Titre : Journal d'agriculture tropicale : agricole, scientifique et commercial / dir. Jean Vilbouchevitch
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1909-02-28
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343782789
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 28 février 1909 28 février 1909
Description : 1909/02/28 (A9,N92). 1909/02/28 (A9,N92).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6460497h
Source : CIRAD, 2012-235759
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/03/2013
N° 92 — FÉVRIER 1909 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 37
terres voisines ne peut, à vrai dire, être
absolue en raison de son caractère insu-
laire et volcanique. Entre le Cameroun et
la Gold Coast on ne peut invoquer les mê-
mes différences de conditions.
De ce que la colonie anglaise produit
dix fois plus de cacao que la possession
allemande, doit-on conclure que la puis-
sance de la science et des capitaux est
inutile dans ces pays? On remarquera, en
effet, qu'aucun de ces deux facteurs n'a
été mis à contribution à la Gold Coast.
Tout d'abord, et c'est bien probablement
le point essentiel, il faut rappeler, — ce
que nous avons déjà du constater ici
même, — que les cultures à formes de
plantation européenne sont bien plus su-
jettes aux maladies parasitaires en A. 0.
que les cultures plus ou moins mixtes des
indigènes (1). Les cacaoyers de la Gold
Coast ont sûrement été protégés par leur
plantation éparse au milieu des bois.
En outre, les dégàts commis ne présen-
tent pas au point de vue économique les
mêmes inconvénients à la Gold Coast qu'au
Cameroun.
Les plantations européennes, dans ces
pays où les frais généraux sont excessive-
ment élevés, doivent être à grand rende-
ment pour rémunérer les capitaux en-
gagés. Le résultat le plus immédiat des
maladies est de diminuer ces rendements.
Les indigènes, qui apportent le peu de
soin que l'on sait à leurs cultures, s'in-
quiètent peu de la mortalité des arbres et
du faible rendement des survivants (2).
Ils plantent davantage sans qu'il leur en
coûte beaucoup plus et n'entreprennent
point contre la nature une lutte que l'expé-
rience leur a montrée inutile avec les
moyens dont ils disposent.
Comment s'étonner du néant des résul-
(1) La justesse de ce raisonnement n'exclut cepen-
dant pas toute idée de méthode dans les plantations
qui peuvent rester « mixtes » en associant le Cacaoyer
à une ou plusieurs essences forestières d'exploitation.
M. EVANS conseille de s'en tenir air Funlumia, prati-
quement exempt de maladies, pour interplanter avec
le Cacaoyer à la Gold Coast. (N. D. L. R.)
(2) 4 livres 1/2 par arbre, de 15 ans, à la station
.d'Abtiri.
tats à la Côte d'Ivoire où, peut-on dire,
il n'y a eu que bonne volonté et où tout
le reste a manqué, science, argent el per-
sévérance!
Pourquoi n'a-t-on pas, comme à la Gold
Coast, poussé les indigènes dans une voie
où échouaient les blancs ?
Tout d'abord, il faut bien le dire, on ne
s'en est point préoccupé.
Au Dahomey, l'essai n'a pas été durable
et entaché de cette erreur grave de vouloir
faire planter à l'européenne des indigènes
ou métis mal préparés.
A la Gold Coast, la tâche était plus
aisée avec une population particulièrement
intelligente et depuis plus longtemps en
contact avec les blancs.
A la Côte d'Ivoire, au contraire, on était
presque partout en présence de pauvres
races abruties par la forêt et dont la ma-
nière d'être ne peut encore être changée.
Le gouvernement actuel paraît se préoc-
cuper à nouveau de cette question et an-
nonce la distribution de graines de cacao.
Une fois de plus, la presse coloniale chante
victoire. Je crois qu'il n'y a eu rien de plus
néfaste au développement de l'agriculture
en A. 0. F. que les espoirs conçus dans ces
distributions de semences. Toute leur ina-
nité tient dans cette histoire que connais-
sent tous les vieux Guinéens :
On peut remarquer près de quelques
villages du Fouta, de petits carrés de ter-
rain bien enclos et dépourvus de toute
végétation à l'intérieur. Si on interroge le
chef à leur sujet, il répond gravement :
« C'est commandant N. qui a donné des
graines pour semer là. » (Il y a de cela sept
à huit ans.) Les jeunes plantes sont mortes
ou même les semences n'ont pas germé,
mais le brave chef protège toujours soi-
gneusement « le jardin », trouvant qu'il
fait tout ce qui est en son pouvoir pour satis- -
faire la fantaisie du blanc.
