Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-07-19
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 19 juillet 1927 19 juillet 1927
Description : 1927/07/19 (A28,N111). 1927/07/19 (A28,N111).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
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Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64511058
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VMT-HUITIUM ANNB Ne 111.
CM ITUMBRO : 10 GBNTIMBi
MARDI SOIR, 49 JUILLET 1 m
Les Annales Coloniales
Lde annoncet et réclamet sont reçues au
bureau du journal.
DIRECTEURS I Marcel RUEDEL et L.-G. THÉBAUL7
Lee AXIALES COLONIALES ne publient que des arti-
etM inédite, qui sont leur propriété exclusive.
MttWaL QMTWH
Rédaction & Administration t
14, M (IMM-IM*
PARIS (1")
TtLtfm. t LJOUVRB IMV
- ROCMEMEU W-U
ABONNEMENTS
avec Je supplément illustré :
Un an 6 Moi* 8 Moi*
Frarc* et
Colonies.. 120. 65 » 35 »
Étranger 180 » 100 > 50 »
On s'abonne sans frais dans
tous les bureaux de poIte.
La culture du coton au Togo.
1.. –-–
Parmi les possessions françaises pro-
ductrices de coton, le Togo occupe actuel-
lement, après l'Indochine et le Sénégal,
la troisième place avec une production
moyenne d'environ un million de kilo-
grammes contre 400.000 seulement en
1914.
Ce résultat, acquis depuis l'institution
de notre mandat, apparaît d'autant plus
important que, dans ce pays, la culture
cotonnière est entièrement entre les mains
des indigènes, la colonisation blanche
faisant totalement défaut.
Comment donc a-t-il pu être obtenu en
si peu d'années?
La réponse est simple et nette ; c'est
grâce à l'impulsion vigoureuse et tenace
de l'Administration qui, par un program-
me de mise en valeur très précis dont
l'application rationnelle est soigneuse-
ment surveillée par mon éminent ami, le
Gouverneur, M. Bonnecarrère, a su im-
poser, sans heurts, la culture du coton
dans toutes les plantations indigènes où
elle n'était considérée jusque-là que com-
me un complément moins intéressant que
beaucoup d'autres produits, notamment
le maïs ou le mil.
Après avoir recherché les contrées les
plus favorables, par leur climat et la
nature de leur sol, à la production du
coton, après avoir recensé les éléments
susceptibles de s'y livrer, l'Administra-
tion a fait porter son effort plus. particu-
lièrement sur le développement jdes cul-
tures et l'amélioration des méthodes.
Ces deux points de vue ont été la base
de l'action, durant ces dernières années,
tant du service de l'Agriculture du terri-
- toire que -- des - administrateurs des - Cer-
des.
C'est grâce, en effet, à l'extension
considérable des terrains cultivés, spécia-
lement dans le nord du Togo, que les
exportations de coton ont été augmen-
tées d'une façon très importante. Les
chiffres suivants en fournissent la meil-
leure preuve:
Les surfaces cultivées, qui ne cou-
vraient encore que 9.887 hectares en 1923,
ont atteint, l'an dernier, plus de 17.600
hectares.
Et parallèlement, les exportations n'ont
pas cessé de s'accroître. De 678.622
kilos en 1922, elles sont passées succes-
sivement à:
766.383 kgs en 1923
997.702 kgs tn 1924
1.601.864. kirS en 192 Ç
Pour 1926, il est vrai, une légère dimi-
nution a été constatée ; les quantités ex-
portées ne se sont élevées, en effet, qu'à
1.230.910 kilogs.
Mais il est juste d'observer que cette
baisse a été due uniquement aux condi-
tions atmosphériques exceptionnellement
défavorables qui ont sévi sur tout le ter-
ritoire: pluies diluviennes suivies de pé-
riodes de sécheresse excessive.
Les principaux centres de culture du
coton au Togo sont les cercles d'Atak-
pamé, de Sokodé, de Klouto, de Lomé
et d'Anécho.
Le cercle d'Atakpamé constitue la ré-
gion productrice la plus importante. A
lui seul, en effet, il fournit les deux tiers
de la production totale. C'est ainsi que
pour 1926, 693.726 kilogrammes de
coton égrené ont été produits par ce
cercle. Quant aux prévisions pour 1927,
elles demeurent extrêmement favorables.
Dans le but d'améliorer, dans la plus
grande mesure possible, la qualité du
coton, des distributions gratuites de se-
mences sélectionnées ont été organisées.
Les quantités de graine distribuées, en
1926, ont atteint un total de 826 tonnes
Dour l'ensemble du territoire.
D'autre part, des expériences scienti-
fiques sont faites dans les deux stations
d'essai de Nuatjo et de Tové.
La station agricole de Nuatjo, qui cou-
vre une superficie de 250 hectares, a pour
but: la sélection de la graine et l'étude
des facteurs économiques de la culture
du coton, tandis que le domaine de
Tové constitue une école de moniteurs
agricoles indigènes. On y habitue les
élèves aux méthodes de culture moderne,
à l'usage du matériel aratoire, etc. A leur
sortie, ce sont eux qui remplissent, au-
près des planteurs indigènes, un rôle
permanent d'éducation et de vulgarisa-
tion.
De plus, des sociétés coopératives
agricoles ont été créées, dans le but non
seulement d'initier les indigènes aux pro-
cédés modernes de culture, de récolte,
mais encore de constituer des champs
d'expériences, de répandre la pratique
des engrais, de faciliter la vente des pro-
duits en groupant les expéditions, etc.
Par ailleurs, le problème de 1 égrenage
a été également l'objet d'une attention
minutieuse. Des facilités ont été données
à des entreprises privées, notamment à
l'Association Cotonnière Coloniale qui
rend au Togo des services extrêmement
appréciables, pour monter des usines ac-
tuellement en pleine activité.
Enfin, un Syndicat d'Etudes pour la
culture du coton au Togo vient d'être
créé, avec l'approbation du ministre des
Colonies.
En résumé, grâce au labeur considéra-
ble déjà fourni, et aux résultats qui en
ont été la conséquence, il n'est pas témé-
raire d'affirmer que le Togo, par l'appli-
cation continue du programme actuel de
mise en valeur, pourra livrer, dans quel-
ques années d'aucuns disent même à
partir de 1930 de 10 à 12.000 tonnes
de coton égrené par an.
Si l'on observe que l'industrie fran-
çaise en consomme annuellement 50.000
tonnes, et que nos récents achats à l'étran-
ger ont encore atteint environ 4 milliards
de francs, il est aisé de se rendre compte
de la position considérable que le Togo
est appelé à occuper bientôt dans la ques-
tion cotonnière, et plus particulièrement
dans le ravitaillement de la Métropole.
Henri Michel,
Député des liasses-Alpes, Vice-Prêstaent
de la Commission de l'Algérie, des
Colonies et des Pays de Protectorat,
Vice-Président de la Commission de
la Marine militaire.
Le TanKer-Fe.
–- 00
M. Boussar, qui a précédemment rempli
les fonctions de chef de gare à Sidi-Bel-Abbès
et à Tlemcen, et au Maroc Oriental, à Oudj-
da, a été nommé chef de gare de Tanger. 11
est arrivé de Fer, venant d'Algérie, par la
voie ferrée.
Le premier train de voyageurs, sur le Tan,
ger-Fez, partira le ai- juillet. L'inauguration
officielle de la ligne aura lieu au mois d'oc-
tobre.
1 «i»
Cinéma Colonial
-v-
Les résultats
Les colonies exercent une attraction gran-
dissante sur l'imagination des Il cinéastes ».
Ils vont tous « réaliser leurs extérieurs » au
relà des mers (notre collaborateur M. de
Laromiguière nous l'a déjà dit dans ses si
intéressantes enquêtes) : l'un en Algérie,
l'autre en Indochine, un troisième dans le
Sud-Tunisien.
Notre confrère le Petit Journal constate
que cela donne de magnifiques résultats, dont
le premier est de faire connaître, apprécier,
aimer ces magnifiques territoires, apanages
de la France. Et qui sait, de décider peut-
être certaines vocations des jeunes gens qui
continueront un jour l'œuvre de la plus
grande France.
-oie
Agence économique de l'A. O. F.
