Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-12-13
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 13 décembre 1927 13 décembre 1927
Description : 1927/12/13 (A28,N185). 1927/12/13 (A28,N185).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64511785
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
F
VINGT-HUITIEME) ANNfflS. J– N' 1W
ÎMNUMER0 * λ CENTIMES
MARDI SOIR, 13 DECEMBRE 1927
Les Annales Coloniales
Cm unnoneei et mes am roum m -
bureau # (ouhmI.
Dirbcteurs i Maroel RUBDIJL ft L-G. THÈBAULT
Toma Is» «rffcltfs publiés da". notre tournai ne peuvent
ttn l'Jd''[', fU'en citant la AMMALMM Coumulm.
joua- Oiselai
* RtfScfton &-AdMinistration :
I4.RM M Mt-TMW
f" :'" «•>
LOUVM
RICHELIEU •*̃#«
ABOHNEiEHTS
avec ldr supplément ilimird :
U. 1. 6 Koia 8 Melt
France et
Colonies 120 » 65 » 8B »-
ttr. tMt 1091 Mt
On s'abonne sans frais dut
tous les bureau de poste.
Il
", LES IDÉES DE M. ALEXANDRE VARENNE
eie -
U n discours - programme
( : ': n '- - *4*–
j'ai dit que le discours, prononcé le 21
octobre dernier par M: Alexandre Varenne,
devant le Conseil de gouvernement de l'In-
dochine, contenait toute une doctrine de la
colonisation, toute une doctrine en action.
Cette doctrine s'appuie, à la base, sur
une conception ferme, claire, mais souple et
avertie de la politique ethnique.
Voici les, principes :
a La t'rance, messieurs, ne peut pas re-
nier au dehors les principes qu'elle a pro-
clamés chez elle et sur lesquels elle a fondé
.e$.. propres institutions. Sa politique colo-
niale ne saurait s'opposer à ses doctrines de
gouvernement.
Ce principe, quand il est exprimé ainsi,
avec force et clarté, apparaît, n'est-il pas
vrai,_comme un simple truisme. Et, pour-
tant, il ne faut pas s'y tromper. Il affirme
une politique vraiment nouvelle, qui s'op-
pose nettement, irréductiblement, à celle qui
garde, depuis un certain temps, le plus fort
c'lédit, dans les milieux coloniaux, qu'on a
appelée la « politique du protectorat » et
qu'un des doctrinaires de la nouvelle école,
M. Louis Vignon, définissait, un jour, ainsi :
c Souhaitons que sénateurs et députés pè-
sent leurs responsabilités; que, de bonne foi,
ils entreprennent leur rééducation, revisent
leurs opinions (c'est l'auteur qui souligne).
qu'ils ne craignent pas, parce que « Fran-
çais jo, « démocrates. de professer en ma-
tière coloniale des opinions très conserva-
trices. (L. VIGNON, un programme de po-
litique coloniale, 1919, p. 549.)
Et nous avons connu des démocrates, des
hommes qui étaient considérés comme des
chefs de la démocratie qui, aux colonies, ont
défendu et pratiqué cette politique dite du
protectorat.
M. Alexandre Varenne d'une phrase nette,
décisive, éckrte cette déformation pour re-
yÇhirà la doctrine traditionnelle de la co-
lonisation française : « La France ne peut
pas renier au dehors les principes qu'elle a
1 chez elle. »
̃ C'est la meilleure réponse qu'on puisse
faire à ceux qui, avec M. Louis Vignon,
nous invitent à reviser nos opinions à l'usage
des colonies.
Certes, ces principes, M. Alexandre Va-
renne ne veut pas les appliquer brutale-
ment, sans transition, les transplanter, pu-
retnent et siniptement, du sol politique et so-
ciâl jtiétropbiitain aux colonies : « On n'ins-
talle pas dit-il heurèuSèlnent, un moteur
d'avion sur une charrette à bœufs. »
Mais nous devons, dans notre action co-
loniale positive, méthodique.^ progressive, ne
jamais cacher notre but, dissimuler nos prin-
cipes.
,..; Cet idéal de foi nationale, de frater-
nité, Ue justice humaine que toute notre lit-
térature exalte, qui est inscrit à chaque page
dé notre histoire, allons-nous le renier au
dehors, comme séditieux? 9
c Enfin, ajoute M. Alexandre Varenne,
ne nous lassons;, jamais de nous pencher avec
une indulgente, tendresse vers la- multitude
des humbles pour qui la vie est précaire et
les lendemains sans horizon. »
Voilà les deux flambeaux qui doivent, aux
colonies comme en France; - éclairer toute
notre IWtiori; sociale, par dessus toutes les
incompréhensions, les rivalités, les haines de
races, qui ne sont, bien souvent, et dans une
large mesure, que des haines d'intérêts ma-
tériels : fraternité, justice pour tous; sol-
licitude, protection pour les plus humbles
les plus socialement faibles.
Comment appliquer ces principes? Ici,
encore, M. Alexandre Varenne trouve la for-
mule juste, raisonnable, prudente :
« Avant tout se garder de proclamer des
possibilités Auxquelles on ne croit pas, d an-
noncer des changements qu'on devra faire
attendre. Pas de thaumaturgie, pas de gestes
de parade. De la sincérité.
Promettre peu, réaliser plus qu'on n'a
promis. Faire les réformes à temps pour
n'avoir pas j, céder aux impatients qui les
réclament. »
Et comment le Gouverneur Général res-
ponsable va-t-il appliquer ces principes en
Indochine?'
Tout d'abord par un avertissement ferme
aux impatients, à ceux qu'il appelle les tru-
blions. :
« Ces impatients ne sont en Indochine
que des-groupes minuscules d'agités, ap-
prentis écrivains, Geôliers maquillés en pen-
seurs, quLn'ont d'autre importance que celle
qu'ils se donnent; d'autres idées que celles
qu'ils nous empruntent sans les comprendre.
Leur agitation a eu pourtant pour résultat
de gêner l'oeuvre de rénovation qu'ils récla-
maient à grand bruit. Sur le terrain des ré-
formes politiques en particulier, nous se-
rions allés sans doute plus loin si les tru-
blions n'étaient venus nous inquiéter dans
nos initiatives et nous déepurager dans nos
projets. »
Apfès cet avertissement nécessaire, indis-
pensable dans l'état actuel du trouble des
esprits en Indochine le problème pratique
est nettement posé par uneai,.e' vision et
distinction des intérêts qui exploite le sen-
- timent - ethnique ;
Ces intérêts sont de deux sortes. tout
d"àbord ceux des jeunes gens élevés dans
nos écoles et,ceuxont pria rang dans les administrations pu-
bliques; à c6té d'eux toute une classe riche
et en partie nouvelle de commerçants, d'in-
dustriels/ de1 tfrsprïétaires fonciers pfossé-
thmt des rizières par milliers d'hectares. ii.
Enfin, quelques e violents agitateurs. que
l'orateur ne désigne pas autrement, mais
qu'on devine stipendiés d'une propagande
que nous connaissons bien. -
Il y a là des intérêts divergents qui ne
se rassemblent que sur un malentendu :
c .Lets bourgeois bien rentés se com-
mettent parfois en compagnie des plus vio-
lents agitateurs qu'ils soutiennent de leurs
capitaux. Pourquoi? Leurs intérêts ne sont
pourtant pas les mêmes. »
Il faut donc dissiper le malentendu.
« Ce que nous voulons, c'est que nos
protégés aient de plus en plus le sentiment.
que, ce pays, nous ne l'avons pas-confisqué
à notre profit, nous entendons, au contraire,
l'administrer avec eux et peur eux. »
Et, courageusement, M. Varenne ajoute :
c Il faut aussi je dirais volontiers : il
faut surtout que nos compatriotes s'ha-
bituent à nouer des relations plus étroites et
plus cordiales avec les populations au milieu
desquelles ils sont venus vivre, qu'ils se pré-
sentent ici non en maîtres, mais en conseil-
lers, en associés, en amis. »
Tels sont les principes de ce discours-
programme. Mais ces principes, en vertu
même de leur essence, ne valent, ne peu-
vent valoir que par leur application. Il con-
vient de voir, par conséquent, comment M.
Alexandre Varenne les a appliqués, en fait,
dans son action gouvernementale et adminis-
trative. C'est ce que j'essayerai de montrer.
Etienne Antonelli,
Député de la liaute-savoie, prolu,
seur de législation coloniale et d'éco-
nomie politique à la Faculté de Drott
de Lyon.
- ..a
La ligne maritime
Dakar-Amérique du Sud
Le Péronne, le premier des cinq avisos
livrés par la marine française pour l'ex-
ploitation de la ligne Dakar-Amérique du
Sud, partira de Cherboûrg pour Casablanca.
Quatre autres navires, Lunévilte, EpGrnay,
Hévignu et Belfort ne tarderont pas, eux
aussi, a le suivre. Afin de fêter l'entrée en
service du Péronne et l'inauguration de la
ligne, une réception avait été organisée di-
manche à bord de l'aviso. M. Qucniam, pré-
sident de la Chambre de Commerce de
Cherbourg, le maire de Cherbourg et de
nombreuses notabilités maritimes y assis-
taient. M. Roquefort, capitaine d'ary mement
des avisos, a affirmé que la nouvelle ligne
ferait - honneur à l'aviation française. M.
