Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-04-21
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 21 avril 1928 21 avril 1928
Description : 1928/04/21 (A29,N63). 1928/04/21 (A29,N63).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451246j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
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- III
Les agrumes de FAtnque du Nord
-- .1"
Deux sons de cloches différents : il est néces-
* taire d'écouter l'un et l'autre.
« La Voix des Colons » publie une étude
sur la culture des agrumes au Maroc. Cette
étude commente une conférence faite à Rabat
par M. Bey-Rozet. Ce dernier affirme que la
culture des agrumes au Maroc est une affaire de
tout premier ordre, et offre des perspectives
de bénéfices tout à fait remarquables.
Seulement, il faut planter des oranges de
choix, des variétés d'élite. Si la production
américaine, dont le prix de revient est beaucoup
plus élevé, et les frais de transport beaucoup
plus considérables, - arrive cependant à procurer
des gains appréciables sur les marchés euro-
péens, c'est parce que, contrairement à la pro-
duction espagnole et algérienne qui n'offre que
des fruits de deuxième ordre et de peu de va-
leur, elle offre au contraire des variétés comme
les Thomson, Washington, Nevel qui portent
des fruits sans pépins à chair juteuse. Que les
planteurs marocains fassent comme leurs concur-
rents d' Amérique, qu'ils exportent des fruits
de qualité et l'avantage passera de leur côté.
D'après le conférencier, un hectare d' oran-
gers revient, jusqu'à la date où la production
commence à payer les charges, à 14.000 fr.
ou 18.000 au maximum. L'entretien est de
700 francs environ, les premières années; puis
de 1.400. A partir de la quatrième année,
l'oranger au Maroc rapporte quelques profite;
à partir de la dixième, il est en plein ren-
dement; alors, les 250 pieds d'orangers qui
sont la moyenne à l'hectare, peuvent donner
600 beaux fruits par arbre, soit 15.000 fruits
à l'hedftre; multipliez ce chiffre par le prix de
vente à Paris, par exemple, et vous mesurerez
le bénéfice retiré par celui qui exploite un hec-
tare d'orangers.
Sauf ce dernier chiffre, il m est fort diffi-
cile, on le conçoit, de vérifier ces nombres;
mais puisqu'ils sont fournis par un homme « dont
la compétence en matière arboricole est indis.
cutable ». je suis bien obligé de les estimer
comme vrais et je me garderai bien d'apporter
une objection quelconque de peur qu' on m' ac-
cuse de vouloir donner des leçons de latin à
mon curé.
Mais, à la page précédente, sous ce titre :
« Comment on utilise les ressources de l'Algé-
rie », le même journal reprend un article de
notre confrère Le Petit Parisien où il est dé-
montré que la culture des primeurs et des fruits
conduisant les producteurs al aériens à la ruine.
ceux-ci sont obligés d'y renoncer, et, par suite,
la métropole est obligée, elle, de s'adresser aux
étrangers pour avoir notamment les oranges dont
elle a besoin. L'arrachage des orangeries a
commencé. Il continue, au détriment des petits
et moyens propriétaires qui n'ont pas les avan-
ces nécessaires pour attendre les bénéfices d'une
culture de remplacement, et aussi au détriment
des vignerons français, car là où disparaît l' oran-
(1er c'est la vigne qui le remplace. Notre con-
frère parisien nous signale la solidarité « in-
soupçonnée" qui lie les intérêts de la viticul-
ture métrooolitaine « à ceux des primeuristes
algériens ». « Insoupçonnée » est, révérence
parler, assez inexact. Nous avons, nous qui
sommes les défenseusr de la viticulture natio-
nale, toujours insisté sur cet aspect du pro-
blème, et, si l'on en voulait une nouvelle
fneuve, on la trouverait dans notre attitude
ors de la préparation de la loi sur l'entrée en
France des vins tunisiens.
Mais, tout cela laissé de côté, est-il admis-
sible que des plantations qui ont exigé tant de
travaux et tant de peines, qui ont absorbé tant
de capitaux, soient ainsi systématiquement dé-
truites ? Et chacun ne fera-t-il pas son possible
pour éviter qu'on arrive à -- cette - - déplorable
extrémité ? ,
Les pouvoirs publics d'abord : dans le dis-
cours de Carcassonne, M. k Président du
Conseil a déclaré nettement que la réforme
monétaire dépendait du redressement économi-
que, que ce redressement exigeait que les pou-
voirs publics viennent en aide « aux initiatives
individuelles ou collectives qui servent au réta-
blissement de la prospérité nationale », et que
« sur notre territoire métropolitain et dans nos
colonies, ils stimulent la production et les échan-
ges »; qu'en conséquence, il convenait de re-
manier et <( même d'alléger » les impôts votés
en 1926, à une heure de péril public, et qui
étaient loin de paraître intamribles. Ainsi donc.
ne sont pas intangibles la taxe d'importation,
la taxe sur le chiffre d'affaires qui frappe les
producteurs algériens, bien qu'ils soient Fran-
çais et bien qu'ils soient des agriculteurs.
Les compagnies de transports ensuite : dans
le même discours de Carcassonne, M. le Pré-
sident du Conseil a placé parmi les préoccu-
pations essentielles celle de « multiplier et de
perfectionner les voies de communication ».
Cette vieille chanson sur un vieil air doit-elle
être interprétée dans le sens d'une augmentation
des tarifs, est-ce le prix de transport qui doit
être « multiplié M, et le « perfectionnement »
consiste-t-il à décourager les producteurs soit
en haussant les tarifs au delà des limites rai-
sonnables et permises, soit en réglant les délais
de livraison de façon à forcer l'expéditeur à
user du mode le plus onéreux, celui de la
grande vitesse ?
Je ne parle pas des tarifs d'octroi, encore
qu il est quelque peu surprenant que l'orange
et le citron passent pour des mets de luxe, et
que les municipalités se croient autorisées à les
charger de droits exagérés ; à Paris, le quintal
d'oranges paie 35 francs, et le quintal de ci-
trons 70 francs à la barrière !
Je prétends et je maintiens que le Gouver-
nement doit avoir, ici comme ailleurs, une poli.
tique d'ensemble, et que ce ne serait vraiment
pas la peine de nous régaler de belles promesses
si on n'était pas fermement décidé à protéger
une culture qui meurt ainsi, par tous les moyens
en notre pouvoir : « Gouvernement et Parle-
ment devront se consacrer sans retard et uns
"'=-C .i6.a.
"1" çokme4 qm. -mqv!
de notre agriculture et de notre industrie. »
Ainsi s'exprimait M. le Président du Conseil
à Carcassonne. Il faut que la voix des colons
algériens arrive jusqu'à lui, qu'il entende le son
de cloche, le second, grave, menaçant. Le
colon algérien verra lui-même si son intérêt lui
commande de cultiver de préférence telle ou
telle variété d'oranges ; mais grosses ou petites,
juteuses ou sèches, avec ou sans pépins, si les
oranges sont écrasées de charges toujours plus
lourdes et si elles ne sont pas protégées, on a
beau faire et beau dire : le colon arrachera les
orangers.
Mario Mauntetn,
Sénateur de l'ilérauti, ancien ministre
Vice-président de la Commission
sénatoriale des Cdlontes.
M. Lucien Saint en France
M. Lucien Saint, Résident Général, appelé
en France pour une affaire de service, sest em-
barqué hier pour Marseille où il est attendu ce
soir.
La semaine agricole
de Tunis
1.1 -
La Semaine agricole qui s est ouverte à
7 unis le 14 avril, comme les Annales Colo-
niâtes l' ont annoncé, s'apprête à fêter brillam-
ment, ce soir, sa clôture par un grand bal.
Le succès de cette u semaine » fut très
grand. Les exposants avaient répondu en nom-
bre imposant et avec un heureux empressement
à l'appel du Comité d' organisation.
Les visiteurs ne furent pas moins enthou-
siastes. Une foule très dense envahit constam-
ment les stands de l'exposition, placée, comme
on le sait, sous le haut patronage de S. A. le
Bey et du ministre Résident Général. M. Lu-
cien Saint.
L' Exposition comprend trois quartiers bien
distincts : à gauche, les machines asricoles:
face à l'entrée, à l'extrémité de l'allée cen-
trale, la foire-concourl de bétail ; enfin, à
droite, les produits agricoles.
Dans le stand immense réservé aux machines
agricoJes, dix sections ont été aménagées : les
instruments destinés au travail du sol (charrues,
herses, houes, scarificateurs, etc.), les appareils
de labourage mécanique (tracteurs, motocul-
teurs, moto-charrues, etc.), les instruments de
récolte (faucheuses, rateaux, moilsonneuses-bat-
teuses, batteuses mécaniques) ; les instruments
de préparation, de conservation des produits agri-
coles (trieurs, silos à grains) ; le matériel de
transport (voitures, chariots, camions) ; le maté-
riel d'hydraulique (norias, appareils de son-
dage) ; le matériel vinaire, oléicole, de laiterie,
et avicole ; les moteurs ifxes et mobiles ; les
appareils d'électricité rurale et le petit outillase
agricole.