80
M. Sallor (RaphatH), adjoint des Services
civils, a ét6 détaché pour le compte de la
Gninoo, il Ecotionii ue de l'Afri-
que Occidentale française à Paris.
A LA CHAMBRE
---c-u--
QUESTIONS ECRITES
Administration pénitentiaire
M. Naples, député, rappelle à M. le ministre
des Colonies qu'un décret du 1er mars 11(27 a fixé
la solde d'Kurope (dernier échelon) d'un sur-
veillant principal des établissements pénitentiai-
res ooloniaux (assimilé fi un lieutenant) à 15.31)5
francs 74, et demande : 1° quelle est, actuelle-
ment, la solde d'Europe attribuée à un sous-chef
de bureau de première classe ou commandant de
pénitencier de première classe, de la même admi-
nistration (sous les ordres duquel se trouve le
surveillant principal), et qui, suivant les lois an-
térieures à celle du H avril 11)24, était assimilé,
pour la pension de retraite, a un sous-i ^.auius-
saire de la Marine (capitaine) ; 2* au cas où
la solde dudit commandant de pénitencier eu
sous-chef de bureau première classe (qui n'était
que de 12.500 francs aux dernières revisions de
soldes en 1926), serait inférieure à celle de sur-
veillant principal, quelle mesure a été ou doit
être prise pour faire cesser cette anomalie que
rien, ne semble-t-il, ne peut justiur. (Question
du 2 iuin 1927.) ----
Le ministre a répondu : la solde actuelle de
présence d'un sous-chef de bureau ou comman-
dant do pénitencier de première classe est lixée
fl 12.500 fr. La question posée n'a pas manque
de retenir l'attention du département qui l'a si-
gnalée a la commission Martin, en vue du re-
classement à un échelon supérieur des fonction-
naires susvisés.
Sur le budget tunisien
M. Marins Mouict, député, demande à M.
le ministre des Affaires étrangères : 1* quelle
somme totale a rapportée lu taxe sur la sortie
des céréales, de 10 fr. par quintal, instituée au
mois d'août r.)2<>; 2" a quel poste du budget
tunisien cette somme a été portée; 3" comment
1931)produit a été utilisé. (Question du 10 miii
ce
Iléponse, 1* somme totale rapportée par
la taxe, 9.303.0;8 fr. 12 dont 6.223.724 fr. M
pour les céréales; 2* cette recette a été portée à
l'article 147 du budget tunisien; 3* les dépenses
auxquelles ce produit, est affecté, avec t'eporl
d'exercice en exercice du solde non employé,
de denrées de .première nécessité ou des distri-
butions gratuites au profit des familles euro-
ont pour objet de remédier à la cherté de la
vie, notamment par des cessions ù prix réduit
péennes ou indigènes le plus éprouvées.
L'indemnité de « transport de mobilier »
M. Fiori, (Mpulé, demande à M. le Ministre de
la liucrre : 1* si un adjudant muté, avec men-
tion « service », d'Algérie en France, bénéfi-
ciaire d'une permission de 60 iours qu'il va
passer dans sa famille, a le droit de transpor-
ter son mobilier : at d'Algérie à son lieu de
permission ; b) de son lieu de permission à
sa nouvelle résidence ; 20 dans le cas de l'af-
firmative, si ce sous-offleier a droit au rem-
boursement des frais de transport de ce mo-
bilier dans la limite du poids déterminé : a)
d'Algérie à son lieu de permission ; b) de son
lieu de permission à sa nouvelle résidence.
(Question du 12 mai 1927.)
Réponse. Les officiers et militaires de car-
rière mutés d'Algérie en France avec la men-
tion ft service r, n'ont droit à l'ordre de trans-
port particulier (réduction de 50 OK) sur les
chemins de fer), et à l'indemnité de transport
de mobilier, que pour le parcours de leur an-
cienne à leur nouvelle rftfdem.
Le commerce
au Soudan français
Nous possédons les statistiques
de 1926 relatives au mouvement
commercial du Soudan français.
Elles marquent une légère augmentation
de l'activité économique. Le chiffre du com-
merce, en effet, passe de 83.097.841 francs
- chiffre de 1925 à 92.124.174 francs
en 1926, d'où une différence en plus de
9.026.333 francs. Le progrès est sensible,
quoiqu'il faille tenir compte des variations
de la monnaie.
Les importations remportent considéra-
blement sur les exportations. Celles-ci, en
effet, représentent une somme globale de
6.216.551 francst alors que les premières
égalent 85.907.623 francs.
Ces deux chiffres nous renseignent mieux
que de longs rapports sur la vie économique
de cette partie de l'A. O. F. Vexamen des
articles qui figurent à chacun de ces postes :
importation et exportation , n'est pas
moins intéressant.
A l'importation les matières alimentaires
tiennent la première place.
Le sucre arrive en tête avec 3.401.459 ki-
los, en progrès sur l'année précédente de
1.399.064 kilos. Les farines, les conserves de
viande sont en bonne place, mais viennent
loin derrière les vins qui représentent
1.667.836 litres, en légère augmentation sur
1925. Le tabac, le sel, les spiritueux pro-
gressent assez sérieusement, tandis que les
tissus de coton marquent un recul (ollSidé-
rable, puisque la quantité importée en 1926
n'est que de 4.942.061 kilos alors qu'elle
était de 12.605.973 l'année précédente.
Pour tous les autres artidt's, l'allgmellta-
tion est en général de 25 Le recul des
tissus de coton est compensé, en partie, par
l'achat plus considérable des fils de coton,
qui passe de 2.349.297 kilos à 3.047.262.
Il est dû à ce que les indigènes, en présence
du prix élevé des tissus européens, préfèrent
acheter des fils de coton avec lesquels les tis-
serands indigènes fabriquent des tissus très
solides. *
Aux exportations, les peaux brutes de
bœufs et les arachides en coques, figurent
au premier rang ; les peaux avec 241.801
kilos et les arachides avec 3.545.358. En
1925, pour ces deux objets les quantités
étaient respectivement de 59.953 kilos et de
2.410.903 kilos. Les progrès sont donc énor-
mes. Ils ne le sont pas moins ett ce qui con-
cerne le beurre de karité, la gomme arabi-
que et le caoutchouc.
La laine, les plumes de parure, les pointes
d'éléphants accusent, au contraire, une di-
minution, sensible pour les plumes et les
jointes d'éléphants, considérable pour la
laine.
La plus grande partie de ce commerce se
faisait autrefois par voie ferrée ou par voie
navigable. Aujourd'hui, une quantité consi-
dérable, grâce au développement du réseau
routier, emprunte les camions automohiles.
Ces trois moyens de trans port se complètent
d'ailleurs au lieu de se faire concurrence.
Ici, comme l'a noté M. Gide à propos de
VAfrique Equatoriale et en particulier du
Moyen-Congo l'automobile tend à rempla-
cer le portage et c'est tant mieux pour le
mouvement commercial et pour l'humanité.
la route, la voie ferrée sont les grands ins-
truments de civilisation de ces pays diffici-
les et pour certains côtés déshérités. En les
construisant, même ai4, prix de quelques sa-
crifices, nous apportons à ces populations
des bienfaits indéniables.
Avec quels pays se pratiquent les relations
commerciales.l Pour les importations, la
France et ses colonies sont au premier rang
puisque leur pourcentage est de 62 La
métropole fournit à peu près la totalité des
vins en fut s ou en bouteilles et des liqucurs.
L'Angletare se place au second rang, puis,
mais loin, fort loin derrière, la Belgique, la
Hollande et les Etats-Unis. Les Etats-Unis
vendent surtout et presque uniquement 'du
pétrole.
Quant aux exportations elles sont toutes
dirigées sur la France.
Ces tltijjres, dont il convient de ne pas
tirer des conclusions excessives, nous don-
nent une idée des progrès un peu lents, mais
certains, de la colonie. Ils sont en accord
avec ceux qui sont relatifs au reste 'de
l'A. O. F. et qui marquent une atignieilla-
tion de la prospérité de cette partie de no-
tre empire colonial.
Henry Vontanier.
Député du Cantal *
Vice-président de la CommUtton
des Cotent
Secrétaire de la Commission
des Allafrel étrangères.