Quoniam a déclaré que le commerce fran-
çais mettait tous ses espoirs dans l'expan-
sion aérienne dans laquelle la France a
toujours marché de l'avant.
., «tt –-
Où est Alain Gerbaiilt ?
Alain Gerbault continuant son tour du
monde dans le petit yacht de quatre tonnes,
le Fire Crest, était attendu à Durban il y a
quelques jours, venant de La Réunion. On
est sans nouvelles de lui et, en conséquence,
quelque anxiété est ressentie à son sujet. 11
ne faut pas trop s'alarmer, car le hardi ma-
rin est resté souvent plusieurs mois sans
donner de ses nouvelles. Il aime tant la so-
litude !
-
PHILATELIE
..o--
Madagascar
Les deux séries de surcharges du début de
1891 avaient fortement diminué le stock des
timbres disponibles et, en juin 1891, aucun
approvisionnement n'étant arrivé de Fran-
ce, toutes les valeurs se trouvèrent épuisées.
Il fallut procéder à une émission spéciale de
fortune, réalisée avec les moyens fort peu
étendus d'une imprimerie - locale. -- --
Cette série, autorisée par décret du 29 juin,
fut imprimée en typographie, par 10 timbres
à la fois (deux rangées de cinq vignettes):
Ces dix timbres sont tous légèrement diffé-
rents de composition ; il existe donc dix ty-
pes de chaque valeur, six valeurs furent
ainsi créées :
5 c. noir s. vert (tir. 18.000) v. env. 30 »
io c. noir s. bleu (tir. 12.0(0). 50 »
15 c. bleu s. bleuté (tir. 12.000). 50 »
25 c. brun s. jaune (tir. 30.000). 80 »
1 fr. noir s. jaune (tir. 2.000). 500 »
5 fr. violet et noir s. lilas (tir. 1.000) 1.500 - »
Les quatre premiers de ces timbres ont été
imprimés sur du papier en grand format,
présenté deux fois à la machine, par consé-
quent en feuilles de 20 timbres. Les deux
panneaux de 10 timbres, ainsi réalisés, sont
donc le plus souvent tête-bêche, l'un par rap-
port à l'autre. On peut* trouver de ce fait
les S, 10, 15 et 25 c. avec grande marge d'un
côté au coin de feuille immense.
Lés 1 fr. et 5 fr., au contraire, ont été im-
primés sur du papier de petit format, et ne
se rencontrent qu'avec très peu ou pas de
marges.
« Il en existe des imitations nombreuses et
dangereuses.
Prix littéraire
00
Le prix ftô'là'meilleure nouvelle, fondé
par notre confrère « La Dépêche Tunisien-
ne », n rttA diVornée h MM. Raoul Cellv. de
Viroflay, et Charles'Courtin, administra-
teur de la commune mixte de Mailiot (Al-
gérife).
- -
fAUX DE LA ROUPIE
Le Gouverneur des établissements français
dnns l'tnde vibnt de faire connaître au ministre
des Colonies qu'à la daté du 10 décembre 1W7
le taux officiel-de la roupie était de Ofr. 15.
TAUX DE LA PIASTRE
Le GouvcfFfour général rie l'Indochine vient
de faire connaître nu ministre des Colonies
qu'à la rlalo du 10 décembre lfS7 le Inux offi-
ciel de la piastre était de 12 fr. 80.
Le droit d'exercice
aux Colonies
Le problème que M. J. Carde, j
gouverneur général de V A.O.F.\
vietrt de poser avec sa netteté cos-
tumière, est plus haut et plus. général que
ne l'ont marqué les protestataires,
Il renouvelle la 'grande question du
a pacte colonial » et touche à l'ensemble de
notre politique économique coloniale.
Rappelons les faits :
Voici les pionniers du progrès, encouragés
par 1) Administratioll supérieure et, dans bien
des circollstallces, poussés par elle à créer
des entreprises nouvelles, ils viennent à la
colonie (ou ils l'habitaient antérieurement).
Ils y fondent de toutes pièces dès industries
locales.
En Indochine, à Madagascar, de grandes
usines ont été montées et qui se sont déve-
loppées sous l'oeil bienveillant des autorités,
parfois même à l'aide de subventions du
gouvernement. Elles ont prospéré pour la
plupart, et il faut s'en réjouir.
Cettes, les débuts ont été souvent pénibles.
Il a fallu faire venir le matériel d Europe,
une pièce manquante retardait quelquefois
de plusieurs mois la mise en mouvement des
machines; c'est. enstlite le ravitaillement en
pièces de rechange qui handicape toujours
les industries créées loin des centres métal-
lurgiques. Puis il fallait, à coté des spécia-
listes venus de France, apprendre leur métier
aux ouvriers indigènes, préparer des contré
maîtres, des chefs d'atelier. Besogne déli-
cate, souvent ingrate. D'aucuns ont renoncé
à la ticlte. D'autres, l'âme plus solidement
chevillée au corps, ont tenu bon, le succès a
couronné leurs efforts. Ils. tiennent le cou p
d'abord, ils récupèrent le fruit de leur au-,
dace, de leur initiative, de leur travail. Ceux
qui sur une plus petite échelle en Afrique
Occidentale, ont été les émules 'des gros in-
dustriels de l'Uniolt Indochinoise ou de la
Grande-Ile sont aujourd'hui touchés, ils se
sentent menacés et soumis à un régime d'ex-
ception qui constitue en fait un monopole
fiscal.
Doit-on arrêter l'enfant dans sa croissance l'
Doit-on lui interdire de devenir un ¡tomme?
Telle industrie a été, dans des circonstances
graves, au début de la guerre, au Sénégal,
créée tout d'une pièce, car ce produit était
indispensable à la sécurité de la colonie, et
les expéditions de France étaient trop lour-
des, trop onéreuses et subissaient de tels ris-
ques de mer qu'il suffit de les rappeler
sans qu'il soit besoin de les sjouligner. Les
temps sont heureusement cllallgés, mais
d'autres dangers que nous ne prévoyons pas
peuvent surgtr.
Des considérations budgétaires peuvent
être en jeu, et M. Carde, qui a le souci d'un
budget en bon équilibre - il l'a montré dans
toutes les colonies qu'il a administrées -
a raison de chercher des ressources nouvelles
pour des besoins nouveaux.
En ce qui concerne l'arrêté visé, c'est ex-
clusivement des produits d'origine locale
consommés ou utilisés sur place qui subissent
la taxe.
Mais il faut voir plus loin, il viendra
certainement un jour où des Sociétés travail-
leront en A.O.F. les arachides, le coton, le
cacao, et non plus pour la consommation
locale mais pour V exportation. Rêves chimé-
riques, diront certains réalisateurs d'aujour-
d'hui; nécessité économique peut-être de-
main, répliquent ceux qui veulent, à l'imi-
tation de V Angleterre, usiner les produits
dans la colonie même où on les récolte, plu-
tôt que de risquer de ne pas les usiner du
tout.
L'évolution de la « colonisation » est telle
qu'il faut dans l'ensemble de notre domaine
préparer l'aiicnir.
Il importe de préciser, au point de vue
économique, ci pour V ensemble* de notre
empire d'outremer, notre doctrine coloniale.
Marcel RaeJel
Nous publierons cette semaine un tableau
synoptique résumant les arguments invoqués
pour et contre rétablissement du droit
d'exercice en A.O.F.
mie –-
- L'Aviation Coloniale
0-0-
En - Méditerranée
La station radàotélégraphiquô de Mar-
seille-Jetée signalait hier qu'un hydravion
est en détresse par30°2 die latitude nord et
0°38 de longitude est, c'est-à-dire non loin
de la côte sud de la Sardaigne.
Une seconde dépêche ajoutait qu'un
hydravion le même sans doute est
tombé, en panne à 14 h. 16.
(H s agit vraisemblablement, d'un hydravion
de la ligne Antibes-Tunis, qui parti d'Antibcs à
8 heures, fait escale & Ajaccio entre 10 et 11
heures, et doit arriver à Tunis a 1.5 h. 30.]
France-Amérique du Sud
Costes et Le Brix ont quitté Rio de Ja-
neiro, se rendant à Buenos-Ayres. où ils
sont arrivés sans incident. Ils vont repartir
très prochainement pour Santiago-du-Chili.
Pour atteindite cette dernière ville, ils de-
vront franchir la Cordilière des Andes.
Paris-Hanoï
Le colonel Antoinat et réffuapage qui
l'accompagnera dans son raid Ptu te-Hanoï
ont eflbctué hier, au Bourget, les essais de
leur appareil de T. S. F., ainsi que te régla-
ge de leurs comtpas. Ils partiront dès que
le conditions atmosphériques seront favo-
rables.
De Tanger à Gibraltar à la nage
, Pour traverser A la nage le détroit de
Gibraltar, miss Morcédès Gleitzc a télé-
pM<\ de Tanger, au Daily Express ;
« .Te suis maintennnt tout A fait prête.
« Pour l'honneur de la Grande-Bretagne, je
ferai tout mon possible pour rÓusstr. »
1 1
A LA CHAMBRE
'- ,
QUESTIONS ECRITES
Limite d'Age
M. André Escollfer (Drôme), député, demande
a M. le ministre des Colonies : 1" si des me-
sures ne pourraient être prises pour empêcher'
l'embarquement pour l'Indochine de hauts
fonctionnaires des postes et télégraphes et té-
léphonés fatigués, sur le point d'atteindre la
limite d'âge de cinquante-cinq ans, surtout
quand il est avéré que leur état de santé ne
leur permettra pas un nouveau séjour aux
colonies ; 20 si l'on pourrait envisager ie main-
tien jusqu'à 55 ans des commis principaux mé-
tropolitains des postes et télégraphes actuelle-
ment détachés en Indochine qui figurent sur
les tableaux d'avancement pour le grade de
contrôleur. (Question du 8 novembre 1W7.)
