Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-04-17
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 17 avril 1928 17 avril 1928
Description : 1928/04/17 (A29,N61). 1928/04/17 (A29,N61).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451244q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINGT-NEUVIEME ANNEE). N* 61.
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M IfUMBBO : m CENTIMES
MARDI SOIR, 17 AVRIL 1928.
JOINIAL fouloieu
Rédaction & Administration !
M, m m Mu-mur
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Les Annales Coloniales
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[41 mumoi et rdelames sont reçues au
kurtau dit journal.
Dirsctburs 1 M. RUEDlL et L.-G. THÈBAULT
rDUt Im articles publiés dans notre journal ne pu–nI
itre reproduits qu'on citant las Aànum CoLoàum.
ABONNEMENTS
dm« le supplément illustré :
Un la 6 Mois 3 Mol.
- - -
France et
CoJoniM 120 » 85 » S6 »
ttfMtM..tMt 100 > 50 »
On l'itotM uni frais
"• lw taNMi de port*.
LES COLONIES ET LE COMMERCE
Je reviens au projet présenté au Conseil de
Direction du C.R.C.I.A. (Comité Républi-
cain du Commerce et de l' Industrie). J' en rap-
telle brièvement les principaux traits : service
]de liaison reliant le Ministère des Colonies et
le Ministère du Commerce, les Agences des
Colonies et l' Agence Générale des Colonies,
d'une part, l'Office National du Commerce
Extérieur, de l'autre ; organisme renforcé par
une exposition permanente de nos produits colo-
niaux, où l'industriel et le conunerçant français
vérifient de leurs propres yeux une partie au
moins des informations qui leur ont été données.
Je note, au hasard, deux idées à peine signa-
lées dans le rapport que rai sous les yeux, et
qui sont présentées sous la forme de deux inter-
rogations rapides :
I ° Pourquoi ne suivrait-on pas en France
l'exemple du Japon, c'est-à-dire pourquoi n ins-
tallerait-on pas des expositions de produits colo-
niaux dans certaines des principales gares des
régions qui utilisent ces produits ?
2° Pourquoi n'y aurait-il pas des Agences
Economiques des Colonies dans les grands ports
et dans les grands centres industriels et com-
merci aux : Marseille, Bordeaux, Le Havre,
Lyon, Nancy, etc. ?
Je répliquerais : Faulte d' argent. On me ri-
posterait : U y a des dépenses productives. Je
répliquerais de nouveau : Encore faut-il avoir
les moyens de les faire.
r\« i 1.. =--'--_=_1- -.. t– ---
D autre part, quand les industriels et les com-
piercants de la métropole seront devenus les
meilleurs clients de nos colonies, il restera en-
core, sans aucun doute, des matières premières
ou des produits fabriqués qu'ils ne pourront pas
importer : on devra donc en assurer l'écoule-
ment dans les pays étrangers. Or, I ONCE
(l'Office National du Commerce Extérieur),
est, sans doute, tout indiqué pour aider nos co-
lonies d'une façon efficace : les attachés et les
agents commerciaux, les conseillers du Com-
merce Extérieur, les Chambres de Commerce
Françaises à l'étranger, sont les mieux pla-
cés pour trouver les placements des pro-
ductions coloniales que la France elle-
paeme n'importe pas. Mais c'est le ser-
vice de liaison qui tout naturellement coordon-
nera tous ces efforts, qui les dirigera grâce aux
renseignements qui lui seront fournis au jour le
jour, grâce à ses relations constantes avec
l'Agence Générale et les Agences Economi-
ques des différentes colonies.
Quelles sont les objections qui se présentent ?
La première est la prévention des agences éco-
nomiques des colonies qui ne sauraient s expo-
ser à être absorbées par l'Office National du
Commerce Extérieur. Mais il ne s'agit pas de
cela. Il ne s'agit même pas de contrôle. L'in-
(dépen dance de chacune d'elles est complète-
ment à l'abri. Comment en irait-il d autre
une ? Elles sont entretenues par les Colonies,
elles n'ont aucune crainte à avoir en face
'd'un organe de liaison qui laisse tout à sa place,
jet ne se préoccupe que d'établir des rapports
ntre services qui doivent accomplir chacun une
besogne différente, mais qui peuvent l'accom-
pI- sans s' ignorer.
Il faut ici laisser la parole au rapporteur :
« L' Agence Générale des Colonies accep-
lerait cette liaison, mais à condition qu'elle dé-
tpende de ses services. Ce serait une hérésie
'éga lement, attendu qu'il faut que l'action de
périvation s'exerce à 1 endroit même où le cou-
rant s'est établi, c'est à dire à l'Office Na-
tional du Commerce Extérieur qui est en pos-
session de tous les moyens d'action. En Amé-
rique, en Angleterre, en Allemagne, au Ja-
pon, etc., cette liaison existe depuis longtemps
tous une forme appropriée aux conditions pro-
pres à chacun de ces pays. Il faut adopter la
même méthode en France. »
J'ai tenu à citer le passage textuellement.
On en retiendra Õ. abord que d'autres pays ont
depuis longtemps établi cette liaison qui nous
manque et que nous devons songer à organiser.
On approuvera ensuite cette opinion que cha-
que pays doit y pourvoir par des moyens coa-
formes à ses conditions propres. Mais on s'ar-
rêtera plus longtemps à l'idée qui précède
celles-ci. H ne saurait y avoir de doute : on
songe immédiatement, quand on envisage le
projet de cet organe de liaison, à le placer à
J'Agence Economique des Colonies. Hérésie,
prétend le Rapporteur, car « le courant s'est
établi à l'ONCE » et « c'est là que doit se
faire l'action de dérivation ».
En premier lieu, le courant peut fort bien
« s'établir » et se diriger en sens contraire :
c'est au service des renseignements de l'Agence
Economique que le commerçant et l'industriel
ont pu d'abord s'adresser, et il n'est pas invrai-
semblable qu'en certains cas, que je souhaite
aussi rares qu'on voudra, ils se soient trompés
sur nos possibilités coloniales et qu'on soit
obligé de leur conseiller à contre-cœur, d'im-
porter de l'étranger.
En second lieu, puisque ce service de rensei-
gnements sur les possibilités coloniales existe à
F Agence Générale, n' y a-t-il pas à craindre de
«doubles emplois, que dis-je ? quelque con fu-
sion même dans l'esprit de ces commerçants et
'd e ces industriels qui ont besoin d'informations ?
Ne serait-il pas plus pratique de renforcer,
'd'étendre, d'agrandir ce service déjà existant,
de sorte qu'il devint un service de liaison ? Ne
iuffirait-il pas qu'à ce commerçant, à cet indus-
triel, venu pour enquêter sur les conditions de
prix et d'approvisionnement du marché améri-
cain en coton « Wild American » FONCE
déclarât, dès le début : « Je vais vous fournir
toutes les données sur cette qualité de coton ;
mais je ne saurais trop vous engager à aller
directement, en partant d'ici, à l'Agence Géné-
rale ? » Dira-t-on que c'est trop demander aux
gens du Ministère du Commerce que de leur
demander cela > Alors, qu'on ne demande pas,
qu'on impose. En voilà assez, encore une fois,
de cet esprit de corps bureaucratique, au sens
Ipéjoratif du mot, qui a pour les intérêts géné-
raux et privés de si déplorables conséquences.
Sagement, le Conseil de direction du CRCIA
I renvoyé la proposition de M. Chenet à sa
Commission des Colonies. Un des membres pré-
sents à la délibération a déclaré qu'il ne croyait
pas au développement des affaires par la créa-
tion de nouveaux fonctionnaires. C'était bien
mal poser la question. Non, ce n'est pas en
créant des fonctionnaires qu'on développera le
commerce et l'industrie, mais c'est en créant des
fonctionnaires utiles, bien renseignés, bien outil-
lés pour répondre aux demandes du commerce
et de l'industrie qu'on fournira à ceux qui re-
présentent la production et le négoce de notre
pays, les moyens de triompher de leurs concur-
rents ou de lutter à armes égales. Il est vrai
qu'il y a une propagande à faire par tous les
moyens, que l'éducation des Français est à
peine commencée, qu'il faut rappeler sans cesse
à nos commerçants et à nos industriels que nos
colonies existent, qu'ils ont là-bas des collègues
français auxquels ils ont le devoir de s'adresser
avant de s'adresser aux étrangers. Mais quand
un commerçant ou un industriel affirme qu'il
préfère étudier personnellement une affaire
avant d' y engager des capitaux, plutôt que de
s'en rapporter à un fonctionnaire, nous lui ré-
pondons que le fonctionnaire n'est pas créé et
mis au monde pour cela, qu'il n'a pas à décider
quiconque à engager des capitaux dans une en-
treprise, que son rôle se borne à fournir à celui
qui le consulte tous les renseignements qui se-
ront utiles à ce dernier, et qu'entre ceux qu' ap-
porte un fonctionnaire désintéressé et ceux que
lui offrent une foule de gens dont c'est le mé-
tier que de préparer des affaires, il peut y avoir
quelquefois avantage à préférer ceux-là à ceux-
ci. D'ailleurs, ceux-là permettent précisément
de contrôler ceux-ci. Liudier personnellement
une affaire, c'est ne négliger aucune source de
une a ffa i re, d'in f ormations ; c est rapproc h er les
documents, d Informations ; c est rapprocher les
documents les uns des autres, et comparer les
informations entre elles. A ce titre, r organisme
de liaison dont a parlé M. Chenet, aurait une
utilité incontestable ; en tout cas, il est néces-
saire de faire quelque chose : ce seraient de
mauvais prétextes que ceux qui nous persuade-
raient de nous résigner au statu quo.