-ie- -
Le Congrès des Sociétés françaises
de Géographie
Au Congrès des Sociétés Françaises de
Géographie qui, ainsi que nous l'avons an-
noncé, vient de se tenir à Vichy, les ques-
tions coloniales ont été à l'ordre du jour.
M. Camille Guy, gouverneur des colonics, a
ex posé son rapport sur l'enseignement fran-
çais aux colonies et sur l'enseignement colo-
nial en France. M. Pierre Deloncle étant
chargé du rapport sur l'application des pres-
tations en nature allemandes aux colonies,
M. Henri du rapport sur le Transsaharien, et
M. IReirgonier, mem bre de l'expédition Ci-
trcën-Centte Afrique, d'une conférence sur
cette expédition.
Le Congrès a été unanimement d'avis que les
programmes d'histoire et de géographie co-
loniales devaient être considérablement ren-
forcés dans l'enseignement primaire et secon-
daire et ajoutons qu'il fortiori cet enseigne-
ment doit être très développé dans les écoles
normales d'instituteurs et très détaillé dans
le programme des examens du professorat
des lycées et collèges.
L'organisation économique
du Sénégal
-.0-0--
Profitant de la présence de M. Biaisa Dia-
gne, député du Sénégal, M. Dambourgez,
président de la Chambre de Commer-ce de
Saint-Louis, a exposé, lors d'une des Iterniè-
res séances de cette assemblée, les condi-
tions dans lesquelles doit être exécuté le
vaste plan de campagne de travaux élaboré
en 1924 par l'Administration locale, avec
l'assistance des délégués des assemblées Olties
du pays.
Pour que le programme économique c-onçu,
discuté et adopté réalise toutes les esperait-
ces, par l'accomplissement méthodique ou le
parachèvement des projets envisagés, IIJrnés
même, a dit M. lJamboltrgez, il convient
qu'après les 37 millions d'impôts nouveaux
ou d'actltJi.),,,,,,r:ms de taxes palitltiè-
rement de la taxe additionnelle de Mente
votés Van dernier, dans un but dio,.itéirét
général, par la haute assemblée locale, de
nouveaux sacrifices ne soient pas dentcj>tc £ cs
aux forces contributives du pays et qui cha-
que région reçoive, selon ses besoins immé-
diats, la juste et équitable dotation dr cré-
dits, nécessaire à son développement à
sa prospérité, parfois même ipidispensiele à
son existence. On est obligé de reconnaître
qu'à l'heure actuelle se pose encore la gues-
tion de savoir si ces divers travaux somt oh
seront bientôt exécutés. Il semble qtier tes
efforts qui se sont manifestés dans ce bill
ojti été quelque peu dispersés et que la tttije
en œuvre simultanée de beaucoup de tribaux
n'a fait que ralentir leur achèvement et
ajourner la mise à exécution de certain* atl-
tres, d'une urgence incontestable.
En tête de ces travaux se place l'arvélio
ration du service d'alimentation en cnu
douce de Saint-Louis et de ses faubourg.
Puis c'est la fixation de la barre, dont les
travaux se monteraient à 200 millions ! (fcioUs
sommes loin des chiffres de jadis, du tJUlJs
de Bouquet de la Grie, car c'est une question
dont les origines se perdent dans la nuit des
temps). En 1907-1908, un projet Hardel résol-
vait cette question définitivement et à bon
compte, mais que serait-on devenu san^ la
question de la Barre ?
On parle maintenant seulement de l'achat
d'une drague c'est plus simple puikr
entretenir le canal; reste à savoir si, coifcimc
ses ainées coloniales, cette drague ne tonc-
tionnera que rarement.
Mais il va de soi, ajouta le président itd Iti
Chambre de Commerce, que Vurgenc* de cts
travaux se fait sentir autant que l'éviltgntj
nécessité d'alléger la cherté de la vie par
une diminution des droits de douane. Eé ei
paradoxale que puisse paraître la comïHcl-
tion d'une réduction des recettes douanières
avec l'adoption de nouveaux travaux, les
deux propositions, loin de se contredire, je
compléteraient et s'harmoniserai epit dizrdsïdttjt-
haute et double conception de l'action ltité-
laire de M. le Gouverneur général. En efiet,
outre que ces travaux peuvent être exéeiWés9
dans la mesure ties disponibilités blld,£I-.(Ú.
res annuelles, d'importantes réserves ont ètà
sagement constituées par Vhomme éminent
entre les mains duquel les destinées tie 11A.
O. F. ont été placées. Ces réserves, s*djju*
tant normalement dans telle proportion èifni*.
table, aux dotations qui leur seraient eiifec^
tees, chaque année, permettraient de doubler-
satisfaction aux légitimes et urgentes d"II'o(J""
des de toutes les régions de la colonit et
de rompre avec la tradition aablic de Sll Pt..
donner l'exécution des travaux nouveaux- à
la création de taxes nouvelles.
Le député du Sénégal ne pouvait que s'as-
socier aux desiderata exposés par M. Dura-
bourgez et assurer l'assemblée de son con-
cours comme intermédiaire auprès de l'ad-
ministration et du Conseil colonial.
L'on peut regretter, ajouta M. Diable,
qu'au moment où l'on envisageait les grands
travaux, ne se soit pas posé plus nette nt^nt
le problème de la navigabilité du fleuve, tzar
cette question devait être considérée connue
la contre-partie nécessaire, devant découler
de la construction du chemin de fer T¡';';.
Kayes. En effet, ou cette voie de pénél/to'Q'
tion était conçue datis un but stratégiqut et
les dépenses, incombant à l'Etat, ne }C;Jlt-
vaient entraîner aucune compensation locuje,
ou elle était purement économique et son (,é.
cution, assurée sur les ressources locales, ne
pouvait s'effectuer contre vous et devait Pwo-
vaquer ipso facto la mise en état de la Piiiel-
gabilité du fleuve Sblégal. Il s'agit de re-
prendre sur le passé ce qu'on a perdit et la
sol ulion prlltiq lie, intelligentc. que vous Plré-
conises aura mon appui auprès du Goutter'
"CIIT général, qui vous aidera à aequérii la
drague que vous demandes.
A l'appel, qui nous semble très justifié et
très logique, à la Caisse de réserve du (;Q'\
vernement général, M. Blaise Diagne a c-si.
devoir faire remarquer que l'organe de di
rection et de contrôle que représente cette
Administration ne saurait, sans compromet-
tre les intérêts des colonies de la Fédération
sur lesquelles elle doit veiller, se substituer
à l'effort fiscal et financier qu'elles doivent
faire en vue de leur développement et Je
leur prospérité. Sans doute, son appui lc-ur
est acquis et son concours financier se mani-
feste dans les grandes entreprises intercoln.
niales ou dans l'exécution de certains lt-a-
vaux dont l'urgence est déclarée. L'on pour-
ra, dans cet ordre d'idée, tout en insistât
sur les ménagements que sollicitent les for-
ces iproductives du pays, signaler 411
nouveau Gouverneur 1 opportunité de (tê,
mander au Gouverneur général l'aide dont
il sera besoin et qui, dans la limite des fats*
sibilités actuelles, sera accordée.
Nous sommes convaincus que le sympathi.
que et distingué député du Sénégal cmploiot'a
toute son autorité pour obtenir du Gouverne-
ment générjfl une large répartition des I
sources des caisses de Téserve en faveur
Sénégal (colonie mère de la Fédération), (IUr
seule une politique économique rationnelle
peut conduire vers une heureuse évolution.
£ D.
Départ *1 OtksNidNltt' fêmr Tka-Titi
eo
Le JvUcft'Michelot ost parti le 16 (le
Shanghaï pour Tien Tain, ovant à hoM
l'amiral Stoh et le général Claudel.
1 Le Maroc économique
i
Par LOUIS LE BARBIER
La culture des lentilles, des fèves, des
pois chiches, du ricin, de la betterave.
Panni les légumineuses autres que celles de
primeurs qui font l'objet d'un chapitre spécial,
il faut citer particulièrement les pois chiches,
les lentilles et les fèves. Celles qui sont le
plus appréciées en Europe et peuvent faire
l'objet d'une exportation relativement impor-
tante sont les lentilles et les fèves. Les pois
chiches sont moins appréciés, sans être pour
cela néaliReables.
Les lentilles sont petites, mais très fines.