Réponse. l'Aucune disposition réglemen-
taire ne permet d'empêcher le retour en Indo-
chine de fonctionnaires métropolitains du ca-
dre supérieur des postes et télégraphes détaches
dans cette colonie sur le point d'être atteints
par la limite d'âge dès l'instant que leur pé-
riode de détachement n'est pas expirée. Toute-
fois, des mesures seront prises, le moment venu,
pour que le seul fonctionnaire se trouvant dans
ce cas ne soit autorisé à s'embarquer qu'au-
tant qu'il justifiera d'une aptitude physique par-
faite à supporter les fatigues du climat colo-
nial ; 2* après avis du Gouverneur général de
l'Indochine , il ne paraît pas possible de main-
te( r jusqu'à 55 ans les commis principaux des
postes détachés dans cette possession et ins-
crits au tableau d'avancement pour le grade de
contrôleur sans compromettre le succès de la
réforme opérée par le décret du 15 février lm.
Si en effet les agents inscrits ne peuvent pré-
tendre ti une prochaine promotion, cette situa-
tion provient de la proportion existante, com-
me dans toutes les administrations, entre les
emplois inférieurs et ceux de catégories supé-
rieures et surtout du fait que les intéressés prête-
tent conserver leur situation actuelle en Indo-
chine plutôt que d'accepter leur nomination en
France.
La taxe sur le chiffre d'affaires
M. Alcidc Delmonl, député, expose à M. le ml.
nistre des Finances : a) qu'une^llrme de la mé-
tropole recevant en consignation des colonies
frunçuises des conserves d'ananas en boites, dé-
douane la marchandise et l'entre dans ses ma-
gasins pour la vendre strictement pour le compte
des expéditeurs a titre de commissionnaires; b)
que la taxe d'importation est ainsi acquittée
pour le compte des expéditeurs et que cette taxe
est représentative de la taxe sur le chiffre d'af-
taiTca que les expéditeurs n'acquittent pas ù. la
colonie; et demande si dans ces conditions, la-
dito lirme doit Otre frappée d'une seconde taxe
sur le chiffre d'affaires sur le montant de ses
ventes ou seulement sur le montant de ses com-
missions; ajoute que s'il en était ainsi, il n'est
pas sans intérêt d'observer que les expéditeurs
uuraient a acquitter, pour une seule vente, deux
taxes sur le chiffre d affaires, l'une a l'importa-
tion, l'autre a la vente.
Réponse. - Par application des dispositions
du quatrième paragraphe de l'article 84 de la
loi du la juillet 192a, la firme dont il s'agit est
redevable de la taxe du* chiffre d'affaires sur le
montant des ventes qu'elle effectue, pour le
compte d'expéditeurs des colonies françaises, de
marchandises par elle reçues préalablement en
consignation de ces expéditeurs. Ainsi ces ven-
tes se trouvent grevées de la taxe d'importation
*et*da >la ttixe sur le chiffre d'affaires. au mémo
titre que les ventes effectuées par des négociants
importateurs.
, Rue
--0.0--
L'Association Professionnelle des Adminis-
trateurs des Colonies s'est réunie en Assemblée
générale le 7 décembre pour procéder au re-
nouvellement de son Comité et de son Bureau.
Ont été élus :
Président : M. Fousset. »
Vice-Président : M. Belet.
Secrétaire : M. Roland.
Trésorier : M. Paris.
Membres : MM. Bruni, Gréhange, Henry,
Maguet, Méniaud, Truitard.
Membres suppléants : Algret, Gamier, Mon-
tigny, Laubé.
L'Assemblée générale a voté des félicitations
et des remerciements pour leur gestion, aux
membres du Comité sortant, et notamment à
MM. CoÍndard et Pêtre, Président et Vice-
Président sortants, ainsi qu'à M. Castaing, qui
ne sollicitaient pas le renouvellement de leur
mandat et avaient décliné toute candidature.
Cinéma Colonial
00
L'excellent artiste Léon Mathot, grand
voyageur, vient seulement de prendre con-
naissance du numéro des Annales Coloniales
du 21 novembre, qui reproduisait à son su-
jet cette anecdote, empruntée à l'un de nos
confrères :
Comme on attendait le médecin (pour
Léon Mathot atteint de dysenterie), le pa-
tron de l'hôtel de Meknès où était descendu
l'artiste, vint rassurer ce dernier :
- C'est bien étonnant que vous soyez ma-
lade, fit-il. Justement, en ce moment, l'état
sanitaire est excellent par .ici. Nous
n'avons que le typhus, la petite vérole. et la
dysenterie!
- fe Et dire, ajoutions-nous, que si cette bla-
gue marseillaise était publiée par des jour-
naux sérieux comme une information authen-
tique, elle détournerait du Maroc quelques
centaines de touristes cet hiver. »
Tel est bien l'avis de Léon Mathot, car il
nous écrit la lettre suivante :
Paris. le 12 décembre 1027.
Monsieur,
l'ai pris connaissance de l'article que vous
avez fait paraître dans les Annales Colonia-
les dit 2t novembre dernier, sous le titre
(t Un humoriste », article dans lequel vous
soulignes les fâcheuses conséquences que
pourrait avoir le colportage de certaines
« blagues » relatives à l'insécurité et l'insa-
lubrité du Maroc.
le tiens à vous dire personnellement que
bes propos qui m'ont été attribués sont entiè-
rcmént inexacts. Contrairement à certaines
informations, toute la troupe de la Paris-ln-
tcrnational-Films est revenue enchantée de
son voyage et pleinement satisfaite des con-
ditions de confort dans lesquelles cette lon-
gue randonnée a Pu être accomplie.
-, Tous désirent en témoigner et ajouter que
fautant an Maroc comme en Algérie, ils ont
reçu le meilleur accueil, ainsi que les faci-
lités les plus grandes pour tourner les exté-
rieurs du film « Dans l'Ombre du Harem n.
Léon MATHOT.
Nous soulignons, cette fois, le meilleur ac-
cueil et les facilités les plus grandes, qui!
prouvent une exacte compréhension de
l'importance du cinéma relativement à la
propagande colonjale.
Le désastre algérien
M Roux-Fteissineng expose la situation
M. Roux-Freissineng, député d'Oran, qui
vient de parcourir les régions sinistrées de Mos-
taganem et de Perrégaux, est rentré hier à
Paris. Aussitôt, il est allé voir le ministre de
l'Intérieur et le président du Conseil, auxquels
il a rendu compte de ses douloureuses constata-
tions. Il estime que l'étendue du désastre est
plus grande encore qu'il a été dit "et que les
sommes nécessaires pour le réparer dépasseront
certainement l'évaluation de 300 millions qu'en
a faite provisoirement le Gouverneur Général.
Il a insisté particulièrement sur la nécessité de
presser l'œuvre de reconstruction, en montrant
que c'était là une question absolument vitale
pour cette immense région.
M. Albert Sarraut, qui prépare, comme l'on
sait, un projet tendant à 1 ouverture de crédits
importants, a promis de saisir le Conseil des
Ministres dès qu'il aura reçu le rapport définitif
qu'il attend du Gouverneur Général.
Un don
Sur la proposition de son bureau, la Chambre
de Commerce de Paris a souscrit une somme
de 10.000 francs pour venir en aide aux sinis-
trés.
L'aide de la Tunisie
- A la dernière réunion du Grand Conseil, le
Résident Général a donné lecture du télé-
gramme suivant que M. Bordes, Gouverneur
Général de l'iMgérie, lui a adressé ;
« Je vous prie de vouloir bien être mon inter-
prète auprès du Grand Conseil de Tunisie pour
lui présenter les remerciements de l'Algérie
tout entière. Son geste admirable de solidarité
africaine en faveur de nos malheureux sinistrés
sera apprécié, dans toute sa générosité, par tous
les Algériens, Français et indigènes. Nous pui-
serons dans ce témoignage de sympathie tuni-
sienne un nouveau réconfort qui nous aidera à
faire courageusement face aux douleurs et aux
deuils qui nous frappent. » -' u
Ce télégramme a été envoyé à la suite d une
proposition, émise par un membre du Grand
Conseil, de mettre 1 million à la disposition
du Gouvernement Général de l'Algérie en fa-
veur des sinistrés demostaganem et de Perre-
gaux.
Visions de l'Aurès
----0-0-
Du 16 au 31 décembre, aura lieu à la ga-
lerie Georges Petit, une exposition des œu-
vres (aquarelles et gouaches) rapportées d'un
voyage en Aurès par Mme S. Frémont.
Le président de la Société Coloniale des
Artistes Français, le sénateur Henri Béren-
ger, inaugurera cette exposition le vendredi
16 décembre à 2 heures.
'- .1.
Le café de rOabangui-Chari
---(H)-
L'effort sérieux que conseillait M. Henry
Fontanier dans les Annales Coloniales du 10
novembre dernier pour intensifier la culture du
café dans nos colonies est commencé depuis
quelques années, en Afrique tropicale et équa-
toriale. Notre éminent coUaborateur a. du reste.
exposé dans le numéro du 27 du même mois
les résultats obtenus au Cameroun, dans les
régions de Lomié et d'Ebolowa.