L'ensemble de ce matériel perfectionné re-
présente une valeur de 6 millions de francs en-
viron.
La foire-concours de bétail retient notam-
ment l'intention du public. Les espèces che-
valine. asine et mulassière occupent l'un des
quatre parcs réservés aux animaux ; les espèces
ovine, caprine, porcine, cameline et bovine se
partagent les autres.
Dans le quartier spécial aux produits agri-
coles, quelques hangars sont réservés à l'expo-
sition des produits employés en agriculture : les
engrais, les produits insecticides, anticryptoga-
roiques et oenologiques ; à l'enseignement, la
vulgarisation, l'économie agricoles..
Enfin, les industries extractives (collections
minéralogiques, treuils) ; les instruments néces-
saires au travail du bois et du fer (scies, per-
ceuses, tours, raboteuses, e( £ .) et du cuir (har-
nais, selles, malles) ; les matériaux de construc-
tion, les industries indigènes (tapis de Kairouan)
constituent l'exposition industrielle.
Dans le parc ouvert aux industries automo-
biles, les plus récents modèles de véhicules évo-
luent avec un grand intérêt pour les visiteurs.
La salle des fêtes, spécialement aménagée,
n" a pas désempli depuis le début de l'Exposi-
tion. Des films documentaires et artistiques ont
été projetés, des causeries instructives ou tech-
niques en matière agricole ont été écoutées par
un auditoire toujours renouvelé et attentionné.
Rien n'a été négligé pour donner à cette
manifestation l'éclat nécessaire. Les organisa-
teurs sont payés de leurs efforts. Le succès,
répétons-le, est absolu. Et ce n'est pas sans
grandes raisons que M. Lucien Saint, lors du
banquet qui réunit jeudi les personnalités offi-
cielles, les exposants, les agriculteurs, adressa
ses félicitations aux organisateurs et remercia
particulièrement les ministres de l'Agriculture
et du Commerce pour le précieux encourage-
ment qu'ils donnèrent à la semaine agricole de
Tunis qui fut une grande semaine pour toute
la Régence.
.,.-
Les, colon au et la noavelk loi militaire
11
ï-cs militaires servant en dehors du territoire
national et qui n'auront pu, pour des raisons
do service ou pour toulo autre raison, béné-
lîoior de leur permission, seront renvoyés dans
leurs foyers, aux frais de l'Etat, de façon à
pouvoir jouir de cette permission avant la libé-
ration de la fraction du contingent dont ils
font partie.
Les militaires visés au premier alinéa et
désignés pour servir sur un théâtre d'opéra-
tions extérieur, ont droit, en plus dos permis-
sions fixées par le présent article :
1" Au moment de leur départ, à une per-
mission de cinq jours :
2* Lors de leur rapatriement, il une permis-
sion supplémentaire dont la durée est d'au-
tant de fois deux jours que les intéressés ont
Accompli de mois de séjoilr sur ce théâtre
d'opérations extérieur en sus de trois mois.
Les militaires incorporés directement au Ma-
roc, ainsi que les militaires visés à l'alinéa ci-
dessus auxquels, pour dés raisons impérieuses
et d'ordre miltaire, il n'aurait pas été accordé
de permission de départ, bénéficiant de cette
deraffcre lors de leur rapatrisraent.
LES COLONIES
à la Foire - du - Havre -
ièi
Les Annales Coloniales, danal
leur numéro du io avril, ont rfant
compte de l'inauguration de la
4° Foire du Havre, qui fermera ses portes
demain soir,
A cette manifestation de Vactivité havraise
les grandes Agences Economiques de nos
Gouvernements généraux de Colonies et
VAgence Générale ont apporté cette année
un concours fort intéressant.
Malheureusement, cette participation co
lonialt: remarquable par la cohésion des pro-
duits exposés, la clarté de la présentation
était, hélast noyée au milieu de l'exposi-
tion de multiples produits dont beaucoup
eussent trouvé une place plus justi f iée au
Concours Lésine.
Bref nos stands coloniaux avaient réalisé
un véritable effort de propagande en faveur
de nos possessions lointaines dont il y a licli
de féliciter les directeurs des Grandes Agen-
ces. Les produits sélectionnes étaient vus eu
face du public avec une documentation fort
bien faite, très au POillt, permettant aux
négociants intéressés de trouver Parmi
les produits figurant dans les stands, ceux
pouvant leur permettre de concurrencer fa-
cilement lçs produits similaires pavés à des
cours élevés à l'étranger.
En visitetnt VExposition j'avais remar
qué d'intéressants graphiques du Port au-
tonome et de la Chambre de Commerce dit
Havre. Je constatai avec plaisir, en les exa-
minant, qu'en 1927 le Havre a-rai t importé
196.446 tonnes de bois de nos colonies, tan
dis que tous les autres ports réunis de la
Métropole avaient seulement reçu 72.679
tonnes de ces bois. Ce résultat était des plus
encoiirageantl
Eh bien, il faut savoir le déclarer, le haut
commerce havrais, re présenté par ses cour-
tiers en bois, ses agents assermentés et ses
industriels, a fait preuve à l'égard des es
scnces coloniales groupées à la Foire, d'une
indifférence presque ctJlllplète.
Et pourtant dans les stands de l'A.O.F. et
de l'A.E.F. notamment. les essences les plus
diverses étaient présentées en billes, eu
troncs, voir en assemblages di marquetterie
pour mieux en faire ressortir la teneur.
Un appel avait été fait aux Industriels de
la région havraise s'intéressant à la menui-
suie. à l'ébénisteric, il n'a guère été entendu
et il semble que nos colonies vont retirer un
bien faible profit de leur participation, qui
pourtant s'exerçant dans le grand port d'im-
portation des bois des Colotties, aurait dû
créer des débouchés nouveaux pour l'uti-
lisation des produits des forêts coloniales.
Espérons que le Comité de la Foire et la
Chambre de Commerce se préoccuperont de
ces justes desiderata pour conserver au Ha-
vre le titre de « marché D des bois colo-
niaux.
£. -6. Ttsébaestt.
L'odyssée du "Lozère"
l
A leur arrivée au Havre, les rescapés du
Lozère, qui, comme nous le savons, s'est
perdu sur les rochers de la baie de la Ga-
zelle dans l'archipel des Kerguelen; ont fait
le récit de leur naufrage.
Le Lozère n'était rien autre chose qu'un
petit navire baleinier armé spécialement
pour la chasse aux phoques. Son équipage
comprenait 63 hommes sous le commande-
ment du capitaine Fontaine. Le 12 février,
dans la baie de la Gazelle, à 1 lie de Ker-
guelen, le petit navire toueha des rochers
et s'échoua. La mer était « dure », comme
disent les matelots. Le capitaine fit met-
tre à lu mer les canots à moteur et, toute
la journée, on essaya, de renflouer le ba-
teau. Rien, à faire.
Il n'y avait plus qu'à lancer le signal de
détresse, le sinistre S. O. S., qui fait chan-
ger de route les navires qui le reçoivent.
Un steamer, le « Borda », qui naviguait à
600 milles de là, le reçut et se mit en route.
Les heures sont toujours longues quand
on attend du secours.
Le capitaine fit faire la navette entre le
Lozère et la terre voisine pour transpor-
ter les vivres et les nrovisions.
La nuit vint. Une tempête se déchaîna.
Le bateau faisait eau ; les machines étaient
envahies ; les cloisons, commençaient à
sauter.
Il n'y avait plus qu'à abandonner le Lo-
zère à la destruction. Les hommes s'en-
tassèrent dans un canot à moteur, qui re..
morquait une baleinière et deux doris, tl
l'on lit route pour Port-Couvreur, où en ar-
rivant l'équipage, trempé et transe trouva
le pavillon -en berne.
Que s'était-il passé ?
Les deux gardiens de l'tle, Petit et Le
Gallendec étaient partis pour la chasse au
phoque et l'un d'eux, Le Gallandec, surpris
par le mauvais temps, ne devait pas reve-
nir. Son -- corps fut retrouvé en haut d'une
colline.
Un poste de T. S. F. fut installé à terre
et des messages lancés de tous côtés. Les
vivres n'étaient pas abondants, il fallut
les ménager.
Bordeaux annonça par T. S. F. qu'un ba.
teau de secours allait venir. Le 17 février,
il n'était pas là ; le 21 non plus, le 24 non
plus. Les vivres s'épuisaient.
Le 5 mars, le Kiderkey arrivait et re-
cueillait l'équipage épuisé et le conduisait à
Gnpelown. d'où il gagna Plymouth. Et ce
n'est qu'hier 20 avril que l'équipage, nau-
fragé le 12 février, revoyait le Havre !