Elles se sèment en hiver et s'accommodent
surtout des terrains secs, légers, mais per-
méables aux daux de pluie ; la Técolte se fait
en juin. Cette plante a la qualité de nettoyer
parfaitement le sol sur lequel elle a poussé
et de le laisser enrichir en azote par. ses racines.
Jusqu'à ces dernières années, l'exportation
avait été interdite, mais cette défense est au-
jourd'hui levée. La consommation de ce lé-
gume d'hiver est considérable en Europe. Bien
que, au -- début, - la consommation -- européenne
locale ait absorbé facilement toute la produc-
tion marocaine, il y aurait intérêt à intensifier
la production et à exporter des quantités aussi
importantes que faire se pourra. Le prix du
quintal qui oscille autour de 275 à 285 francs
sur le marché de Casablanca, est assez avan-
tageux pour que le colon européen se livre à
cette culture. Nous recommandons l'ensemen-
cement en lignes, qui permet un nettoyage fa-
cile du sol entre les rangées de plantes.
On a cultivé, en 1926, 2.882 hectares, et
il a été exporté 4.535 quintaux qui sont tous
venus en France.
Les fèces du Maroc, particulièrement les
petites, dites « fèves de Safi », sont remar-
quables pour leur teneur en gluten et, par suite,
sont recherchées par Ja minoterie.
Les acheteurs européens ont, d' ailleurs, re-
connu cette excellente qualité et classent la
fève de San bien au-dessus de celle de Maza-
gan ou de Casablanca, plus grosse. mais de
qualité moindre. En tout cas. ce légume et
susceptible d'un grand débouché, non seule-
ment local les indigènes comme les Euro-
péens au Maroc l'appréciant fort mais aussi
en Europe, et particulièrement en France. Sa
culture est consacrée à juste titre comme une
de ce l les qui do i vent c h uste titre conune une
de celles qui doivent chaque année avoir leur
place retenue dans l' exploitation de tout do.
maine agricole sagement ordonnancé.
On sème en lignes espacées de 50 à 60
centimètres, dès la fin des premières pluies. La
récolte se fait. pour les gousses vertes,, fin
mars et en avril, et pour les graines sèches fin
mai, début de juin. Malheureusement, la
plante, outre les maladies qu'elle connaît sous
tous les climats. comme la rouille, l'orobran-
che, le mildew, est sensible aux coups de vent
et particulièrement aux brûlures du sirocco.
Il faut donc s'efforcer de récolter le plus tôt
possible, et pour cela, ne pas attendre trop
tard pour faire les ensemencements.
Les prix actuellement pratiqués sont large-
ment rémunérateurs.
Il a été exporté, en 1926, 122.544 quintaux
dont 45.910 sur la France. Et il avait été
cultivé 49.474 hectares.
Les pois chiches marocains font l' objet d'un
assez gros commerce d'exportation ; ils sont
de bonne qualité et appréciés sur les différents
marchés d'Europe. de France notamment. La
culture est relativement facile, puisqu'ils vien-
nent bien, même dans les terrains secs et cail-
louteux. On les sème en février et on récolte
en juin. C' est donc une récolte qui ne tient
pas la terre longtemps et qui peut être de
remplacement lorsque, pour une cause ou une
autre, des ensemencements d' automne ont
échoué sur un terrain.
Le 501 demande à être bien préparé, la
plante s'enracine profondément et nettoie assez
bien le sol sur lequel elle a poussé.
Après la récolte, les pois sont tararés avec
un déchet de 3 à 4 0/0 environ, puis triés
sur des tamis classeurs selon leur grosseur et
leur qualité. La première ne peut pas conte-
nir plus de 4 de pois de la seconde catégo-
rie, ni grains noirs ou verts, ou brûlés. Ceux
de la seconde catégorie ne doivent pas con-
tenir de matières étrangères au delà de 4 %,
y compris les grains noirs, brûlés ou verts.
Enfin, la troisième catégorie contient tous les
pois défectueux qui sont rejetés dans les deux
premières, et au maximum 4 de matières
étrangères. On peut aussi traiter pour des pois
« tout venant » cela comporte les trois caté-
gories.
Les prix de vente, qui étaient de 20 francs
le quintal avant-guerre, sont montés à 200 et
220 francs. Cette culture a sa place marquée
dans l'assolement de toutes les exploitations
agricoles traitées d'une façon rationnelle et
méthodique.
Il avait été cultivé, en 1926, 24.705 hec-
tares, et l'exportation a été de 39.805 quin-
taux, dont 28.764 pour la France.
On pourrait encore citer Valpiste, graminée
originaire et implantée des Canaries, dont la
graine sert à faire une huile qui convient pour
Papprêt des cotomades et qui, de ce chef,
s'exporte facilement, surtout en Angleterre.
11 en a été cultivé, en 1926, 7.431 hec.
tares. et exporté 24.145 quintaux, dont 6.414
pour la France.
- le Fenugrec. sorte de condiment appré-
cié des peuples mahométans, et qui est assez
bon pour engraisser les animaux. Malheureu-
setneht, il communique à la chair un goût assez
fort et nettement désagréable, si bien qu' on ne
peut pas pousser avec lui l'engraissement jus-
qu'au bout.
- Exportation en 1926, 3.326.702 kilos, dont
334.381 pour la France ; la culture avait été
3e 3.820 hectarea.
Ces deux plantes se sèment en automne ou
au début de t'hiver, surtout dans les terrains
humides. La récolte se fait en juin-juillet.
Et pour ne rien oublier au moins de or
qui donne d'ores et déjà lieu à des transactions
assez importantes, disons quelques mots du
coriandre.
Cette ombellifère, qui fleurit d'un blanc
rosé, qui atteint 30 à 35 centimètres, et dont
les fruits secs ont une odeur aromatique très
prononcée, a son usage dans la pharmacie (pré-
paration de l'eau de Mélisse) dans la prépa-
ration de certains médicaments et en confiserie.
La plante, surtout cultivée dans la Chaouïa,
se sème en octobre-novembre et se récolte en
mai-juin. Elle affectionne les terres chaudes
et assez fortes, pas trop humides.
En 1926, il a été cultivé 4.840 hectares et
il a été exporté 3.618.216 kilos de coriandre,
dont 2.788.383 à destination de France.
Bien que les deux autres plantes dont nous
allons dire quelques mots ne soient pas du tout
de la même famille que celles dont nous ve-
nons de parler, nous citerons deux autres cul-
tures qui peuvent devenir d' un assez grand
intérêt.
Le ricin d'abord. On sait quelle extension a
pris l' usage de l'huile de ricin pour les mo-
teurs. surtout ceux d' aviation, ou pour refroi-
dir. sans arrêter la marche d'une machine, des
coussinets qui chauffent. Donc, ce n. est plus
seulement dans la pharmacie que cette huile
est employée, c. est industriellement. On con-
naît aussi son prix relativement élevé.
Or. le Maroc peut produire des quantités
très appréciables de ricin, surtout dans la zone
du littoral où, comme au Sénégal ou dans la
vallée du Niger, il se reproduit et pousse spon-
tanément avec une vigueur telle qu'il est même
parfois difficile de s'en débarrasser quand il a
pris en affection certains terrains. De là est
venue naturellement l'idée de le cultiver et de
l'améliorer.
Le ricin du Maroc est connu sous le nom de
ricin sanguin de Settat. Il peut soutenir la
comparaison, au point de vue de la rusticité.
la précocité et le rendement en grains décorti-
qués. avec les différentes variétés de ricin du
Sénégal et de la vallée du Niger et même avec
ceux d'Egypte et de Zanzibar. Il paraît donc
inutile d'importer à grands frais des graines
étrangères. Le ricin aime les terrains profonds,
humides, et produit dès la seconde année. Une
plantation peut être faite en plaçant les arbus-
tes à 4 mètres les uns s autres. La récolte
se fait en été, et les rameaux doivent être ra-
battus aussitôt la récolte faite. On peut éva-
luer la teneur grasse entre 40 et 50 : quant
à la production par pied, le poids moyen en
graines décortiquées est d' environ 1.150 à
1.200 grammes. Enfin, on calcule qu 'un hec-
tare peut donner 2.000 kilos, dans une planta-
tion bien surveillée. Ces chiffres sont intéres-
sants pour les cultivateurs disposant de ter-
rains aptes à cette culture. Remarquons qu'elle
ne demande pas d'engrais, ni d' autres soins
qu'un désherbage annuel. Elle niio* sollicite
donc pas énormément de soins.