Dans rOubanguiari. le café pousse à,
l'état spontané, et les moindres soins donnés
à cette plante procurent des résultats surpre-
nants. - - - - - - - -
A Mobaye, les cinq ou six pieds de café
soignés par mon prédécesseur le capitaine Jac-
quier ont fourni pendant mon séjour de 1909
à 1911 de quoi compléter largement la ration
des 15 Européens du poste. Six ans plus tard,
M. le Gouverneur Lamblin, dont nous savons
les nombreuses et heureuses initiatives, faisait
faire un inventaire des régions les plus favo-
risées en peuplements naturels.
L'exemple venant d'en haut, tout le monde,
indigènes compris, s'intéressa au café, et en
1922, on constatait officiellement une produc-
tion de 18.660 kilos.
En 1924, les villages ayant créé des plan-
tations, le total des jeunes plants dans la cir-
conscription de l'Ombella M* Poko dépassait
350.000.
La station expérimentale de café qui vient
d'être créée à Bossembélé permettra d'instruire
annuellement 60 moniteurs indigènes avec les-
quels on pourra organiser la culture rationnelle
du café.
La station fournira des graines sélectionnées
dans sa zone d'influence, comprenant les cir-
conscriptions de t'Ombelia-M'Poko, de l'Ou.
ham et de la Kemo-Gribingui.
Le Bas M Bomou et la Ouaka seront en-
suite une excellente zone de culture du café
car on y trouve en abondance de cette planto
à l'état spontané.
Il faut donc ajouter rOuhangui-Chari à la
nomenclature des régions de notre empire colo-
niai susceptibles de poursuivre la lutte cour-
toise contre le Sao-Paulo, pays par excellence
du café.
Rappelons cette judicieuse observation de
M. Auguste Chevalier, chef de la Mission
permanente d'agriculture coloniale :
- (c Pour satisfaire à notre consommation, il
suffirait ou de quelques centaines d'entreprises
européennes cultivant chacune de 500 à 1.000
hectares en plantations de caféiers, ou de moins
d'un million de familles indigènes se consa-
crant à cette culture pour leur propre compte,
vendant le café à nos comptoirs coloniaux, tout
en cultivant, pour les besoins de 'leur alimenta-
tion, les plantes vivrières indispensables qui,
pour la plupart, peuvent vivre en association
avec le caféier.
Combien de temps faudrait-il pour que nous
suffisions à nos besoins ? Dix ou quinze années
au plus.
Ayons donc une bonne politioue du café,
comme nous avons une politique du coton, des
bois, du caoutchouc, et nous en tirerons des
avantages précieux pour notre influence com-
merciale et pour notre change.
m PRECiS
de alouralhle humaine
c-
Si j'en juge d'après les erreurs géogra-
phiques colossales que commettent fréquem-
ment de nombreux confrères de la presse
métropolitaine (l'un d'eux, et non des moin-
dres, ne faisait-il cas de l'île Maurice notre
ancienne île Bourbon, actuellement île de la
Réunion), l'enseignement de la géographie
physique et politique, tel que le compor-
taient les anciens programmes, est indispen-
sable. Mais il faut convenir qu'avec le déve-
loppement de l'économie mondiale et l'essor
prodigieux des nouveaux mondes, l'étude de
la géographie économique s'impose et ce ^,-
maine particulier des connaissances humai-
nes est harmonieusement complété par l'étude
des moyens employés par l'homme pour tirer
parti des possibilités géographiques, par la
« géographie humaine ».
La présence de l'homme sur la terre ap-
porte, en effet, au paysage primitif des modi-
fications importantes : cultures, routes, che-
mins de fer, usines, ports etc. Autant de
marques imposées à fa terré qui, si elles n'en
modifient que très légèrement la forme, en'
changent complètement l'aspect.
Le capitaine de frégate Rouch (dont les lec-
teurs des Annales Coloniales se rappellent
la croisière dans les rivières dit Sud, ana-
lysée dans le numéro du 8 janvier 1926), en
décrivant u les traits essentiels de la géogra-
phie humaine » (Fernand Nathan, éditeur),
met à la portée de tous cette science nouvelle
dont nous devons la découverte au distin-
gué professeur M. Jean Brunhes.
Dans notre empire colonial, de formation
relativement récente, nous trouvons, au fur
et à mesure de la lecture de l'ouvrage du
commandant Rouch, ces traits, essentiels de
la géographie humaine qui nous expliquent
et nous aident à retenir les notions parfois
incomplètes de notre bonne vieille géographie
d'antan.
Parmi les causes qui influent sur la répar.
tition de la population, il y a le climat, qui
dépend de la température et de l'eau. Il y a
des analogies certaines entre la densité de la
population et les précipitations aqueuses,
mais si nous notons que toute la vallée de
l'Amazone n'a pas un habitant par kilomètre
carré, quoique ce soit une des régions où les
pluies sont le plus abondantes, nous voyons
que le climat à lui tout seul ne suffit pas à
expliquer les différences de densité de la po-
pulation : les ressources alimentaires du sol,
qui sont essentiellement végétales, marquent
1 inexorable niveau que la population ne - peut
dépasser. - - -
Ce qui nous amène à la détermination des
grands cadres climato-botaniques de la terre ;
zone équatoriale, zone tropicale, zone subtro-
picale, zone tempérée et zone glaciale.
Le développement de la race humaine
n'est, en beaucoup d'endroits, pas du tout en
proportion des facilités d'existence @ offertes
uar le cadre teircstre. L'homme s'installe
d'abord où il peut et comme il peut.
Nos indigènes nomades ne le sont que
pour mener paître leurs troupeaux ; mais,
grâce à leur civilisation, les sédentaires ont
pris l'avantage et ce sont les pasteurs no-
mades, partout où ils existent encore, qui
suivent la loi des peuples agriculteurs. Néan-
moins, de nos jours, les masses humaines qui
se déplacent sur la surface du globe ne ces-
sent d augmenter.
A côté des individus qui se déplacent pour
gagner leur vie, il en est beaucoup qui voya-
gent pour leur plaisir, pour se déplacer, et
ce même chez les primitifs.
- Dans nos colonies, des indigènes prennent
le train rien que pour prendre le train ; ils
demandent leur billet pour n'importe où.
Dans la Haute-Guinée, le commandant Rouch
a vu des femmes âgées faire plusieurs cen-
taines de kilomètres pour voir l'homme blanc
qui passait.
L'étude des habitations est certainement du
ressort de la géographie humaine.
Au Soudan, nous retrouvons la cabane cy-
lindrique recouverte d'un toit conique telle
que l'utilisaient les Gaulois au temps de
César.
Sur la côte de Guinée, ces cabanes sont
triangulaires. Les toits sont plus ou moins
pointus, selon qu'il pleut plus ou moins.
La tente est l'abri transportable des no-
mades, la maison en terre sèche domine là
où le bois manque.
En Algérie et au Maroc, les ouvriers de
France ou d'Espagne ont donné à leurs vil-
lages de colonisation l'aspect de nos villages
de Provence ou du Languedoc.
Les villages ou les villes de nos colonies
furent tout d'abord fortifiés et leur emplace-
ment ne répondait pas seulement aux néces-
sités géographiques, mais aussi aux néccssi1
tés politiques. De nos jours, l'homme se
libère à peu près complètement des condi-
tions géographiques ; il modifie le paysage,
dans le sens où le pousse son intérêt.
Les routes se sont fixées d'el les-mêmes dans
les grands espaces de nos steppes saharien-
nes : les points d'eau, les puits en ont déter-
miné le tracé, et la circulation sur ces iputes.
s'est modifiée au fur et à mesure de leur
amélioration, comme le mode de transport
tel que la traction mécanique. Des routes
automobilables sillonnent l'A. O. F., l'Ou-
bangui. Le réseau de nos chemins de fer co-
loniaux s'étend de jour en jour. Le réseau
continental atteint à Mourmansk en Russie
70° 30' de latitude nord, et le réseau le plus
austral est celui de la Nouvelle-Zélande qui
atteint 470 de latitude sud à Campbell-
Town. La ligne du Cap au Caire aura 8.000
kilomètres. De ces importantes lignes trans-
continentales et coloniales, résulta une sorte
d'économie mondiale.
Pour nos installations modernes coloniales,
écrit le commandant Rouch, c'est par le ré-
seau routier que s'établit vraiment la domi-
nation européenne, et c'est d'après le déve-
loppement de ce réseau routier que l'on juge
des progrès de cette domination.
Si les hommes se déplacent pour des rai-
sons d'ordre matériel ou commercial,
comme la caravane de l'Azalaï d'Agadès à
Bilma au Niger, de tout temps, ils se sont
acheminés vers les grands centres de vie re-
ligieuse ou intellectuelle.
En pays musulman, la Mecque, Kaivouan,
Ttemcen, Fez ont toujours été le but de
longs voyages à travers l'Afrique.
Sur les diverses manières dont l'homme a
tiré parti des animaux, des richesses végé-
tales, minières des pays d'outre-mer, le com-
VINGT-HUITIEME) ANNfflS. J– N' 1W
ÎMNUMER0 * λ CENTIMES
MARDI SOIR, 13 DECEMBRE 1927
Les Annales Coloniales
Cm unnoneei et mes am roum m -
bureau # (ouhmI.