----- .ta
* Dépêches de l'Indochine
salgoft-Parla 1
Les automobiliste, Duveme et Lannes se
sont embarqués sur le Paul-Lecat, rentrant
en France,
IJadopacift.
BROUSSES
Ir BROUTILLES
De la trique au bulletin de vote
« Il ne peut être contesté que l'évolution
des indigènes est étroitement subordonnée à
une obligation au travail. »
Ainsi parle notre confrère le Colon de Ma-
dagascar.
De tous les problèmes coloniaux, le plus
grave et de beaucoup paraît tranché
par cette affirmation.
Mais u'est-elle pas un simple postulat,
d'ailleurs très commode pour enchaîner des
raisonnements qui peuvent aller fort loin ?
Un peut, en effet, sans outrepasser la vrai-
semblance, imaginer un blanc cassant une
trique joviale sur les reins d'un noir en lui
disant :
« Pourquoi te plains-tu, mon bon ami ?
qui aime bien châtie bien, et tu devrais au
contraire te réjouir du soin que je prends de
ton évolution. »
En réalité, s'il est probable que beaucoup
d'indigènes n'évolueraient pas sans un mi-
nimum de contrainte, il reste à démontrer
qu'une civilisation à l'image de la nôtre peut
leur être bienfaisante. Du coup, nous voici
obligés de remonter au déluge et même bien
plus haut. L'homme primitif valait-il mieux
due nous? Voilà la question.
Eh bien ! l'homme primitif, criant avec sa
horde à travers la forêt pourrie des cçtnmen-
cements, dut être une sombre brute, puilue,
cruelle et sauvagement égoïste. Puisque nous
parlions de trique, tout à l'heure, il n'est
pas téméraire de voir dans cet objet exécra-
ble le symbole de l'inégalité chez les anthro-
popithèques. Ce fut sans doute le membre le
plus ingénieux de la horde qui s'avisa le
premier de la commodité d'une grosse bran-
che effeuillée pour s'aider à marcher et pour
tuer. En possession d'une force accrue et
d'un cerveau moins épais que les autres, il
d'un cerveau tuoins é u e le pi- rnier sceptre,
dut faire de sa branche le premier sceptre,
et l'on ne nous fera pas croire qu'il n'en
abusà pas incontinent, au dam de ses sem-
blables, pour attribuer double ou triple ra-
tion à sa faim carnassière ou à son rut.
Tout ce qu'a pu faire, depuis, la race blan.
chc, c'est, à l'intérieur de frontières données,
de remplacer la trique ou le sceptre
par un bulletin de vote et les coups par des
invectives et des calomnies. Ce n'est qu'un
petit progrès, attendu que le fond de férocité
reste le même, mais cette acquisition d'une
« forme » plus élégante suffit à prouver la
supériorité du blanc moderne sur l'homme
de couleur resté dans l'enfance.
Démonstration inutile? Ah 1 que non pas!
Si le blanc veut perpétuer son règne, il faut
d'abord qu'il croie en lui-même. Et nous
parlons surtout de l'Européen, car il se fait
contre lui, non seulement aux pays noirs,
mais dans quelques-uns de ceux que baigne
le Pacifique, un sourd travail assez dange-
reux.
Nous y reviendrons, si vous le voulez bien.
iflMdion.
..11
L'Aviation Coloniale
«♦»
Paris-Alger et retour
On suit que l'aviateur Détroyat arrrive
à Alger il y n trois jours, avait été retenu
dans cette ville par suite d'un vent violent.
Deux fois déjà, il avait été contraint de
remettre son départ". Ennn, ce matin, pro-
filant d'une acculmie, Détroyat a pris son
vol à 0 h. 18 pour tenter de regagner Paris
sans escale.
Du Cap vers l'Europe
L'uviuteur sir Alan Cobham, venant
d'Abidjan, a aniéri sur une lagune, près de
Freseo iCôte d'Ivoire).
Du Cap au Caire
Les quatre avions de la Royal Air Forces
qui se rendent au Caire sont arrivés aujour-
d'hui à Nairobi (Kénia). Ils avaient quitté
le Cap le 01 mars et à Prétoria ils ont été
rejoints par des aviateurs sud-africains qui
les accompagneront jusqu'à Karthoum.
L'escadrille compte arriver au Caire le a
L mai.
De Londres au Cap
Le major Meintjes est arrivé à Tabora
(Tanganyika) avec une nouvelle avion nette,
pour permettre à lady Bailey de continuer
son vol. Celle-ci espère pouvoir s'envoler
demain pour le Cap.
La tentative Paris-Ranoï
L'avion Georges-Guynemer, du fcoloaicl
Anthoinat, qui avait dil atterrir en Tripoli-
laine le 19 mars, est arrivé à Tunis à bord
de VArgentina.
Un hommage britannique
à M. Carde
>♦»
Sir John Middleton, Gouverneur du terri-
toire de la Gambie, chargé par le roi Geor-
ge V de remettre à M. Carde, Gouverneur
Général de l'Afrique occidentale française,
les insignes de commandeur de l'empire bri-
tannique, est arrivé le 17 avril à Dakar où il
* été reçu par M. Carde et par M. Diagne,
député-maire. La cérémonie de remise des in-
signes a eu lieu mercredi.
Le gouverneur de la Gambie a quitté à
neuf heures le palais du Gouvernement, ac-
compagné de M. Carde et des autorités. 11
est allé déposer une gerbe de fleurs au pied
du monument aux morts de la grande guerre.
Au retour, a eu lieu au palais du Gouverne-
ment la cérémonie de la remise de la déco-
ration devant toutes les autorités locales et
de nombreux indigènes. Mme et M. Carde
ont offert un erand déjeuner.
Au cours de la cérémonie et du déjeuner,
des discours cordiaux ont été échangés ainsi
que des vœux pour les souverains anglais et
pour les peuples anglais et français. Le Gou-
verneur de la Gambie a exprimé sa satisfac-
tion et son admiration pour l'muvte fran-
çaise. Le Gouverneur de la Gambie et M.
Carde ont insisté sur la solidarité de l'œu-
vre humanitaire des nations anglaise et fran-
çaise et sur la collaboration cordiale dans
leur œuvre coloniale. Ces cérémonies ont
laissé l'impression d'une bonne journée pour
les relations entre les administrations * et les
populations des colonies africaines. L'hymne
Anglais et la Marseillais* ont été écoutés de.
bout par Ilupistuet.
Voyage aux Antilles
-0-
Méditerranée Américaine
La matinée est extraordinairement douce,
c'est un de ces moments tissés d'impondéra-
ble et d'azur, où le bien-être est fait seule-
ment dit charme de l'air respiré.
Au bas d'une petite colline, j'aperçois la
mer des deux côtés de la Martinique, une
tuer suive aus'.,. fondmtc en values molles
et chantantes autour de l'île, au creux de
profondes criques. A travers de magnifiques
trouées dans la houle multicolore des mor-
ues boises, les champs de canins à sucre
jaune d'or se confondent avec Ici longue
barre de l'Océan. Toute la beauté de Madt-
ttina s'étale, des pitons boisés vers les plages
et les rives nid entées.
La brise tempérée, si fine, qui vient du
large, nous fait tussail/ir, mes compagnons
Martiniquais et moi. /rous ne pouvons sur-
monter un malaise indéfinissable mêlé à un
sentiment d'angoisse. Xous sommes un peu
comme des enfants qui visitent la maison à
vendre de leur père. Dans l'air marin plane
l'hégémonie du dollar américain.
Pourquoi faire la conspiration du silence,
sur le désir latent qu'ont les Etats-Unis de
racheter les Antilles, en profitant des em-
barras financiers de l'Europe. Ce projet,
cher aux partisans des doctrines de Monroe,
a été exposé récemment dTfC force par la
plus importante des revues de Xcn-York, la
North American Keview.
Il nous faut bien com prendre que la poli-
tique du pavillon des quarante-huit étoiles
se concentre sur l'Amérique Centrale, domi-
fiée par deux noms omnipotents Panama,
Nicaragua (le projet de construction de ce
second canal interocéanien devant se trans-
former sous peu en une grandiose réalisa-
tion). A force de se promener les mains
dans des poches bourrées de banknotes, les
enfants de l'Oncle Sam, sûrs de leur pou-
voir d'achat, n'attendent même pas l'avis
du propriétaire,. ils sont chez eux d'avance
et la mer des Antilles, d'après la North
American Review t-si « leur propre Médi-
terranée ».
Bien différents de IItus, qui nous enté
tons à conserver à nos « vieilles colonies »
l'aspect de' reliques abandonnées dans un
musée, les Yankees au regard net supputent
la valeur des bases navales que sont nos
Antilles et le maximum de rendement qu'ils
Pourraient tirer des îles modernisées. SOI.
lement, le sort des Antilles dépasse la poli-
tique américaine et la doctrine exacerbée de
Iflonroc. C'est le problème mondial des rou
tes maritimes et du commerce international
qui est en jeu.