Du reste, tout cela se retrouve dans la
conclusion du livre d'A. CHEVALIER, ainsi
que la mesure dans laquelle on peut espérer
voir se développer la culture du cacaoyer
en A. O.
terres voisines ne peut, à vrai dire, être
absolue en raison de son caractère insu-
laire et volcanique. Entre le Cameroun et
la Gold Coast on ne peut invoquer les mê-
mes différences de conditions.
De ce que la colonie anglaise produit
dix fois plus de cacao que la possession
allemande, doit-on conclure que la puis-
sance de la science et des capitaux est
inutile dans ces pays? On remarquera, en
effet, qu'aucun de ces deux facteurs n'a
été mis à contribution à la Gold Coast.
Tout d'abord, et c'est bien probablement
le point essentiel, il faut rappeler, — ce
que nous avons déjà du constater ici
même, — que les cultures à formes de
plantation européenne sont bien plus su-
jettes aux maladies parasitaires en A. 0.
que les cultures plus ou moins mixtes des
indigènes (1). Les cacaoyers de la Gold
Coast ont sûrement été protégés par leur
plantation éparse au milieu des bois.
En outre, les dégàts commis ne présen-
tent pas au point de vue économique les
mêmes inconvénients à la Gold Coast qu'au
Cameroun.
Les plantations européennes, dans ces
pays où les frais généraux sont excessive-
ment élevés, doivent être à grand rende-
ment pour rémunérer les capitaux en-
gagés. Le résultat le plus immédiat des
maladies est de diminuer ces rendements.
Les indigènes, qui apportent le peu de
soin que l'on sait à leurs cultures, s'in-
quiètent peu de la mortalité des arbres et
du faible rendement des survivants (2).
Ils plantent davantage sans qu'il leur en
coûte beaucoup plus et n'entreprennent
point contre la nature une lutte que l'expé-
rience leur a montrée inutile avec les
moyens dont ils disposent.
Comment s'étonner du néant des résul-
(1) La justesse de ce raisonnement n'exclut cepen-
dant pas toute idée de méthode dans les plantations
qui peuvent rester « mixtes » en associant le Cacaoyer
à une ou plusieurs essences forestières d'exploitation.
M. EVANS conseille de s'en tenir air Funlumia, prati-
quement exempt de maladies, pour interplanter avec
le Cacaoyer à la Gold Coast. (N. D. L. R.)
(2) 4 livres 1/2 par arbre, de 15 ans, à la station
.d'Abtiri.
tats à la Côte d'Ivoire où, peut-on dire,
il n'y a eu que bonne volonté et où tout
le reste a manqué, science, argent el per-
sévérance!
Pourquoi n'a-t-on pas, comme à la Gold
Coast, poussé les indigènes dans une voie
où échouaient les blancs ?
Tout d'abord, il faut bien le dire, on ne
s'en est point préoccupé.
Au Dahomey, l'essai n'a pas été durable
et entaché de cette erreur grave de vouloir
faire planter à l'européenne des indigènes
ou métis mal préparés.
A la Gold Coast, la tâche était plus
aisée avec une population particulièrement
intelligente et depuis plus longtemps en
contact avec les blancs.
A la Côte d'Ivoire, au contraire, on était
presque partout en présence de pauvres
races abruties par la forêt et dont la ma-
nière d'être ne peut encore être changée.
Le gouvernement actuel paraît se préoc-
cuper à nouveau de cette question et an-
nonce la distribution de graines de cacao.
Une fois de plus, la presse coloniale chante
victoire. Je crois qu'il n'y a eu rien de plus
néfaste au développement de l'agriculture
en A. 0. F. que les espoirs conçus dans ces
distributions de semences. Toute leur ina-
nité tient dans cette histoire que connais-
sent tous les vieux Guinéens :
On peut remarquer près de quelques
villages du Fouta, de petits carrés de ter-
rain bien enclos et dépourvus de toute
végétation à l'intérieur. Si on interroge le
chef à leur sujet, il répond gravement :
« C'est commandant N. qui a donné des
graines pour semer là. » (Il y a de cela sept
à huit ans.) Les jeunes plantes sont mortes
ou même les semences n'ont pas germé,
mais le brave chef protège toujours soi-
gneusement « le jardin », trouvant qu'il
fait tout ce qui est en son pouvoir pour satis- -
faire la fantaisie du blanc.
Du reste, tout cela se retrouve dans la
conclusion du livre d'A. CHEVALIER, ainsi
que la mesure dans laquelle on peut espérer
voir se développer la culture du cacaoyer
en A. O.
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