Mario Mtoumtan,
Sénateur de L'ilerautt, ancien ministre
-000.
Les promesses d'un raid
Lorsqu on assiste à des manifestations comme
celle d hier à l'Hôtel de Ville, qui fut très
brillante, on peut toujours se demander ce qu'il
sortira d'utile de l'éloquence et des drapeaux
déployés, si des ombres ne contrastent pas avec
l'éclat des lumières, et si une oeuvre durable
survivra aux acclamations éteintes.
Certes, dans le cas de Costes et Le Brix,
aucun geste de glorification ne pouvait être
exagéré. Le double hommage des I Pouvoirs pu-
blics et de la foule n'était que justice. Depuis
qu'ils ont touché le sol du Bourget, les avia-
teurs sont comme portés par quelque chose de
mieux que l'admiration : par une chaleureuse
gratitude, par une affection unanime, ailes qui
doivent être très douces (sinon reposantes) à ces
deux bons Français au franc visage, dont M.
Del sol , président du Conseil municipal. disait
en a parte à un autre « officiel », après les si-
gnatures rituelles sur le Livre d'Or de l'Hôtel
de Ville : « Comme ils sont simples et gen-
tils. »
Mais si tout fut glorieux dans le raid de
Costes et Le Brix, tout fut, aussi, fertile en ré-
sultats pratiques. On n'en saurait trop féliciter
les vainqueurs de l'espace.
L'effet moral produit à l'étranger se traduira
certainement par des bénéfices matériels consi-
dérables. Et il y a, en outre, ceci qui est de
première importance: Pelletier Doisy, en 1924.
avait couvert la distance de Paris à SaIgon en
dix-huit jours. Challe et Rapin, en 1927, ont
gagné huit jours sur ce temps. Costes et Le
Brix viennent de réaliser Hanoï-Paris en cinq
jours.
Ce sont là de foudroyants progrès, et l'on
peut maintenant prédire, à coup sûr, qu'il ne te
passera pas un lustre avant que la liaison régu-
lière France-Indochine soit un fait accompli. A
quelle vitesse se fera-t-elle ? Les techniciens
les plus sérieux ne croient pas chimériques des
vitesses moyennes de 500 kilomètres à l'heure.
L'on voit le bouleversement profond que pour-
rait apporter sur le globe une rapidité de com-
munication de cet ordre.
Et d ores et déjà, des réalisations sont en
cours. La Compagnie Air-Union étudie la ligne
France-Syrie. D autre part, Bagdad-Karachi,
ligne anglaise, fonctionne déjà et sera bientôt
poussée jusqu'à Calcutta et Rangoon. Enfin, la
liaison Rangoon-Indochine est également à
l'étude.
Il n'est plus prématuré de parler d'échanges
commerciaux par la voie des airs entre la France
et ses possessions d'Extrême-Orient.
H H de Laromlgiiiére.
L'Aviation Coloniale
̃»»
Londres-Le Cap
L'oflicier aviateur sud-africain Meintjes
est parti de Pretoria pour Tahora, à bord
d'une avionnette qu'il remettra à lady
Bailey pour lui permettre d'achever son
raid aérien.
On se rappelle que l'avion de lady Bailey
s'écrasa sur le sol à Tabora, mardi der-
nier, et que, par un hasard extrordinaire,
l'aviatrice sortit indemne de l'accident.
Le Cap-Londres
Au moment où elle allait reprendre les
airs ce malin, à l'aérodrome de Sallum,
pour se rendre à Benghazi, lady Heath a
brisé le patin de queue de son avionnette
et détérioré son fuselage. Cet accident est
dû au mauvais état du terrain de l'aéro-
drome de Sollum. Ledy Heath ne pourra
guère poursuivre son voyage avant deux
jours.
Londres-Delhi
Le lieutenant aviateur Mardonald, volant
de Londres à Delhi, est arrivé hier soir à
Aboukir.
é
L'ŒUVRE CONGOLAISE
DES BELGES
La Belgique prépare avec une
fiévreuse activité VExposition Co-
loniale et Maritime qui doit s'ou-
vrir au printemps de 1930 à Anvers. Elle y
enregistrera avec fierté les résultats remar-
quables obtenus par nos amis dans la mise
en valeur des territoires cquatoriaux du
Congo.
Le Congrès de Berlin en 1885 et les Trai-
tés Internationaux ont découpé arbitraire-
ment l'Afrique Equatoriale et Centrale,
la rive nord du Congo et de V Oubanghi
étant donnée à la France et la rive Sud at-
tribuée à la Belgique.
Puissamment aidés par le génie coloni-
sateur de Léopold II, les territoires mis à
la disposition du roi, jusqu'en 1908, puis
devenus colonie belge ont, grâce à l'esprit
d'entreprise des commerçants et industriels,
pris un développement rapide qui présage
du plus brillant avenir.
Doté d'une charte coloniale très libérale,
le pays est administré de Bruxelles - mais
sans centralisation excessive - par le mi-
nistre des Colonies déléguant ses pouvoirs
à un Gouverneur Général autrefois installé
à Boma sur V Estuaire et maintenant à Léa-
poldville sur le Pool.
Sous son autorité sont placés des Gou-
vernements provinciaux et un pays sous man-
dat, l'Urundi.
Justement fier de l' œuvre coloniale pour-
suivie sous les tropiques et des résultats ac-
quis, le Gouvernement belge en toutes cir.
Iconstances manifeste ses sympathies à la
colonie. L'an dernier, le duc de Brabant, hé-
ritier du Trône, y faisait une visite triom-
phale et, cette année, le roi Albert ier compte
s'y rendre et organiser sur des bases défi-
nitives les services d'aviatioll qui doivent
relier Bruxelles et le Congo.
L'organisation administrative s'est, rapi-
dement poursuivie dans la colonie. Les sta-
tions administratives ont été multipliées en
même temps que des centres commerciaux
se développaient, pour amener vers Anvers
une quantité de produits nouveaux, créa-
teurs de richesse, aussi bien pour la Colonie
que la Métropole.
L'Exposition Internationale d' AmJers, à
laquelle la brance prendra officiellement
part, sera certainement fertile à cet égard
en intéressants renseignements. MM. Dal
Pias et Henri Gourdon, le premier Commis-
saire général, et le second Commissaire du
ministère des Colonies, vont présider à l'or-
ganisation de la participation française et
assurer au cours de ces assises mondiales
une représentation digne de V œuvre coloni-
satrice de la France.
Cil. Deblerre,
Sénateur du Nord.
à
NOUS PUBLIERONS DANS NOTRE PRO-
CHAIN NUMERO :
Contre le paludisme à la Réunion
par M. Bouilloux-Lafont, député du Finis-
tère, vice-président de la Chambre
Les agrumes d'Algérie ,
par Mario Houstan, sénateur de t lIérauLt,
ancien ministre
Dépêches de l'Indochine
«♦»
Au Conseil Supérieur des Colonies
Les élections au Conseil supérieur des co-
lonies ont donné au Tonkin, au second tour,
les résultats suivants :
M. Borel, pîanteui, 995 voix, élu.
At: le Dr Forest, ancien délégué, 861 voix.
M. Martin, ancien délégué de l Annam-
Tonkin, 37 voix.
IV. Gravitz, ancien président de la Cham-
bre de commerce de llanol, 1 voix.
(Par dépêche de notre -correspondant par-
ticulier.)
Rappelons qu'au premier tour, M. Borel
avait obtenu 737 voix, M. Forest 406, M.
Martin 40 et M. Gravitz 145.
La nouvelle route Saïgon-Angkor
Lé Gouverneur de Cochinchine et le liést-
dent Supérieur du Cambodge ont inauguré
le 13 avril, la route coloniale mettant en
relations directes,par Tayninh et Kompong-
ctiam, Saïyon et Angkor, en mettant Ang-
kor à environ 450 kilomètres de la capitale
de la Cochinchine, au lieu de 560 ; le nou-
vel itinéraire comporte le passage d'un
seul bac. Outre des avantages touristiques,
la route dessert au nord de Tayninh toute
une région propice à la colonisation.
(Indocifi.)
Les élections
an grand coostil de Tmisie
-
Les élections au Grand Conseil se sont dé-
roulées dans le calme le plus complet grâce aux
heureuses dispositions prises en vue de permet-
tre la facilité des opérations électorales.
Les résultats pour la composition de l' assem-
blée n'ont pas différé beaucoup de ceux obte-
nus aux précédentes élections, et la politique
du Résident Général a été sanctionnée par le
vote des électeurs. A Ferry vil le, dans les
milieux de l'arsenal, les candidats de la liste
de M. Gaudiani, vice-président du Grand
Conseil, ont obtenu une grosse majorité. Nulle
part, les communistes n'ont été élus.