Dirbcteurs i Maroel RUBDIJL ft L-G. THÈBAULT
Toma Is» «rffcltfs publiés da". notre tournai ne peuvent
ttn l'Jd''[', fU'en citant la AMMALMM Coumulm.
joua- Oiselai
* RtfScfton &-AdMinistration :
I4.RM M Mt-TMW
f" :'" «•>
LOUVM
RICHELIEU •*̃#«
ABOHNEiEHTS
avec ldr supplément ilimird :
U. 1. 6 Koia 8 Melt
France et
Colonies 120 » 65 » 8B »-
ttr. tMt 1091 Mt
On s'abonne sans frais dut
tous les bureau de poste.
Il
", LES IDÉES DE M. ALEXANDRE VARENNE
eie -
U n discours - programme
( : ': n '- - *4*–
j'ai dit que le discours, prononcé le 21
octobre dernier par M: Alexandre Varenne,
devant le Conseil de gouvernement de l'In-
dochine, contenait toute une doctrine de la
colonisation, toute une doctrine en action.
Cette doctrine s'appuie, à la base, sur
une conception ferme, claire, mais souple et
avertie de la politique ethnique.
Voici les, principes :
a La t'rance, messieurs, ne peut pas re-
nier au dehors les principes qu'elle a pro-
clamés chez elle et sur lesquels elle a fondé
.e$.. propres institutions. Sa politique colo-
niale ne saurait s'opposer à ses doctrines de
gouvernement.
Ce principe, quand il est exprimé ainsi,
avec force et clarté, apparaît, n'est-il pas
vrai,_comme un simple truisme. Et, pour-
tant, il ne faut pas s'y tromper. Il affirme
une politique vraiment nouvelle, qui s'op-
pose nettement, irréductiblement, à celle qui
garde, depuis un certain temps, le plus fort
c'lédit, dans les milieux coloniaux, qu'on a
appelée la « politique du protectorat » et
qu'un des doctrinaires de la nouvelle école,
M. Louis Vignon, définissait, un jour, ainsi :
c Souhaitons que sénateurs et députés pè-
sent leurs responsabilités; que, de bonne foi,
ils entreprennent leur rééducation, revisent
leurs opinions (c'est l'auteur qui souligne).
qu'ils ne craignent pas, parce que « Fran-
çais jo, « démocrates. de professer en ma-
tière coloniale des opinions très conserva-
trices. (L. VIGNON, un programme de po-
litique coloniale, 1919, p. 549.)
Et nous avons connu des démocrates, des
hommes qui étaient considérés comme des
chefs de la démocratie qui, aux colonies, ont
défendu et pratiqué cette politique dite du
protectorat.
M. Alexandre Varenne d'une phrase nette,
décisive, éckrte cette déformation pour re-
yÇhirà la doctrine traditionnelle de la co-
lonisation française : « La France ne peut
pas renier au dehors les principes qu'elle a
1 chez elle. »
̃ C'est la meilleure réponse qu'on puisse
faire à ceux qui, avec M. Louis Vignon,
nous invitent à reviser nos opinions à l'usage
des colonies.
Certes, ces principes, M. Alexandre Va-
renne ne veut pas les appliquer brutale-
ment, sans transition, les transplanter, pu-
retnent et siniptement, du sol politique et so-
ciâl jtiétropbiitain aux colonies : « On n'ins-
talle pas dit-il heurèuSèlnent, un moteur
d'avion sur une charrette à bœufs. »
Mais nous devons, dans notre action co-
loniale positive, méthodique.^ progressive, ne
jamais cacher notre but, dissimuler nos prin-
cipes.
,..; Cet idéal de foi nationale, de frater-
nité, Ue justice humaine que toute notre lit-
térature exalte, qui est inscrit à chaque page
dé notre histoire, allons-nous le renier au
dehors, comme séditieux? 9
c Enfin, ajoute M. Alexandre Varenne,
ne nous lassons;, jamais de nous pencher avec
une indulgente, tendresse vers la- multitude
des humbles pour qui la vie est précaire et
les lendemains sans horizon. »
Voilà les deux flambeaux qui doivent, aux
colonies comme en France; - éclairer toute
notre IWtiori; sociale, par dessus toutes les
incompréhensions, les rivalités, les haines de
races, qui ne sont, bien souvent, et dans une
large mesure, que des haines d'intérêts ma-
tériels : fraternité, justice pour tous; sol-
licitude, protection pour les plus humbles
les plus socialement faibles.
Comment appliquer ces principes? Ici,
encore, M. Alexandre Varenne trouve la for-
mule juste, raisonnable, prudente :
« Avant tout se garder de proclamer des
possibilités Auxquelles on ne croit pas, d an-
noncer des changements qu'on devra faire
attendre. Pas de thaumaturgie, pas de gestes
de parade. De la sincérité.
Promettre peu, réaliser plus qu'on n'a
promis. Faire les réformes à temps pour
n'avoir pas j, céder aux impatients qui les
réclament. »
Et comment le Gouverneur Général res-
ponsable va-t-il appliquer ces principes en
Indochine?'
Tout d'abord par un avertissement ferme
aux impatients, à ceux qu'il appelle les tru-
blions. :
« Ces impatients ne sont en Indochine
que des-groupes minuscules d'agités, ap-
prentis écrivains, Geôliers maquillés en pen-
seurs, quLn'ont d'autre importance que celle
qu'ils se donnent; d'autres idées que celles
qu'ils nous empruntent sans les comprendre.
Leur agitation a eu pourtant pour résultat
de gêner l'oeuvre de rénovation qu'ils récla-
maient à grand bruit. Sur le terrain des ré-
formes politiques en particulier, nous se-
rions allés sans doute plus loin si les tru-
blions n'étaient venus nous inquiéter dans
nos initiatives et nous déepurager dans nos
projets. »
Apfès cet avertissement nécessaire, indis-
pensable dans l'état actuel du trouble des
esprits en Indochine le problème pratique
est nettement posé par uneai,.e' vision et
distinction des intérêts qui exploite le sen-
- timent - ethnique ;
Ces intérêts sont de deux sortes. tout
d"àbord ceux des jeunes gens élevés dans
nos écoles et,ceux
bliques; à c6té d'eux toute une classe riche
et en partie nouvelle de commerçants, d'in-
dustriels/ de1 tfrsprïétaires fonciers pfossé-
thmt des rizières par milliers d'hectares. ii.
Enfin, quelques e violents agitateurs. que
l'orateur ne désigne pas autrement, mais
qu'on devine stipendiés d'une propagande
que nous connaissons bien. -
Il y a là des intérêts divergents qui ne
se rassemblent que sur un malentendu :
c .Lets bourgeois bien rentés se com-
mettent parfois en compagnie des plus vio-
lents agitateurs qu'ils soutiennent de leurs
capitaux. Pourquoi? Leurs intérêts ne sont
pourtant pas les mêmes. »
Il faut donc dissiper le malentendu.
« Ce que nous voulons, c'est que nos
protégés aient de plus en plus le sentiment.
que, ce pays, nous ne l'avons pas-confisqué
à notre profit, nous entendons, au contraire,
l'administrer avec eux et peur eux. »
Et, courageusement, M. Varenne ajoute :
c Il faut aussi je dirais volontiers : il
faut surtout que nos compatriotes s'ha-
bituent à nouer des relations plus étroites et
plus cordiales avec les populations au milieu
desquelles ils sont venus vivre, qu'ils se pré-
sentent ici non en maîtres, mais en conseil-
lers, en associés, en amis. »
Tels sont les principes de ce discours-
programme. Mais ces principes, en vertu
même de leur essence, ne valent, ne peu-
vent valoir que par leur application. Il con-
vient de voir, par conséquent, comment M.
Alexandre Varenne les a appliqués, en fait,
dans son action gouvernementale et adminis-
trative. C'est ce que j'essayerai de montrer.
Etienne Antonelli,
Député de la liaute-savoie, prolu,
seur de législation coloniale et d'éco-
nomie politique à la Faculté de Drott
de Lyon.
- ..a
La ligne maritime
Dakar-Amérique du Sud
Le Péronne, le premier des cinq avisos
livrés par la marine française pour l'ex-
ploitation de la ligne Dakar-Amérique du
Sud, partira de Cherboûrg pour Casablanca.
Quatre autres navires, Lunévilte, EpGrnay,
Hévignu et Belfort ne tarderont pas, eux
aussi, a le suivre. Afin de fêter l'entrée en
service du Péronne et l'inauguration de la
ligne, une réception avait été organisée di-
manche à bord de l'aviso. M. Qucniam, pré-
sident de la Chambre de Commerce de
Cherbourg, le maire de Cherbourg et de
nombreuses notabilités maritimes y assis-
taient. M. Roquefort, capitaine d'ary mement
des avisos, a affirmé que la nouvelle ligne
ferait - honneur à l'aviation française. M.
Quoniam a déclaré que le commerce fran-
çais mettait tous ses espoirs dans l'expan-
sion aérienne dans laquelle la France a
toujours marché de l'avant.
., «tt –-
Où est Alain Gerbaiilt ?
Alain Gerbault continuant son tour du
monde dans le petit yacht de quatre tonnes,
le Fire Crest, était attendu à Durban il y a
quelques jours, venant de La Réunion. On
est sans nouvelles de lui et, en conséquence,
quelque anxiété est ressentie à son sujet. 11
ne faut pas trop s'alarmer, car le hardi ma-
rin est resté souvent plusieurs mois sans
donner de ses nouvelles. Il aime tant la so-
litude !
