Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-07-26
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 26 juillet 1927 26 juillet 1927
Description : 1927/07/26 (A28,N114). 1927/07/26 (A28,N114).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451108h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINGT-HUITIEME ANNEE. - No 111.
ES NUMERO : 90 CENTIMES
fAn1)t sOI V InLLET t9t1
- 1927
JOURNALjmiDIE*
Rédaction & A dtrinistration:
84, Ru Il fflOBt-TMMr
PARIS d*')
TÉLtPH. « LOUVRa 1I-I7
RICHELIEU 87-"
l C l 0
Les Annales Coloniales
Les annonces et réplames sont reçues au
bureau du tournai.
DIRECTEURS : Marcel RUÊDEL et L.-G. THÉBAUL T
Les ANNALES COLONIALES ne publient que des arti-
cles inédits, qui sont leur propriété exclusive.
* ABotwrfm ENV S
(I le Simplement Illustré :
1. ! Un il Npiit 3 Moi.
~n~ t- -
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Colonie» '120 e, 65 » 35 u
Etranger 1W» 100 * 50 »
On s ftoanne sans frais dans
tous les bureaux de poste.
L'enseignement au Togo
•
Dans le gros rapport annuel adressé par le
Gouvernement françai e au Conseil de la Société
des Nations sur l' administration sous mandat du
territoire du Togo pour l'année 1926, je me
suis arrêté pendant un temps assez long au cha-
pitre de l'enseignement. Dans le questionnaire
posé par la Commission des Mandats et repro-
duit à la fin du rapport, on lit, partie VIII,
paragraphes t". 2 et 3 : « Quelles sont les
mesures prises pour assurer l'instruction élémen-
taire des indigènes ? Cet enseignement est-il
gratuit pour tous les indigènes et, dans la néga-
tive, dans quel cas est-il gratuit ? - Quelles
sont les mesures prises en faveur d'une instruc-
tion supérieure des indigènes, par exemple
en matière médicale ,vétérinaire et technique ?
- Dans quelle langue l'instruction est-elle
donnée dans les diverses catégories d écoles f Il
Voici les réponses pour le I ogo :
L. enseignement officiel comprend trois de-
grés, et il est donré : dans les écoles de vil-
lage, dans les centres scolaires ou écoles ré-
gionales, dans les cours d'adultes, dans les
cours complémentaires, dans les écoles profes-
sionnelles, dans les cours techniques et prati-
ques faits aux ateliers du chemin de fer, des
travaux publics et du wharf, dans les hôpitaux,
dans les stations d'agriculture. Il est entière-
ment gratuit pour tous les indigènes. - Un
concours d'admission pour l'Ecole William
Ponty de Dakar a été institué à Lomé. Les élè-
ves des - cours complémentaires - peuvent concou-
rir à la fin de la troisième année. La durée des
études à l'Ecole l William Ponty est de
Jeux ou trois ans.. Les deux premières
années sont consacrees exclusivement à I en-
seignement général. Dès la deuxième an-
née, les élèves se répartissent en deux sections
où ils reçoivent des enseignements spéciaux des-
tinés à les orienter vers l'enseignement ou
l'école de médecine. - L'instruction est don-
née en langue française.
Le Kapport sur 1926 ne revient pas sur ces
points. Il se contente de passer en revue les
différents rouages de l'enseigement public (et
privé). Les tableaux statistiques nous appren-
nent que 5 écoles de villages ont été créées
(25), une école professionnelle u). deux écoles
ménagères (4), trois cours d adultes (12) ; il
y a un cours complémentaire, deux internats,
une école d'agriculture. Mais si I on additionne
les écoles privées aux écoles officielles, on at-
teint des chiffres incomparablement supérieurs :
145 écoles de villages, écoles ménagères et
internats, 4 écoles professionnelles, 12 cours
d'adultes ; en tout, 10.872 élèves dont 4.343
dans les écoles officielles.
j'apprends avec plaisir que le nombre d'élè-
ve* qui ont fréquenté les écoles officielles ru-
rales a augmenté de 662 unités, que la fréquen-
tation est « excellente », que, même pendant
les travaux agricoles importants et grâce à une
meilleure distribution des congés, elle est res-
- 1
tée très bonne, que I instituteur est a la tois le
guide des élèves et le pharmacien des parents,
mais je n'al aucun moyen de vérifier les statis.
tiques en présence. dont l'expérience m'a ap-
pris qu elles étaient quelquefois un peu com-
plaisantes, moins pour faire l'éloge du présent
que pour donner des encouragements en vue
de l' avenir.
En revanche, ce qui est hors de doute, c'est
que 5 écoles de village ont été créées en 1925
et que six devaient l'être en 1927 ; en tout 31,
au lieu de 6 en 1922. Et ce qui est intéres-
sant, c' est que les indigènes aient compri s que
l'instruction est nécessaire à leur progéniture.
Je vois qu ils tont faire £ "1eurs enlants de longs
parcours a pied pour aller à I école ; c - est bien,
et il est bien aussi que les chefs, même dans
le Haut- logo et dans les centres les moins
avancés, réclament de nouvelles écoles. Un ex-
trait du compte rendu de la séance tenue le
10 novembre 1926 par le Conseil des notables
eu Cercle de Sokodé est très significatif : le
chef supérieur Tiagomédou avait demandé
qu'on fondât une école à Parataou, parce que
les familles éloignées Ses centres scolaires
avaient des charges assez lourdes pour assurer
l' alimentation de leurs enfants ; il proposait
d'assurer lui-même la nourriture des élèves dont
les parents habiteraient des endroits éloignés de
Parataou. On accorde les crédits nécessaires, et
les travaux sont poussés de façon que l'école
puisse s ouvrir au début de Fan prochain.
Palanga, chef des Supérieurs des Cabrais, ne
veut pas être en reste ; une école ayant été
ouverte à la résidence de La Kara, il déefare
qu'il assurera la nourriture des enfants qui n'ha-
bitent pas à Lama, « se réservant toutefois le
droit de se faire envoyer par la suite les den-
rées nécessaires par les parents des étèves o.
Il ajoute que cette école sera vite insufifsante,
et montre la nécessité d'en construire d'autres,
notamment à Niantougou.
C'est le tour de Djioua, chef de Kodejme,
GUI est d avis de construire une école dans son
canton, tout près de Koumelia, qui est le grand
marché des Cabrais. « Après discussion, le
Conseil des notables émet le voeu qu'une école
soit construite en 1927 a Niantougou et en
1928 à Koumelia.. » N'en déplaise à mes
amis les statisticiens, ce procès-verbal m'en dit
plus long que les graphiques et les séries de
chiffres dont je ne méconnais pas l'éloquence
mais auxquels je préfère cette preuve de l'ému-
lation entre les notables pour fonder des écoles
de village, auxquelles on s* attachera d'autant
plus qu elles seront plus proches des familles.
Mêmes progrès pour les quatre écoles régio-
nales dont l'effectif passe de 1.775 à 2.054
unités ; la plus importante est celle d'Anécho,
avec son effectif de 782 élèves, son cours
moyen de 5 classes cocpptant 183 élèves, son
cours élémentaire de 191 Sèves, aont 36 filles,
h pépinière naturelle d'une future élite indi-
gène ».
Les travaux pratiques peuvent être classés en
trois catégories :. travaux préparatoires à un
enseignement professionnel ; un atelier est an-
nexé à l'école régionale ; les élèves sont mis
à même de faire eux-mêmes toutes les répara-
tions et installations de la vie courante (forge-
ron, menuisier, charpentier) et, d'autre part,
sont orientés, suivant leurs aptitudes, vers les
écoles prolessionnelles ;
Petits travaux utilitaires et d' agrément ; fa-
briquer des nattes, des filets, des corbeilles ; dé-
corer des calebasses, des vases en bois et d'au-
tres objets, les élèves des écoles régionales et
de village apprennent tout cela en s' amusant:
Travaux agricoles ; en les pratiquant, on
donne à l'indigène l'amour de la terre et la
pratique des cultures vivrières et industrielles ;
s il n existe pas de mutuelles scolaires, le pro-
duit des champs scolaires est partagé entre les
camarades ou accorde comme secours aux en-
fants dont les parents sont éloignés ou ne peu-
vent se ravitailler facilement.
L'éducation physique est assurée par les
exercices appropriés : le scoutisme, le football ;
l'enseignement de l'hygiène est l' objet de l' at-
tention de tous ; l'enseignement de la solidarité
est dû aux mutuelles scolaires : il y en avait
trois en 1925; il y en a sept en 1926 ; on
y fait des cultures vivrières, r élevage des mou-
tons et de la volaille ; le produit des ventes
va directement à l'écolier, et permet ainsi
d acheter des livres, des articles de sport, de
distribuer des doua, et secours, de. faire des prêts
d'honneur.