Ont été élus : à Tunis-ville, MM. Duran-
Angliviel, Cattan, Pellegrin (socialistes) ;
Omessa et Vaquier ; à Tunis-banlieue, MM.
Coanet et Foulquier (socialiste) ; à Grombalia
Zaghouan, MM. Félici, Martnier et Laurier ;
à Bizerte, MM. Gaudiani, Vernisse, Faure,
Dere, Morelli, Puignon et Schun ; au Kef,
MM. Prat, Jouaffre, Petit, Henri et Guénier
(socialiste) ; à Sousse, MM. Gallini, Zévaco,
Massa, Klabe et Mattel ; à Sfax, MM. Arri-
ghi, Casanova, Paoli, Rapaud et Benoit.
Çelle qu'on n'oublie pas
*
) - - (
, LA COLONIE ENCHANTERESSE
Quelle est celle de nos colonies qui vous a
In plus charmé ?
Quel est voire plus beau souvenir colonial ?
M. Pierre Valude,
député, ancien ministre.
Voici la réponse de M. Pierre Valude :
La colonie enchanteresse ?
L'Annam.
Le plus beau souvenir ?
- Un tam-tam de négresses sur les bords du
Niger à Ségou.
D' LaMt,
médecin inspecteur.
Les préférences du D" Labit, à l'instar de
M. Louis Bertrand, vont aussi au Maroc et à
l'Algérie. Les destinées économiques de rAI.
gérie, cependant, ne le laissent pas indifférent
à son charme. Il nous écrit :
« Pour l'instant, je suis à Bougie. Comment
ne pas vous parler du port qui, semblable à une
adolescente parvenue à l'âge de la puberté, a
fait éclater son corset de digues et qui, lorsque
les travaux en cours seront achevés (c'est-à-dire
dans une dizaine d'années) et qu'une ligne de
.chemin de fer le reliera à Sétif, drainera toute
la production de la province de Constantine. A
mon sens, l'insuffisance et l'incommodité, dont
vous avez dû être frappée, des transports ferro-
viaires de notre plus belle colonie sont la prin-
cipale entrave à son développement. Mais sans
doute attendez-vous de moi quelques tableaux
plus vivants. Et je veux vous faire assister à la
cérémonie de la grande prière qui n' a lieu
qu' une fois l' an, le 27° jour de Ramad an (cette
année, lie lo mars) et seulement dans les trois
VilJes Saintes de Fez, de Kairouan et de Bou-
gie, qui est une La Mecque au petit pied, parce
que sa terre conserve les os de 99 marabouts
vénérés. Ensevelis au cours des âges, dans son
Bois Sacré et en différents points de son péri-
mètre, chaque mercredi, les moukères pieuses
désireuses d' acquérir quelques mérites vont les
visiter.
Le rêve de tout bon musulman est, vous le
savez, d' accomplir le pèlerinage de La Mec-
que, et, s'il a la chance qu'il appelle de tous
ses vœux d'y fermer les yeux, il est assuré d'en-
trer comme dans du beurre dans le séjour des
Elus. A défaut, il acquiert, aux yeux de ses
congénères, une manière d'état de sainteté, et
le droit d'ajouter à son nom le titre d'El Hadj,
qui veut dire à peu près le bienheureux. Sa
place auprès des Houris est retenue.
Mais tout le monde n' a pas les moyens
d'aller visiter le tombeau du Prophète. Les
villes saintes en sont un ersatz, et le croyant
qui vient y prendre part à la grande prière après
s'être conformé à l' obligation rituelle du Rama-
dan, peut aspirer à un strapontin au Paradis de
Mahomet. C'est pourquoi on s'y rend en foule,
et, souvent, de très loin, et, dès la veille, la
petite ville grouille de burnous, de haicks et
de turbans. Le marché arabe offre une anima-
tion inaccoutumée, beaucoup de pèlerins profi-
tant de l'occasion qui les y amène pour s' appro-
visionner d'ustensiles de ménage. On dort ou
l'on rêve éveillé dans tous les coins, et, dans
le parc qui leur est réservé, les bourriquots rési -
gnés et pensifs sont serrés jusqu'à former une
masse compacte, les uns entravés, les autres
l ibres, beaucoup d entre eux ployant sous leurs
charges.
Imaginez le cadre suivant : Au pied de
l'énorme rocher hérissé de cactus et d' agaves,
qui supporte l' antique Kasbah, une avenue om-
bragée de magnoliers descend vers une grande
place plantée de quelques oliviers centenaires
aux troncs noueux, tourmentés, écartelés, mon-
trant leur âme à l'ombre ténue desquels se tien-
nent ordinairement quelques marchands de pi-
ments, de figues et de dattes. C'est sur cette
espèce de lande à moitié pelée où le Sultan,
dit-on, rendait autrefois la justice, que se ras-
sembleront les croyants sous la protection d'une
compagnie de tirailleurs sans armes, chargés de
maintenir l'ordre, et à l' ombre de la prison ci-
vile qui offre, dans l'espèce, le grave défaut
de n'être pas dans le style. De tous les sentiers
de la montagne, de la route qui vient de la
plaine, des raccourcis en lacets qui convergent
vers le lieu de la cérémonie, dévalent des bur-
nous d'un blanc sale, des turbans blancs ou
tango, des haicks blancs soyeux et des jupes
multicolores qui chatoient sous le beau soleil :
les routes sont jalonnées de mendiants qui im-
plorent, d'aveugles qui psalmodient, d'infirmes
et de mutilés qui étalent leurs misères et tendent
la sébille, de marchands de gâteaux au miel.
Les arrivants se séparent aussitôt en deux grou-
pes : les hommes en avant, les femmes derrière
eux, avec un large espace entre les deux. Cha-
que arrivant déploie sa natte, se déchausse, car
il ne convient de prier qu'avec les pieds nus,
s'incline, se prosterne, et, tourné vers la Mec-
que, s'accroupit en s'alignant sur le croyant
qui l' a précédé. Les rangs se complètent et se
multiplient : les hommes tous revêtus du même
burnous d' un blanc grisâtre forment une masse
indistincte et terne, presque immobile. Les fem-
mes, dans leurs accoutrements bariolés, com-
posent, à .distance, un parterre de fleurs ou un
tapis aux riches couleurs. On attend ainsi l' ar-
rivée du Mufti qui apparaît enfin, flanqué de
son assistant, se place, à quelque distance, en
avant du premier rang des fidèles et comrmfice
la prière coranique soulignée d'inclinations et
de prosternations que répètent aussitôt les assis-
tants, non pas simultanément, mais successive-
ment, rang après rang, avec un ensemble par-
fait à chaque rang, et la masse grisâtre qui
ondule ainsi que dans - un -- champ, - les épis cou-
chés par le vent, donne aussi l'impression d'une
mer trouble déferlant en vagues pressées. Du
côté des femmes, c'est celle d'une tempête dans
un beau jardin aimablement fleuri. De la foule
en prières sourd un bourdonnement confus com-
me la plainte du vent, et cela dure pendant une
heure, après quoi le Mufti adresse à ses ouailles
une manière de sermon que son assistant déve-
loppe avec de grands gestes, et congédie tout
son monde qui se disperse "dans toutes les direc-
tions.
Le Ramàdan a pris fin ; c'est grande fête
dans les intérieurs indigènes, et les jeûneurs
oublient leurs privations en se gorgeant de vic-
tuailles et de pâtisseries au miel tout impré-
gnées d'huile, aromatisées de cannelle et d' anis
dont les variétés sont innombrables, mais uni-
formément indigestes. J'ai voulu goûter à plu-
sieurs et "en ai - l' estomac tout - barbouillé. L. in-
fluence pernicieuse de la civilisation occidentale
a malheureusement altéré la pureté du rite mil-
lénaire, de nombreux croyants oublieux des pré-
ceptes de la loi, errent à travers les vignes du
Seigneur et leurs groupes titubants scandalisent
les observateurs stricts du Coran. Telles sont les
exigences du progrès. »
Quant au plus beau souvenir que le Dr Labit
ait gardé des colonies, il le doit à l'Indochine :
« C'était une nuit, à Tourane, sur la côte
d Annam où j étais de passage. J avais passé
la soirée en rade, à bord du siationnaire le Lu-
tin, et pour regagner la citadelle qui m'avait
provisoirement accordé l'hospitalité, j' avais em-
prunté un de ces nombreux sampans qui servent
d'habitations aux ménages de pêcheurs anna-
mites. Le ciel était constellé d'étoiles ; la lune,
dans son plein, répandait à profusion sa pâle
clarté. Au rythme régulier de l'unique aviron,
l' embarcation glissait silencieusement sur une
mer phosphorescente et sans rides en soulevant
des myriades de perles lumineuses qui l'auréo-
laient de clarté. Dans le roof où j'étais étendu,
une congaye à demi somnolente berçait à la
lueur d'une lampe primitive, dans un petit ha-
mac attaché au sommet de la paillote, un enfant
endormi. C'était biblique et charmant. »
lH'rane-lfIarce"e De/llns.