-
PHILATELIE
..o--
Madagascar
Les deux séries de surcharges du début de
1891 avaient fortement diminué le stock des
timbres disponibles et, en juin 1891, aucun
approvisionnement n'étant arrivé de Fran-
ce, toutes les valeurs se trouvèrent épuisées.
Il fallut procéder à une émission spéciale de
fortune, réalisée avec les moyens fort peu
étendus d'une imprimerie - locale. -- --
Cette série, autorisée par décret du 29 juin,
fut imprimée en typographie, par 10 timbres
à la fois (deux rangées de cinq vignettes):
Ces dix timbres sont tous légèrement diffé-
rents de composition ; il existe donc dix ty-
pes de chaque valeur, six valeurs furent
ainsi créées :
5 c. noir s. vert (tir. 18.000) v. env. 30 »
io c. noir s. bleu (tir. 12.0(0). 50 »
15 c. bleu s. bleuté (tir. 12.000). 50 »
25 c. brun s. jaune (tir. 30.000). 80 »
1 fr. noir s. jaune (tir. 2.000). 500 »
5 fr. violet et noir s. lilas (tir. 1.000) 1.500 - »
Les quatre premiers de ces timbres ont été
imprimés sur du papier en grand format,
présenté deux fois à la machine, par consé-
quent en feuilles de 20 timbres. Les deux
panneaux de 10 timbres, ainsi réalisés, sont
donc le plus souvent tête-bêche, l'un par rap-
port à l'autre. On peut* trouver de ce fait
les S, 10, 15 et 25 c. avec grande marge d'un
côté au coin de feuille immense.
Lés 1 fr. et 5 fr., au contraire, ont été im-
primés sur du papier de petit format, et ne
se rencontrent qu'avec très peu ou pas de
marges.
« Il en existe des imitations nombreuses et
dangereuses.
Prix littéraire
00
Le prix ftô'là'meilleure nouvelle, fondé
par notre confrère « La Dépêche Tunisien-
ne », n rttA diVornée h MM. Raoul Cellv. de
Viroflay, et Charles'Courtin, administra-
teur de la commune mixte de Mailiot (Al-
gérife).
- -
fAUX DE LA ROUPIE
Le Gouverneur des établissements français
dnns l'tnde vibnt de faire connaître au ministre
des Colonies qu'à la daté du 10 décembre 1W7
le taux officiel-de la roupie était de Ofr. 15.
TAUX DE LA PIASTRE
Le GouvcfFfour général rie l'Indochine vient
de faire connaître nu ministre des Colonies
qu'à la rlalo du 10 décembre lfS7 le Inux offi-
ciel de la piastre était de 12 fr. 80.
Le droit d'exercice
aux Colonies
Le problème que M. J. Carde, j
gouverneur général de V A.O.F.\
vietrt de poser avec sa netteté cos-
tumière, est plus haut et plus. général que
ne l'ont marqué les protestataires,
Il renouvelle la 'grande question du
a pacte colonial » et touche à l'ensemble de
notre politique économique coloniale.
Rappelons les faits :
Voici les pionniers du progrès, encouragés
par 1) Administratioll supérieure et, dans bien
des circollstallces, poussés par elle à créer
des entreprises nouvelles, ils viennent à la
colonie (ou ils l'habitaient antérieurement).
Ils y fondent de toutes pièces dès industries
locales.
En Indochine, à Madagascar, de grandes
usines ont été montées et qui se sont déve-
loppées sous l'oeil bienveillant des autorités,
parfois même à l'aide de subventions du
gouvernement. Elles ont prospéré pour la
plupart, et il faut s'en réjouir.
Cettes, les débuts ont été souvent pénibles.
Il a fallu faire venir le matériel d Europe,
une pièce manquante retardait quelquefois
de plusieurs mois la mise en mouvement des
machines; c'est. enstlite le ravitaillement en
pièces de rechange qui handicape toujours
les industries créées loin des centres métal-
lurgiques. Puis il fallait, à coté des spécia-
listes venus de France, apprendre leur métier
aux ouvriers indigènes, préparer des contré
maîtres, des chefs d'atelier. Besogne déli-
cate, souvent ingrate. D'aucuns ont renoncé
à la ticlte. D'autres, l'âme plus solidement
chevillée au corps, ont tenu bon, le succès a
couronné leurs efforts. Ils. tiennent le cou p
d'abord, ils récupèrent le fruit de leur au-,
dace, de leur initiative, de leur travail. Ceux
qui sur une plus petite échelle en Afrique
Occidentale, ont été les émules 'des gros in-
dustriels de l'Uniolt Indochinoise ou de la
Grande-Ile sont aujourd'hui touchés, ils se
sentent menacés et soumis à un régime d'ex-
ception qui constitue en fait un monopole
fiscal.
Doit-on arrêter l'enfant dans sa croissance l'
Doit-on lui interdire de devenir un ¡tomme?
Telle industrie a été, dans des circonstances
graves, au début de la guerre, au Sénégal,
créée tout d'une pièce, car ce produit était
indispensable à la sécurité de la colonie, et
les expéditions de France étaient trop lour-
des, trop onéreuses et subissaient de tels ris-
ques de mer qu'il suffit de les rappeler
sans qu'il soit besoin de les sjouligner. Les
temps sont heureusement cllallgés, mais
d'autres dangers que nous ne prévoyons pas
peuvent surgtr.
Des considérations budgétaires peuvent
être en jeu, et M. Carde, qui a le souci d'un
budget en bon équilibre - il l'a montré dans
toutes les colonies qu'il a administrées -
a raison de chercher des ressources nouvelles
pour des besoins nouveaux.
En ce qui concerne l'arrêté visé, c'est ex-
clusivement des produits d'origine locale
consommés ou utilisés sur place qui subissent
la taxe.
Mais il faut voir plus loin, il viendra
certainement un jour où des Sociétés travail-
leront en A.O.F. les arachides, le coton, le
cacao, et non plus pour la consommation
locale mais pour V exportation. Rêves chimé-
riques, diront certains réalisateurs d'aujour-
d'hui; nécessité économique peut-être de-
main, répliquent ceux qui veulent, à l'imi-
tation de V Angleterre, usiner les produits
dans la colonie même où on les récolte, plu-
tôt que de risquer de ne pas les usiner du
tout.
L'évolution de la « colonisation » est telle
qu'il faut dans l'ensemble de notre domaine
préparer l'aiicnir.
Il importe de préciser, au point de vue
économique, ci pour V ensemble* de notre
empire d'outremer, notre doctrine coloniale.
Marcel RaeJel
Nous publierons cette semaine un tableau
synoptique résumant les arguments invoqués
pour et contre rétablissement du droit
d'exercice en A.O.F.
mie –-
- L'Aviation Coloniale
0-0-
En - Méditerranée
La station radàotélégraphiquô de Mar-
seille-Jetée signalait hier qu'un hydravion
est en détresse par30°2 die latitude nord et
0°38 de longitude est, c'est-à-dire non loin
de la côte sud de la Sardaigne.
Une seconde dépêche ajoutait qu'un
hydravion le même sans doute est
tombé, en panne à 14 h. 16.
(H s agit vraisemblablement, d'un hydravion
de la ligne Antibes-Tunis, qui parti d'Antibcs à
8 heures, fait escale & Ajaccio entre 10 et 11
heures, et doit arriver à Tunis a 1.5 h. 30.]
France-Amérique du Sud
Costes et Le Brix ont quitté Rio de Ja-
neiro, se rendant à Buenos-Ayres. où ils
sont arrivés sans incident. Ils vont repartir
très prochainement pour Santiago-du-Chili.
Pour atteindite cette dernière ville, ils de-
vront franchir la Cordilière des Andes.
Paris-Hanoï
Le colonel Antoinat et réffuapage qui
l'accompagnera dans son raid Ptu te-Hanoï
ont eflbctué hier, au Bourget, les essais de
leur appareil de T. S. F., ainsi que te régla-
ge de leurs comtpas. Ils partiront dès que
le conditions atmosphériques seront favo-
rables.
De Tanger à Gibraltar à la nage
, Pour traverser A la nage le détroit de
Gibraltar, miss Morcédès Gleitzc a télé-
pM<\ de Tanger, au Daily Express ;
« .Te suis maintennnt tout A fait prête.
« Pour l'honneur de la Grande-Bretagne, je
ferai tout mon possible pour rÓusstr. »
1 1
A LA CHAMBRE
'- ,
QUESTIONS ECRITES
Limite d'Age
M. André Escollfer (Drôme), député, demande
a M. le ministre des Colonies : 1" si des me-
sures ne pourraient être prises pour empêcher'
l'embarquement pour l'Indochine de hauts
fonctionnaires des postes et télégraphes et té-
léphonés fatigués, sur le point d'atteindre la
limite d'âge de cinquante-cinq ans, surtout
quand il est avéré que leur état de santé ne
leur permettra pas un nouveau séjour aux
colonies ; 20 si l'on pourrait envisager ie main-
tien jusqu'à 55 ans des commis principaux mé-
tropolitains des postes et télégraphes actuelle-
ment détachés en Indochine qui figurent sur
les tableaux d'avancement pour le grade de
contrôleur. (Question du 8 novembre 1W7.)