- La revue de New-York en prend à son
aise en énonçant cette affirmation : « Les
colonies européennes peuvent un jour servir
de bases navales contre nous ; alors, le mo-
ment est venu, en les faisant disparaitrr,
de sauvegarder nos contribuables de l'ave-
nir, tout en soulageant dans le présent les
contribuables étrangers. »
Faut-il croire que nous en sommes arri-
vés à l'époque où l'augmentation de la ri-
(Iltssc constitue la mesure suprême de la
civilisation et peut décider, par des cou ps
de bourse, de la nationalité d'arcs libres ?
Quelle menace constituent donc nos An-
tilles françaises pour un richissime Etat de
cent quinze millions de citoyens ?. Avant
garde de la France vers 1 Amérique et
l'Océanie, Martinique et Guadeloupe peu-
vent-elles représenter, aux yeux des Yankees,
autre chose que le pavillon séculaire, flot-
tant à l'entrée du Xouveau-Monde, de cette
civilisation latine dont ils ne dou ent tout de
même pas faire abstraction, non plus que de
« toute race et toute terre qui il été romani-
sce, christianisée et soumise, quant à l'es
prit, à la discipline des Grecs ». Paul l'iz-
lery ne se trompe pas, l'Europe pèse encore
aujourd'hui beaucoup plus que le reste du
globe. L'Amérique est une création formi-
dable de cet esprit européen, qu'elle veut
mettre à la porte de son continent.
Que nos frères d'Amérique y réfléchissent,
ils ne doivent pas obscurcir par des mar-
chandages de banknotes le ciel de leur dra-
peau qu'ils ont voulu semé d'étoiles.
_arle-Loulse Slar".
Du cap Finisterre aux Antilles
sec
Cinq jeunes Anglais ont traversé l'Océan
Atlantique du cap Finisterre aux Antilles
dans une barque de 34 pieds.
Cet exploit n'efface pas ceux d'Alain Cet
bault, mais il est fort estimable tout de
même.
Alain Gerbault à Sainte-Hélène
***
Alain Gerbault, continuant son voyage à
hor.d du Firecrest, est arrivé hier à 15 heures à
l'île de Sainte-Hélène, venant du Cap. Il est
en excellente santé.
Il a déclaré qu'au cours des derniers iours,
il avait été fort gêné par des vents défavorables.
Record battu
'.1
Ce ne sont plus les établissements français
dans l'Inde qui détiennent le record des candi-
datures.
C'est maintenant la Ier circonscription de la
Martinique (F ort-de-France). Ils sont 19 à cou-
rir après l'écharpe que détient actuellement et
que sollicite à nouveau M. Alcide Delmont.
Il n'y en a que 12 dans la 2*. Une paille !
TAUX DE LA PIASTRE
T.e gouverneur général de l'Indochine vient «le
faire eonnnitre au Ministre des Colonies qu'à la
date du 20 avril 1928 le taux officiel de la pins-
tre était de 13 francs.
Intérim
Le ministre des Colonies a décidé, par suite
de la maladie de M. Bernard, qui s est em-
barqué ces jours derniers à destination de la
France, de faire partir pour Libreville M. Adol-
phe Deitte, récemment nommé Gouverneur du
Tchad.
M. Deitte avait, il y a deux ans, fait, en
qualité d'administrateur en chef des Colonies,
l'intérim du Gouvernement du Gabon où il a
longtemps résidé.
M. Deitte s' embarquera mardi 24 avril à
bord du paquebot Asie. Nous lui adressons nos
meilleurs souhaits de bonne traversée et de bon
sé jour.
Au Ministère des Colonies
M. RebufTel, entrepreneur de Travaux pu-
blics, président de la Société des Grands Tra-
vaux de Marseille, est nommé membre sup-
pléant du Comité Consultatif de règlement
amiable des entreprises de travaux publics
et des marchés de fournitures v a frlrl'nts du
ministère des Colonies pour une période de
neuf mois à partir du icr avril IIFS.
ciel –<
Mission sciBBlilique anglaise
En février dernier, on avait anlloncl la
mort de M. et Mme Ilower, explorateurs an-
glais en Afrique Centrale. Le Gouverneur
Général de l'A. E. F. avait câblé qu'il igno-
rait cet incident, et en effet, "ir le Daily
Mail, nous appienons que les hardis explo-
rateurs ont recueilli pour le British Muséum
de nombreux spécimens de la faune indigène.
Poursuivis par des bandits, ils réussirent
à leur échapper, mais ils n'avaient pas été
rencontrés par nos méharistes envoyé, à leur
recherche.
««*.
Un congrès des cultures tropicales
«»«
M. le Hoi d'Kspaiîne a accordé le haut
patronage de son gouvernement au «:«>nm,ès in-
ternational d'agriculture tropicale et sul>-tropi-
cîi!e. qui doit se tenir à Kéville, au printemps
de Ù►•>'.>. pendant l'Kxposilion ibéro-uinéricaine.
Sur l'initiative du gouvernement de la Colom-
bie, des démarches sont faites actuellement
pour que. au (le cette m«*ine exposition.
.,e réunisse un congrès international du café, et
tout fait prévoir que cette suggestion sera favo-
rablement accueillie. Ces congres, qui auront
une grande importance, .sont organisés par l'A:,
sociatiou scientifique internationale d'ngrit'ultuiv
des pays chauds, dont le sièg[e est à l'aris, 31,
rue llanielin. Le" renseignements relatifs au
(.outrés d.. Séville peuvent être obtenus en
particulier auprès de M. Fauchére, inspecteur
général honoraire d'agriculture coloniale, .secré-
taire général «le l'Association sci>'n!:iique inter-
nationale d'agriculture des pays cliavuls
–-
Cinéma Colonial
1.'
Au Maroc
La troupe de l'Occident, partie de Bor-
deaux le 10, est passée à Casablanca le 14 et
est arrivée le 15 à Mogador. Le voyage: sur
l'Atlantique a été favorise par un temps
calme et ensoleillé. M. Henri Fescourt. qui
met en scène l'Occident, a commence de
tourner des scènes de débarquement. Après
Mogador, la troupe ira vers Marrakech.
Aux Antilles
M. René Leprince, qui met en scène le
Navire maudit, d'après le scénario de M.
Jean-Louis Bouquet, tourne, actuellement,
les grandes scènes qui se passent sur le pont
du bateau Lz Sibylle. Là s'engage la lutte
tragique entre le marin Jim et Louis Duval,
celui qu'aime Denise, la tille du capitaine
de Castreaux. Le drame :-e joue dans la nuit
calme des Antilles.
Prospection
Un malin Tonkinois achetait à un prospec-
teur occasionnel l'indication d'une source de
pétrole qu'il venait de découvrir que lque part
vers Suyut. ou ailleurs. Le filon lui avait été
vendu autant dire donné pour 50 piastres.
Après une analyse effectuée à Hanoï, l'ache.
teur menaça le prospecteur d'une action judi-
ciaire pour l'avoir trompé en malaxant de la
glaise dans du pétrole de la « Standard Oil >
ou de a l'Asiatic petroleum ̃>. Mais sans se
démonter, celui-ci rétorqua :
- Dites donc, pour ce prix-là, je n'allais
tout de même pas vous donner de l essence ! »
el. 1
Exploitation extra-rapide
«♦.
Les archives du Gouvernement général de
l. conservent un fameux témoignage d'une
exploitation extra rapide d'une mine de
charbon.
Voici ce précieux dim inuent :
« f)r A eu mission général à. 14 10. Trouvé mine charbon
à. point dite naine par eeord onné es sui -
vantes. procédé lùud/cs".
« l)v .rH' en mission <>. à Goir,
neur général <). 14 h.5. Mine m plane
exploitation.
« /y A" en mission à. à Gouver-
neur g('lIha! à. 14 h. 35. Mine épuisée. »
('est «^e nui s'appelle une affaire qui ne
traîne pas
------ -eilb 1
Anniversaire du cyclone
de Tamatave
..t1 du
A l'occasion de l'anniversaire du cyclone
du 3 mars 19-7, le Conseil municipal et la
Chambre de commerce de Tamatave, ainsi
qu'une délégation de la population indigène
se sont rendus à la Résidence pour exprimer
à M. le Gouverneur Général leur gratitude
pour tous les efforts qu'il a déployés en vue
de réparer les effets du désastre et faite sor-
tir des ruines une ville plus belle et plus
saine.
M. l'Administrateur-Maire Avignon et M.
Baron, président de la Chambre de (dm-
merce, ont prononcé des allocutions emues,
dans lesquelles ils ont rendu hommage à la.
sollicitude du Gouvernement de la RëpubH*
r.R TVUMERO : 30 CENTIUKS
s ami :i >i soin ;• i ! ; 11. i :
JOURMIJJOOTIDIEI
Réduction & Administration :
--..-
PARIS en
TÊLÊ*H. • bOUVR11147
MOUURUI7*M
1, es 0
Les Annales Coloniales
BI MIIOftC" et réclame» tant reçues -
tureëv du fourMI.