Deux nouveaux cours d'adultes (12) ont été
organisés. Tel apparaît 1 ensemble de l' ensei-
gement primaire officiel. Le primaire supérieur
est représenté par le cours complémentaire, au-
quel on est admis à la suite d'un concours ; ta
durée des études vient d'être portée de deux à
trois ans ; les élèves de familles pauvres reçoi-
vent une bourse de 60 francs par mois ; le
régime est celui de l'externat ; mais on compte
déjà 12 internes, et l'internat sera la règle dès
que les constructions seront terminées. Qu il3
se destinent ou non à une profession manuelle.
la plupart des élèves cultivent un jardin : grâce
à ces produits, on a pu remettre 510 francs à
chacun des élèves sortis à la fin de I année.
Le nombre des élèves entrés dans les écolea
d'enseignement professionnel passe de 99 à
140 : l'école professionnelle de Sokodé (me-
nuiserie. forge, maçonnerie, agriculture), l'école
des ouvriers du chemin de fer (ajusteurs, for-
gerons, charpentiers), la section professionnelle
de l'Ecole Régionale de Lomé (menuiaerie.
forge, maçonnerie, automobile), l'école pro-
fessionnelle de la mission catholique (imprime-
rie. reliure, forge, ébénisterie, habillement, cor-
donnerie) fournissent des ouvriers qualifiés,
c'est-à-dire une main-d'cruvre de choix.
J'avoue que je suis peu contrit de voir qu'un
seul élève de l'Ecole Régionale d'Anecho, fils
d'un notable, représente 1 effectif de l'enseigne-
ment secondaire ; cet élève, - bien doué, a été
envoyé au Lycée raidherbe à Saint Louis pé-
négal), et de là au lycée d'Aix-en-Provence :
l'Administration lui a accordé une demi-
bourse d'internat. Elle a bien fait, et nous ne
saurions trop l'en féliciter. Mais l' essentiel de
sa tâche est ailleurs ; je souhaite que tous les
unes gens qu'on enverra dans les lycées de
France ne soient pas perdus pour la colonie :
en attendant, si les élèves des écoles de vil-
lage et régionales, des écoles professionnelles
deviennent de bons artisans et de braves gens,
f estime que c' est le plus grand service que
l'Administration puisse rendre au Togo et à la
France.
J'ai signalé, plus haut, la part que prend
l'enseignement privé dans l'éducation ; aux
trois missions installées au Togo, le concours
fi nancier officiel est assuré ; cependant les sta-
tistiques accusent une diminution dans l'effectif
des écoles, des missions Catholiques et Wes-
leyenne d'Anecho. De la sollicitude de l'Ad-
ministration pour les établissements scolaires
privés le rapport donne plus d'un témoignage.
Au reste si l'effectif des établissements sco-
laires propéement dits est en décroissance, ce-
lui des catéchuménats est en augmentation et il
passe de 159 à 222 : ces catéchuménats sont
dirigés par des catéchistes sous le contrôl e de
missionnaires européens : quand le catéchiste
sait le français, il l'enseigne aux catéchumènes,
en plus du catéchisme, de l'histoire sainte, des
chants et des prières ; mais c'est l'enseigne-
ment religieux qui est le but unique ; on le
donne en langue indigène ce qui ne peut « sans
doute que contribuer à éveiller l'intelligence
des petits noirs ».
A tout cela il y a bien un tout petit inconvé-
nierit : dès qu'un indigène a son certificat d'étu-
des, il se détourne des travaux manuels, se
prend pour un savant, sollicite des emplois
qu'il ne peut ou obtenir ou conserver ; il va
grossir enfin le nombre des aigris et des déclas-
sés. On a cherché des remèdes, notamment
dans le caractère de 1 examen, rendu plus dif-
ficile. Il y en a d'autres : laissons faire le temps,
la patience et l'éducation de la vie elle-même
qui complète l'autre et parfois la corrige. En
tout cas, il est juste de louer les efforts accom-
plis au Togo pour « projeter dans les masses
attardées les premiers rayons de la civilisation x.
En 1926, sur 14.737.200 fr. de recettes totales
auxquelles les indigènes participaient pour
2.797.000, 785.965 francs ont été affectés
aux oeuvres d'enseignement ; en 1927, sur des
recettes totales de 211.790.000 (y compris les
recettes du budget - de la Santé Publique)
auxquelles les indigènes participent pour
6.600.000 francs, 1.369.172 ont été consacrés
aux oeuvres scolaires ; le pourcentage est de
5,33 et de 6,46 sur les recettes totales
et de 28,10 et de 20,74 sur les recettes
fournies par les indigènes.
Ces chiffres étaient, en 1913 et 1914, à
l'époque de la domination allemande de 2,14
et 2,46 %, et de 12,4 et 12,7
Mario ffoesten,
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre
Vice-président de la Commission
sénatoriale des colonies.
Cinéma et Colonies
--0-0---
M. Laillez, sous-secrétaire
d'Etat de la République Argen-
tine, est récemment arrivé à - Paris
avec le dessein de divelopper rationnelle- -
ment les liens de sympathie qui unissent la
France et l'Amérique latine.
M. Laines est orateur et journaliste. Il
pouvait faire des discours et des articles. Et
il était sur de réussir en l'un et Vautre
genre.
Au grand étonnement de beaucoup, il n'a
choisi ni l'un, ni l'attire. Il a tiré de ses
bagages quelques petits cof frets magiqucs,
« dans lesquels était enfermée l'image vi-
vante de la beauté, du charme et de la
richesse de son pays ». Il a fait défiler
devant une réunion de spectateurs choisis les
différents aspects de son Argentine, et les
manifestations de sa vie économique. Et ces
quelques images rapides ont possédé une
force d'argumentation plus persuashe que
celle des conférenciers les plus ingénieux,
les plus dis cri s, les plus NOlltlf/lls.
Ce genre de propagande détruit toute
défiance. Il ne se heurte pas au specticisme
que ne peut manquer de rencontrer l'ora-
teur qui, officiellcment, 7Jifllt vanter les
beautés, les agrhnfllls, les avantages de tous
ordres dit pays au nom duquel il parle, en
cltet,
Ici ce sont les choses qui se chargent,
elles-mêmfs, avec leur éloquence iiaitirclle
et sans apprêt, de faire pénétrer la persua-
sion dans les esprits ignorants ou rebelles.
L'image objective et sincerc en apprend plus
long « qu'un rapport de diplomate, d'éco-
nomiste ou de politicien 8.
Ainsi s'exprime à ce sujet un de nos plus
distingués propagandistes de l'art cinéma-
tographique. En le lisant, je ne pouvais
m'empêcher de songer à la question dont
nous avons eu l'occasion d'entretenir plu-
sieurs fois nos lecteurs et dont M. Messimy
a, il v a quelques mois, saisi par lettre
M. le Ministre de l' Instruction publique, à
savoir: les moyens ae faire connaître en
Erance notre domaine colonial.
L'enseignement par le livre, par la parole,
est une chose utile, nécessaire, excellente
même, et je n'aurai garde d'ol médire.
Mais cela rte suffit évidemment pas. Le
compléter par l'image est bien, :par le film
ce serait encore mieux.
Il existe bien, dans quelques établisse-
ments, des collections de vues relatives aux
pays exotiques. Mais cela est bien peu de
choses. Du reste, on n'en trouve guère qu'à
Paris, oit le Musée Pédagogique en possède
un nombre qui, pris en soi, peut paraître
très important, mais qui est tout à fait
insuffisant si on cot/sidere les besoins aux-
quels il faut satisfaire.
Quant aux établissements de province, il
vaut mieux ne pas en parler. J'ai connu un
des plus grands lycées de PraltCe, situé
dans une ville dont la prospérité est liée à
celle de notre empire colonial, d. où il
n'existe rien qui permette de compléter par
l'image l'enseignement oral touchant nos
colonies.
Il y a là cependant un moyen de fçire con-
naître d'une façon à la fois utile et agréable,
nos possessions loilltailles. Et je suis persua-
dé que nos professeurs seraient très heureux
d'employer ce mode d'enseignement. Ce que
je dis des professeurs de l'enseignement se-
condaire est évidemment vrai des maîtres de
'enseignement primaire.
Quant à Vétablissement de ces collections,
rien ne serait plus commode si les gouver-
neurs de nos colonies veulent s'en donner
la peine. Qu'ils s'inspirent de l'exemple de
l'homme d'Etat argentil" et avant longtemps
le voeu de M. Messimy sera réalisé à peu
de frais et de la façon la plus avantageuse
pour tous.
Henry Fontanier.
Député du Cantal
Vice-président de la Commission
des Colonies,
Secrétaire de la Commission
des Affaires étrangères.
La sll.all.a liaalc;;, de la lIIartlli..,1
La situatiêB lioaacière de la NarUaiqae
Le budget définitif de la Martinique pour
l'année 1926 s'est clôturé avec 49 millions de
recettes - au lieu de 43 prévus - et avec
45 millions de dépenses - au lieu de 43.
L'excédent des recettes a donc été de 4 mil-
lions, ce qui a pennis au budget de la colonie
de faire face aux dépenses s' appliquant à une
puissante station de T. S. F. et à une nouvelle
drague.
Le budget de 1927 s annonce sous les
mêmes auspices et semble devoir accuser éga-
lement, à sa clôture, un excédent important
des recettes sur les dépenses, sans qu'il soit
nécessaire pour cela de recourir à des impôts
nouveaux.