Réponse. l'Aucune disposition réglemen-
taire ne permet d'empêcher le retour en Indo-
chine de fonctionnaires métropolitains du ca-
dre supérieur des postes et télégraphes détaches
dans cette colonie sur le point d'être atteints
par la limite d'âge dès l'instant que leur pé-
riode de détachement n'est pas expirée. Toute-
fois, des mesures seront prises, le moment venu,
pour que le seul fonctionnaire se trouvant dans
ce cas ne soit autorisé à s'embarquer qu'au-
tant qu'il justifiera d'une aptitude physique par-
faite à supporter les fatigues du climat colo-
nial ; 2* après avis du Gouverneur général de
l'Indochine , il ne paraît pas possible de main-
te( r jusqu'à 55 ans les commis principaux des
postes détachés dans cette possession et ins-
crits au tableau d'avancement pour le grade de
contrôleur sans compromettre le succès de la
réforme opérée par le décret du 15 février lm.
Si en effet les agents inscrits ne peuvent pré-
tendre ti une prochaine promotion, cette situa-
tion provient de la proportion existante, com-
me dans toutes les administrations, entre les
emplois inférieurs et ceux de catégories supé-
rieures et surtout du fait que les intéressés prête-
tent conserver leur situation actuelle en Indo-
chine plutôt que d'accepter leur nomination en
France.
La taxe sur le chiffre d'affaires
M. Alcidc Delmonl, député, expose à M. le ml.
nistre des Finances : a) qu'une^llrme de la mé-
tropole recevant en consignation des colonies
frunçuises des conserves d'ananas en boites, dé-
douane la marchandise et l'entre dans ses ma-
gasins pour la vendre strictement pour le compte
des expéditeurs a titre de commissionnaires; b)
que la taxe d'importation est ainsi acquittée
pour le compte des expéditeurs et que cette taxe
est représentative de la taxe sur le chiffre d'af-
taiTca que les expéditeurs n'acquittent pas ù. la
colonie; et demande si dans ces conditions, la-
dito lirme doit Otre frappée d'une seconde taxe
sur le chiffre d'affaires sur le montant de ses
ventes ou seulement sur le montant de ses com-
missions; ajoute que s'il en était ainsi, il n'est
pas sans intérêt d'observer que les expéditeurs
uuraient a acquitter, pour une seule vente, deux
taxes sur le chiffre d affaires, l'une a l'importa-
tion, l'autre a la vente.
Réponse. - Par application des dispositions
du quatrième paragraphe de l'article 84 de la
loi du la juillet 192a, la firme dont il s'agit est
redevable de la taxe du* chiffre d'affaires sur le
montant des ventes qu'elle effectue, pour le
compte d'expéditeurs des colonies françaises, de
marchandises par elle reçues préalablement en
consignation de ces expéditeurs. Ainsi ces ven-
tes se trouvent grevées de la taxe d'importation
*et*da >la ttixe sur le chiffre d'affaires. au mémo
titre que les ventes effectuées par des négociants
importateurs.
, Rue
--0.0--
L'Association Professionnelle des Adminis-
trateurs des Colonies s'est réunie en Assemblée
générale le 7 décembre pour procéder au re-
nouvellement de son Comité et de son Bureau.
Ont été élus :
Président : M. Fousset. »
Vice-Président : M. Belet.
Secrétaire : M. Roland.
Trésorier : M. Paris.
Membres : MM. Bruni, Gréhange, Henry,
Maguet, Méniaud, Truitard.
Membres suppléants : Algret, Gamier, Mon-
tigny, Laubé.
L'Assemblée générale a voté des félicitations
et des remerciements pour leur gestion, aux
membres du Comité sortant, et notamment à
MM. CoÍndard et Pêtre, Président et Vice-
Président sortants, ainsi qu'à M. Castaing, qui
ne sollicitaient pas le renouvellement de leur
mandat et avaient décliné toute candidature.
Cinéma Colonial
00
L'excellent artiste Léon Mathot, grand
voyageur, vient seulement de prendre con-
naissance du numéro des Annales Coloniales
du 21 novembre, qui reproduisait à son su-
jet cette anecdote, empruntée à l'un de nos
confrères :
Comme on attendait le médecin (pour
Léon Mathot atteint de dysenterie), le pa-
tron de l'hôtel de Meknès où était descendu
l'artiste, vint rassurer ce dernier :
- C'est bien étonnant que vous soyez ma-
lade, fit-il. Justement, en ce moment, l'état
sanitaire est excellent par .ici. Nous
n'avons que le typhus, la petite vérole. et la
dysenterie!
- fe Et dire, ajoutions-nous, que si cette bla-
gue marseillaise était publiée par des jour-
naux sérieux comme une information authen-
tique, elle détournerait du Maroc quelques
centaines de touristes cet hiver. »
Tel est bien l'avis de Léon Mathot, car il
nous écrit la lettre suivante :
Paris. le 12 décembre 1027.
Monsieur,
l'ai pris connaissance de l'article que vous
avez fait paraître dans les Annales Colonia-
les dit 2t novembre dernier, sous le titre
(t Un humoriste », article dans lequel vous
soulignes les fâcheuses conséquences que
pourrait avoir le colportage de certaines
« blagues » relatives à l'insécurité et l'insa-
lubrité du Maroc.
le tiens à vous dire personnellement que
bes propos qui m'ont été attribués sont entiè-
rcmént inexacts. Contrairement à certaines
informations, toute la troupe de la Paris-ln-
tcrnational-Films est revenue enchantée de
son voyage et pleinement satisfaite des con-
ditions de confort dans lesquelles cette lon-
gue randonnée a Pu être accomplie.
-, Tous désirent en témoigner et ajouter que
fautant an Maroc comme en Algérie, ils ont
reçu le meilleur accueil, ainsi que les faci-
lités les plus grandes pour tourner les exté-
rieurs du film « Dans l'Ombre du Harem n.
Léon MATHOT.
Nous soulignons, cette fois, le meilleur ac-
cueil et les facilités les plus grandes, qui!
prouvent une exacte compréhension de
l'importance du cinéma relativement à la
propagande colonjale.
Le désastre algérien
M Roux-Fteissineng expose la situation
M. Roux-Freissineng, député d'Oran, qui
vient de parcourir les régions sinistrées de Mos-
taganem et de Perrégaux, est rentré hier à
Paris. Aussitôt, il est allé voir le ministre de
l'Intérieur et le président du Conseil, auxquels
il a rendu compte de ses douloureuses constata-
tions. Il estime que l'étendue du désastre est
plus grande encore qu'il a été dit "et que les
sommes nécessaires pour le réparer dépasseront
certainement l'évaluation de 300 millions qu'en
a faite provisoirement le Gouverneur Général.
Il a insisté particulièrement sur la nécessité de
presser l'œuvre de reconstruction, en montrant
que c'était là une question absolument vitale
pour cette immense région.
M. Albert Sarraut, qui prépare, comme l'on
sait, un projet tendant à 1 ouverture de crédits
importants, a promis de saisir le Conseil des
Ministres dès qu'il aura reçu le rapport définitif
qu'il attend du Gouverneur Général.
Un don
Sur la proposition de son bureau, la Chambre
de Commerce de Paris a souscrit une somme
de 10.000 francs pour venir en aide aux sinis-
trés.
L'aide de la Tunisie
- A la dernière réunion du Grand Conseil, le
Résident Général a donné lecture du télé-
gramme suivant que M. Bordes, Gouverneur
Général de l'iMgérie, lui a adressé ;
« Je vous prie de vouloir bien être mon inter-
prète auprès du Grand Conseil de Tunisie pour
lui présenter les remerciements de l'Algérie
tout entière. Son geste admirable de solidarité
africaine en faveur de nos malheureux sinistrés
sera apprécié, dans toute sa générosité, par tous
les Algériens, Français et indigènes. Nous pui-
serons dans ce témoignage de sympathie tuni-
sienne un nouveau réconfort qui nous aidera à
faire courageusement face aux douleurs et aux
deuils qui nous frappent. » -' u
Ce télégramme a été envoyé à la suite d une
proposition, émise par un membre du Grand
Conseil, de mettre 1 million à la disposition
du Gouvernement Général de l'Algérie en fa-
veur des sinistrés demostaganem et de Perre-
gaux.
Visions de l'Aurès
----0-0-
Du 16 au 31 décembre, aura lieu à la ga-
lerie Georges Petit, une exposition des œu-
vres (aquarelles et gouaches) rapportées d'un
voyage en Aurès par Mme S. Frémont.
Le président de la Société Coloniale des
Artistes Français, le sénateur Henri Béren-
ger, inaugurera cette exposition le vendredi
16 décembre à 2 heures.
'- .1.
Le café de rOabangui-Chari
---(H)-
L'effort sérieux que conseillait M. Henry
Fontanier dans les Annales Coloniales du 10
novembre dernier pour intensifier la culture du
café dans nos colonies est commencé depuis
quelques années, en Afrique tropicale et équa-
toriale. Notre éminent coUaborateur a. du reste.
exposé dans le numéro du 27 du même mois
les résultats obtenus au Cameroun, dans les
régions de Lomié et d'Ebolowa.