Dimktbwiis i Marcel RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
Tous Im «rflelii publiés émns notre tournoi ne nemotmi"
être reproduits qu'en oUrnU la Amstm fmiwti w
aaoHHEMEtns
ooer k supplément illustré :
Uo m 6 Mois 3 Mot.
fruNri
OWWU - - 1ff • Si » Ii.
ferais*.. 1M » tOO. 50 »
On^aJNM^aaM Ma^&ui
- III
Les agrumes de FAtnque du Nord
-- .1"
Deux sons de cloches différents : il est néces-
* taire d'écouter l'un et l'autre.
« La Voix des Colons » publie une étude
sur la culture des agrumes au Maroc. Cette
étude commente une conférence faite à Rabat
par M. Bey-Rozet. Ce dernier affirme que la
culture des agrumes au Maroc est une affaire de
tout premier ordre, et offre des perspectives
de bénéfices tout à fait remarquables.
Seulement, il faut planter des oranges de
choix, des variétés d'élite. Si la production
américaine, dont le prix de revient est beaucoup
plus élevé, et les frais de transport beaucoup
plus considérables, - arrive cependant à procurer
des gains appréciables sur les marchés euro-
péens, c'est parce que, contrairement à la pro-
duction espagnole et algérienne qui n'offre que
des fruits de deuxième ordre et de peu de va-
leur, elle offre au contraire des variétés comme
les Thomson, Washington, Nevel qui portent
des fruits sans pépins à chair juteuse. Que les
planteurs marocains fassent comme leurs concur-
rents d' Amérique, qu'ils exportent des fruits
de qualité et l'avantage passera de leur côté.
D'après le conférencier, un hectare d' oran-
gers revient, jusqu'à la date où la production
commence à payer les charges, à 14.000 fr.
ou 18.000 au maximum. L'entretien est de
700 francs environ, les premières années; puis
de 1.400. A partir de la quatrième année,
l'oranger au Maroc rapporte quelques profite;
à partir de la dixième, il est en plein ren-
dement; alors, les 250 pieds d'orangers qui
sont la moyenne à l'hectare, peuvent donner
600 beaux fruits par arbre, soit 15.000 fruits
à l'hedftre; multipliez ce chiffre par le prix de
vente à Paris, par exemple, et vous mesurerez
le bénéfice retiré par celui qui exploite un hec-
tare d'orangers.
Sauf ce dernier chiffre, il m est fort diffi-
cile, on le conçoit, de vérifier ces nombres;
mais puisqu'ils sont fournis par un homme « dont
la compétence en matière arboricole est indis.
cutable ». je suis bien obligé de les estimer
comme vrais et je me garderai bien d'apporter
une objection quelconque de peur qu' on m' ac-
cuse de vouloir donner des leçons de latin à
mon curé.
Mais, à la page précédente, sous ce titre :
« Comment on utilise les ressources de l'Algé-
rie », le même journal reprend un article de
notre confrère Le Petit Parisien où il est dé-
montré que la culture des primeurs et des fruits
conduisant les producteurs al aériens à la ruine.
ceux-ci sont obligés d'y renoncer, et, par suite,
la métropole est obligée, elle, de s'adresser aux
étrangers pour avoir notamment les oranges dont
elle a besoin. L'arrachage des orangeries a
commencé. Il continue, au détriment des petits
et moyens propriétaires qui n'ont pas les avan-
ces nécessaires pour attendre les bénéfices d'une
culture de remplacement, et aussi au détriment
des vignerons français, car là où disparaît l' oran-
(1er c'est la vigne qui le remplace. Notre con-
frère parisien nous signale la solidarité « in-
soupçonnée" qui lie les intérêts de la viticul-
ture métrooolitaine « à ceux des primeuristes
algériens ». « Insoupçonnée » est, révérence
parler, assez inexact. Nous avons, nous qui
sommes les défenseusr de la viticulture natio-
nale, toujours insisté sur cet aspect du pro-
blème, et, si l'on en voulait une nouvelle
fneuve, on la trouverait dans notre attitude
ors de la préparation de la loi sur l'entrée en
France des vins tunisiens.
Mais, tout cela laissé de côté, est-il admis-
sible que des plantations qui ont exigé tant de
travaux et tant de peines, qui ont absorbé tant
de capitaux, soient ainsi systématiquement dé-
truites ? Et chacun ne fera-t-il pas son possible
pour éviter qu'on arrive à -- cette - - déplorable
extrémité ? ,
Les pouvoirs publics d'abord : dans le dis-
cours de Carcassonne, M. k Président du
Conseil a déclaré nettement que la réforme
monétaire dépendait du redressement économi-
que, que ce redressement exigeait que les pou-
voirs publics viennent en aide « aux initiatives
individuelles ou collectives qui servent au réta-
blissement de la prospérité nationale », et que
« sur notre territoire métropolitain et dans nos
colonies, ils stimulent la production et les échan-
ges »; qu'en conséquence, il convenait de re-
manier et <( même d'alléger » les impôts votés
en 1926, à une heure de péril public, et qui
étaient loin de paraître intamribles. Ainsi donc.
ne sont pas intangibles la taxe d'importation,
la taxe sur le chiffre d'affaires qui frappe les
producteurs algériens, bien qu'ils soient Fran-
çais et bien qu'ils soient des agriculteurs.
Les compagnies de transports ensuite : dans
le même discours de Carcassonne, M. le Pré-
sident du Conseil a placé parmi les préoccu-
pations essentielles celle de « multiplier et de
perfectionner les voies de communication ».
Cette vieille chanson sur un vieil air doit-elle
être interprétée dans le sens d'une augmentation
des tarifs, est-ce le prix de transport qui doit
être « multiplié M, et le « perfectionnement »
consiste-t-il à décourager les producteurs soit
en haussant les tarifs au delà des limites rai-
sonnables et permises, soit en réglant les délais
de livraison de façon à forcer l'expéditeur à
user du mode le plus onéreux, celui de la
grande vitesse ?
Je ne parle pas des tarifs d'octroi, encore
qu il est quelque peu surprenant que l'orange
et le citron passent pour des mets de luxe, et
que les municipalités se croient autorisées à les
charger de droits exagérés ; à Paris, le quintal
d'oranges paie 35 francs, et le quintal de ci-
trons 70 francs à la barrière !
Je prétends et je maintiens que le Gouver-
nement doit avoir, ici comme ailleurs, une poli.
tique d'ensemble, et que ce ne serait vraiment
pas la peine de nous régaler de belles promesses
si on n'était pas fermement décidé à protéger
une culture qui meurt ainsi, par tous les moyens
en notre pouvoir : « Gouvernement et Parle-
ment devront se consacrer sans retard et uns
"'=-C .i6.a.
"1" çokme4 qm. -mqv!
de notre agriculture et de notre industrie. »
Ainsi s'exprimait M. le Président du Conseil
à Carcassonne. Il faut que la voix des colons
algériens arrive jusqu'à lui, qu'il entende le son
de cloche, le second, grave, menaçant. Le
colon algérien verra lui-même si son intérêt lui
commande de cultiver de préférence telle ou
telle variété d'oranges ; mais grosses ou petites,
juteuses ou sèches, avec ou sans pépins, si les
oranges sont écrasées de charges toujours plus
lourdes et si elles ne sont pas protégées, on a
beau faire et beau dire : le colon arrachera les
orangers.
Mario Mauntetn,
Sénateur de l'ilérauti, ancien ministre
Vice-président de la Commission
sénatoriale des Cdlontes.
M. Lucien Saint en France
M. Lucien Saint, Résident Général, appelé
en France pour une affaire de service, sest em-
barqué hier pour Marseille où il est attendu ce
soir.
La semaine agricole
de Tunis
1.1 -
La Semaine agricole qui s est ouverte à
7 unis le 14 avril, comme les Annales Colo-
niâtes l' ont annoncé, s'apprête à fêter brillam-
ment, ce soir, sa clôture par un grand bal.
Le succès de cette u semaine » fut très
grand. Les exposants avaient répondu en nom-
bre imposant et avec un heureux empressement
à l'appel du Comité d' organisation.
Les visiteurs ne furent pas moins enthou-
siastes. Une foule très dense envahit constam-
ment les stands de l'exposition, placée, comme
on le sait, sous le haut patronage de S. A. le
Bey et du ministre Résident Général. M. Lu-
cien Saint.
L' Exposition comprend trois quartiers bien
distincts : à gauche, les machines asricoles:
face à l'entrée, à l'extrémité de l'allée cen-
trale, la foire-concourl de bétail ; enfin, à
droite, les produits agricoles.