BROUSSES
& BROUTILLES
Tout, mais pas ça
Espérons que ce n'est pas vrai. Les infor.
mations qui commencent par : « L'on croit
savoir. » sont sujettes à caution. Heureu-
sement, car s'il était exact que (Evening
Standard dixit) lors de la récente conférence
panaméricaine de la Havane, les représen-
tants des Etats-Unis proposèrent discrète-
ment l'élimination de la puissance coloniale
européenne, particulièrement française et
britannique, en Amérique centrale, sous la
forme d'une cession des Antilles au Gouver-
nement américain (suggestion qui n'aurait
pas été du goût des délégués des puissances
latines), ce serait à vous faire sortir 41e vos
gonds.
En quoi la richissime Amérique du Nord
a-t-elle besoin des Antilles? On se le de-
mande.
Tout, mais pas ça, répondrait la France,
pour les raisons morales tant de fois invo-
quées, si la cession lui était nettement récla-
mée.
Au sujet de l'hypocrisie d'une politique
qui est la plus impérialiste in the world et
qui ose accuser le monde entier d'impéria-
lisme, répétons : Tout, mais pas ça. Du cy-
nisme, ce pourrait encore rester sympathi-
que, mais pas du « loyolisme ». Cratès ou
Ménippe, bon, ça va. Mais Ignace, zut! (Et
je suis poli.)
Audion.
Les rescapés du "Lozère"
Les soixante-six membres de l'équipage du
chalutier français Lozère, qui coula llu large de
l'île de la Désolation, et qui avaient quitté
Table Bay, le 24 mats, dans l'archipel des
Kerguelen, sont arrivés hier soir à Iymouth.
Ils vont s'embarquer à destination du Havre.
CANDIDATURES
l' 1
ETABLISSEMENTS FRANÇAIS
DANS L'INDE
On annonce une nouvelle candidature, celle
de M. Annapin Ponnoussamy, marchand à
Pondichéry.
COCHINCHINE
M. Ganofski Edgard, directeur du journal la
Voix Libre, est candidat contre M. Outrey
(Ernest).
GUYANE
M. Eugène Lautier, député sortant, radical-
socialiste, câble qu'il a pulvérisé ses concur-
rents, notamment M. Jean Galmot, en réunion
publique, et que son élection est assurée au
premier tour.
La mort du commandant
de F" Aster"
- »♦» -
A l'anivée à Marseille du vapeur Aster,
dont le commandant, M. Ambert, a disparu en
mer le 28 mars, ainsi que nous l'avons relaté,
le second capitaine, M. Richau, a confirmé les
renseignements que nous avions reçus de notre
correspondant particulier d'Agadir :
Quand, vers 20 h. 15, le 28 mars, on s'aperçut
que le commandant Ambert. n'était plus sur la
passerelle, dit le capitaine Htchau, on le re-
chercha il bord sltns succès. Alors l'idée - nous
vint qu'il était tombé a la mer..1e lis stopper
et les recherches commencèrent. La tempûte fai-
sait rage, la nuit était campiNe, nous ne prtmes
mettre une embarcation 1\ l'eau. t.'équipllgc
était au poste de veille. On alluma les projec-
teurs le long du bord, "mais il nous fut tmpos-
sible de retrouver M. Ambert.
Le colonel commandant la base militaire
d'Agadir fut averti par mes soins pour que
des recherches soient effectuées sur la côte on
le corps de notre chef aurait pu être roulé par
les flots.
La case aux livres
u
Ecrivains coloniaux. et d'ailleurs
La face du monde change à ce point qu'il
nous est impossible à l'heure actuelle de le
connaître en profondeur et de juger claire
ment avec nos seuls yeux de Français. pas
même d'Européens!.
Entre malles et valises, la littérature fait
sa ronde autour du monde, et c'est ectté
voyageuse aux talents multiples qui nous
rapporte en même temps que les deptoie-
ments somptueux de la richesse terrestre, la
vision indispensable de la planète révélée.
Grâce à ce prodigieux cinématographe où se
déroulent en procession infinie les paysages,
les mœurs, les passions, les vices, les ver-
tus de nos semblables, nous perçons un peu
du mystère, qui enveloppe nos contempo-
rains dispersés aux quatre points cardinaux,
compagnons de notre nostalgique et courte
traversée sur la terre.
AZIZF.
par Louis Charbonneau
La littérature coloniale doit à M. Louis
Charbonneau un livre excellent, non pas
cette sorte de chef-d'œuvre étiqueté d'avance
par les « vient de paraître » de la publicité,
mais un roman, Azizè. dont la puissance
d'évocation crée, dépouillée de tout arti-
fice ou superposition de vie civilisée, une
vérité (( llalingui ». Nous participons à la
vie de ce village noir du Gabon, dans une
sorte de paradis primitif, aux floraisons de
miracle, en compagnie de l'âme aérienne,
étrangement douce d'Azizé. Comment l'hom-
me blanc a-t-il pu remarquer cette jeune fille
noire, mince et frèle Il poussée comme un
bambou au bord de l'Eyo? » C'est le secret
que nous révèle l'odyssée de Tala X'Zavo,
mêlée de vivants récits de chasse comme la
mort des « Vieux Monde » (ménage de go.
rilles) et de suggestives descriptions de
fètes et de palabres. Le plaisir est grand de
se laisser conduire dans la clairière de Ma-
lola, en pleine forêt équatoriale, par le beau
talent de M. Louis Charbonneau. (J. Fé-
renczi. )
AU MILIEU DU CHEMIN DE LA VIE
par Guy Barody
Un homme s'arrête Au milieu du chemin
de la vie » et, dans un raccourci brutal, con-
temple le passé. Une crise d'angoisse méta-
physique, cycle redoutable de la formation
humaine, transporte le héros tourmenté en
terre chaude d'Afrique. Sous l'action mira-
culeuse de l'universel soleil, qui a fait chan-
ter Zarathoustra et Saint François d'Assise
en termes humains si différents, le désen-
chanté reprend goût aux faits ilivers de la
planète et cela nous vaut un instructif
voyage. (Eugène Figuière.)
LE CAS DU MAHARADJ
DE SIVAGUINGUE
nar Jean Priirîhom
r- - --- - - ..----------
Ce ciné-feuilleton ressemble beaucoup au
fameux labyrinthe de Crète construit par
l'architecte Dédale !. Il est difficile au lec-
teur de trouver son chemin dans l'eiuhevê-
trement des méandres d'une complication
inouïe. L'aventure commence à Berlin, se
poursuit à Sivaguingué, petite ville hindoue
de la province de Madras et nous échappe
dans le domaine de la science psychique et
des mystères de l'envoûtement. lEugène Fi-
guière.)
LES MASQUES D'ARGILE
nar Piarro Hnhar
r- - - -----
Au début de son roman, M. Pierre Hubac
nous affirme que la guerre a tué l'amour et
la pudeur, il envie les privilégiés qui n'ont
pas directement souffert de cette trahison
collective des femmes.
Ce noir pessimisme s'atténue au contact
d'une « petite fille ». Malheureusement, cette
filleule, vierge folle, est si peu terrestre que
les complications sociales 1 acculent au sui-
cide. Il y a dans cette œuvre de jolis paysa-
ges carthaginois et des descriptions senti-
mentales d'uno psychologie très humaine.
La pos.tfacc du livre expose l'idée fonda-
mentale de M. Pierre Hubac (que nous ne
saisissons guère dans le cours de l'action) à
savoir, que le Moyen Age tunisien commence
à s'éteindre en douceur, sans soubresauts,
cependant qu'un peu de justice et de liberté
ont fait naître à l'espérance deux millions de
« pauvres bougres ». (Editions Argo.)
ENTRE DEUX FEUX
(Français et Annamites)
par Paul Monet
Délégué de la. Mission laïque française,
M. Paul Monet nous conte par le menu ses
tribulations pour rétablissement d'u-uvres
d'instruction et d'éducation à l'usage des
Annamites. Les difficultés qu'il a rencon-
trées, et dont les Annales Coloniales ont
parlé en leur temps, démontrent avec quelle
prudence les Français doivent intervenir,
mais elles prouvent qu'ils doivent faire le
plus grand effort possible pour la création
d'une élite indigène indispensable à la soli-
dité de notre œuvre. (Les Editions Ricder.)
."ar'e-'Joulse Stctsref.
-
Le beau voyage de M. Pierre Bordes
Ainsi que nous l'avions annoncé, M. le
Gouverneur Général Bordes a effectué un
voyage dans le Sud-Algérien.
De retour à Alger, M. Pierre Bordes nous
a fait connaître ses impressions.
L'accueil fait au Gouverneur eut quelque
chose de très spécial, très respectueux, certes,
mais pas seulement protocolaire et fait d'amitié
joyeuse, autant que de courtoisie ; visiblement,
si l'on était fier de le recevoir, on était aussi
heureux de pouvoir le lui dire. M. Bordes en
sentit la nuance, point faite pour lui déplaire.
M. Bordes est resté toute une journée à
Laghouat. A l'inauguration du grand pont de
l'Oued M' zi, pendant ses visites aux écoles,
aux infirmeries, il fut acclamé avec une cha-
leur toute particulière. Le Bach-Agha Djel-
tout, le recevant chez lui, avait dit : « Ce n est
pas seulement le Gouverneur que je reçois,
mais l'ami que je connais depuis vingt ans,
celui qui, comme préfet à Constantine et Al-
i if
M IfUMBBO : m CENTIMES
MARDI SOIR, 17 AVRIL 1928.
