Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
324 ÉTUDES ET -MÉMOIRES
l'arbre du voyageur. L'eau serait si abondante et si pure que, quand les hommes travaillent près de l'arbre, il n'y a pas besoin de se déranger pour aller à la rivière; ils tirent et boivent l'eau de cet arbre. J'étais tout d'abord sceptique,.
mais j'ai fait l'expérience. Un de mes porteurs a percé de sa lance, sur quatre à cinq pouces de profondeur, la base du pétiole, à six pouces du tronc ; il a jailli un flot d'eau claire dont nous avons recueilli le quart dans un gobelet. Cette eau, que nous avons bue immédiatement, était fraîche, claire et très douce. »
Ce texte est, d'ailleurs, illustré d'une planche où nous- voyons un voyageur qui perce la gaine foliaire avec sa lance, pendant que son compagnon tend un gobelet au-dessous de l'incision.
Le R. P. Ellis ajoute qu'il a pu ainsi vérifier sur place ce que William Hooker lui avait déjà montré, avant son départ, dans les serres de Kew. Ce qui prouve que la légende était déjà bien connue alors en Angleterre.
Les autres auteurs qui, ultérieurement, l'ont, à leur tour, reproduite, ne semblent pas l'avoir prise aussi au sérieux que le P. Ellis.
Dans les Relations posthumes de ses voyages, dont la tra- duction était publiée par le Tour du Monde en 1861, voici ce que disait Mlle Ida Pfeiffer, à propos de la région qu'elle parcourait en 1857 au delà de Manambotro, entre Tamatave et Tananarive : « Je vis quelques magnifiques échantillons de l'Urania speciosa. Ils viennent ici, dans l'intérieur du pays, bien mieux que sur la côte de la mer. Je me rappelle avoir lu, dans quelques descriptions de voyages, qu'on ne trouvait ce palmier que dans les endroits où l'eau manquait et qu'on l'appelait palmier d'eau ou bien « arbre du voyageur» parce qu'entre chaque feuille et le tronc il s'amassait un peu d'eau qui servait à désaltérer les passants. Les naturels du pays prétendent, au contraire, que ce palmier ne vit que sur un sol humide et que l'on trouve toujours de l'eau dans son voisinage. Je n'eus malheureusement pas l'occasion de
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