11" –-
Contribution de la Martinique
pour la ville d'Etain
01
Au lendemain de la guerre, la colonie de
la Martinique adopta comme filleule la
petite villo d'Elnin, presque totalement
détruite.
Hennis lors, la Martinique or manque
pas chaque année d'apporter son aide pécu-
niaire à la reconstitution de la ville d'Etain
et ses dons se chiffrent, à l'heure actuelle,
par 500.000 francs.
Le Gouverneur de la Martinique vient
d'aviser le maire d'Etain que comme suite
à ea lettre du 23 décembre, le Conseil géné-
,'a: de la colonie a voté une subvention de
50.000 francs j\ la ville d'Etain, payable
sur les crédits de l'exercice en cours.
Ixî maire d'Etain a répondu A cette nou-
velle marque de générosité par une lettre
de remerciement pleine d'émotion au Gou-
verneur et an Conseil général.
18 MlillGB
des reiftveiRMtsje pensions
Nous recevons la luttre suivante que nous
nous empressons d'insérer :
--. Paris, le 25 juillet 1927.
Mon cher Directeur et ami,
Délégué par le groupement des « Invalides
coloniaux retraités à forme militaire », pour dé-
fendre leurs intérêts, je viens vous demander
d'être assez aimable pour porter à la connais-
sance des intéressés par la voie des Annales
Coloniales, la lettre suivante de M. le Prési-
dent du Conseil :
Monsieur
Vous avez bien Voulu me demander de vous
faire connaître si les fonctionnaires civils colo-
niaux assimilés aux militaires pour la retraite et
invalides régis par l'article 44 de la loi du
10 mars 1925 étaient appelés a bénéficier des
relèvements de pension présentement envisagés
en faveur : d'une part, des victimes de la
guerre ; d'autre part, des titulaires de pensions
de retraite.
J'ai l'honneur de vous informer que les
intéressés sont appelés tout d'abord à prétendre
aux relèvements envisagés en faveur des titu-
laires de pensions militaires d'invalidité de Ta
loi du 31 mars 1919.
D'autre part, et pour ceux qui sont titu-
laire3 Je pensions mixtes de l'article 59 ou de
l'article 60 de cette dernière loi, la partie Je
leur pension rémunérant la durée des services se
trouvera majorée soit, d'abord, au titre des me-
sures provisoires prévues dans le projet de loi
n' 4.604, soit, ensuite, par l'application de la
reoiston définie à l'article 30 du projet Je loi
de finances de 1928.
Le Président du Conseil,
Ministre des Finances :
Signé : POJNCARÉ
Les indications fournies par M. le Président
du Conseil sont de nature à dissiper entièrement
les craintes à moi exprimées par les fonctionnai-
res retraités dont il s'agit, lesquels m' avaient
prié de défendre leur juste cause.
Je dois ajouter que, tant au Ministère des
Colonies qu au Ministère des Finances, les ser-
vices ne m'ont pas ménagé leur bienveillant
appui.
VeuiïTez agréer, mon cher Directeur et ami,
avec mes sincères remerciements, l'assurance de
mes bien dévoués sentiments.
H. BOBICHON,
Gouverneur des Colonies
et Trésorier général honoraire.
..----
A propos d'une polémique
Les articles récents publiés au sujet d'un li-
vre sur le Congo m'amènent à rappeler
t oeuvre poursuivie au Congo par les hardis
pionniers qui, en 1899, décidèrent la mise en
valeur de nos immenses territoires congolais.
Il est hors de doute que le système des gran-
des concessions a fait son temps. Après une pé-
riode transitoire, que je puis allumer avoir été
plus critique qu'on ne le pense maintenant, le
commerçant libre s'est définitivement installé en
Afrique Equatoriale française.
Mais sans le colossal effort des pionniers
congolais de la première heure, que j'ai vus
à la œuvre de 1909 à 1911, nous n'aurions ja-
mais pu nous installer au Congo.
Ce sont ces représentants des Compagnies
commerciales qui, avec des moyens extrême-
ment primitifs, ont débroussaillé les épaisses
forêts qui bordaient les rivières et qui ont cons-
truit nombre d'habitations confortables en pleine
savane ou en pleine forêt, reliant leurs demeu-
res aux grandes pistes par de véritables routes
et tout cela alors que rien n'existait au point
de vue administratif, au milieu de tribus rebel-
les bataillant entre elles, fuyant devant les es-
tais de civilisation. L'Administration était, dans
les débuts, si incapable de faire quoi que ce
ltit qu'elle avait dû autoriser les concessionnai-
res à se protéger à l'aide de travailleurs armés.
Que des exactions aient été commises par
certains agents de ces Compagnies, on ne sau-
rait le nier, mais qui voulait" cette époque
aller au Congo ? Ce n'était certes pas l'élite
de la population française, pas plus que cer-
tains commerçants libres que r Administration
tenta en 1911 de substituer aux Compagnies
concessionnaires.
Non, il ne faut pas discréditer l'oeuvre des
pionniers de la civilisation française en A. E.
F. Ils ont peiné durement, croyez-le. Ils ont
ouvert à la France des riches contrées que per-
sonne n'était capable de débroussailler ni de
pacifier. S'il y a eu des excès, des défaillan-
ces, ils ont été réprimés, souvent aux risques et
périls de ceux qui, comme moi, étaient imbus
des grands principes de générosité, de bonté
humaine dont de Brazza nous avait donné
l'exemple.
Ce qu'il faut montrer aux Français que nous
voulons envoyer aux colonies, c' est 1 oeuvre des
Brazza, des Faidherbe, des Gallieni et de leurs
!disciples.
Earène Devaux.
L'enseignement secondaire
en Afrique Occidentale Française
--0-0- -
On sait que le lycée V'aulherltc, à Saint-
I.ouis et le cours secondaire de Dakar,
préparent à un brevet de capacité eovrespoB1
dant au baccalauréat de l'Enseignement se-
condaire métropolitain.
La dernière session du brevet de capacité
colonial a donné les résultats suivants :
Centre de Saint-Louis : 9 candidats pré-
sentés; 5 admis à l'oral et 5 reçus définiti-
vement.
Centre de Dakar : 3 candidats présentés ;
2 admis à l'oral et 2 reçus définitivement.
La justice - coloniale
La justice française au Cameroun, déjà
moditiée par le décret du 3 mai 1927, vient
d'être à nouveau réorganisée par le récent
décret du 15 juillet dernier, en raison des
lacunes que présentait le premier de ces
deux textes relativement au personnel de
la magistr iture.
La justice française est désormais ryndue
par un tribunal supérieur, une Cour cri-
minelle, un tribunal de première instance
siégeant à Douai a, une justice de paix à
compétence étendue à Garoua et des justices
de paix ordinaires aux chefs-lieux de cir-
conscription et éventuellement de subdi-
vision.
Les justiciables sont, comme précédem-
ment, les citoyens français, les étrangers
appartenant à une nationalité reconnue ou
a une nation en relations diplomatiques avec
la France et enfin les indigènes originaires
de possessions françaises ou étrangères
jouissant chez eux du statut métropolitain,
qu'ils soient tous auteurs ou victimes.
Les ressorts du Tribunal supérieur et de
la (Jour d'appel. qui se définissent d'eux-
mêmes, sont fixés par le décret en ques-
tion. (Jeux du tribunal de première instance,
de la Justice de paix à coin|>étence éten-
due et des justices de paix ordinaires,
appartiennent au Commissaire de la Répu-
blique qui en décide par arrêté rendu sur la
proposition du chef du Service judiciaire.
Le tribunal supérieur se c'ompnsp d'un
président et de deux iiiLics asMsk's d'un
greffier. Le Tribunal de irc instance com-
prend : un juge, un lieutenant de juge et
un juge suppléant.
La Cour criminelle n'est autre que le
Tribunal supérieur accru de quatre asses-
seurs tirés au sort sur deux 1 islt's compre-
nant respectivement dix noms de fonction-
naires et dix de ('olons. La Cour peut siéger
ailleurs qu'à Douala sur décision du Com-
missaire de la République, prise en ('on se il
d'administration.
La Justice de paix. à comlHh'nce éten-
due, de Garoua. est cotttiée à un magistrat
assisté d'un greffier. Les justices de paix
ordinaires -sont tenues par les agents de
l'Administration, chefs de postes, qui prê-
tent préalablement le serment requis par la
loi. Les audiences foraines sont autorisées.
La Cour rriminelle ronnaît tIcs crimes
commis sur tout le Territoire ; le Tribunal
supérieur connaît de l'appel des jugements
rendus par le Tribunal de première ins-
tance, la Justice de paix à compétence
étendue et des Justices de paix onlinaires
investes, par arrêté du Commissaire de la
République, en Conseil d'administration,
des Attributions des tribunaux correction-
nels.