JOINIAL fouloieu
Rédaction & Administration !
M, m m Mu-mur
PARIS a"
TÉLtra. I LOUVM 1t-S7
- KtCMKUtW WT-M
- --- ----- ----
Les Annales Coloniales
_.A --.----- _A _1_--_- ---,8 ---.-- - s iales
[41 mumoi et rdelames sont reçues au
kurtau dit journal.
Dirsctburs 1 M. RUEDlL et L.-G. THÈBAULT
rDUt Im articles publiés dans notre journal ne pu–nI
itre reproduits qu'on citant las Aànum CoLoàum.
ABONNEMENTS
dm« le supplément illustré :
Un la 6 Mois 3 Mol.
- - -
France et
CoJoniM 120 » 85 » S6 »
ttfMtM..tMt 100 > 50 »
On l'itotM uni frais
"• lw taNMi de port*.
LES COLONIES ET LE COMMERCE
Je reviens au projet présenté au Conseil de
Direction du C.R.C.I.A. (Comité Républi-
cain du Commerce et de l' Industrie). J' en rap-
telle brièvement les principaux traits : service
]de liaison reliant le Ministère des Colonies et
le Ministère du Commerce, les Agences des
Colonies et l' Agence Générale des Colonies,
d'une part, l'Office National du Commerce
Extérieur, de l'autre ; organisme renforcé par
une exposition permanente de nos produits colo-
niaux, où l'industriel et le conunerçant français
vérifient de leurs propres yeux une partie au
moins des informations qui leur ont été données.
Je note, au hasard, deux idées à peine signa-
lées dans le rapport que rai sous les yeux, et
qui sont présentées sous la forme de deux inter-
rogations rapides :
I ° Pourquoi ne suivrait-on pas en France
l'exemple du Japon, c'est-à-dire pourquoi n ins-
tallerait-on pas des expositions de produits colo-
niaux dans certaines des principales gares des
régions qui utilisent ces produits ?
2° Pourquoi n'y aurait-il pas des Agences
Economiques des Colonies dans les grands ports
et dans les grands centres industriels et com-
merci aux : Marseille, Bordeaux, Le Havre,
Lyon, Nancy, etc. ?
Je répliquerais : Faulte d' argent. On me ri-
posterait : U y a des dépenses productives. Je
répliquerais de nouveau : Encore faut-il avoir
les moyens de les faire.
r\« i 1.. =--'--_=_1- -.. t– ---
D autre part, quand les industriels et les com-
piercants de la métropole seront devenus les
meilleurs clients de nos colonies, il restera en-
core, sans aucun doute, des matières premières
ou des produits fabriqués qu'ils ne pourront pas
importer : on devra donc en assurer l'écoule-
ment dans les pays étrangers. Or, I ONCE
(l'Office National du Commerce Extérieur),
est, sans doute, tout indiqué pour aider nos co-
lonies d'une façon efficace : les attachés et les
agents commerciaux, les conseillers du Com-
merce Extérieur, les Chambres de Commerce
Françaises à l'étranger, sont les mieux pla-
cés pour trouver les placements des pro-
ductions coloniales que la France elle-
paeme n'importe pas. Mais c'est le ser-
vice de liaison qui tout naturellement coordon-
nera tous ces efforts, qui les dirigera grâce aux
renseignements qui lui seront fournis au jour le
jour, grâce à ses relations constantes avec
l'Agence Générale et les Agences Economi-
ques des différentes colonies.
Quelles sont les objections qui se présentent ?
La première est la prévention des agences éco-
nomiques des colonies qui ne sauraient s expo-
ser à être absorbées par l'Office National du
Commerce Extérieur. Mais il ne s'agit pas de
cela. Il ne s'agit même pas de contrôle. L'in-
(dépen dance de chacune d'elles est complète-
ment à l'abri. Comment en irait-il d autre
une ? Elles sont entretenues par les Colonies,
elles n'ont aucune crainte à avoir en face
'd'un organe de liaison qui laisse tout à sa place,
jet ne se préoccupe que d'établir des rapports
ntre services qui doivent accomplir chacun une
besogne différente, mais qui peuvent l'accom-
pI- sans s' ignorer.
Il faut ici laisser la parole au rapporteur :
« L' Agence Générale des Colonies accep-
lerait cette liaison, mais à condition qu'elle dé-
tpende de ses services. Ce serait une hérésie
'éga lement, attendu qu'il faut que l'action de
périvation s'exerce à 1 endroit même où le cou-
rant s'est établi, c'est à dire à l'Office Na-
tional du Commerce Extérieur qui est en pos-
session de tous les moyens d'action. En Amé-
rique, en Angleterre, en Allemagne, au Ja-
pon, etc., cette liaison existe depuis longtemps
tous une forme appropriée aux conditions pro-
pres à chacun de ces pays. Il faut adopter la
même méthode en France. »
J'ai tenu à citer le passage textuellement.
On en retiendra Õ. abord que d'autres pays ont
depuis longtemps établi cette liaison qui nous
manque et que nous devons songer à organiser.
On approuvera ensuite cette opinion que cha-
que pays doit y pourvoir par des moyens coa-
formes à ses conditions propres. Mais on s'ar-
rêtera plus longtemps à l'idée qui précède
celles-ci. H ne saurait y avoir de doute : on
songe immédiatement, quand on envisage le
projet de cet organe de liaison, à le placer à
J'Agence Economique des Colonies. Hérésie,
prétend le Rapporteur, car « le courant s'est
établi à l'ONCE » et « c'est là que doit se
faire l'action de dérivation ».
En premier lieu, le courant peut fort bien
« s'établir » et se diriger en sens contraire :
c'est au service des renseignements de l'Agence
Economique que le commerçant et l'industriel
ont pu d'abord s'adresser, et il n'est pas invrai-
semblable qu'en certains cas, que je souhaite
aussi rares qu'on voudra, ils se soient trompés
sur nos possibilités coloniales et qu'on soit
obligé de leur conseiller à contre-cœur, d'im-
porter de l'étranger.
En second lieu, puisque ce service de rensei-
gnements sur les possibilités coloniales existe à
F Agence Générale, n' y a-t-il pas à craindre de
«doubles emplois, que dis-je ? quelque con fu-
sion même dans l'esprit de ces commerçants et
'd e ces industriels qui ont besoin d'informations ?
Ne serait-il pas plus pratique de renforcer,
'd'étendre, d'agrandir ce service déjà existant,
de sorte qu'il devint un service de liaison ? Ne
iuffirait-il pas qu'à ce commerçant, à cet indus-
triel, venu pour enquêter sur les conditions de
prix et d'approvisionnement du marché améri-
cain en coton « Wild American » FONCE
déclarât, dès le début : « Je vais vous fournir
toutes les données sur cette qualité de coton ;
mais je ne saurais trop vous engager à aller
directement, en partant d'ici, à l'Agence Géné-
rale ? » Dira-t-on que c'est trop demander aux
gens du Ministère du Commerce que de leur
demander cela > Alors, qu'on ne demande pas,
qu'on impose. En voilà assez, encore une fois,
de cet esprit de corps bureaucratique, au sens
Ipéjoratif du mot, qui a pour les intérêts géné-
raux et privés de si déplorables conséquences.
Sagement, le Conseil de direction du CRCIA
I renvoyé la proposition de M. Chenet à sa
Commission des Colonies. Un des membres pré-
sents à la délibération a déclaré qu'il ne croyait
pas au développement des affaires par la créa-
tion de nouveaux fonctionnaires. C'était bien
mal poser la question. Non, ce n'est pas en
créant des fonctionnaires qu'on développera le
commerce et l'industrie, mais c'est en créant des
fonctionnaires utiles, bien renseignés, bien outil-
lés pour répondre aux demandes du commerce
et de l'industrie qu'on fournira à ceux qui re-
présentent la production et le négoce de notre
pays, les moyens de triompher de leurs concur-
rents ou de lutter à armes égales. Il est vrai
qu'il y a une propagande à faire par tous les
moyens, que l'éducation des Français est à
peine commencée, qu'il faut rappeler sans cesse
à nos commerçants et à nos industriels que nos
colonies existent, qu'ils ont là-bas des collègues
français auxquels ils ont le devoir de s'adresser
avant de s'adresser aux étrangers. Mais quand
un commerçant ou un industriel affirme qu'il
préfère étudier personnellement une affaire
avant d' y engager des capitaux, plutôt que de
s'en rapporter à un fonctionnaire, nous lui ré-
pondons que le fonctionnaire n'est pas créé et
mis au monde pour cela, qu'il n'a pas à décider
quiconque à engager des capitaux dans une en-
treprise, que son rôle se borne à fournir à celui
qui le consulte tous les renseignements qui se-
ront utiles à ce dernier, et qu'entre ceux qu' ap-
porte un fonctionnaire désintéressé et ceux que
lui offrent une foule de gens dont c'est le mé-
tier que de préparer des affaires, il peut y avoir
quelquefois avantage à préférer ceux-là à ceux-
ci. D'ailleurs, ceux-là permettent précisément
de contrôler ceux-ci. Liudier personnellement
une affaire, c'est ne négliger aucune source de
une a ffa i re, d'in f ormations ; c est rapproc h er les
documents, d Informations ; c est rapprocher les
documents les uns des autres, et comparer les
informations entre elles. A ce titre, r organisme
de liaison dont a parlé M. Chenet, aurait une
utilité incontestable ; en tout cas, il est néces-
saire de faire quelque chose : ce seraient de
mauvais prétextes que ceux qui nous persuade-
raient de nous résigner au statu quo.