Cependant, il faut noter que la culture du
ricin, qui avait semblé devoir prendre une
grande extension pendant la guerre, accuse un
fléchissement considérable dans ces dernières
années.
La betterave, que r on a essayé d'acclima-
ter au Maroc depuis quelques années, demanda
un sol bien préparé et engraissé. Celle à sucre
ne paraît pas devoir être intéressante, rar sa
production à l'hectare reste fort faible (à peine
3.000 à 3.500 kil05 à l'hectare). La betterave
fourragère, au contraire, donne des résultats
appréciables, car pendant l'été elle Soumit
pour les animaux une nourriture qui leur con-
vient fort bien, à condition d'employer la bet-
terave aussitôt qu'elle est arrachée, la plante
ne se conservant pas en silos.
La betterave doit être semée sur des sol s
ayant subi au moins un, et si possible deux
labours avec hersage, et des fumures équiva-
lant environ à 20.000 kilos de fumier de
ferme à l'hectare. On peut semer au printemps
en terre bien mouillée par les pluies et récol-
ter comme il vient d'être dit ci-dessm.
En résumé, nous ne croyons pas beaucoup
au succès de la culture de la betterave à sucre,
mais nous recommandons celle demi-sucrièrc et
fourragère à tous ceux qui élèvent du bétail.
Louis Le Barbier.
«Obo4b-
Dépêches de l'Indochine
--()-o---
La Fête Nationale
l.ll fête nationale du 14 juillet fut célébrée
avec éclat dans toute l'Indochine. La revue
des troupes fut passée dans les dif;éientes
garnisons au milieu d'une grande af/luenee
d' Euro péens et d'indigènes ; toutefois, au
Tonkin, eu raison de la température acca-
blante, les cérémonies militaires furent sup-
prill11:t'!i. A l'nom-Penh, S. M. Sisojeati: assista
à la revue, aux côtés dit représentant de IcI
France. Le régent de l'Anna m et le < onseil
du ( omat ont chargé le Résident su périeur
d'ex primer au Gotn-erneur général 1 arenne
Vassurance du fidèle attachement du peuple
annamite à la France.
.t. --
Le cours du riz
---().o--
SAIGON, 15 juillet
l inouï s nmyt n dos 1<)0 kilos <11 pinstr. s, ,s;i»s
pt'I'dll:-. lr Inntf (lu 1H)V(I, S;UI> U'S (lliuUj.
Itiz n" 1, brisures Il J
Miz h" 2, ÎO hriMiivs lu I?
Hi Z Il. x'»<> brisures :) s<ï
Mnsures IlO" 1 et 2 NT»
Mnsuivs 11" ? il
~risur''sn" t ti~t.
Farines ",.. , 0 , , 0 , 0 , , 0 0 , , , , 3 .:)
Paddys (rours moyens de* UNI kilos, en pias-
tres, sn Ion) :
INtddv Vintf-ljonff Ci 77
Taddy GvCon^' 7 12.
IVddv Ha't.).')) Ii Roi-
Pn.)th' IbtiN.111 t', in
Copnili (le- InO I,ih..; il aïg.)n) Ix 7)
CM ITUMBRO : 10 GBNTIMBi
MARDI SOIR, 49 JUILLET 1 m
Les Annales Coloniales
Lde annoncet et réclamet sont reçues au
bureau du journal.
DIRECTEURS I Marcel RUEDEL et L.-G. THÉBAUL7
Lee AXIALES COLONIALES ne publient que des arti-
etM inédite, qui sont leur propriété exclusive.
MttWaL QMTWH
Rédaction & Administration t
14, M (IMM-IM*
PARIS (1")
TtLtfm. t LJOUVRB IMV
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avec Je supplément illustré :
Un an 6 Moi* 8 Moi*
Frarc* et
Colonies.. 120. 65 » 35 »
Étranger 180 » 100 > 50 »
On s'abonne sans frais dans
tous les bureaux de poIte.
La culture du coton au Togo.
1.. –-–
Parmi les possessions françaises pro-
ductrices de coton, le Togo occupe actuel-
lement, après l'Indochine et le Sénégal,
la troisième place avec une production
moyenne d'environ un million de kilo-
grammes contre 400.000 seulement en
1914.
Ce résultat, acquis depuis l'institution
de notre mandat, apparaît d'autant plus
important que, dans ce pays, la culture
cotonnière est entièrement entre les mains
des indigènes, la colonisation blanche
faisant totalement défaut.
Comment donc a-t-il pu être obtenu en
si peu d'années?
La réponse est simple et nette ; c'est
grâce à l'impulsion vigoureuse et tenace
de l'Administration qui, par un program-
me de mise en valeur très précis dont
l'application rationnelle est soigneuse-
ment surveillée par mon éminent ami, le
Gouverneur, M. Bonnecarrère, a su im-
poser, sans heurts, la culture du coton
dans toutes les plantations indigènes où
elle n'était considérée jusque-là que com-
me un complément moins intéressant que
beaucoup d'autres produits, notamment
le maïs ou le mil.
Après avoir recherché les contrées les
plus favorables, par leur climat et la
nature de leur sol, à la production du
coton, après avoir recensé les éléments
susceptibles de s'y livrer, l'Administra-
tion a fait porter son effort plus. particu-
lièrement sur le développement jdes cul-
tures et l'amélioration des méthodes.
Ces deux points de vue ont été la base
de l'action, durant ces dernières années,
tant du service de l'Agriculture du terri-
- toire que -- des - administrateurs des - Cer-
des.
C'est grâce, en effet, à l'extension
considérable des terrains cultivés, spécia-
lement dans le nord du Togo, que les
exportations de coton ont été augmen-
tées d'une façon très importante. Les
chiffres suivants en fournissent la meil-
leure preuve:
Les surfaces cultivées, qui ne cou-
vraient encore que 9.887 hectares en 1923,
ont atteint, l'an dernier, plus de 17.600
hectares.
Et parallèlement, les exportations n'ont
pas cessé de s'accroître. De 678.622
kilos en 1922, elles sont passées succes-
sivement à:
766.383 kgs en 1923
997.702 kgs tn 1924
1.601.864. kirS en 192 Ç
Pour 1926, il est vrai, une légère dimi-
nution a été constatée ; les quantités ex-
portées ne se sont élevées, en effet, qu'à
1.230.910 kilogs.
Mais il est juste d'observer que cette
baisse a été due uniquement aux condi-
tions atmosphériques exceptionnellement
défavorables qui ont sévi sur tout le ter-
ritoire: pluies diluviennes suivies de pé-
riodes de sécheresse excessive.
Les principaux centres de culture du
coton au Togo sont les cercles d'Atak-
pamé, de Sokodé, de Klouto, de Lomé
et d'Anécho.
Le cercle d'Atakpamé constitue la ré-
gion productrice la plus importante. A
lui seul, en effet, il fournit les deux tiers
de la production totale. C'est ainsi que
pour 1926, 693.726 kilogrammes de
coton égrené ont été produits par ce
cercle. Quant aux prévisions pour 1927,
elles demeurent extrêmement favorables.
Dans le but d'améliorer, dans la plus
grande mesure possible, la qualité du
coton, des distributions gratuites de se-
mences sélectionnées ont été organisées.
Les quantités de graine distribuées, en
1926, ont atteint un total de 826 tonnes
Dour l'ensemble du territoire.
D'autre part, des expériences scienti-
fiques sont faites dans les deux stations
d'essai de Nuatjo et de Tové.
La station agricole de Nuatjo, qui cou-
vre une superficie de 250 hectares, a pour
but: la sélection de la graine et l'étude
des facteurs économiques de la culture
du coton, tandis que le domaine de
Tové constitue une école de moniteurs
agricoles indigènes. On y habitue les
élèves aux méthodes de culture moderne,
à l'usage du matériel aratoire, etc. A leur
sortie, ce sont eux qui remplissent, au-
près des planteurs indigènes, un rôle
permanent d'éducation et de vulgarisa-
tion.
