On doit relever que, dans le Sud-Ouest africain, l'élevage du mouton de Boukhara a pris une vaste extension.
D'a près le recensement de 1935, on compte en effet : 1.092.889 animaux de cette race, métissés à des degrés divers et 33.067 karakuls pur sang. Si l'on adjoint à ces troupeaux 86.786 moutons persans à tête noire, importés, on arrive au total impressionnant de 1.212.692 unités.
Ce résultat a été acquis au prix d'une vingtaine d'années de rudes efforts par des colons allemands, dans une région des plus déshéritée. Il convient de les en féliciter. Le centre le plus important de cet élevage est situé dans la région de Windhoek à une altitude moyenne de 1.4oo mètres et où les pluies ne dépassent pas 35o millimètres.
Si nous signalons que certaines peaux d'astrakan pur sang sont vendues jusqu'à 5oo francs et que la moindre peau obtenue à la première génération vaut au moins 5o francs, on se rendra compte aisément de la richesse d'un tel élevage puisque ce pays exporte de /ioo.ooo à 5oo.ooo peaux par an.
Il y a moins longtemps que l'Afrique occidentale française a essayé l'acclimatement de cette race. Ce n'est que vers 1980 que quelques béliers pur sang furent introduits dans la zone sahélienne à Nioro. Depuis, il a été aisé de constater qu'un tel élevage ne manquait pas de devenir prospère par croisement avec la brebis maure. Des peaux à demi sang ont été évaluées 5o francs et de trois quarts sang 120 francs.
Le pays est beaucoup plus riche que le Sud-Ouest africain et les maures semblent bien disposés à accepter l'astrakan.
L'organisation de la vulgarisation de cet élevage chez les nomades, d'où dépendra le succès, doit être la constante préoc- cupation du Service zootechnique de l'Afrique occidentale fran- çaise.
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