Mario Mtoumtan,
Sénateur de L'ilerautt, ancien ministre
-000.
Les promesses d'un raid
Lorsqu on assiste à des manifestations comme
celle d hier à l'Hôtel de Ville, qui fut très
brillante, on peut toujours se demander ce qu'il
sortira d'utile de l'éloquence et des drapeaux
déployés, si des ombres ne contrastent pas avec
l'éclat des lumières, et si une oeuvre durable
survivra aux acclamations éteintes.
Certes, dans le cas de Costes et Le Brix,
aucun geste de glorification ne pouvait être
exagéré. Le double hommage des I Pouvoirs pu-
blics et de la foule n'était que justice. Depuis
qu'ils ont touché le sol du Bourget, les avia-
teurs sont comme portés par quelque chose de
mieux que l'admiration : par une chaleureuse
gratitude, par une affection unanime, ailes qui
doivent être très douces (sinon reposantes) à ces
deux bons Français au franc visage, dont M.
Del sol , président du Conseil municipal. disait
en a parte à un autre « officiel », après les si-
gnatures rituelles sur le Livre d'Or de l'Hôtel
de Ville : « Comme ils sont simples et gen-
tils. »
Mais si tout fut glorieux dans le raid de
Costes et Le Brix, tout fut, aussi, fertile en ré-
sultats pratiques. On n'en saurait trop féliciter
les vainqueurs de l'espace.
L'effet moral produit à l'étranger se traduira
certainement par des bénéfices matériels consi-
dérables. Et il y a, en outre, ceci qui est de
première importance: Pelletier Doisy, en 1924.
avait couvert la distance de Paris à SaIgon en
dix-huit jours. Challe et Rapin, en 1927, ont
gagné huit jours sur ce temps. Costes et Le
Brix viennent de réaliser Hanoï-Paris en cinq
jours.
Ce sont là de foudroyants progrès, et l'on
peut maintenant prédire, à coup sûr, qu'il ne te
passera pas un lustre avant que la liaison régu-
lière France-Indochine soit un fait accompli. A
quelle vitesse se fera-t-elle ? Les techniciens
les plus sérieux ne croient pas chimériques des
vitesses moyennes de 500 kilomètres à l'heure.
L'on voit le bouleversement profond que pour-
rait apporter sur le globe une rapidité de com-
munication de cet ordre.
Et d ores et déjà, des réalisations sont en
cours. La Compagnie Air-Union étudie la ligne
France-Syrie. D autre part, Bagdad-Karachi,
ligne anglaise, fonctionne déjà et sera bientôt
poussée jusqu'à Calcutta et Rangoon. Enfin, la
liaison Rangoon-Indochine est également à
l'étude.
Il n'est plus prématuré de parler d'échanges
commerciaux par la voie des airs entre la France
et ses possessions d'Extrême-Orient.
H H de Laromlgiiiére.
L'Aviation Coloniale
̃»»
Londres-Le Cap
L'oflicier aviateur sud-africain Meintjes
est parti de Pretoria pour Tahora, à bord
d'une avionnette qu'il remettra à lady
Bailey pour lui permettre d'achever son
raid aérien.
On se rappelle que l'avion de lady Bailey
s'écrasa sur le sol à Tabora, mardi der-
nier, et que, par un hasard extrordinaire,
l'aviatrice sortit indemne de l'accident.
Le Cap-Londres
Au moment où elle allait reprendre les
airs ce malin, à l'aérodrome de Sallum,
pour se rendre à Benghazi, lady Heath a
brisé le patin de queue de son avionnette
et détérioré son fuselage. Cet accident est
dû au mauvais état du terrain de l'aéro-
drome de Sollum. Ledy Heath ne pourra
guère poursuivre son voyage avant deux
jours.
Londres-Delhi
Le lieutenant aviateur Mardonald, volant
de Londres à Delhi, est arrivé hier soir à
Aboukir.
é
L'ŒUVRE CONGOLAISE
DES BELGES
La Belgique prépare avec une
fiévreuse activité VExposition Co-
loniale et Maritime qui doit s'ou-
vrir au printemps de 1930 à Anvers. Elle y
enregistrera avec fierté les résultats remar-
quables obtenus par nos amis dans la mise
en valeur des territoires cquatoriaux du
Congo.
Le Congrès de Berlin en 1885 et les Trai-
tés Internationaux ont découpé arbitraire-
ment l'Afrique Equatoriale et Centrale,
la rive nord du Congo et de V Oubanghi
étant donnée à la France et la rive Sud at-
tribuée à la Belgique.
Puissamment aidés par le génie coloni-
sateur de Léopold II, les territoires mis à
la disposition du roi, jusqu'en 1908, puis
devenus colonie belge ont, grâce à l'esprit
d'entreprise des commerçants et industriels,
pris un développement rapide qui présage
du plus brillant avenir.
Doté d'une charte coloniale très libérale,
le pays est administré de Bruxelles - mais
sans centralisation excessive - par le mi-
nistre des Colonies déléguant ses pouvoirs
à un Gouverneur Général autrefois installé
à Boma sur V Estuaire et maintenant à Léa-
poldville sur le Pool.
Sous son autorité sont placés des Gou-
vernements provinciaux et un pays sous man-
dat, l'Urundi.
Justement fier de l' œuvre coloniale pour-
suivie sous les tropiques et des résultats ac-
quis, le Gouvernement belge en toutes cir.
Iconstances manifeste ses sympathies à la
colonie. L'an dernier, le duc de Brabant, hé-
ritier du Trône, y faisait une visite triom-
phale et, cette année, le roi Albert ier compte
s'y rendre et organiser sur des bases défi-
nitives les services d'aviatioll qui doivent
relier Bruxelles et le Congo.
L'organisation administrative s'est, rapi-
dement poursuivie dans la colonie. Les sta-
tions administratives ont été multipliées en
même temps que des centres commerciaux
se développaient, pour amener vers Anvers
une quantité de produits nouveaux, créa-
teurs de richesse, aussi bien pour la Colonie
que la Métropole.
L'Exposition Internationale d' AmJers, à
laquelle la brance prendra officiellement
part, sera certainement fertile à cet égard
en intéressants renseignements. MM. Dal
Pias et Henri Gourdon, le premier Commis-
saire général, et le second Commissaire du
ministère des Colonies, vont présider à l'or-
ganisation de la participation française et
assurer au cours de ces assises mondiales
une représentation digne de V œuvre coloni-
satrice de la France.
Cil. Deblerre,
Sénateur du Nord.
à
NOUS PUBLIERONS DANS NOTRE PRO-
CHAIN NUMERO :
Contre le paludisme à la Réunion
par M. Bouilloux-Lafont, député du Finis-
tère, vice-président de la Chambre
Les agrumes d'Algérie ,
par Mario Houstan, sénateur de t lIérauLt,
ancien ministre
Dépêches de l'Indochine
«♦»
Au Conseil Supérieur des Colonies
Les élections au Conseil supérieur des co-
lonies ont donné au Tonkin, au second tour,
les résultats suivants :
M. Borel, pîanteui, 995 voix, élu.
At: le Dr Forest, ancien délégué, 861 voix.
M. Martin, ancien délégué de l Annam-
Tonkin, 37 voix.
IV. Gravitz, ancien président de la Cham-
bre de commerce de llanol, 1 voix.
(Par dépêche de notre -correspondant par-
ticulier.)
Rappelons qu'au premier tour, M. Borel
avait obtenu 737 voix, M. Forest 406, M.
Martin 40 et M. Gravitz 145.
La nouvelle route Saïgon-Angkor
Lé Gouverneur de Cochinchine et le liést-
dent Supérieur du Cambodge ont inauguré
le 13 avril, la route coloniale mettant en
relations directes,par Tayninh et Kompong-
ctiam, Saïyon et Angkor, en mettant Ang-
kor à environ 450 kilomètres de la capitale
de la Cochinchine, au lieu de 560 ; le nou-
vel itinéraire comporte le passage d'un
seul bac. Outre des avantages touristiques,
la route dessert au nord de Tayninh toute
une région propice à la colonisation.
(Indocifi.)
Les élections
an grand coostil de Tmisie
-
Les élections au Grand Conseil se sont dé-
roulées dans le calme le plus complet grâce aux
heureuses dispositions prises en vue de permet-
tre la facilité des opérations électorales.
Les résultats pour la composition de l' assem-
blée n'ont pas différé beaucoup de ceux obte-
nus aux précédentes élections, et la politique
du Résident Général a été sanctionnée par le
vote des électeurs. A Ferry vil le, dans les
milieux de l'arsenal, les candidats de la liste
de M. Gaudiani, vice-président du Grand
Conseil, ont obtenu une grosse majorité. Nulle
part, les communistes n'ont été élus.