Le Tribunal de première instance de
Douala et la Justice de paix a compétence
étendue de Garoua connaissent de toutes
les actions civiles et commercia les en pre-
mier et dernier ressort jusqu'à ,ooo francs
en principal ou 300 francs (le revenu en
premier ressort seulement et à charge (rap-
pel devant le Tribunal supérieur, leur cmn-
pétence est illimitée. Ils connaissent égale-
ment de l'appel des divisions rendues en
premier ressort par "les just ices de paix
ordinaires de Itmr ressort. Ln matière
répressive le Tribunal de première instance
et la Justice de paix à compétence étendue
connaissent des délits et des contraventions,
sans appel en ce qui concerne les ccntraven-
tions de simple police.
La compétence des justices de paix urdi-
naires est celle des Tribunaux de paix de
la Métropole, les juridictions connaissent
en outre «le toutes les actions «•< nanierciales
en dernier ressort just^u'à .^00 francs et à
charge d'appel jiis(liit 600 francs. Kn ma-
tière répressive elles ont la même cllml)t-
tcncc que les juges de simple police de la
Métropole et statuent en outre sur les
infractions p^mmises contre certains des
actes «le l'autorité locale.
Ajoutons qu'au Tribunal (ic première
instance tle Douala sont d('vo!ues les attri-
butions de la Chambre des mises en accu-
sation, que la pmcédure à suivre devant les
juridictions ci-dessus «létaillt'es est lixée par
arrêtés du Commissaire de ta RpuhHque et
que les décisions rendues en teintes matières
par les tribunaux français du Cameroun
sont susceptibles de recours en cassation
pour les causes et dans les conditions pré-
vues par la législation française.
Ayant ainsi détaillé la composition et la
compétence des tribunaux a insi que certai-
nes formes les plus importantes de la pm-
cédure, le décret (lu 1 S juillet fixe ensuite
quelques mesures accessoires relatives au
personnet des magistrats et aux attributions
du Procureur de ilti
Service Judiciaire,
Tel est, dans ses grandes lignes, IVsprit
de la nouvelle réforme ap|Mirtée dans l'or-
ganisation ju«li«Maire euii»|>Territoire sous mantlat «lu Canieinun.
–-–
Le Président du Libéria en France
Da --
M. King, le Président «le la République
de Libéria qui s'élait rendu en visite
oflle.i«,lle en Angleterre est revenu h Paris
1111 j«mr«riiui. Il était aee«iinpagn«s «le son
aide il»1 eanip. «V* sa suite et du ntiHilre
'h' Libéria à L"iulp'S.
8.1'
L'Aviation Coloniale
---o.C)--
Récompense à l'aviateur Bernard
La Commission d'aviation de l'Aéro-Club
de Franco a. attribué le prix Lioré-Olivier de
50.000 francs à l'équipage Bernard-Bougault
pour leur voyage en hydravion Berre-Ma-
junga-Paris, du 12 octobre 1926 au 14 janvier
1927.
Le commerce de la France
avec ses Colonies
-0- 0---
Pendant, le premiere semestre de l'J27, la
France a luil avec ses Colonies et Prulee-
torats un tratie s'éle\uni a 0 milliards 911)
titillions de francs.
Les imporlutionsde nus possessions eolo-
males en L rance se sonl elevé'-s a 2 mil-
liards '.rti-S IlIilillJlIS jOUJOU francs. Les ex-
parloti'ins françaises sur nos Colonies ont
ont atteint milliards V;!t),f>4)t),(J(JU francs,
ôllit VtJ millions en faveur de la Métropole.
L'Afrupiu du Nord ;i elle seule a l'ait avec
la Mère-Putri«j i milliards ¡:Jtj millions
d'échanges. Elle lui a vendu pour 1 mil-
liard 587 millions et lui a achète pour 2 mil-
liards iXJU mil lions.
Sur l'ensemble de nos possessions, l'AI-
gérie vient toujours en Léte. Elle a reçu de
France 1 milliard 700 millions de IllUrelmn-
«lises et y a exporté 1 millaird &)1 millions
d«; produits. Au total, 3 milliards 57 mil-
lions.
Immédiatement après, .vient I lndoehine,
avee 8(J7 millions d«mt 574 millions d'impor-
fati«tns de France et :'Û;O millions d'envois
;'i la Métropole. t
La troisième place est ota-upée par l'A.
-
O. F., «jiii nous a vendu pour 5U0 millions
r>00.<»M) francs et il la«pielle nous a\<>ns livré
pour ^.S0.5<)0.00 lions.
Le Maroc suit, avec un trafic «le 5711 mil-
lions, où les achats de la France sont re-
présentés par 100 millions et ses ventes par
408 millions.
Puis vient la Tunisie. dont nous avons
reçu l'.ll millions de produits et à qui nous
nvnns veu«lu des ; 1 '• Iĩ 'es divers pour .T75
millions. Kn tout, 500 millions.
Lnlin, Madagascar compte pour IM mil-
lions 50tières premières en France et pour 155) mil-
lions 54HUKIO francs d'importations de fa-
brications l'ran«;aises. Au total, IKXï mil-
lions.
(Juaut aux «< autres Colonies leur trafic
avee !a Mère-Pairie s'tst élevé, pendant
cinq premiers mois de eetl«' année, i\ 736
millions, dont lIM.500.000 francs pour les
importations en provenance de la Métro-
pole cl iit millions 500.000 francs pour les
exportations. Sous celte rubrique figure-
rent l'A. F,. I*' la Héimion, lu Côte des So-
maiis. les Klablissements de l'intle, la Nou-
velle-Calédonie, l'Océanie, la Martinique,
la < iuu
Les coloniaux à la Faculté de Droit
00
Parmi les lauréats du concours de 1927 de
la Faculté de droit de Paris, nous avons noté :
2" prix d'économie politique et 2" prix de
droit civil : M. Tahar. Sfax ;
2" mention d'économie politique : M. Huu-
Thu-Nguyen.
Le TEauR;er-Fez
--0-0--
L'inauguration de la ligne de chemin de fer
de Tanger à Fez. que nous avions annoncée
pour le 18 juillet, a eu lieu avant-hier.
Le premier train officiel, pavoisé aux cou-
leurs franco-espagnoles, a circùlé sur la nou-
velle ligne ferrée franco-espagnole Fez-Tanger.
Y avaient pris place le haut personnel techni-
que français et espagnol et les représentants de
la presse.
La santé de Moulay Yousaef
L'dul tir stiiih'lionimirr, arre nn,- frmhtnn' à Vamrliv-
râtu'ni. Moiilaij )i)iis<,-( ti [ait hier une
courir sortie "II m/lu,
Dépêches de l'Indochine
M. Alexandre Varenne à Hué
l.c (juitccritrur jicncrul Alc.i aiulre a ren-
ne u i/uith'- IIuiku sr rendant à //lie. Après
un cmirl si'iour duirs la. capitale d','\lIllam,
il compte aller à Yimlianc,, en empruntant
la voir de Irrrr iusnu'à Savanakhel. Il re~
tlcsccndvti ensuite le Mekoiuj jusqu'au
Vambotltie, «/'où il tjutjnera S ait] on vers le
3 août.
La lutte contre le choléra
Le, Conseil supérieur ti'hiigiène d-c l'hulo-
chiite, s'est réuni sous la présidence dIt
fjouverneur tjcncrtil, afin d'étiulier les me-
sures pvéventires à prendre etnitre les
eputemies de chinera, il a émis un avis
favorable tlU,/' projiositions tléposccs par
l'inspecteur tirs scrcices sanitaires et mé-
d+au.r, «'/i vue de fournir à l'institut Pas-
leur les nunjens matériels nécessaires pour
accroître ta priHhwtioa des vaccin* anti-
rholrriques t't entreprendre au tléinit de.
riiiver prochain une campagne de vaccina-
lit,ns massives.
4..
AU YUNNAN
--0-0--
1 dt u.r. punis
adverse? (•tmtinue au.r abords de Yunnan-
(ttu siins ehant/cmi'iiI notable tlans leur si-
tua/ion resnt't'iivr. ].e tiénéral Ilou ./<> Vu
chef tlu tHrecbnn' tlejmis le coup trt'.lat. du
1 i juin Il rappelé toutes ses {/I S à
Yunnanft>u ihuiarnissant ainsi ,'nlirrenient
ta rt'tjion de \ltui trait, une forte bande ciiujianl. la mtilinct:
du x'I cintrant, la lijtne île chemin de fer
tte > unnanfou au 'l'onh'in. à hauteur tir.
Ptnilsi, demanda à ht • fournir le matériel nécessaire pour le
transport de 5.00n heaumes en direction de
la capitale, tte la piorince. D'autres forces
sonl arrivés devant ) unanfou pour atta-
quer à revers les positions tlu. qcni'ial /lt"l.
On redtmlc un combat tlans la vilb'. l.a si-
1. i I!.. 11 .wv.l./ i w/
1 fil 11 if fi /f"I/ lut*- ur titm .M'ffMMr fmt\ t ri
plus nniucaise mais le fait qu'il raient tou-
jours prisonnier le qéncral l.oiiq un, prr-
ri'ilcnt chef tlu ttirecfoire facilitera prul-étrc
un compromis ,) la dernirre hrurr. la
< (immunuulc française reste calme,
(lndopacifie.