De plus, des sociétés coopératives
agricoles ont été créées, dans le but non
seulement d'initier les indigènes aux pro-
cédés modernes de culture, de récolte,
mais encore de constituer des champs
d'expériences, de répandre la pratique
des engrais, de faciliter la vente des pro-
duits en groupant les expéditions, etc.
Par ailleurs, le problème de 1 égrenage
a été également l'objet d'une attention
minutieuse. Des facilités ont été données
à des entreprises privées, notamment à
l'Association Cotonnière Coloniale qui
rend au Togo des services extrêmement
appréciables, pour monter des usines ac-
tuellement en pleine activité.
Enfin, un Syndicat d'Etudes pour la
culture du coton au Togo vient d'être
créé, avec l'approbation du ministre des
Colonies.
En résumé, grâce au labeur considéra-
ble déjà fourni, et aux résultats qui en
ont été la conséquence, il n'est pas témé-
raire d'affirmer que le Togo, par l'appli-
cation continue du programme actuel de
mise en valeur, pourra livrer, dans quel-
ques années d'aucuns disent même à
partir de 1930 de 10 à 12.000 tonnes
de coton égrené par an.
Si l'on observe que l'industrie fran-
çaise en consomme annuellement 50.000
tonnes, et que nos récents achats à l'étran-
ger ont encore atteint environ 4 milliards
de francs, il est aisé de se rendre compte
de la position considérable que le Togo
est appelé à occuper bientôt dans la ques-
tion cotonnière, et plus particulièrement
dans le ravitaillement de la Métropole.
Henri Michel,
Député des liasses-Alpes, Vice-Prêstaent
de la Commission de l'Algérie, des
Colonies et des Pays de Protectorat,
Vice-Président de la Commission de
la Marine militaire.
Le TanKer-Fe.
–- 00
M. Boussar, qui a précédemment rempli
les fonctions de chef de gare à Sidi-Bel-Abbès
et à Tlemcen, et au Maroc Oriental, à Oudj-
da, a été nommé chef de gare de Tanger. 11
est arrivé de Fer, venant d'Algérie, par la
voie ferrée.
Le premier train de voyageurs, sur le Tan,
ger-Fez, partira le ai- juillet. L'inauguration
officielle de la ligne aura lieu au mois d'oc-
tobre.
1 «i»
Cinéma Colonial
-v-
Les résultats
Les colonies exercent une attraction gran-
dissante sur l'imagination des Il cinéastes ».
Ils vont tous « réaliser leurs extérieurs » au
relà des mers (notre collaborateur M. de
Laromiguière nous l'a déjà dit dans ses si
intéressantes enquêtes) : l'un en Algérie,
l'autre en Indochine, un troisième dans le
Sud-Tunisien.
Notre confrère le Petit Journal constate
que cela donne de magnifiques résultats, dont
le premier est de faire connaître, apprécier,
aimer ces magnifiques territoires, apanages
de la France. Et qui sait, de décider peut-
être certaines vocations des jeunes gens qui
continueront un jour l'œuvre de la plus
grande France.
-oie
Agence économique de l'A. O. F.
80
M. Sallor (RaphatH), adjoint des Services
civils, a ét6 détaché pour le compte de la
Gninoo, il Ecotionii ue de l'Afri-
que Occidentale française à Paris.
A LA CHAMBRE
---c-u--
QUESTIONS ECRITES
Administration pénitentiaire
M. Naples, député, rappelle à M. le ministre
des Colonies qu'un décret du 1er mars 11(27 a fixé
la solde d'Kurope (dernier échelon) d'un sur-
veillant principal des établissements pénitentiai-
res ooloniaux (assimilé fi un lieutenant) à 15.31)5
francs 74, et demande : 1° quelle est, actuelle-
ment, la solde d'Europe attribuée à un sous-chef
de bureau de première classe ou commandant de
pénitencier de première classe, de la même admi-
nistration (sous les ordres duquel se trouve le
surveillant principal), et qui, suivant les lois an-
térieures à celle du H avril 11)24, était assimilé,
pour la pension de retraite, a un sous-i ^.auius-
saire de la Marine (capitaine) ; 2* au cas où
la solde dudit commandant de pénitencier eu
sous-chef de bureau première classe (qui n'était
que de 12.500 francs aux dernières revisions de
soldes en 1926), serait inférieure à celle de sur-
veillant principal, quelle mesure a été ou doit
être prise pour faire cesser cette anomalie que
rien, ne semble-t-il, ne peut justiur. (Question
du 2 iuin 1927.) ----
Le ministre a répondu : la solde actuelle de
présence d'un sous-chef de bureau ou comman-
dant do pénitencier de première classe est lixée
fl 12.500 fr. La question posée n'a pas manque
de retenir l'attention du département qui l'a si-
gnalée a la commission Martin, en vue du re-
classement à un échelon supérieur des fonction-
naires susvisés.
Sur le budget tunisien
M. Marins Mouict, député, demande à M.
le ministre des Affaires étrangères : 1* quelle
somme totale a rapportée lu taxe sur la sortie
des céréales, de 10 fr. par quintal, instituée au
mois d'août r.)2<>; 2" a quel poste du budget
tunisien cette somme a été portée; 3" comment
1931)produit a été utilisé. (Question du 10 miii
ce
Iléponse, 1* somme totale rapportée par
la taxe, 9.303.0;8 fr. 12 dont 6.223.724 fr. M
pour les céréales; 2* cette recette a été portée à
l'article 147 du budget tunisien; 3* les dépenses
auxquelles ce produit, est affecté, avec t'eporl
d'exercice en exercice du solde non employé,
de denrées de .première nécessité ou des distri-
butions gratuites au profit des familles euro-
ont pour objet de remédier à la cherté de la
vie, notamment par des cessions ù prix réduit
péennes ou indigènes le plus éprouvées.
L'indemnité de « transport de mobilier »
M. Fiori, (Mpulé, demande à M. le Ministre de
la liucrre : 1* si un adjudant muté, avec men-
tion « service », d'Algérie en France, bénéfi-
ciaire d'une permission de 60 iours qu'il va
passer dans sa famille, a le droit de transpor-
ter son mobilier : at d'Algérie à son lieu de
permission ; b) de son lieu de permission à
sa nouvelle résidence ; 20 dans le cas de l'af-
firmative, si ce sous-offleier a droit au rem-
boursement des frais de transport de ce mo-
bilier dans la limite du poids déterminé : a)
d'Algérie à son lieu de permission ; b) de son
lieu de permission à sa nouvelle résidence.
(Question du 12 mai 1927.)
Réponse. Les officiers et militaires de car-
rière mutés d'Algérie en France avec la men-
tion ft service r, n'ont droit à l'ordre de trans-
port particulier (réduction de 50 OK) sur les
chemins de fer), et à l'indemnité de transport
de mobilier, que pour le parcours de leur an-
cienne à leur nouvelle rftfdem.
Le commerce
au Soudan français
Nous possédons les statistiques
de 1926 relatives au mouvement
commercial du Soudan français.
Elles marquent une légère augmentation
de l'activité économique. Le chiffre du com-
merce, en effet, passe de 83.097.841 francs
- chiffre de 1925 à 92.124.174 francs
en 1926, d'où une différence en plus de
9.026.333 francs. Le progrès est sensible,
quoiqu'il faille tenir compte des variations
de la monnaie.
Les importations remportent considéra-
blement sur les exportations. Celles-ci, en
effet, représentent une somme globale de
6.216.551 francst alors que les premières
égalent 85.907.623 francs.
Ces deux chiffres nous renseignent mieux
que de longs rapports sur la vie économique
de cette partie de l'A. O. F. Vexamen des
articles qui figurent à chacun de ces postes :
importation et exportation , n'est pas
moins intéressant.
A l'importation les matières alimentaires
tiennent la première place.
Le sucre arrive en tête avec 3.401.459 ki-
los, en progrès sur l'année précédente de
1.399.064 kilos. Les farines, les conserves de
viande sont en bonne place, mais viennent
loin derrière les vins qui représentent
1.667.836 litres, en légère augmentation sur
1925. Le tabac, le sel, les spiritueux pro-
gressent assez sérieusement, tandis que les
tissus de coton marquent un recul (ollSidé-
rable, puisque la quantité importée en 1926
n'est que de 4.942.061 kilos alors qu'elle
était de 12.605.973 l'année précédente.