Dans le stand immense réservé aux machines
agricoJes, dix sections ont été aménagées : les
instruments destinés au travail du sol (charrues,
herses, houes, scarificateurs, etc.), les appareils
de labourage mécanique (tracteurs, motocul-
teurs, moto-charrues, etc.), les instruments de
récolte (faucheuses, rateaux, moilsonneuses-bat-
teuses, batteuses mécaniques) ; les instruments
de préparation, de conservation des produits agri-
coles (trieurs, silos à grains) ; le matériel de
transport (voitures, chariots, camions) ; le maté-
riel d'hydraulique (norias, appareils de son-
dage) ; le matériel vinaire, oléicole, de laiterie,
et avicole ; les moteurs ifxes et mobiles ; les
appareils d'électricité rurale et le petit outillase
agricole.
L'ensemble de ce matériel perfectionné re-
présente une valeur de 6 millions de francs en-
viron.
La foire-concours de bétail retient notam-
ment l'intention du public. Les espèces che-
valine. asine et mulassière occupent l'un des
quatre parcs réservés aux animaux ; les espèces
ovine, caprine, porcine, cameline et bovine se
partagent les autres.
Dans le quartier spécial aux produits agri-
coles, quelques hangars sont réservés à l'expo-
sition des produits employés en agriculture : les
engrais, les produits insecticides, anticryptoga-
roiques et oenologiques ; à l'enseignement, la
vulgarisation, l'économie agricoles..
Enfin, les industries extractives (collections
minéralogiques, treuils) ; les instruments néces-
saires au travail du bois et du fer (scies, per-
ceuses, tours, raboteuses, e( £ .) et du cuir (har-
nais, selles, malles) ; les matériaux de construc-
tion, les industries indigènes (tapis de Kairouan)
constituent l'exposition industrielle.
Dans le parc ouvert aux industries automo-
biles, les plus récents modèles de véhicules évo-
luent avec un grand intérêt pour les visiteurs.
La salle des fêtes, spécialement aménagée,
n" a pas désempli depuis le début de l'Exposi-
tion. Des films documentaires et artistiques ont
été projetés, des causeries instructives ou tech-
niques en matière agricole ont été écoutées par
un auditoire toujours renouvelé et attentionné.
Rien n'a été négligé pour donner à cette
manifestation l'éclat nécessaire. Les organisa-
teurs sont payés de leurs efforts. Le succès,
répétons-le, est absolu. Et ce n'est pas sans
grandes raisons que M. Lucien Saint, lors du
banquet qui réunit jeudi les personnalités offi-
cielles, les exposants, les agriculteurs, adressa
ses félicitations aux organisateurs et remercia
particulièrement les ministres de l'Agriculture
et du Commerce pour le précieux encourage-
ment qu'ils donnèrent à la semaine agricole de
Tunis qui fut une grande semaine pour toute
la Régence.
.,.-
Les, colon au et la noavelk loi militaire
11
ï-cs militaires servant en dehors du territoire
national et qui n'auront pu, pour des raisons
do service ou pour toulo autre raison, béné-
lîoior de leur permission, seront renvoyés dans
leurs foyers, aux frais de l'Etat, de façon à
pouvoir jouir de cette permission avant la libé-
ration de la fraction du contingent dont ils
font partie.
Les militaires visés au premier alinéa et
désignés pour servir sur un théâtre d'opéra-
tions extérieur, ont droit, en plus dos permis-
sions fixées par le présent article :
1" Au moment de leur départ, à une per-
mission de cinq jours :
2* Lors de leur rapatriement, il une permis-
sion supplémentaire dont la durée est d'au-
tant de fois deux jours que les intéressés ont
Accompli de mois de séjoilr sur ce théâtre
d'opérations extérieur en sus de trois mois.
Les militaires incorporés directement au Ma-
roc, ainsi que les militaires visés à l'alinéa ci-
dessus auxquels, pour dés raisons impérieuses
et d'ordre miltaire, il n'aurait pas été accordé
de permission de départ, bénéficiant de cette
deraffcre lors de leur rapatrisraent.
LES COLONIES
à la Foire - du - Havre -
ièi
Les Annales Coloniales, danal
leur numéro du io avril, ont rfant
compte de l'inauguration de la
4° Foire du Havre, qui fermera ses portes
demain soir,
A cette manifestation de Vactivité havraise
les grandes Agences Economiques de nos
Gouvernements généraux de Colonies et
VAgence Générale ont apporté cette année
un concours fort intéressant.
Malheureusement, cette participation co
lonialt: remarquable par la cohésion des pro-
duits exposés, la clarté de la présentation
était, hélast noyée au milieu de l'exposi-
tion de multiples produits dont beaucoup
eussent trouvé une place plus justi f iée au
Concours Lésine.
Bref nos stands coloniaux avaient réalisé
un véritable effort de propagande en faveur
de nos possessions lointaines dont il y a licli
de féliciter les directeurs des Grandes Agen-
ces. Les produits sélectionnes étaient vus eu
face du public avec une documentation fort
bien faite, très au POillt, permettant aux
négociants intéressés de trouver Parmi
les produits figurant dans les stands, ceux
pouvant leur permettre de concurrencer fa-
cilement lçs produits similaires pavés à des
cours élevés à l'étranger.
En visitetnt VExposition j'avais remar
qué d'intéressants graphiques du Port au-
tonome et de la Chambre de Commerce dit
Havre. Je constatai avec plaisir, en les exa-
minant, qu'en 1927 le Havre a-rai t importé
196.446 tonnes de bois de nos colonies, tan
dis que tous les autres ports réunis de la
Métropole avaient seulement reçu 72.679
tonnes de ces bois. Ce résultat était des plus
encoiirageantl
Eh bien, il faut savoir le déclarer, le haut
commerce havrais, re présenté par ses cour-
tiers en bois, ses agents assermentés et ses
industriels, a fait preuve à l'égard des es
scnces coloniales groupées à la Foire, d'une
indifférence presque ctJlllplète.
Et pourtant dans les stands de l'A.O.F. et
de l'A.E.F. notamment. les essences les plus
diverses étaient présentées en billes, eu
troncs, voir en assemblages di marquetterie
pour mieux en faire ressortir la teneur.
Un appel avait été fait aux Industriels de
la région havraise s'intéressant à la menui-
suie. à l'ébénisteric, il n'a guère été entendu
et il semble que nos colonies vont retirer un
bien faible profit de leur participation, qui
pourtant s'exerçant dans le grand port d'im-
portation des bois des Colotties, aurait dû
créer des débouchés nouveaux pour l'uti-
lisation des produits des forêts coloniales.
Espérons que le Comité de la Foire et la
Chambre de Commerce se préoccuperont de
ces justes desiderata pour conserver au Ha-
vre le titre de « marché D des bois colo-
niaux.
£. -6. Ttsébaestt.
L'odyssée du "Lozère"
l
A leur arrivée au Havre, les rescapés du
Lozère, qui, comme nous le savons, s'est
perdu sur les rochers de la baie de la Ga-
zelle dans l'archipel des Kerguelen; ont fait
le récit de leur naufrage.
Le Lozère n'était rien autre chose qu'un
petit navire baleinier armé spécialement
pour la chasse aux phoques. Son équipage
comprenait 63 hommes sous le commande-
ment du capitaine Fontaine. Le 12 février,
dans la baie de la Gazelle, à 1 lie de Ker-
guelen, le petit navire toueha des rochers
et s'échoua. La mer était « dure », comme
disent les matelots. Le capitaine fit met-
tre à lu mer les canots à moteur et, toute
la journée, on essaya, de renflouer le ba-
teau. Rien, à faire.
Il n'y avait plus qu'à lancer le signal de
détresse, le sinistre S. O. S., qui fait chan-
ger de route les navires qui le reçoivent.
Un steamer, le « Borda », qui naviguait à
600 milles de là, le reçut et se mit en route.
Les heures sont toujours longues quand
on attend du secours.
Le capitaine fit faire la navette entre le
Lozère et la terre voisine pour transpor-
ter les vivres et les nrovisions.
La nuit vint. Une tempête se déchaîna.
Le bateau faisait eau ; les machines étaient
envahies ; les cloisons, commençaient à
sauter.
Il n'y avait plus qu'à abandonner le Lo-
zère à la destruction. Les hommes s'en-
tassèrent dans un canot à moteur, qui re..
morquait une baleinière et deux doris, tl
l'on lit route pour Port-Couvreur, où en ar-
rivant l'équipage, trempé et transe trouva
le pavillon -en berne.
Que s'était-il passé ?
Les deux gardiens de l'tle, Petit et Le
Gallendec étaient partis pour la chasse au
phoque et l'un d'eux, Le Gallandec, surpris
par le mauvais temps, ne devait pas reve-
nir. Son -- corps fut retrouvé en haut d'une
colline.
Un poste de T. S. F. fut installé à terre
et des messages lancés de tous côtés. Les
vivres n'étaient pas abondants, il fallut
les ménager.
Bordeaux annonça par T. S. F. qu'un ba.
teau de secours allait venir. Le 17 février,
il n'était pas là ; le 21 non plus, le 24 non
plus. Les vivres s'épuisaient.