Ont été élus : à Tunis-ville, MM. Duran-
Angliviel, Cattan, Pellegrin (socialistes) ;
Omessa et Vaquier ; à Tunis-banlieue, MM.
Coanet et Foulquier (socialiste) ; à Grombalia
Zaghouan, MM. Félici, Martnier et Laurier ;
à Bizerte, MM. Gaudiani, Vernisse, Faure,
Dere, Morelli, Puignon et Schun ; au Kef,
MM. Prat, Jouaffre, Petit, Henri et Guénier
(socialiste) ; à Sousse, MM. Gallini, Zévaco,
Massa, Klabe et Mattel ; à Sfax, MM. Arri-
ghi, Casanova, Paoli, Rapaud et Benoit.
Çelle qu'on n'oublie pas
*
) - - (
, LA COLONIE ENCHANTERESSE
Quelle est celle de nos colonies qui vous a
In plus charmé ?
Quel est voire plus beau souvenir colonial ?
M. Pierre Valude,
député, ancien ministre.
Voici la réponse de M. Pierre Valude :
La colonie enchanteresse ?
L'Annam.
Le plus beau souvenir ?
- Un tam-tam de négresses sur les bords du
Niger à Ségou.
D' LaMt,
médecin inspecteur.
Les préférences du D" Labit, à l'instar de
M. Louis Bertrand, vont aussi au Maroc et à
l'Algérie. Les destinées économiques de rAI.
gérie, cependant, ne le laissent pas indifférent
à son charme. Il nous écrit :
« Pour l'instant, je suis à Bougie. Comment
ne pas vous parler du port qui, semblable à une
adolescente parvenue à l'âge de la puberté, a
fait éclater son corset de digues et qui, lorsque
les travaux en cours seront achevés (c'est-à-dire
dans une dizaine d'années) et qu'une ligne de
.chemin de fer le reliera à Sétif, drainera toute
la production de la province de Constantine. A
mon sens, l'insuffisance et l'incommodité, dont
vous avez dû être frappée, des transports ferro-
viaires de notre plus belle colonie sont la prin-
cipale entrave à son développement. Mais sans
doute attendez-vous de moi quelques tableaux
plus vivants. Et je veux vous faire assister à la
cérémonie de la grande prière qui n' a lieu
qu' une fois l' an, le 27° jour de Ramad an (cette
année, lie lo mars) et seulement dans les trois
VilJes Saintes de Fez, de Kairouan et de Bou-
gie, qui est une La Mecque au petit pied, parce
que sa terre conserve les os de 99 marabouts
vénérés. Ensevelis au cours des âges, dans son
Bois Sacré et en différents points de son péri-
mètre, chaque mercredi, les moukères pieuses
désireuses d' acquérir quelques mérites vont les
visiter.
Le rêve de tout bon musulman est, vous le
savez, d' accomplir le pèlerinage de La Mec-
que, et, s'il a la chance qu'il appelle de tous
ses vœux d'y fermer les yeux, il est assuré d'en-
trer comme dans du beurre dans le séjour des
Elus. A défaut, il acquiert, aux yeux de ses
congénères, une manière d'état de sainteté, et
le droit d'ajouter à son nom le titre d'El Hadj,
qui veut dire à peu près le bienheureux. Sa
place auprès des Houris est retenue.
Mais tout le monde n' a pas les moyens
d'aller visiter le tombeau du Prophète. Les
villes saintes en sont un ersatz, et le croyant
qui vient y prendre part à la grande prière après
s'être conformé à l' obligation rituelle du Rama-
dan, peut aspirer à un strapontin au Paradis de
Mahomet. C'est pourquoi on s'y rend en foule,
et, souvent, de très loin, et, dès la veille, la
petite ville grouille de burnous, de haicks et
de turbans. Le marché arabe offre une anima-
tion inaccoutumée, beaucoup de pèlerins profi-
tant de l'occasion qui les y amène pour s' appro-
visionner d'ustensiles de ménage. On dort ou
l'on rêve éveillé dans tous les coins, et, dans
le parc qui leur est réservé, les bourriquots rési -
gnés et pensifs sont serrés jusqu'à former une
masse compacte, les uns entravés, les autres
l ibres, beaucoup d entre eux ployant sous leurs
charges.
Imaginez le cadre suivant : Au pied de
l'énorme rocher hérissé de cactus et d' agaves,
qui supporte l' antique Kasbah, une avenue om-
bragée de magnoliers descend vers une grande
place plantée de quelques oliviers centenaires
aux troncs noueux, tourmentés, écartelés, mon-
trant leur âme à l'ombre ténue desquels se tien-
nent ordinairement quelques marchands de pi-
ments, de figues et de dattes. C'est sur cette
espèce de lande à moitié pelée où le Sultan,
dit-on, rendait autrefois la justice, que se ras-
sembleront les croyants sous la protection d'une
compagnie de tirailleurs sans armes, chargés de
maintenir l'ordre, et à l' ombre de la prison ci-
vile qui offre, dans l'espèce, le grave défaut
de n'être pas dans le style. De tous les sentiers
de la montagne, de la route qui vient de la
plaine, des raccourcis en lacets qui convergent
vers le lieu de la cérémonie, dévalent des bur-
nous d'un blanc sale, des turbans blancs ou
tango, des haicks blancs soyeux et des jupes
multicolores qui chatoient sous le beau soleil :
les routes sont jalonnées de mendiants qui im-
plorent, d'aveugles qui psalmodient, d'infirmes
et de mutilés qui étalent leurs misères et tendent
la sébille, de marchands de gâteaux au miel.
Les arrivants se séparent aussitôt en deux grou-
pes : les hommes en avant, les femmes derrière
eux, avec un large espace entre les deux. Cha-
que arrivant déploie sa natte, se déchausse, car
il ne convient de prier qu'avec les pieds nus,
s'incline, se prosterne, et, tourné vers la Mec-
que, s'accroupit en s'alignant sur le croyant
qui l' a précédé. Les rangs se complètent et se
multiplient : les hommes tous revêtus du même
burnous d' un blanc grisâtre forment une masse
indistincte et terne, presque immobile. Les fem-
mes, dans leurs accoutrements bariolés, com-
posent, à .distance, un parterre de fleurs ou un
tapis aux riches couleurs. On attend ainsi l' ar-
rivée du Mufti qui apparaît enfin, flanqué de
son assistant, se place, à quelque distance, en
avant du premier rang des fidèles et comrmfice
la prière coranique soulignée d'inclinations et
de prosternations que répètent aussitôt les assis-
tants, non pas simultanément, mais successive-
ment, rang après rang, avec un ensemble par-
fait à chaque rang, et la masse grisâtre qui
ondule ainsi que dans - un -- champ, - les épis cou-
chés par le vent, donne aussi l'impression d'une
mer trouble déferlant en vagues pressées. Du
côté des femmes, c'est celle d'une tempête dans
un beau jardin aimablement fleuri. De la foule
en prières sourd un bourdonnement confus com-
me la plainte du vent, et cela dure pendant une
heure, après quoi le Mufti adresse à ses ouailles
une manière de sermon que son assistant déve-
loppe avec de grands gestes, et congédie tout
son monde qui se disperse "dans toutes les direc-
tions.
Le Ramàdan a pris fin ; c'est grande fête
dans les intérieurs indigènes, et les jeûneurs
oublient leurs privations en se gorgeant de vic-
tuailles et de pâtisseries au miel tout impré-
gnées d'huile, aromatisées de cannelle et d' anis
dont les variétés sont innombrables, mais uni-
formément indigestes. J'ai voulu goûter à plu-
sieurs et "en ai - l' estomac tout - barbouillé. L. in-
fluence pernicieuse de la civilisation occidentale
a malheureusement altéré la pureté du rite mil-
lénaire, de nombreux croyants oublieux des pré-
ceptes de la loi, errent à travers les vignes du
Seigneur et leurs groupes titubants scandalisent
les observateurs stricts du Coran. Telles sont les
exigences du progrès. »
Quant au plus beau souvenir que le Dr Labit
ait gardé des colonies, il le doit à l'Indochine :
« C'était une nuit, à Tourane, sur la côte
d Annam où j étais de passage. J avais passé
la soirée en rade, à bord du siationnaire le Lu-
tin, et pour regagner la citadelle qui m'avait
provisoirement accordé l'hospitalité, j' avais em-
prunté un de ces nombreux sampans qui servent
d'habitations aux ménages de pêcheurs anna-
mites. Le ciel était constellé d'étoiles ; la lune,
dans son plein, répandait à profusion sa pâle
clarté. Au rythme régulier de l'unique aviron,
l' embarcation glissait silencieusement sur une
mer phosphorescente et sans rides en soulevant
des myriades de perles lumineuses qui l'auréo-
laient de clarté. Dans le roof où j'étais étendu,
une congaye à demi somnolente berçait à la
lueur d'une lampe primitive, dans un petit ha-
mac attaché au sommet de la paillote, un enfant
endormi. C'était biblique et charmant. »
lH'rane-lfIarce"e De/llns.