Pour tous les autres artidt's, l'allgmellta-
tion est en général de 25 Le recul des
tissus de coton est compensé, en partie, par
l'achat plus considérable des fils de coton,
qui passe de 2.349.297 kilos à 3.047.262.
Il est dû à ce que les indigènes, en présence
du prix élevé des tissus européens, préfèrent
acheter des fils de coton avec lesquels les tis-
serands indigènes fabriquent des tissus très
solides. *
Aux exportations, les peaux brutes de
bœufs et les arachides en coques, figurent
au premier rang ; les peaux avec 241.801
kilos et les arachides avec 3.545.358. En
1925, pour ces deux objets les quantités
étaient respectivement de 59.953 kilos et de
2.410.903 kilos. Les progrès sont donc énor-
mes. Ils ne le sont pas moins ett ce qui con-
cerne le beurre de karité, la gomme arabi-
que et le caoutchouc.
La laine, les plumes de parure, les pointes
d'éléphants accusent, au contraire, une di-
minution, sensible pour les plumes et les
jointes d'éléphants, considérable pour la
laine.
La plus grande partie de ce commerce se
faisait autrefois par voie ferrée ou par voie
navigable. Aujourd'hui, une quantité consi-
dérable, grâce au développement du réseau
routier, emprunte les camions automohiles.
Ces trois moyens de trans port se complètent
d'ailleurs au lieu de se faire concurrence.
Ici, comme l'a noté M. Gide à propos de
VAfrique Equatoriale et en particulier du
Moyen-Congo l'automobile tend à rempla-
cer le portage et c'est tant mieux pour le
mouvement commercial et pour l'humanité.
la route, la voie ferrée sont les grands ins-
truments de civilisation de ces pays diffici-
les et pour certains côtés déshérités. En les
construisant, même ai4, prix de quelques sa-
crifices, nous apportons à ces populations
des bienfaits indéniables.
Avec quels pays se pratiquent les relations
commerciales.l Pour les importations, la
France et ses colonies sont au premier rang
puisque leur pourcentage est de 62 La
métropole fournit à peu près la totalité des
vins en fut s ou en bouteilles et des liqucurs.
L'Angletare se place au second rang, puis,
mais loin, fort loin derrière, la Belgique, la
Hollande et les Etats-Unis. Les Etats-Unis
vendent surtout et presque uniquement 'du
pétrole.
Quant aux exportations elles sont toutes
dirigées sur la France.
Ces tltijjres, dont il convient de ne pas
tirer des conclusions excessives, nous don-
nent une idée des progrès un peu lents, mais
certains, de la colonie. Ils sont en accord
avec ceux qui sont relatifs au reste 'de
l'A. O. F. et qui marquent une atignieilla-
tion de la prospérité de cette partie de no-
tre empire colonial.
Henry Vontanier.
Député du Cantal *
Vice-président de la CommUtton
des Cotent
Secrétaire de la Commission
des Allafrel étrangères.
-ie- -
Le Congrès des Sociétés françaises
de Géographie
Au Congrès des Sociétés Françaises de
Géographie qui, ainsi que nous l'avons an-
noncé, vient de se tenir à Vichy, les ques-
tions coloniales ont été à l'ordre du jour.
M. Camille Guy, gouverneur des colonics, a
ex posé son rapport sur l'enseignement fran-
çais aux colonies et sur l'enseignement colo-
nial en France. M. Pierre Deloncle étant
chargé du rapport sur l'application des pres-
tations en nature allemandes aux colonies,
M. Henri du rapport sur le Transsaharien, et
M. IReirgonier, mem bre de l'expédition Ci-
trcën-Centte Afrique, d'une conférence sur
cette expédition.
Le Congrès a été unanimement d'avis que les
programmes d'histoire et de géographie co-
loniales devaient être considérablement ren-
forcés dans l'enseignement primaire et secon-
daire et ajoutons qu'il fortiori cet enseigne-
ment doit être très développé dans les écoles
normales d'instituteurs et très détaillé dans
le programme des examens du professorat
des lycées et collèges.
L'organisation économique
du Sénégal
-.0-0--
Profitant de la présence de M. Biaisa Dia-
gne, député du Sénégal, M. Dambourgez,
président de la Chambre de Commer-ce de
Saint-Louis, a exposé, lors d'une des Iterniè-
res séances de cette assemblée, les condi-
tions dans lesquelles doit être exécuté le
vaste plan de campagne de travaux élaboré
en 1924 par l'Administration locale, avec
l'assistance des délégués des assemblées Olties
du pays.
Pour que le programme économique c-onçu,
discuté et adopté réalise toutes les esperait-
ces, par l'accomplissement méthodique ou le
parachèvement des projets envisagés, IIJrnés
même, a dit M. lJamboltrgez, il convient
qu'après les 37 millions d'impôts nouveaux
ou d'actltJi.),,,,,,r:ms de taxes palitltiè-
rement de la taxe additionnelle de Mente
votés Van dernier, dans un but dio,.itéirét
général, par la haute assemblée locale, de
nouveaux sacrifices ne soient pas dentcj>tc £ cs
aux forces contributives du pays et qui cha-
que région reçoive, selon ses besoins immé-
diats, la juste et équitable dotation dr cré-
dits, nécessaire à son développement à
sa prospérité, parfois même ipidispensiele à
son existence. On est obligé de reconnaître
qu'à l'heure actuelle se pose encore la gues-
tion de savoir si ces divers travaux somt oh
seront bientôt exécutés. Il semble qtier tes
efforts qui se sont manifestés dans ce bill
ojti été quelque peu dispersés et que la tttije
en œuvre simultanée de beaucoup de tribaux
n'a fait que ralentir leur achèvement et
ajourner la mise à exécution de certain* atl-
tres, d'une urgence incontestable.
En tête de ces travaux se place l'arvélio
ration du service d'alimentation en cnu
douce de Saint-Louis et de ses faubourg.
Puis c'est la fixation de la barre, dont les
travaux se monteraient à 200 millions ! (fcioUs
sommes loin des chiffres de jadis, du tJUlJs
de Bouquet de la Grie, car c'est une question
dont les origines se perdent dans la nuit des
temps). En 1907-1908, un projet Hardel résol-
vait cette question définitivement et à bon
compte, mais que serait-on devenu san^ la
question de la Barre ?
On parle maintenant seulement de l'achat
d'une drague c'est plus simple puikr
entretenir le canal; reste à savoir si, coifcimc
ses ainées coloniales, cette drague ne tonc-
tionnera que rarement.
Mais il va de soi, ajouta le président itd Iti
Chambre de Commerce, que Vurgenc* de cts
travaux se fait sentir autant que l'éviltgntj
nécessité d'alléger la cherté de la vie par
une diminution des droits de douane. Eé ei
paradoxale que puisse paraître la comïHcl-
tion d'une réduction des recettes douanières
avec l'adoption de nouveaux travaux, les
deux propositions, loin de se contredire, je
compléteraient et s'harmoniserai epit dizrdsïdttjt-
haute et double conception de l'action ltité-
laire de M. le Gouverneur général. En efiet,
outre que ces travaux peuvent être exéeiWés9
dans la mesure ties disponibilités blld,£I-.(Ú.
res annuelles, d'importantes réserves ont ètà
sagement constituées par Vhomme éminent
entre les mains duquel les destinées tie 11A.
O. F. ont été placées. Ces réserves, s*djju*
tant normalement dans telle proportion èifni*.
table, aux dotations qui leur seraient eiifec^
tees, chaque année, permettraient de doubler-
satisfaction aux légitimes et urgentes d"II'o(J""
des de toutes les régions de la colonit et
de rompre avec la tradition aablic de Sll Pt..
donner l'exécution des travaux nouveaux- à
la création de taxes nouvelles.
Le député du Sénégal ne pouvait que s'as-
socier aux desiderata exposés par M. Dura-
bourgez et assurer l'assemblée de son con-
cours comme intermédiaire auprès de l'ad-
ministration et du Conseil colonial.
L'on peut regretter, ajouta M. Diable,
qu'au moment où l'on envisageait les grands
travaux, ne se soit pas posé plus nette nt^nt
le problème de la navigabilité du fleuve, tzar
cette question devait être considérée connue
la contre-partie nécessaire, devant découler
de la construction du chemin de fer T¡';';.