LE TAUX DE LA PIASTRE
1." tiouverneur -.'êncrnl de l'Indochine vient
île faire eonnaitre au ministre di s «'.olonies quV»
la date du -23 juillet P>>7 V faux >f'ieicl de ln
piastre »>t ;i i t de 1;' fr. *.>:>
ES NUMERO : 90 CENTIMES
fAn1)t sOI V InLLET t9t1
- 1927
JOURNALjmiDIE*
Rédaction & A dtrinistration:
84, Ru Il fflOBt-TMMr
PARIS d*')
TÉLtPH. « LOUVRa 1I-I7
RICHELIEU 87-"
l C l 0
Les Annales Coloniales
Les annonces et réplames sont reçues au
bureau du tournai.
DIRECTEURS : Marcel RUÊDEL et L.-G. THÉBAUL T
Les ANNALES COLONIALES ne publient que des arti-
cles inédits, qui sont leur propriété exclusive.
* ABotwrfm ENV S
(I le Simplement Illustré :
1. ! Un il Npiit 3 Moi.
~n~ t- -
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Colonie» '120 e, 65 » 35 u
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On s ftoanne sans frais dans
tous les bureaux de poste.
L'enseignement au Togo
•
Dans le gros rapport annuel adressé par le
Gouvernement françai e au Conseil de la Société
des Nations sur l' administration sous mandat du
territoire du Togo pour l'année 1926, je me
suis arrêté pendant un temps assez long au cha-
pitre de l'enseignement. Dans le questionnaire
posé par la Commission des Mandats et repro-
duit à la fin du rapport, on lit, partie VIII,
paragraphes t". 2 et 3 : « Quelles sont les
mesures prises pour assurer l'instruction élémen-
taire des indigènes ? Cet enseignement est-il
gratuit pour tous les indigènes et, dans la néga-
tive, dans quel cas est-il gratuit ? - Quelles
sont les mesures prises en faveur d'une instruc-
tion supérieure des indigènes, par exemple
en matière médicale ,vétérinaire et technique ?
- Dans quelle langue l'instruction est-elle
donnée dans les diverses catégories d écoles f Il
Voici les réponses pour le I ogo :
L. enseignement officiel comprend trois de-
grés, et il est donré : dans les écoles de vil-
lage, dans les centres scolaires ou écoles ré-
gionales, dans les cours d'adultes, dans les
cours complémentaires, dans les écoles profes-
sionnelles, dans les cours techniques et prati-
ques faits aux ateliers du chemin de fer, des
travaux publics et du wharf, dans les hôpitaux,
dans les stations d'agriculture. Il est entière-
ment gratuit pour tous les indigènes. - Un
concours d'admission pour l'Ecole William
Ponty de Dakar a été institué à Lomé. Les élè-
ves des - cours complémentaires - peuvent concou-
rir à la fin de la troisième année. La durée des
études à l'Ecole l William Ponty est de
Jeux ou trois ans.. Les deux premières
années sont consacrees exclusivement à I en-
seignement général. Dès la deuxième an-
née, les élèves se répartissent en deux sections
où ils reçoivent des enseignements spéciaux des-
tinés à les orienter vers l'enseignement ou
l'école de médecine. - L'instruction est don-
née en langue française.
Le Kapport sur 1926 ne revient pas sur ces
points. Il se contente de passer en revue les
différents rouages de l'enseigement public (et
privé). Les tableaux statistiques nous appren-
nent que 5 écoles de villages ont été créées
(25), une école professionnelle u). deux écoles
ménagères (4), trois cours d adultes (12) ; il
y a un cours complémentaire, deux internats,
une école d'agriculture. Mais si I on additionne
les écoles privées aux écoles officielles, on at-
teint des chiffres incomparablement supérieurs :
145 écoles de villages, écoles ménagères et
internats, 4 écoles professionnelles, 12 cours
d'adultes ; en tout, 10.872 élèves dont 4.343
dans les écoles officielles.
j'apprends avec plaisir que le nombre d'élè-
ve* qui ont fréquenté les écoles officielles ru-
rales a augmenté de 662 unités, que la fréquen-
tation est « excellente », que, même pendant
les travaux agricoles importants et grâce à une
meilleure distribution des congés, elle est res-
- 1
tée très bonne, que I instituteur est a la tois le
guide des élèves et le pharmacien des parents,
mais je n'al aucun moyen de vérifier les statis.
tiques en présence. dont l'expérience m'a ap-
pris qu elles étaient quelquefois un peu com-
plaisantes, moins pour faire l'éloge du présent
que pour donner des encouragements en vue
de l' avenir.
En revanche, ce qui est hors de doute, c'est
que 5 écoles de village ont été créées en 1925
et que six devaient l'être en 1927 ; en tout 31,
au lieu de 6 en 1922. Et ce qui est intéres-
sant, c' est que les indigènes aient compri s que
l'instruction est nécessaire à leur progéniture.
Je vois qu ils tont faire £ "1eurs enlants de longs
parcours a pied pour aller à I école ; c - est bien,
et il est bien aussi que les chefs, même dans
le Haut- logo et dans les centres les moins
avancés, réclament de nouvelles écoles. Un ex-
trait du compte rendu de la séance tenue le
10 novembre 1926 par le Conseil des notables
eu Cercle de Sokodé est très significatif : le
chef supérieur Tiagomédou avait demandé
qu'on fondât une école à Parataou, parce que
les familles éloignées Ses centres scolaires
avaient des charges assez lourdes pour assurer
l' alimentation de leurs enfants ; il proposait
d'assurer lui-même la nourriture des élèves dont
les parents habiteraient des endroits éloignés de
Parataou. On accorde les crédits nécessaires, et
les travaux sont poussés de façon que l'école
puisse s ouvrir au début de Fan prochain.
Palanga, chef des Supérieurs des Cabrais, ne
veut pas être en reste ; une école ayant été
ouverte à la résidence de La Kara, il déefare
qu'il assurera la nourriture des enfants qui n'ha-
bitent pas à Lama, « se réservant toutefois le
droit de se faire envoyer par la suite les den-
rées nécessaires par les parents des étèves o.
Il ajoute que cette école sera vite insufifsante,
et montre la nécessité d'en construire d'autres,
notamment à Niantougou.
C'est le tour de Djioua, chef de Kodejme,
GUI est d avis de construire une école dans son
canton, tout près de Koumelia, qui est le grand
marché des Cabrais. « Après discussion, le
Conseil des notables émet le voeu qu'une école
soit construite en 1927 a Niantougou et en
1928 à Koumelia.. » N'en déplaise à mes
amis les statisticiens, ce procès-verbal m'en dit
plus long que les graphiques et les séries de
chiffres dont je ne méconnais pas l'éloquence
mais auxquels je préfère cette preuve de l'ému-
lation entre les notables pour fonder des écoles
de village, auxquelles on s* attachera d'autant
plus qu elles seront plus proches des familles.
Mêmes progrès pour les quatre écoles régio-
nales dont l'effectif passe de 1.775 à 2.054
unités ; la plus importante est celle d'Anécho,
avec son effectif de 782 élèves, son cours
moyen de 5 classes cocpptant 183 élèves, son
cours élémentaire de 191 Sèves, aont 36 filles,
h pépinière naturelle d'une future élite indi-
gène ».
Les travaux pratiques peuvent être classés en
trois catégories :. travaux préparatoires à un
enseignement professionnel ; un atelier est an-
nexé à l'école régionale ; les élèves sont mis
à même de faire eux-mêmes toutes les répara-
tions et installations de la vie courante (forge-
ron, menuisier, charpentier) et, d'autre part,
sont orientés, suivant leurs aptitudes, vers les
écoles prolessionnelles ;
Petits travaux utilitaires et d' agrément ; fa-
briquer des nattes, des filets, des corbeilles ; dé-
corer des calebasses, des vases en bois et d'au-
tres objets, les élèves des écoles régionales et
de village apprennent tout cela en s' amusant:
Travaux agricoles ; en les pratiquant, on
donne à l'indigène l'amour de la terre et la
pratique des cultures vivrières et industrielles ;
s il n existe pas de mutuelles scolaires, le pro-
duit des champs scolaires est partagé entre les
camarades ou accorde comme secours aux en-
fants dont les parents sont éloignés ou ne peu-
vent se ravitailler facilement.
L'éducation physique est assurée par les
exercices appropriés : le scoutisme, le football ;
l'enseignement de l'hygiène est l' objet de l' at-
tention de tous ; l'enseignement de la solidarité
est dû aux mutuelles scolaires : il y en avait
trois en 1925; il y en a sept en 1926 ; on
y fait des cultures vivrières, r élevage des mou-
tons et de la volaille ; le produit des ventes
va directement à l'écolier, et permet ainsi
d acheter des livres, des articles de sport, de
distribuer des doua, et secours, de. faire des prêts
d'honneur.