Le 5 mars, le Kiderkey arrivait et re-
cueillait l'équipage épuisé et le conduisait à
Gnpelown. d'où il gagna Plymouth. Et ce
n'est qu'hier 20 avril que l'équipage, nau-
fragé le 12 février, revoyait le Havre !
----- .ta
* Dépêches de l'Indochine
salgoft-Parla 1
Les automobiliste, Duveme et Lannes se
sont embarqués sur le Paul-Lecat, rentrant
en France,
IJadopacift.
BROUSSES
Ir BROUTILLES
De la trique au bulletin de vote
« Il ne peut être contesté que l'évolution
des indigènes est étroitement subordonnée à
une obligation au travail. »
Ainsi parle notre confrère le Colon de Ma-
dagascar.
De tous les problèmes coloniaux, le plus
grave et de beaucoup paraît tranché
par cette affirmation.
Mais u'est-elle pas un simple postulat,
d'ailleurs très commode pour enchaîner des
raisonnements qui peuvent aller fort loin ?
Un peut, en effet, sans outrepasser la vrai-
semblance, imaginer un blanc cassant une
trique joviale sur les reins d'un noir en lui
disant :
« Pourquoi te plains-tu, mon bon ami ?
qui aime bien châtie bien, et tu devrais au
contraire te réjouir du soin que je prends de
ton évolution. »
En réalité, s'il est probable que beaucoup
d'indigènes n'évolueraient pas sans un mi-
nimum de contrainte, il reste à démontrer
qu'une civilisation à l'image de la nôtre peut
leur être bienfaisante. Du coup, nous voici
obligés de remonter au déluge et même bien
plus haut. L'homme primitif valait-il mieux
due nous? Voilà la question.
Eh bien ! l'homme primitif, criant avec sa
horde à travers la forêt pourrie des cçtnmen-
cements, dut être une sombre brute, puilue,
cruelle et sauvagement égoïste. Puisque nous
parlions de trique, tout à l'heure, il n'est
pas téméraire de voir dans cet objet exécra-
ble le symbole de l'inégalité chez les anthro-
popithèques. Ce fut sans doute le membre le
plus ingénieux de la horde qui s'avisa le
premier de la commodité d'une grosse bran-
che effeuillée pour s'aider à marcher et pour
tuer. En possession d'une force accrue et
d'un cerveau moins épais que les autres, il
d'un cerveau tuoins é u e le pi- rnier sceptre,
dut faire de sa branche le premier sceptre,
et l'on ne nous fera pas croire qu'il n'en
abusà pas incontinent, au dam de ses sem-
blables, pour attribuer double ou triple ra-
tion à sa faim carnassière ou à son rut.
Tout ce qu'a pu faire, depuis, la race blan.
chc, c'est, à l'intérieur de frontières données,
de remplacer la trique ou le sceptre
par un bulletin de vote et les coups par des
invectives et des calomnies. Ce n'est qu'un
petit progrès, attendu que le fond de férocité
reste le même, mais cette acquisition d'une
« forme » plus élégante suffit à prouver la
supériorité du blanc moderne sur l'homme
de couleur resté dans l'enfance.
Démonstration inutile? Ah 1 que non pas!
Si le blanc veut perpétuer son règne, il faut
d'abord qu'il croie en lui-même. Et nous
parlons surtout de l'Européen, car il se fait
contre lui, non seulement aux pays noirs,
mais dans quelques-uns de ceux que baigne
le Pacifique, un sourd travail assez dange-
reux.
Nous y reviendrons, si vous le voulez bien.
iflMdion.
..11
L'Aviation Coloniale
«♦»
Paris-Alger et retour
On suit que l'aviateur Détroyat arrrive
à Alger il y n trois jours, avait été retenu
dans cette ville par suite d'un vent violent.
Deux fois déjà, il avait été contraint de
remettre son départ". Ennn, ce matin, pro-
filant d'une acculmie, Détroyat a pris son
vol à 0 h. 18 pour tenter de regagner Paris
sans escale.
Du Cap vers l'Europe
L'uviuteur sir Alan Cobham, venant
d'Abidjan, a aniéri sur une lagune, près de
Freseo iCôte d'Ivoire).
Du Cap au Caire
Les quatre avions de la Royal Air Forces
qui se rendent au Caire sont arrivés aujour-
d'hui à Nairobi (Kénia). Ils avaient quitté
le Cap le 01 mars et à Prétoria ils ont été
rejoints par des aviateurs sud-africains qui
les accompagneront jusqu'à Karthoum.
L'escadrille compte arriver au Caire le a
L mai.
De Londres au Cap
Le major Meintjes est arrivé à Tabora
(Tanganyika) avec une nouvelle avion nette,
pour permettre à lady Bailey de continuer
son vol. Celle-ci espère pouvoir s'envoler
demain pour le Cap.
La tentative Paris-Ranoï
L'avion Georges-Guynemer, du fcoloaicl
Anthoinat, qui avait dil atterrir en Tripoli-
laine le 19 mars, est arrivé à Tunis à bord
de VArgentina.
Un hommage britannique
à M. Carde
>♦»
Sir John Middleton, Gouverneur du terri-
toire de la Gambie, chargé par le roi Geor-
ge V de remettre à M. Carde, Gouverneur
Général de l'Afrique occidentale française,
les insignes de commandeur de l'empire bri-
tannique, est arrivé le 17 avril à Dakar où il
* été reçu par M. Carde et par M. Diagne,
député-maire. La cérémonie de remise des in-
signes a eu lieu mercredi.
Le gouverneur de la Gambie a quitté à
neuf heures le palais du Gouvernement, ac-
compagné de M. Carde et des autorités. 11
est allé déposer une gerbe de fleurs au pied
du monument aux morts de la grande guerre.
Au retour, a eu lieu au palais du Gouverne-
ment la cérémonie de la remise de la déco-
ration devant toutes les autorités locales et
de nombreux indigènes. Mme et M. Carde
ont offert un erand déjeuner.
Au cours de la cérémonie et du déjeuner,
des discours cordiaux ont été échangés ainsi
que des vœux pour les souverains anglais et
pour les peuples anglais et français. Le Gou-
verneur de la Gambie a exprimé sa satisfac-
tion et son admiration pour l'muvte fran-
çaise. Le Gouverneur de la Gambie et M.
Carde ont insisté sur la solidarité de l'œu-
vre humanitaire des nations anglaise et fran-
çaise et sur la collaboration cordiale dans
leur œuvre coloniale. Ces cérémonies ont
laissé l'impression d'une bonne journée pour
les relations entre les administrations * et les
populations des colonies africaines. L'hymne
Anglais et la Marseillais* ont été écoutés de.
bout par Ilupistuet.
Voyage aux Antilles
-0-
Méditerranée Américaine
La matinée est extraordinairement douce,
c'est un de ces moments tissés d'impondéra-
ble et d'azur, où le bien-être est fait seule-
ment dit charme de l'air respiré.
Au bas d'une petite colline, j'aperçois la
mer des deux côtés de la Martinique, une
tuer suive aus'.,. fondmtc en values molles
et chantantes autour de l'île, au creux de
profondes criques. A travers de magnifiques
trouées dans la houle multicolore des mor-
ues boises, les champs de canins à sucre
jaune d'or se confondent avec Ici longue
barre de l'Océan. Toute la beauté de Madt-
ttina s'étale, des pitons boisés vers les plages
et les rives nid entées.
La brise tempérée, si fine, qui vient du
large, nous fait tussail/ir, mes compagnons
Martiniquais et moi. /rous ne pouvons sur-
monter un malaise indéfinissable mêlé à un
sentiment d'angoisse. Xous sommes un peu
comme des enfants qui visitent la maison à
vendre de leur père. Dans l'air marin plane
l'hégémonie du dollar américain.
Pourquoi faire la conspiration du silence,
sur le désir latent qu'ont les Etats-Unis de
racheter les Antilles, en profitant des em-
barras financiers de l'Europe. Ce projet,
cher aux partisans des doctrines de Monroe,
a été exposé récemment dTfC force par la
plus importante des revues de Xcn-York, la
North American Keview.
Il nous faut bien com prendre que la poli-
tique du pavillon des quarante-huit étoiles
se concentre sur l'Amérique Centrale, domi-
fiée par deux noms omnipotents Panama,
Nicaragua (le projet de construction de ce
second canal interocéanien devant se trans-
former sous peu en une grandiose réalisa-
tion). A force de se promener les mains
dans des poches bourrées de banknotes, les
enfants de l'Oncle Sam, sûrs de leur pou-
voir d'achat, n'attendent même pas l'avis
du propriétaire,. ils sont chez eux d'avance
et la mer des Antilles, d'après la North
American Review t-si « leur propre Médi-
terranée ».