BROUSSES
& BROUTILLES
Tout, mais pas ça
Espérons que ce n'est pas vrai. Les infor.
mations qui commencent par : « L'on croit
savoir. » sont sujettes à caution. Heureu-
sement, car s'il était exact que (Evening
Standard dixit) lors de la récente conférence
panaméricaine de la Havane, les représen-
tants des Etats-Unis proposèrent discrète-
ment l'élimination de la puissance coloniale
européenne, particulièrement française et
britannique, en Amérique centrale, sous la
forme d'une cession des Antilles au Gouver-
nement américain (suggestion qui n'aurait
pas été du goût des délégués des puissances
latines), ce serait à vous faire sortir 41e vos
gonds.
En quoi la richissime Amérique du Nord
a-t-elle besoin des Antilles? On se le de-
mande.
Tout, mais pas ça, répondrait la France,
pour les raisons morales tant de fois invo-
quées, si la cession lui était nettement récla-
mée.
Au sujet de l'hypocrisie d'une politique
qui est la plus impérialiste in the world et
qui ose accuser le monde entier d'impéria-
lisme, répétons : Tout, mais pas ça. Du cy-
nisme, ce pourrait encore rester sympathi-
que, mais pas du « loyolisme ». Cratès ou
Ménippe, bon, ça va. Mais Ignace, zut! (Et
je suis poli.)
Audion.
Les rescapés du "Lozère"
Les soixante-six membres de l'équipage du
chalutier français Lozère, qui coula llu large de
l'île de la Désolation, et qui avaient quitté
Table Bay, le 24 mats, dans l'archipel des
Kerguelen, sont arrivés hier soir à Iymouth.
Ils vont s'embarquer à destination du Havre.
CANDIDATURES
l' 1
ETABLISSEMENTS FRANÇAIS
DANS L'INDE
On annonce une nouvelle candidature, celle
de M. Annapin Ponnoussamy, marchand à
Pondichéry.
COCHINCHINE
M. Ganofski Edgard, directeur du journal la
Voix Libre, est candidat contre M. Outrey
(Ernest).
GUYANE
M. Eugène Lautier, député sortant, radical-
socialiste, câble qu'il a pulvérisé ses concur-
rents, notamment M. Jean Galmot, en réunion
publique, et que son élection est assurée au
premier tour.
La mort du commandant
de F" Aster"
- »♦» -
A l'anivée à Marseille du vapeur Aster,
dont le commandant, M. Ambert, a disparu en
mer le 28 mars, ainsi que nous l'avons relaté,
le second capitaine, M. Richau, a confirmé les
renseignements que nous avions reçus de notre
correspondant particulier d'Agadir :
Quand, vers 20 h. 15, le 28 mars, on s'aperçut
que le commandant Ambert. n'était plus sur la
passerelle, dit le capitaine Htchau, on le re-
chercha il bord sltns succès. Alors l'idée - nous
vint qu'il était tombé a la mer..1e lis stopper
et les recherches commencèrent. La tempûte fai-
sait rage, la nuit était campiNe, nous ne prtmes
mettre une embarcation 1\ l'eau. t.'équipllgc
était au poste de veille. On alluma les projec-
teurs le long du bord, "mais il nous fut tmpos-
sible de retrouver M. Ambert.
Le colonel commandant la base militaire
d'Agadir fut averti par mes soins pour que
des recherches soient effectuées sur la côte on
le corps de notre chef aurait pu être roulé par
les flots.
La case aux livres
u
Ecrivains coloniaux. et d'ailleurs
La face du monde change à ce point qu'il
nous est impossible à l'heure actuelle de le
connaître en profondeur et de juger claire
ment avec nos seuls yeux de Français. pas
même d'Européens!.
Entre malles et valises, la littérature fait
sa ronde autour du monde, et c'est ectté
voyageuse aux talents multiples qui nous
rapporte en même temps que les deptoie-
ments somptueux de la richesse terrestre, la
vision indispensable de la planète révélée.
Grâce à ce prodigieux cinématographe où se
déroulent en procession infinie les paysages,
les mœurs, les passions, les vices, les ver-
tus de nos semblables, nous perçons un peu
du mystère, qui enveloppe nos contempo-
rains dispersés aux quatre points cardinaux,
compagnons de notre nostalgique et courte
traversée sur la terre.
AZIZF.
par Louis Charbonneau
La littérature coloniale doit à M. Louis
Charbonneau un livre excellent, non pas
cette sorte de chef-d'œuvre étiqueté d'avance
par les « vient de paraître » de la publicité,
mais un roman, Azizè. dont la puissance
d'évocation crée, dépouillée de tout arti-
fice ou superposition de vie civilisée, une
vérité (( llalingui ». Nous participons à la
vie de ce village noir du Gabon, dans une
sorte de paradis primitif, aux floraisons de
miracle, en compagnie de l'âme aérienne,
étrangement douce d'Azizé. Comment l'hom-
me blanc a-t-il pu remarquer cette jeune fille
noire, mince et frèle Il poussée comme un
bambou au bord de l'Eyo? » C'est le secret
que nous révèle l'odyssée de Tala X'Zavo,
mêlée de vivants récits de chasse comme la
mort des « Vieux Monde » (ménage de go.
rilles) et de suggestives descriptions de
fètes et de palabres. Le plaisir est grand de
se laisser conduire dans la clairière de Ma-
lola, en pleine forêt équatoriale, par le beau
talent de M. Louis Charbonneau. (J. Fé-
renczi. )
AU MILIEU DU CHEMIN DE LA VIE
par Guy Barody
Un homme s'arrête Au milieu du chemin
de la vie » et, dans un raccourci brutal, con-
temple le passé. Une crise d'angoisse méta-
physique, cycle redoutable de la formation
humaine, transporte le héros tourmenté en
terre chaude d'Afrique. Sous l'action mira-
culeuse de l'universel soleil, qui a fait chan-
ter Zarathoustra et Saint François d'Assise
en termes humains si différents, le désen-
chanté reprend goût aux faits ilivers de la
planète et cela nous vaut un instructif
voyage. (Eugène Figuière.)
LE CAS DU MAHARADJ
DE SIVAGUINGUE
nar Jean Priirîhom
r- - --- - - ..----------
Ce ciné-feuilleton ressemble beaucoup au
fameux labyrinthe de Crète construit par
l'architecte Dédale !. Il est difficile au lec-
teur de trouver son chemin dans l'eiuhevê-
trement des méandres d'une complication
inouïe. L'aventure commence à Berlin, se
poursuit à Sivaguingué, petite ville hindoue
de la province de Madras et nous échappe
dans le domaine de la science psychique et
des mystères de l'envoûtement. lEugène Fi-
guière.)
LES MASQUES D'ARGILE
nar Piarro Hnhar
r- - - -----
Au début de son roman, M. Pierre Hubac
nous affirme que la guerre a tué l'amour et
la pudeur, il envie les privilégiés qui n'ont
pas directement souffert de cette trahison
collective des femmes.
Ce noir pessimisme s'atténue au contact
d'une « petite fille ». Malheureusement, cette
filleule, vierge folle, est si peu terrestre que
les complications sociales 1 acculent au sui-
cide. Il y a dans cette œuvre de jolis paysa-
ges carthaginois et des descriptions senti-
mentales d'uno psychologie très humaine.
La pos.tfacc du livre expose l'idée fonda-
mentale de M. Pierre Hubac (que nous ne
saisissons guère dans le cours de l'action) à
savoir, que le Moyen Age tunisien commence
à s'éteindre en douceur, sans soubresauts,
cependant qu'un peu de justice et de liberté
ont fait naître à l'espérance deux millions de
« pauvres bougres ». (Editions Argo.)
ENTRE DEUX FEUX
(Français et Annamites)
par Paul Monet
Délégué de la. Mission laïque française,
M. Paul Monet nous conte par le menu ses
tribulations pour rétablissement d'u-uvres
d'instruction et d'éducation à l'usage des
Annamites. Les difficultés qu'il a rencon-
trées, et dont les Annales Coloniales ont
parlé en leur temps, démontrent avec quelle
prudence les Français doivent intervenir,
mais elles prouvent qu'ils doivent faire le
plus grand effort possible pour la création
d'une élite indigène indispensable à la soli-
dité de notre œuvre. (Les Editions Ricder.)
."ar'e-'Joulse Stctsref.
-
Le beau voyage de M. Pierre Bordes
Ainsi que nous l'avions annoncé, M. le
Gouverneur Général Bordes a effectué un
voyage dans le Sud-Algérien.
De retour à Alger, M. Pierre Bordes nous
a fait connaître ses impressions.
L'accueil fait au Gouverneur eut quelque
chose de très spécial, très respectueux, certes,
mais pas seulement protocolaire et fait d'amitié
joyeuse, autant que de courtoisie ; visiblement,
si l'on était fier de le recevoir, on était aussi
heureux de pouvoir le lui dire. M. Bordes en
sentit la nuance, point faite pour lui déplaire.
M. Bordes est resté toute une journée à
Laghouat. A l'inauguration du grand pont de
l'Oued M' zi, pendant ses visites aux écoles,
aux infirmeries, il fut acclamé avec une cha-
leur toute particulière. Le Bach-Agha Djel-
tout, le recevant chez lui, avait dit : « Ce n est
pas seulement le Gouverneur que je reçois,
mais l'ami que je connais depuis vingt ans,
celui qui, comme préfet à Constantine et Al-
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