aux planteurs qui ont confiance en cet
arbre véritablement productif. Les prix de
400 et 500 francs obtenus primitivement
ne peuvent se maintenir ; en admettant
qu'ils baissent de moitié, par suite de sur-
production, les propriétaires distillateurs
jouiront encore d'un bénéfice élevé. Les
frais de plantation, d'entretien et de distil-
lation étant en somme assez faibles, le prix
du kilogramme d'essence obtenue par dix
arbres représentera toujours pour ce pro-
priétaire un prix de location très élevé,
inespéré même, du terrain occupé par ces
dix arbres.
LÉON Ozoux,
Docteur en droit,
Membre de la Chambre d'Agriculture de la Réunion.
fumures et fleurit abondamment en terres
riches. C'est donc une erreur et un mau-
vais calcul que de lui réserver les terrains
inférieurs et les situations en plaines ba-
layées par les vents. La brise est mortelle
à l'ylang-ylang; les tiges, sous l'action
du vent, frottent les unes contre les autres,
noircissent et se dessèchent; la feuille,
hachée, jaunit et tombe ; l'arbuste se
courbe et ne croît plus que du côté opposé
au vent; la floraison devient nulle. Dans
les plantations faites sur le littoral, trop
proches de la mer, les embruns marins
brûlent l'ylang-ylang; les raz de marée
un peu violents anéantiront donc les arbres
soumis à leur action; sur celles établies au
delà d'une certaine altitude : 150 m. envi-
ron, l'arbre croît encore vigoureusement,
mais les fleurs plus rares sont moins riches
en essence.
Seules donc les plantations d'ylang-ylang
établies en pays calmes ou dans des cu-
vettes naturelles, en terres substantielles
et humides sont appelées à résister et à
produire dans l'avenir. La production des
essences d'ylang-ylang sera forcément plus
restreinte qu'on le pense généralement à
l'heure actuelle.
L'arbuste, sous l'influence de soins cul-
turaux spéciaux, présente ses premières
fleurs quatorze mois après sa mise en place,
ou si l'on veut à dix-huit mois d'âge. Il est
à noter que les premières fleurs sont très
pauvres en huile essentielle et ne produi-
sent pas de baies. La pleine et utile floraison
ne commence guère que vers la quatrième
année ; elle ne fait que croître et embellir
jusque vers la dixième, époque à laquelle
elle atteint son maximum. Ce maximum
de production peut être maintenu durant
de longues années, au moyen de certains
procédés de culture aujourd'hui bien
connus, parmi lesquels la fumure ration-
nelle des plantes.
Un arbre de dix ans, de bonne venue,
produit 10 kg. de fleurs annuellement.
C'est une moyenne exacte et obtenue un
peu dans toutes les localités de l'Ile. Il
existe cependant çà et là quelques arbres
produisant exceptionnellement 50 à 60 kg.
de fleurs dans l'année.
Si l'on réduit encore de moitié la pro-
duction annuelle d'un ylang-ylang et
qu'on la ramène à 5 kg. de fleurs, l'on
obtient encore à l'hectare 2.000 kg. de
fleurs, pour 400 arbres plantés à 5 m.,
cette distance étant la plus petite qu'on
puisse observer. Le rendement de l'ylang-
ylang, on le sait, est de 1 0 si l'on re-
cherche la qualité et 2 /0 si l'on vise la
quantité, erreur que commettent tous les
distillateurs du pays. L'on obtiendra 20 kg.
d'essence de première qualité ou 40 kg. de
médiocre qualité pour 2.000 kg. de fleurs
à l'hectare. Si l'on calcule sur une produc-
tion de 10 kg. de fleurs par arbre l'on
arrive au double, ce qui est la réalité pour
beaucoup de planteurs, soit donc 40 kg.
d'essence de choix!
L'ylang-ylang en définitive est appelé
à donner satisfaction encore longtemps
aux planteurs qui ont confiance en cet
arbre véritablement productif. Les prix de
400 et 500 francs obtenus primitivement
ne peuvent se maintenir ; en admettant
qu'ils baissent de moitié, par suite de sur-
production, les propriétaires distillateurs
jouiront encore d'un bénéfice élevé. Les
frais de plantation, d'entretien et de distil-
lation étant en somme assez faibles, le prix
du kilogramme d'essence obtenue par dix
arbres représentera toujours pour ce pro-
priétaire un prix de location très élevé,
inespéré même, du terrain occupé par ces
dix arbres.
LÉON Ozoux,
Docteur en droit,
Membre de la Chambre d'Agriculture de la Réunion.
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