Bien différents de IItus, qui nous enté
tons à conserver à nos « vieilles colonies »
l'aspect de' reliques abandonnées dans un
musée, les Yankees au regard net supputent
la valeur des bases navales que sont nos
Antilles et le maximum de rendement qu'ils
Pourraient tirer des îles modernisées. SOI.
lement, le sort des Antilles dépasse la poli-
tique américaine et la doctrine exacerbée de
Iflonroc. C'est le problème mondial des rou
tes maritimes et du commerce international
qui est en jeu.
- La revue de New-York en prend à son
aise en énonçant cette affirmation : « Les
colonies européennes peuvent un jour servir
de bases navales contre nous ; alors, le mo-
ment est venu, en les faisant disparaitrr,
de sauvegarder nos contribuables de l'ave-
nir, tout en soulageant dans le présent les
contribuables étrangers. »
Faut-il croire que nous en sommes arri-
vés à l'époque où l'augmentation de la ri-
(Iltssc constitue la mesure suprême de la
civilisation et peut décider, par des cou ps
de bourse, de la nationalité d'arcs libres ?
Quelle menace constituent donc nos An-
tilles françaises pour un richissime Etat de
cent quinze millions de citoyens ?. Avant
garde de la France vers 1 Amérique et
l'Océanie, Martinique et Guadeloupe peu-
vent-elles représenter, aux yeux des Yankees,
autre chose que le pavillon séculaire, flot-
tant à l'entrée du Xouveau-Monde, de cette
civilisation latine dont ils ne dou ent tout de
même pas faire abstraction, non plus que de
« toute race et toute terre qui il été romani-
sce, christianisée et soumise, quant à l'es
prit, à la discipline des Grecs ». Paul l'iz-
lery ne se trompe pas, l'Europe pèse encore
aujourd'hui beaucoup plus que le reste du
globe. L'Amérique est une création formi-
dable de cet esprit européen, qu'elle veut
mettre à la porte de son continent.
Que nos frères d'Amérique y réfléchissent,
ils ne doivent pas obscurcir par des mar-
chandages de banknotes le ciel de leur dra-
peau qu'ils ont voulu semé d'étoiles.
_arle-Loulse Slar".
Du cap Finisterre aux Antilles
sec
Cinq jeunes Anglais ont traversé l'Océan
Atlantique du cap Finisterre aux Antilles
dans une barque de 34 pieds.
Cet exploit n'efface pas ceux d'Alain Cet
bault, mais il est fort estimable tout de
même.
Alain Gerbault à Sainte-Hélène
***
Alain Gerbault, continuant son voyage à
hor.d du Firecrest, est arrivé hier à 15 heures à
l'île de Sainte-Hélène, venant du Cap. Il est
en excellente santé.
Il a déclaré qu'au cours des derniers iours,
il avait été fort gêné par des vents défavorables.
Record battu
'.1
Ce ne sont plus les établissements français
dans l'Inde qui détiennent le record des candi-
datures.
C'est maintenant la Ier circonscription de la
Martinique (F ort-de-France). Ils sont 19 à cou-
rir après l'écharpe que détient actuellement et
que sollicite à nouveau M. Alcide Delmont.
Il n'y en a que 12 dans la 2*. Une paille !
TAUX DE LA PIASTRE
T.e gouverneur général de l'Indochine vient «le
faire eonnnitre au Ministre des Colonies qu'à la
date du 20 avril 1928 le taux officiel de la pins-
tre était de 13 francs.
Intérim
Le ministre des Colonies a décidé, par suite
de la maladie de M. Bernard, qui s est em-
barqué ces jours derniers à destination de la
France, de faire partir pour Libreville M. Adol-
phe Deitte, récemment nommé Gouverneur du
Tchad.
M. Deitte avait, il y a deux ans, fait, en
qualité d'administrateur en chef des Colonies,
l'intérim du Gouvernement du Gabon où il a
longtemps résidé.
M. Deitte s' embarquera mardi 24 avril à
bord du paquebot Asie. Nous lui adressons nos
meilleurs souhaits de bonne traversée et de bon
sé jour.
Au Ministère des Colonies
M. RebufTel, entrepreneur de Travaux pu-
blics, président de la Société des Grands Tra-
vaux de Marseille, est nommé membre sup-
pléant du Comité Consultatif de règlement
amiable des entreprises de travaux publics
et des marchés de fournitures v a frlrl'nts du
ministère des Colonies pour une période de
neuf mois à partir du icr avril IIFS.
ciel –<
Mission sciBBlilique anglaise
En février dernier, on avait anlloncl la
mort de M. et Mme Ilower, explorateurs an-
glais en Afrique Centrale. Le Gouverneur
Général de l'A. E. F. avait câblé qu'il igno-
rait cet incident, et en effet, "ir le Daily
Mail, nous appienons que les hardis explo-
rateurs ont recueilli pour le British Muséum
de nombreux spécimens de la faune indigène.
Poursuivis par des bandits, ils réussirent
à leur échapper, mais ils n'avaient pas été
rencontrés par nos méharistes envoyé, à leur
recherche.
««*.
Un congrès des cultures tropicales
«»«
M. le Hoi d'Kspaiîne a accordé le haut
patronage de son gouvernement au «:«>nm,ès in-
ternational d'agriculture tropicale et sul>-tropi-
cîi!e. qui doit se tenir à Kéville, au printemps
de Ù►•>'.>. pendant l'Kxposilion ibéro-uinéricaine.
Sur l'initiative du gouvernement de la Colom-
bie, des démarches sont faites actuellement
pour que. au (le cette m«*ine exposition.
.,e réunisse un congrès international du café, et
tout fait prévoir que cette suggestion sera favo-
rablement accueillie. Ces congres, qui auront
une grande importance, .sont organisés par l'A:,
sociatiou scientifique internationale d'ngrit'ultuiv
des pays chauds, dont le sièg[e est à l'aris, 31,
rue llanielin. Le" renseignements relatifs au
(.outrés d.. Séville peuvent être obtenus en
particulier auprès de M. Fauchére, inspecteur
général honoraire d'agriculture coloniale, .secré-
taire général «le l'Association sci>'n!:iique inter-
nationale d'agriculture des pays cliavuls
–-
Cinéma Colonial
1.'
Au Maroc
La troupe de l'Occident, partie de Bor-
deaux le 10, est passée à Casablanca le 14 et
est arrivée le 15 à Mogador. Le voyage: sur
l'Atlantique a été favorise par un temps
calme et ensoleillé. M. Henri Fescourt. qui
met en scène l'Occident, a commence de
tourner des scènes de débarquement. Après
Mogador, la troupe ira vers Marrakech.
Aux Antilles
M. René Leprince, qui met en scène le
Navire maudit, d'après le scénario de M.
Jean-Louis Bouquet, tourne, actuellement,
les grandes scènes qui se passent sur le pont
du bateau Lz Sibylle. Là s'engage la lutte
tragique entre le marin Jim et Louis Duval,
celui qu'aime Denise, la tille du capitaine
de Castreaux. Le drame :-e joue dans la nuit
calme des Antilles.
Prospection
Un malin Tonkinois achetait à un prospec-
teur occasionnel l'indication d'une source de
pétrole qu'il venait de découvrir que lque part
vers Suyut. ou ailleurs. Le filon lui avait été
vendu autant dire donné pour 50 piastres.
Après une analyse effectuée à Hanoï, l'ache.
teur menaça le prospecteur d'une action judi-
ciaire pour l'avoir trompé en malaxant de la
glaise dans du pétrole de la « Standard Oil >
ou de a l'Asiatic petroleum ̃>. Mais sans se
démonter, celui-ci rétorqua :
- Dites donc, pour ce prix-là, je n'allais
tout de même pas vous donner de l essence ! »
el. 1
Exploitation extra-rapide
«♦.
Les archives du Gouvernement général de
l. conservent un fameux témoignage d'une
exploitation extra rapide d'une mine de
charbon.
Voici ce précieux dim inuent :
« f)r A eu mission général à. 14 10. Trouvé mine charbon
à. point dite naine par eeord onné es sui -
vantes. procédé lùud/cs".
« l)v .rH' en mission <>. à Goir,
neur général <). 14 h.5. Mine m plane
exploitation.
« /y A" en mission à. à Gouver-
neur g('lIha! à. 14 h. 35. Mine épuisée. »
('est «^e nui s'appelle une affaire qui ne
traîne pas
------ -eilb 1
Anniversaire du cyclone
de Tamatave
..t1 du
A l'occasion de l'anniversaire du cyclone
du 3 mars 19-7, le Conseil municipal et la
Chambre de commerce de Tamatave, ainsi
qu'une délégation de la population indigène
se sont rendus à la Résidence pour exprimer
à M. le Gouverneur Général leur gratitude
pour tous les efforts qu'il a déployés en vue
de réparer les effets du désastre et faite sor-
tir des ruines une ville plus belle et plus
saine.
M. l'Administrateur-Maire Avignon et M.
Baron, président de la Chambre de (dm-
merce, ont prononcé des allocutions emues,
dans lesquelles ils ont rendu hommage à la.
sollicitude du Gouvernement de la RëpubH*
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