Deux nouveaux cours d'adultes (12) ont été
organisés. Tel apparaît 1 ensemble de l' ensei-
gement primaire officiel. Le primaire supérieur
est représenté par le cours complémentaire, au-
quel on est admis à la suite d'un concours ; ta
durée des études vient d'être portée de deux à
trois ans ; les élèves de familles pauvres reçoi-
vent une bourse de 60 francs par mois ; le
régime est celui de l'externat ; mais on compte
déjà 12 internes, et l'internat sera la règle dès
que les constructions seront terminées. Qu il3
se destinent ou non à une profession manuelle.
la plupart des élèves cultivent un jardin : grâce
à ces produits, on a pu remettre 510 francs à
chacun des élèves sortis à la fin de I année.
Le nombre des élèves entrés dans les écolea
d'enseignement professionnel passe de 99 à
140 : l'école professionnelle de Sokodé (me-
nuiserie. forge, maçonnerie, agriculture), l'école
des ouvriers du chemin de fer (ajusteurs, for-
gerons, charpentiers), la section professionnelle
de l'Ecole Régionale de Lomé (menuiaerie.
forge, maçonnerie, automobile), l'école pro-
fessionnelle de la mission catholique (imprime-
rie. reliure, forge, ébénisterie, habillement, cor-
donnerie) fournissent des ouvriers qualifiés,
c'est-à-dire une main-d'cruvre de choix.
J'avoue que je suis peu contrit de voir qu'un
seul élève de l'Ecole Régionale d'Anecho, fils
d'un notable, représente 1 effectif de l'enseigne-
ment secondaire ; cet élève, - bien doué, a été
envoyé au Lycée raidherbe à Saint Louis pé-
négal), et de là au lycée d'Aix-en-Provence :
l'Administration lui a accordé une demi-
bourse d'internat. Elle a bien fait, et nous ne
saurions trop l'en féliciter. Mais l' essentiel de
sa tâche est ailleurs ; je souhaite que tous les
unes gens qu'on enverra dans les lycées de
France ne soient pas perdus pour la colonie :
en attendant, si les élèves des écoles de vil-
lage et régionales, des écoles professionnelles
deviennent de bons artisans et de braves gens,
f estime que c' est le plus grand service que
l'Administration puisse rendre au Togo et à la
France.
J'ai signalé, plus haut, la part que prend
l'enseignement privé dans l'éducation ; aux
trois missions installées au Togo, le concours
fi nancier officiel est assuré ; cependant les sta-
tistiques accusent une diminution dans l'effectif
des écoles, des missions Catholiques et Wes-
leyenne d'Anecho. De la sollicitude de l'Ad-
ministration pour les établissements scolaires
privés le rapport donne plus d'un témoignage.
Au reste si l'effectif des établissements sco-
laires propéement dits est en décroissance, ce-
lui des catéchuménats est en augmentation et il
passe de 159 à 222 : ces catéchuménats sont
dirigés par des catéchistes sous le contrôl e de
missionnaires européens : quand le catéchiste
sait le français, il l'enseigne aux catéchumènes,
en plus du catéchisme, de l'histoire sainte, des
chants et des prières ; mais c'est l'enseigne-
ment religieux qui est le but unique ; on le
donne en langue indigène ce qui ne peut « sans
doute que contribuer à éveiller l'intelligence
des petits noirs ».
A tout cela il y a bien un tout petit inconvé-
nierit : dès qu'un indigène a son certificat d'étu-
des, il se détourne des travaux manuels, se
prend pour un savant, sollicite des emplois
qu'il ne peut ou obtenir ou conserver ; il va
grossir enfin le nombre des aigris et des déclas-
sés. On a cherché des remèdes, notamment
dans le caractère de 1 examen, rendu plus dif-
ficile. Il y en a d'autres : laissons faire le temps,
la patience et l'éducation de la vie elle-même
qui complète l'autre et parfois la corrige. En
tout cas, il est juste de louer les efforts accom-
plis au Togo pour « projeter dans les masses
attardées les premiers rayons de la civilisation x.
En 1926, sur 14.737.200 fr. de recettes totales
auxquelles les indigènes participaient pour
2.797.000, 785.965 francs ont été affectés
aux oeuvres d'enseignement ; en 1927, sur des
recettes totales de 211.790.000 (y compris les
recettes du budget - de la Santé Publique)
auxquelles les indigènes participent pour
6.600.000 francs, 1.369.172 ont été consacrés
aux oeuvres scolaires ; le pourcentage est de
5,33 et de 6,46 sur les recettes totales
et de 28,10 et de 20,74 sur les recettes
fournies par les indigènes.
Ces chiffres étaient, en 1913 et 1914, à
l'époque de la domination allemande de 2,14
et 2,46 %, et de 12,4 et 12,7
Mario ffoesten,
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre
Vice-président de la Commission
sénatoriale des colonies.
Cinéma et Colonies
--0-0---
M. Laillez, sous-secrétaire
d'Etat de la République Argen-
tine, est récemment arrivé à - Paris
avec le dessein de divelopper rationnelle- -
ment les liens de sympathie qui unissent la
France et l'Amérique latine.
M. Laines est orateur et journaliste. Il
pouvait faire des discours et des articles. Et
il était sur de réussir en l'un et Vautre
genre.
Au grand étonnement de beaucoup, il n'a
choisi ni l'un, ni l'attire. Il a tiré de ses
bagages quelques petits cof frets magiqucs,
« dans lesquels était enfermée l'image vi-
vante de la beauté, du charme et de la
richesse de son pays ». Il a fait défiler
devant une réunion de spectateurs choisis les
différents aspects de son Argentine, et les
manifestations de sa vie économique. Et ces
quelques images rapides ont possédé une
force d'argumentation plus persuashe que
celle des conférenciers les plus ingénieux,
les plus dis cri s, les plus NOlltlf/lls.
Ce genre de propagande détruit toute
défiance. Il ne se heurte pas au specticisme
que ne peut manquer de rencontrer l'ora-
teur qui, officiellcment, 7Jifllt vanter les
beautés, les agrhnfllls, les avantages de tous
ordres dit pays au nom duquel il parle, en
cltet,
Ici ce sont les choses qui se chargent,
elles-mêmfs, avec leur éloquence iiaitirclle
et sans apprêt, de faire pénétrer la persua-
sion dans les esprits ignorants ou rebelles.
L'image objective et sincerc en apprend plus
long « qu'un rapport de diplomate, d'éco-
nomiste ou de politicien 8.
Ainsi s'exprime à ce sujet un de nos plus
distingués propagandistes de l'art cinéma-
tographique. En le lisant, je ne pouvais
m'empêcher de songer à la question dont
nous avons eu l'occasion d'entretenir plu-
sieurs fois nos lecteurs et dont M. Messimy
a, il v a quelques mois, saisi par lettre
M. le Ministre de l' Instruction publique, à
savoir: les moyens ae faire connaître en
Erance notre domaine colonial.
L'enseignement par le livre, par la parole,
est une chose utile, nécessaire, excellente
même, et je n'aurai garde d'ol médire.
Mais cela rte suffit évidemment pas. Le
compléter par l'image est bien, :par le film
ce serait encore mieux.
Il existe bien, dans quelques établisse-
ments, des collections de vues relatives aux
pays exotiques. Mais cela est bien peu de
choses. Du reste, on n'en trouve guère qu'à
Paris, oit le Musée Pédagogique en possède
un nombre qui, pris en soi, peut paraître
très important, mais qui est tout à fait
insuffisant si on cot/sidere les besoins aux-
quels il faut satisfaire.
Quant aux établissements de province, il
vaut mieux ne pas en parler. J'ai connu un
des plus grands lycées de PraltCe, situé
dans une ville dont la prospérité est liée à
celle de notre empire colonial, d. où il
n'existe rien qui permette de compléter par
l'image l'enseignement oral touchant nos
colonies.
Il y a là cependant un moyen de fçire con-
naître d'une façon à la fois utile et agréable,
nos possessions loilltailles. Et je suis persua-
dé que nos professeurs seraient très heureux
d'employer ce mode d'enseignement. Ce que
je dis des professeurs de l'enseignement se-
condaire est évidemment vrai des maîtres de
'enseignement primaire.
Quant à Vétablissement de ces collections,
rien ne serait plus commode si les gouver-
neurs de nos colonies veulent s'en donner
la peine. Qu'ils s'inspirent de l'exemple de
l'homme d'Etat argentil" et avant longtemps
le voeu de M. Messimy sera réalisé à peu
de frais et de la façon la plus avantageuse
pour tous.
Henry Fontanier.
Député du Cantal
Vice-président de la Commission
des Colonies,
Secrétaire de la Commission
des Affaires étrangères.
La sll.all.a liaalc;;, de la lIIartlli..,1
La situatiêB lioaacière de la NarUaiqae
Le budget définitif de la Martinique pour
l'année 1926 s'est clôturé avec 49 millions de
recettes - au lieu de 43 prévus - et avec
45 millions de dépenses - au lieu de 43.
L'excédent des recettes a donc été de 4 mil-
lions, ce qui a pennis au budget de la colonie
de faire face aux dépenses s' appliquant à une
puissante station de T. S. F. et à une nouvelle
drague.
Le budget de 1927 s annonce sous les
mêmes auspices et semble devoir accuser éga-
lement, à sa clôture, un excédent important
des recettes sur les dépenses, sans qu'il soit
nécessaire pour cela de recourir à des impôts
nouveaux.