Dans rOubanguiari. le café pousse à,
l'état spontané, et les moindres soins donnés
à cette plante procurent des résultats surpre-
nants. - - - - - - - -
A Mobaye, les cinq ou six pieds de café
soignés par mon prédécesseur le capitaine Jac-
quier ont fourni pendant mon séjour de 1909
à 1911 de quoi compléter largement la ration
des 15 Européens du poste. Six ans plus tard,
M. le Gouverneur Lamblin, dont nous savons
les nombreuses et heureuses initiatives, faisait
faire un inventaire des régions les plus favo-
risées en peuplements naturels.
L'exemple venant d'en haut, tout le monde,
indigènes compris, s'intéressa au café, et en
1922, on constatait officiellement une produc-
tion de 18.660 kilos.
En 1924, les villages ayant créé des plan-
tations, le total des jeunes plants dans la cir-
conscription de l'Ombella M* Poko dépassait
350.000.
La station expérimentale de café qui vient
d'être créée à Bossembélé permettra d'instruire
annuellement 60 moniteurs indigènes avec les-
quels on pourra organiser la culture rationnelle
du café.
La station fournira des graines sélectionnées
dans sa zone d'influence, comprenant les cir-
conscriptions de t'Ombelia-M'Poko, de l'Ou.
ham et de la Kemo-Gribingui.
Le Bas M Bomou et la Ouaka seront en-
suite une excellente zone de culture du café
car on y trouve en abondance de cette planto
à l'état spontané.
Il faut donc ajouter rOuhangui-Chari à la
nomenclature des régions de notre empire colo-
niai susceptibles de poursuivre la lutte cour-
toise contre le Sao-Paulo, pays par excellence
du café.
Rappelons cette judicieuse observation de
M. Auguste Chevalier, chef de la Mission
permanente d'agriculture coloniale :
- (c Pour satisfaire à notre consommation, il
suffirait ou de quelques centaines d'entreprises
européennes cultivant chacune de 500 à 1.000
hectares en plantations de caféiers, ou de moins
d'un million de familles indigènes se consa-
crant à cette culture pour leur propre compte,
vendant le café à nos comptoirs coloniaux, tout
en cultivant, pour les besoins de 'leur alimenta-
tion, les plantes vivrières indispensables qui,
pour la plupart, peuvent vivre en association
avec le caféier.
Combien de temps faudrait-il pour que nous
suffisions à nos besoins ? Dix ou quinze années
au plus.
Ayons donc une bonne politioue du café,
comme nous avons une politique du coton, des
bois, du caoutchouc, et nous en tirerons des
avantages précieux pour notre influence com-
merciale et pour notre change.
m PRECiS
de alouralhle humaine
c-
Si j'en juge d'après les erreurs géogra-
phiques colossales que commettent fréquem-
ment de nombreux confrères de la presse
métropolitaine (l'un d'eux, et non des moin-
dres, ne faisait-il cas de l'île Maurice notre
ancienne île Bourbon, actuellement île de la
Réunion), l'enseignement de la géographie
physique et politique, tel que le compor-
taient les anciens programmes, est indispen-
sable. Mais il faut convenir qu'avec le déve-
loppement de l'économie mondiale et l'essor
prodigieux des nouveaux mondes, l'étude de
la géographie économique s'impose et ce ^,-
maine particulier des connaissances humai-
nes est harmonieusement complété par l'étude
des moyens employés par l'homme pour tirer
parti des possibilités géographiques, par la
« géographie humaine ».
La présence de l'homme sur la terre ap-
porte, en effet, au paysage primitif des modi-
fications importantes : cultures, routes, che-
mins de fer, usines, ports etc. Autant de
marques imposées à fa terré qui, si elles n'en
modifient que très légèrement la forme, en'
changent complètement l'aspect.
Le capitaine de frégate Rouch (dont les lec-
teurs des Annales Coloniales se rappellent
la croisière dans les rivières dit Sud, ana-
lysée dans le numéro du 8 janvier 1926), en
décrivant u les traits essentiels de la géogra-
phie humaine » (Fernand Nathan, éditeur),
met à la portée de tous cette science nouvelle
dont nous devons la découverte au distin-
gué professeur M. Jean Brunhes.
Dans notre empire colonial, de formation
relativement récente, nous trouvons, au fur
et à mesure de la lecture de l'ouvrage du
commandant Rouch, ces traits, essentiels de
la géographie humaine qui nous expliquent
et nous aident à retenir les notions parfois
incomplètes de notre bonne vieille géographie
d'antan.
Parmi les causes qui influent sur la répar.
tition de la population, il y a le climat, qui
dépend de la température et de l'eau. Il y a
des analogies certaines entre la densité de la
population et les précipitations aqueuses,
mais si nous notons que toute la vallée de
l'Amazone n'a pas un habitant par kilomètre
carré, quoique ce soit une des régions où les
pluies sont le plus abondantes, nous voyons
que le climat à lui tout seul ne suffit pas à
expliquer les différences de densité de la po-
pulation : les ressources alimentaires du sol,
qui sont essentiellement végétales, marquent
1 inexorable niveau que la population ne - peut
dépasser. - - -
Ce qui nous amène à la détermination des
grands cadres climato-botaniques de la terre ;
zone équatoriale, zone tropicale, zone subtro-
picale, zone tempérée et zone glaciale.
Le développement de la race humaine
n'est, en beaucoup d'endroits, pas du tout en
proportion des facilités d'existence @ offertes
uar le cadre teircstre. L'homme s'installe
d'abord où il peut et comme il peut.
Nos indigènes nomades ne le sont que
pour mener paître leurs troupeaux ; mais,
grâce à leur civilisation, les sédentaires ont
pris l'avantage et ce sont les pasteurs no-
mades, partout où ils existent encore, qui
suivent la loi des peuples agriculteurs. Néan-
moins, de nos jours, les masses humaines qui
se déplacent sur la surface du globe ne ces-
sent d augmenter.
A côté des individus qui se déplacent pour
gagner leur vie, il en est beaucoup qui voya-
gent pour leur plaisir, pour se déplacer, et
ce même chez les primitifs.
- Dans nos colonies, des indigènes prennent
le train rien que pour prendre le train ; ils
demandent leur billet pour n'importe où.
Dans la Haute-Guinée, le commandant Rouch
a vu des femmes âgées faire plusieurs cen-
taines de kilomètres pour voir l'homme blanc
qui passait.
L'étude des habitations est certainement du
ressort de la géographie humaine.
Au Soudan, nous retrouvons la cabane cy-
lindrique recouverte d'un toit conique telle
que l'utilisaient les Gaulois au temps de
César.
Sur la côte de Guinée, ces cabanes sont
triangulaires. Les toits sont plus ou moins
pointus, selon qu'il pleut plus ou moins.
La tente est l'abri transportable des no-
mades, la maison en terre sèche domine là
où le bois manque.
En Algérie et au Maroc, les ouvriers de
France ou d'Espagne ont donné à leurs vil-
lages de colonisation l'aspect de nos villages
de Provence ou du Languedoc.
Les villages ou les villes de nos colonies
furent tout d'abord fortifiés et leur emplace-
ment ne répondait pas seulement aux néces-
sités géographiques, mais aussi aux néccssi1
tés politiques. De nos jours, l'homme se
libère à peu près complètement des condi-
tions géographiques ; il modifie le paysage,
dans le sens où le pousse son intérêt.
Les routes se sont fixées d'el les-mêmes dans
les grands espaces de nos steppes saharien-
nes : les points d'eau, les puits en ont déter-
miné le tracé, et la circulation sur ces iputes.
s'est modifiée au fur et à mesure de leur
amélioration, comme le mode de transport
tel que la traction mécanique. Des routes
automobilables sillonnent l'A. O. F., l'Ou-
bangui. Le réseau de nos chemins de fer co-
loniaux s'étend de jour en jour. Le réseau
continental atteint à Mourmansk en Russie
70° 30' de latitude nord, et le réseau le plus
austral est celui de la Nouvelle-Zélande qui
atteint 470 de latitude sud à Campbell-
Town. La ligne du Cap au Caire aura 8.000
kilomètres. De ces importantes lignes trans-
continentales et coloniales, résulta une sorte
d'économie mondiale.
Pour nos installations modernes coloniales,
écrit le commandant Rouch, c'est par le ré-
seau routier que s'établit vraiment la domi-
nation européenne, et c'est d'après le déve-
loppement de ce réseau routier que l'on juge
des progrès de cette domination.
Si les hommes se déplacent pour des rai-
sons d'ordre matériel ou commercial,
comme la caravane de l'Azalaï d'Agadès à
Bilma au Niger, de tout temps, ils se sont
acheminés vers les grands centres de vie re-
ligieuse ou intellectuelle.
En pays musulman, la Mecque, Kaivouan,
Ttemcen, Fez ont toujours été le but de
longs voyages à travers l'Afrique.
Sur les diverses manières dont l'homme a
tiré parti des animaux, des richesses végé-
tales, minières des pays d'outre-mer, le com-
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 64.62%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 64.62%.
- Auteurs similaires Jardin d'agronomie tropicale Jardin d'agronomie tropicale /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Jardin d'agronomie tropicale" or dc.contributor adj "Jardin d'agronomie tropicale")Institut national d'agronomie de la France d'outre mer Institut national d'agronomie de la France d'outre mer /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Institut national d'agronomie de la France d'outre mer" or dc.contributor adj "Institut national d'agronomie de la France d'outre mer") France France /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "France" or dc.contributor adj "France")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/2
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k64511785/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k64511785/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k64511785/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k64511785
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k64511785
Facebook
Twitter