Titre : L'Agronomie coloniale : bulletin mensuel du Jardin colonial
Auteur : Jardin d'agronomie tropicale (Paris). Auteur du texte
Auteur : Institut national d'agronomie de la France d'outre-mer (Nogent-sur-Marne, Val-de-Marne). Auteur du texte
Auteur : France. Ministère des colonies. Auteur du texte
Éditeur : É. Larose (Paris)
Éditeur : Impr. nationaleImpr. nationale (Paris)
Date d'édition : 1937-09-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34351154x
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 10290 Nombre total de vues : 10290
Description : 01 septembre 1937 01 septembre 1937
Description : 1937/09/01 (A26,N237)-1937/09/30. 1937/09/01 (A26,N237)-1937/09/30.
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6460461w
Source : CIRAD, 2012-231851
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
74 ÉTUDES ET MÉMOIRES.
Le médecin constaterait que la sous-alimentation est dans la
plupart de nos colonies la plus meurtrière des maladies et qu'il
peut trouver un concours précieux auprès du technicien agricole
pour sauver des vies humaines. L'ingénieur demanderait à ce
même technicien de développer la production agricole pour que
l'outillage public qu'il construit rende des services en rapport
avec les dépenses engagées. Le technicien agricole, de son côté,
ne négligerait pas de faire appel aux membres du corps enseignant
pour faire pénétrer le progrès agricole dans les masses rurales en
s'adressant plus particulièrement aux jeunes. Agriculteurs,
vétérinaires et forestiers se mettraient d'accord pour faire une
judicieuse répartition des terres entre les cultures, l'élevage et
les forêts.
Le chef de circonscription administrative aurait des vues
nettes sur le rôle de premier plan qu'il a à jouer comme anima-
teur et élément de coordination. Son attention ayant été attirée
sur l'étendue des connaissances indispensables dans chaque
branche d'activité pour ne pas commettre d'erreurs, il ne serait
pas porté à se croire omniscient et ne serait pas tenté de se subs-
tituer aux spécialistes dans leur tâche, mais enclin à les aider de
toute son autorité compréhensive.
Et puis, il y a un très grand intérêt à ce que ces études prépa-
ratoires aux enseignements spécialisés soient envisagées comme
un complément de culture générale donné aux jeunes activités
ayant à assumer la lourde charge de colonisateurs, ou tout au
moins fasse naitre en elles le désir impérieux de la culture générale
toujours plus étendue et de l'élévation de la pensée, sans les-
quelles nos actes restent étriqués. Elles devraient exalter en elles
l'attrait des vues larges, nécessaires dans ces créations en évolu-
tion rapide que sont nos colonies, et leur éviter de tomber dans le
défaut de la déformation professionnelle, qui met un bandeau
sur les yeux. Elles ne devraient pas négliger de faire des incursions
dans le domaine des sciences de l'homme et d'en montrer toutes
les applications heureuses pour le bonheur des populations colo-
niales. Notre civilisation mécanique a tout sacrifié à la machine;
elle a oublié l'homme et elle en meurt.
Ces études devraient avant tout préparer les futurs coloniaux
à être des élites morales. Des élites techniques, nous en avons;
Le médecin constaterait que la sous-alimentation est dans la
plupart de nos colonies la plus meurtrière des maladies et qu'il
peut trouver un concours précieux auprès du technicien agricole
pour sauver des vies humaines. L'ingénieur demanderait à ce
même technicien de développer la production agricole pour que
l'outillage public qu'il construit rende des services en rapport
avec les dépenses engagées. Le technicien agricole, de son côté,
ne négligerait pas de faire appel aux membres du corps enseignant
pour faire pénétrer le progrès agricole dans les masses rurales en
s'adressant plus particulièrement aux jeunes. Agriculteurs,
vétérinaires et forestiers se mettraient d'accord pour faire une
judicieuse répartition des terres entre les cultures, l'élevage et
les forêts.
Le chef de circonscription administrative aurait des vues
nettes sur le rôle de premier plan qu'il a à jouer comme anima-
teur et élément de coordination. Son attention ayant été attirée
sur l'étendue des connaissances indispensables dans chaque
branche d'activité pour ne pas commettre d'erreurs, il ne serait
pas porté à se croire omniscient et ne serait pas tenté de se subs-
tituer aux spécialistes dans leur tâche, mais enclin à les aider de
toute son autorité compréhensive.
Et puis, il y a un très grand intérêt à ce que ces études prépa-
ratoires aux enseignements spécialisés soient envisagées comme
un complément de culture générale donné aux jeunes activités
ayant à assumer la lourde charge de colonisateurs, ou tout au
moins fasse naitre en elles le désir impérieux de la culture générale
toujours plus étendue et de l'élévation de la pensée, sans les-
quelles nos actes restent étriqués. Elles devraient exalter en elles
l'attrait des vues larges, nécessaires dans ces créations en évolu-
tion rapide que sont nos colonies, et leur éviter de tomber dans le
défaut de la déformation professionnelle, qui met un bandeau
sur les yeux. Elles ne devraient pas négliger de faire des incursions
dans le domaine des sciences de l'homme et d'en montrer toutes
les applications heureuses pour le bonheur des populations colo-
niales. Notre civilisation mécanique a tout sacrifié à la machine;
elle a oublié l'homme et elle en meurt.
Ces études devraient avant tout préparer les futurs coloniaux
à être des élites morales. Des élites techniques, nous en avons;
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