11" –-
Contribution de la Martinique
pour la ville d'Etain
01
Au lendemain de la guerre, la colonie de
la Martinique adopta comme filleule la
petite villo d'Elnin, presque totalement
détruite.
Hennis lors, la Martinique or manque
pas chaque année d'apporter son aide pécu-
niaire à la reconstitution de la ville d'Etain
et ses dons se chiffrent, à l'heure actuelle,
par 500.000 francs.
Le Gouverneur de la Martinique vient
d'aviser le maire d'Etain que comme suite
à ea lettre du 23 décembre, le Conseil géné-
,'a: de la colonie a voté une subvention de
50.000 francs j\ la ville d'Etain, payable
sur les crédits de l'exercice en cours.
Ixî maire d'Etain a répondu A cette nou-
velle marque de générosité par une lettre
de remerciement pleine d'émotion au Gou-
verneur et an Conseil général.
18 MlillGB
des reiftveiRMtsje pensions
Nous recevons la luttre suivante que nous
nous empressons d'insérer :
--. Paris, le 25 juillet 1927.
Mon cher Directeur et ami,
Délégué par le groupement des « Invalides
coloniaux retraités à forme militaire », pour dé-
fendre leurs intérêts, je viens vous demander
d'être assez aimable pour porter à la connais-
sance des intéressés par la voie des Annales
Coloniales, la lettre suivante de M. le Prési-
dent du Conseil :
Monsieur
Vous avez bien Voulu me demander de vous
faire connaître si les fonctionnaires civils colo-
niaux assimilés aux militaires pour la retraite et
invalides régis par l'article 44 de la loi du
10 mars 1925 étaient appelés a bénéficier des
relèvements de pension présentement envisagés
en faveur : d'une part, des victimes de la
guerre ; d'autre part, des titulaires de pensions
de retraite.
J'ai l'honneur de vous informer que les
intéressés sont appelés tout d'abord à prétendre
aux relèvements envisagés en faveur des titu-
laires de pensions militaires d'invalidité de Ta
loi du 31 mars 1919.
D'autre part, et pour ceux qui sont titu-
laire3 Je pensions mixtes de l'article 59 ou de
l'article 60 de cette dernière loi, la partie Je
leur pension rémunérant la durée des services se
trouvera majorée soit, d'abord, au titre des me-
sures provisoires prévues dans le projet de loi
n' 4.604, soit, ensuite, par l'application de la
reoiston définie à l'article 30 du projet Je loi
de finances de 1928.
Le Président du Conseil,
Ministre des Finances :
Signé : POJNCARÉ
Les indications fournies par M. le Président
du Conseil sont de nature à dissiper entièrement
les craintes à moi exprimées par les fonctionnai-
res retraités dont il s'agit, lesquels m' avaient
prié de défendre leur juste cause.
Je dois ajouter que, tant au Ministère des
Colonies qu au Ministère des Finances, les ser-
vices ne m'ont pas ménagé leur bienveillant
appui.
VeuiïTez agréer, mon cher Directeur et ami,
avec mes sincères remerciements, l'assurance de
mes bien dévoués sentiments.
H. BOBICHON,
Gouverneur des Colonies
et Trésorier général honoraire.
..----
A propos d'une polémique
Les articles récents publiés au sujet d'un li-
vre sur le Congo m'amènent à rappeler
t oeuvre poursuivie au Congo par les hardis
pionniers qui, en 1899, décidèrent la mise en
valeur de nos immenses territoires congolais.
Il est hors de doute que le système des gran-
des concessions a fait son temps. Après une pé-
riode transitoire, que je puis allumer avoir été
plus critique qu'on ne le pense maintenant, le
commerçant libre s'est définitivement installé en
Afrique Equatoriale française.
Mais sans le colossal effort des pionniers
congolais de la première heure, que j'ai vus
à la œuvre de 1909 à 1911, nous n'aurions ja-
mais pu nous installer au Congo.
Ce sont ces représentants des Compagnies
commerciales qui, avec des moyens extrême-
ment primitifs, ont débroussaillé les épaisses
forêts qui bordaient les rivières et qui ont cons-
truit nombre d'habitations confortables en pleine
savane ou en pleine forêt, reliant leurs demeu-
res aux grandes pistes par de véritables routes
et tout cela alors que rien n'existait au point
de vue administratif, au milieu de tribus rebel-
les bataillant entre elles, fuyant devant les es-
tais de civilisation. L'Administration était, dans
les débuts, si incapable de faire quoi que ce
ltit qu'elle avait dû autoriser les concessionnai-
res à se protéger à l'aide de travailleurs armés.
Que des exactions aient été commises par
certains agents de ces Compagnies, on ne sau-
rait le nier, mais qui voulait" cette époque
aller au Congo ? Ce n'était certes pas l'élite
de la population française, pas plus que cer-
tains commerçants libres que r Administration
tenta en 1911 de substituer aux Compagnies
concessionnaires.
Non, il ne faut pas discréditer l'oeuvre des
pionniers de la civilisation française en A. E.
F. Ils ont peiné durement, croyez-le. Ils ont
ouvert à la France des riches contrées que per-
sonne n'était capable de débroussailler ni de
pacifier. S'il y a eu des excès, des défaillan-
ces, ils ont été réprimés, souvent aux risques et
périls de ceux qui, comme moi, étaient imbus
des grands principes de générosité, de bonté
humaine dont de Brazza nous avait donné
l'exemple.
Ce qu'il faut montrer aux Français que nous
voulons envoyer aux colonies, c' est 1 oeuvre des
Brazza, des Faidherbe, des Gallieni et de leurs
!disciples.
Earène Devaux.
L'enseignement secondaire
en Afrique Occidentale Française
--0-0- -
On sait que le lycée V'aulherltc, à Saint-
I.ouis et le cours secondaire de Dakar,
préparent à un brevet de capacité eovrespoB1
dant au baccalauréat de l'Enseignement se-
condaire métropolitain.
La dernière session du brevet de capacité
colonial a donné les résultats suivants :
Centre de Saint-Louis : 9 candidats pré-
sentés; 5 admis à l'oral et 5 reçus définiti-
vement.
Centre de Dakar : 3 candidats présentés ;
2 admis à l'oral et 2 reçus définitivement.
La justice - coloniale
La justice française au Cameroun, déjà
moditiée par le décret du 3 mai 1927, vient
d'être à nouveau réorganisée par le récent
décret du 15 juillet dernier, en raison des
lacunes que présentait le premier de ces
deux textes relativement au personnel de
la magistr iture.
La justice française est désormais ryndue
par un tribunal supérieur, une Cour cri-
minelle, un tribunal de première instance
siégeant à Douai a, une justice de paix à
compétence étendue à Garoua et des justices
de paix ordinaires aux chefs-lieux de cir-
conscription et éventuellement de subdi-
vision.
Les justiciables sont, comme précédem-
ment, les citoyens français, les étrangers
appartenant à une nationalité reconnue ou
a une nation en relations diplomatiques avec
la France et enfin les indigènes originaires
de possessions françaises ou étrangères
jouissant chez eux du statut métropolitain,
qu'ils soient tous auteurs ou victimes.
Les ressorts du Tribunal supérieur et de
la (Jour d'appel. qui se définissent d'eux-
mêmes, sont fixés par le décret en ques-
tion. (Jeux du tribunal de première instance,
de la Justice de paix à coin|>étence éten-
due et des justices de paix ordinaires,
appartiennent au Commissaire de la Répu-
blique qui en décide par arrêté rendu sur la
proposition du chef du Service judiciaire.
Le tribunal supérieur se c'ompnsp d'un
président et de deux iiiLics asMsk's d'un
greffier. Le Tribunal de irc instance com-
prend : un juge, un lieutenant de juge et
un juge suppléant.
La Cour criminelle n'est autre que le
Tribunal supérieur accru de quatre asses-
seurs tirés au sort sur deux 1 islt's compre-
nant respectivement dix noms de fonction-
naires et dix de ('olons. La Cour peut siéger
ailleurs qu'à Douala sur décision du Com-
missaire de la République, prise en ('on se il
d'administration.
La Justice de paix. à comlHh'nce éten-
due, de Garoua. est cotttiée à un magistrat
assisté d'un greffier. Les justices de paix
ordinaires -sont tenues par les agents de
l'Administration, chefs de postes, qui prê-
tent préalablement le serment requis par la
loi. Les audiences foraines sont autorisées.
La Cour rriminelle ronnaît tIcs crimes
commis sur tout le Territoire ; le Tribunal
supérieur connaît de l'appel des jugements
rendus par le Tribunal de première ins-
tance, la Justice de paix à compétence
étendue et des Justices de paix onlinaires
investes, par arrêté du Commissaire de la
République, en Conseil d'administration,
des Attributions des tribunaux correction-
nels.
Le Tribunal de première instance de
Douala et la Justice de paix a compétence
étendue de Garoua connaissent de toutes
les actions civiles et commercia les en pre-
mier et dernier ressort jusqu'à ,ooo francs
en principal ou 300 francs (le revenu en
premier ressort seulement et à charge (rap-
pel devant le Tribunal supérieur, leur cmn-
pétence est illimitée. Ils connaissent égale-
ment de l'appel des divisions rendues en
premier ressort par "les just ices de paix
ordinaires de Itmr ressort. Ln matière
répressive le Tribunal de première instance
et la Justice de paix à compétence étendue
connaissent des délits et des contraventions,
sans appel en ce qui concerne les ccntraven-
tions de simple police.
La compétence des justices de paix urdi-
naires est celle des Tribunaux de paix de
la Métropole, les juridictions connaissent
en outre «le toutes les actions «•< nanierciales
en dernier ressort just^u'à .^00 francs et à
charge d'appel jiis(liit 600 francs. Kn ma-
tière répressive elles ont la même cllml)t-
tcncc que les juges de simple police de la
Métropole et statuent en outre sur les
infractions p^mmises contre certains des
actes «le l'autorité locale.
Ajoutons qu'au Tribunal (ic première
instance tle Douala sont d('vo!ues les attri-
butions de la Chambre des mises en accu-
sation, que la pmcédure à suivre devant les
juridictions ci-dessus «létaillt'es est lixée par
arrêtés du Commissaire de ta RpuhHque et
que les décisions rendues en teintes matières
par les tribunaux français du Cameroun
sont susceptibles de recours en cassation
pour les causes et dans les conditions pré-
vues par la législation française.
Ayant ainsi détaillé la composition et la
compétence des tribunaux a insi que certai-
nes formes les plus importantes de la pm-
cédure, le décret (lu 1 S juillet fixe ensuite
quelques mesures accessoires relatives au
personnet des magistrats et aux attributions
du Procureur de ilti
Service Judiciaire,
Tel est, dans ses grandes lignes, IVsprit
de la nouvelle réforme ap|Mirtée dans l'or-
ganisation ju«li«Maire euii»|>
–-–
Le Président du Libéria en France
Da --
M. King, le Président «le la République
de Libéria qui s'élait rendu en visite
oflle.i«,lle en Angleterre est revenu h Paris
1111 j«mr«riiui. Il était aee«iinpagn«s «le son
aide il»1 eanip. «V* sa suite et du ntiHilre
'h' Libéria à L"iulp'S.
8.1'
L'Aviation Coloniale
---o.C)--
Récompense à l'aviateur Bernard
La Commission d'aviation de l'Aéro-Club
de Franco a. attribué le prix Lioré-Olivier de
50.000 francs à l'équipage Bernard-Bougault
pour leur voyage en hydravion Berre-Ma-
junga-Paris, du 12 octobre 1926 au 14 janvier
1927.
Le commerce de la France
avec ses Colonies
-0- 0---
Pendant, le premiere semestre de l'J27, la
France a luil avec ses Colonies et Prulee-
torats un tratie s'éle\uni a 0 milliards 911)
titillions de francs.
Les imporlutionsde nus possessions eolo-
males en L rance se sonl elevé'-s a 2 mil-
liards '.rti-S IlIilillJlIS jOUJOU francs. Les ex-
parloti'ins françaises sur nos Colonies ont
ont atteint milliards V;!t),f>4)t),(J(JU francs,
ôllit VtJ millions en faveur de la Métropole.
L'Afrupiu du Nord ;i elle seule a l'ait avec
la Mère-Putri«j i milliards ¡:Jtj millions
d'échanges. Elle lui a vendu pour 1 mil-
liard 587 millions et lui a achète pour 2 mil-
liards iXJU mil lions.
Sur l'ensemble de nos possessions, l'AI-
gérie vient toujours en Léte. Elle a reçu de
France 1 milliard 700 millions de IllUrelmn-
«lises et y a exporté 1 millaird &)1 millions
d«; produits. Au total, 3 milliards 57 mil-
lions.
Immédiatement après, .vient I lndoehine,
avee 8(J7 millions d«mt 574 millions d'impor-
fati«tns de France et :'Û;O millions d'envois
;'i la Métropole. t
La troisième place est ota-upée par l'A.
-
O. F., «jiii nous a vendu pour 5U0 millions
r>00.<»M) francs et il la«pielle nous a\<>ns livré
pour ^.S0.5<)0.00
Le Maroc suit, avec un trafic «le 5711 mil-
lions, où les achats de la France sont re-
présentés par 100 millions et ses ventes par
408 millions.
Puis vient la Tunisie. dont nous avons
reçu l'.ll millions de produits et à qui nous
nvnns veu«lu des ; 1 '• Iĩ 'es divers pour .T75
millions. Kn tout, 500 millions.
Lnlin, Madagascar compte pour IM mil-
lions 50
lions 54HUKIO francs d'importations de fa-
brications l'ran«;aises. Au total, IKXï mil-
lions.
(Juaut aux «< autres Colonies leur trafic
avee !a Mère-Pairie s'tst élevé, pendant
cinq premiers mois de eetl«' année, i\ 736
millions, dont lIM.500.000 francs pour les
importations en provenance de la Métro-
pole cl iit millions 500.000 francs pour les
exportations. Sous celte rubrique figure-
rent l'A. F,. I*' la Héimion, lu Côte des So-
maiis. les Klablissements de l'intle, la Nou-
velle-Calédonie, l'Océanie, la Martinique,
la < iuu
Les coloniaux à la Faculté de Droit
00
Parmi les lauréats du concours de 1927 de
la Faculté de droit de Paris, nous avons noté :
2" prix d'économie politique et 2" prix de
droit civil : M. Tahar. Sfax ;
2" mention d'économie politique : M. Huu-
Thu-Nguyen.
Le TEauR;er-Fez
--0-0--
L'inauguration de la ligne de chemin de fer
de Tanger à Fez. que nous avions annoncée
pour le 18 juillet, a eu lieu avant-hier.
Le premier train officiel, pavoisé aux cou-
leurs franco-espagnoles, a circùlé sur la nou-
velle ligne ferrée franco-espagnole Fez-Tanger.
Y avaient pris place le haut personnel techni-
que français et espagnol et les représentants de
la presse.
La santé de Moulay Yousaef
L'dul tir stiiih'
râtu'ni. Moiilaij )i)iis<,-( ti [ait hier une
courir sortie "II m/lu,
Dépêches de l'Indochine
M. Alexandre Varenne à Hué
l.c (juitccritrur jicncrul Alc.i aiulre a ren-
ne u i/uith'- IIuiku sr rendant à //lie. Après
un cmirl si'iour duirs la. capitale d','\lIllam,
il compte aller à Yimlianc,, en empruntant
la voir de Irrrr iusnu'à Savanakhel. Il re~
tlcsccndvti ensuite le Mekoiuj jusqu'au
Vambotltie, «/'où il tjutjnera S ait] on vers le
3 août.
La lutte contre le choléra
Le, Conseil supérieur ti'hiigiène d-c l'hulo-
chiite, s'est réuni sous la présidence dIt
fjouverneur tjcncrtil, afin d'étiulier les me-
sures pvéventires à prendre etnitre les
eputemies de chinera, il a émis un avis
favorable tlU,/' projiositions tléposccs par
l'inspecteur tirs scrcices sanitaires et mé-
d+au.r, «'/i vue de fournir à l'institut Pas-
leur les nunjens matériels nécessaires pour
accroître ta priHhwtioa des vaccin* anti-
rholrriques t't entreprendre au tléinit de.
riiiver prochain une campagne de vaccina-
lit,ns massives.
4..
AU YUNNAN
--0-0--
1 dt u.r. punis
adverse? (•tmtinue au.r abords de Yunnan-
(ttu siins ehant/cmi'iiI notable tlans leur si-
tua/ion resnt't'iivr. ].e tiénéral Ilou ./<> Vu
chef tlu tHrecbnn' tlejmis le coup trt'.lat. du
1 i juin Il rappelé toutes ses {/I S à
Yunnanft>u ihuiarnissant ainsi ,'nlirrenient
ta rt'tjion de \ltui
du x'I cintrant, la lijtne île chemin de fer
tte > unnanfou au 'l'onh'in. à hauteur tir.
Ptnilsi, demanda à ht •
transport de 5.00n heaumes en direction de
la capitale, tte la piorince. D'autres forces
sonl arrivés devant ) unanfou pour atta-
quer à revers les positions tlu. qcni'ial /lt"l.
On redtmlc un combat tlans la vilb'. l.a si-
1. i I!.. 11 .wv.l./ i w/
1 fil 11 if fi /f"I/ lut*- ur titm .M'ffMMr fmt\ t ri
plus nniucaise mais le fait qu'il raient tou-
jours prisonnier le qéncral l.oiiq un, prr-
ri'ilcnt chef tlu ttirecfoire facilitera prul-étrc
un compromis ,) la dernirre hrurr. la
< (immunuulc française reste calme,
(lndopacifie.
LE TAUX DE LA PIASTRE
1." tiouverneur -.'êncrnl de l'Indochine vient
île faire eonnaitre au ministre di s «'.olonies quV»
la date du -23 juillet P>>7 V faux >f'ieicl de ln
piastre »>t ;i i t de 1;' fr. *.>:>
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