Kayes. En effet, ou cette voie de pénél/to'Q'
tion était conçue datis un but stratégiqut et
les dépenses, incombant à l'Etat, ne }C;Jlt-
vaient entraîner aucune compensation locuje,
ou elle était purement économique et son (,é.
cution, assurée sur les ressources locales, ne
pouvait s'effectuer contre vous et devait Pwo-
vaquer ipso facto la mise en état de la Piiiel-
gabilité du fleuve Sblégal. Il s'agit de re-
prendre sur le passé ce qu'on a perdit et la
sol ulion prlltiq lie, intelligentc. que vous Plré-
conises aura mon appui auprès du Goutter'
"CIIT général, qui vous aidera à aequérii la
drague que vous demandes.
A l'appel, qui nous semble très justifié et
très logique, à la Caisse de réserve du (;Q'\
vernement général, M. Blaise Diagne a c-si.
devoir faire remarquer que l'organe de di
rection et de contrôle que représente cette
Administration ne saurait, sans compromet-
tre les intérêts des colonies de la Fédération
sur lesquelles elle doit veiller, se substituer
à l'effort fiscal et financier qu'elles doivent
faire en vue de leur développement et Je
leur prospérité. Sans doute, son appui lc-ur
est acquis et son concours financier se mani-
feste dans les grandes entreprises intercoln.
niales ou dans l'exécution de certains lt-a-
vaux dont l'urgence est déclarée. L'on pour-
ra, dans cet ordre d'idée, tout en insistât
sur les ménagements que sollicitent les for-
ces iproductives du pays, signaler 411
nouveau Gouverneur 1 opportunité de (tê,
mander au Gouverneur général l'aide dont
il sera besoin et qui, dans la limite des fats*
sibilités actuelles, sera accordée.
Nous sommes convaincus que le sympathi.
que et distingué député du Sénégal cmploiot'a
toute son autorité pour obtenir du Gouverne-
ment générjfl une large répartition des I
sources des caisses de Téserve en faveur
Sénégal (colonie mère de la Fédération), (IUr
seule une politique économique rationnelle
peut conduire vers une heureuse évolution.
£ D.
Départ *1 OtksNidNltt' fêmr Tka-Titi
eo
Le JvUcft'Michelot ost parti le 16 (le
Shanghaï pour Tien Tain, ovant à hoM
l'amiral Stoh et le général Claudel.
1 Le Maroc économique
i
Par LOUIS LE BARBIER
La culture des lentilles, des fèves, des
pois chiches, du ricin, de la betterave.
Panni les légumineuses autres que celles de
primeurs qui font l'objet d'un chapitre spécial,
il faut citer particulièrement les pois chiches,
les lentilles et les fèves. Celles qui sont le
plus appréciées en Europe et peuvent faire
l'objet d'une exportation relativement impor-
tante sont les lentilles et les fèves. Les pois
chiches sont moins appréciés, sans être pour
cela néaliReables.
Les lentilles sont petites, mais très fines.
Elles se sèment en hiver et s'accommodent
surtout des terrains secs, légers, mais per-
méables aux daux de pluie ; la Técolte se fait
en juin. Cette plante a la qualité de nettoyer
parfaitement le sol sur lequel elle a poussé
et de le laisser enrichir en azote par. ses racines.
Jusqu'à ces dernières années, l'exportation
avait été interdite, mais cette défense est au-
jourd'hui levée. La consommation de ce lé-
gume d'hiver est considérable en Europe. Bien
que, au -- début, - la consommation -- européenne
locale ait absorbé facilement toute la produc-
tion marocaine, il y aurait intérêt à intensifier
la production et à exporter des quantités aussi
importantes que faire se pourra. Le prix du
quintal qui oscille autour de 275 à 285 francs
sur le marché de Casablanca, est assez avan-
tageux pour que le colon européen se livre à
cette culture. Nous recommandons l'ensemen-
cement en lignes, qui permet un nettoyage fa-
cile du sol entre les rangées de plantes.
On a cultivé, en 1926, 2.882 hectares, et
il a été exporté 4.535 quintaux qui sont tous
venus en France.
Les fèces du Maroc, particulièrement les
petites, dites « fèves de Safi », sont remar-
quables pour leur teneur en gluten et, par suite,
sont recherchées par Ja minoterie.
Les acheteurs européens ont, d' ailleurs, re-
connu cette excellente qualité et classent la
fève de San bien au-dessus de celle de Maza-
gan ou de Casablanca, plus grosse. mais de
qualité moindre. En tout cas. ce légume et
susceptible d'un grand débouché, non seule-
ment local les indigènes comme les Euro-
péens au Maroc l'appréciant fort mais aussi
en Europe, et particulièrement en France. Sa
culture est consacrée à juste titre comme une
de ce l les qui do i vent c h uste titre conune une
de celles qui doivent chaque année avoir leur
place retenue dans l' exploitation de tout do.
maine agricole sagement ordonnancé.
On sème en lignes espacées de 50 à 60
centimètres, dès la fin des premières pluies. La
récolte se fait. pour les gousses vertes,, fin
mars et en avril, et pour les graines sèches fin
mai, début de juin. Malheureusement, la
plante, outre les maladies qu'elle connaît sous
tous les climats. comme la rouille, l'orobran-
che, le mildew, est sensible aux coups de vent
et particulièrement aux brûlures du sirocco.
Il faut donc s'efforcer de récolter le plus tôt
possible, et pour cela, ne pas attendre trop
tard pour faire les ensemencements.
Les prix actuellement pratiqués sont large-
ment rémunérateurs.
Il a été exporté, en 1926, 122.544 quintaux
dont 45.910 sur la France. Et il avait été
cultivé 49.474 hectares.
Les pois chiches marocains font l' objet d'un
assez gros commerce d'exportation ; ils sont
de bonne qualité et appréciés sur les différents
marchés d'Europe. de France notamment. La
culture est relativement facile, puisqu'ils vien-
nent bien, même dans les terrains secs et cail-
louteux. On les sème en février et on récolte
en juin. C' est donc une récolte qui ne tient
pas la terre longtemps et qui peut être de
remplacement lorsque, pour une cause ou une
autre, des ensemencements d' automne ont
échoué sur un terrain.
Le 501 demande à être bien préparé, la
plante s'enracine profondément et nettoie assez
bien le sol sur lequel elle a poussé.
Après la récolte, les pois sont tararés avec
un déchet de 3 à 4 0/0 environ, puis triés
sur des tamis classeurs selon leur grosseur et
leur qualité. La première ne peut pas conte-
nir plus de 4 de pois de la seconde catégo-
rie, ni grains noirs ou verts, ou brûlés. Ceux
de la seconde catégorie ne doivent pas con-
tenir de matières étrangères au delà de 4 %,
y compris les grains noirs, brûlés ou verts.
Enfin, la troisième catégorie contient tous les
pois défectueux qui sont rejetés dans les deux
premières, et au maximum 4 de matières
étrangères. On peut aussi traiter pour des pois
« tout venant » cela comporte les trois caté-
gories.
Les prix de vente, qui étaient de 20 francs
le quintal avant-guerre, sont montés à 200 et
220 francs. Cette culture a sa place marquée
dans l'assolement de toutes les exploitations
agricoles traitées d'une façon rationnelle et
méthodique.
Il avait été cultivé, en 1926, 24.705 hec-
tares, et l'exportation a été de 39.805 quin-
taux, dont 28.764 pour la France.
On pourrait encore citer Valpiste, graminée
originaire et implantée des Canaries, dont la
graine sert à faire une huile qui convient pour
Papprêt des cotomades et qui, de ce chef,
s'exporte facilement, surtout en Angleterre.
11 en a été cultivé, en 1926, 7.431 hec.
tares. et exporté 24.145 quintaux, dont 6.414
pour la France.
- le Fenugrec. sorte de condiment appré-
cié des peuples mahométans, et qui est assez
bon pour engraisser les animaux. Malheureu-
setneht, il communique à la chair un goût assez
fort et nettement désagréable, si bien qu' on ne
peut pas pousser avec lui l'engraissement jus-
qu'au bout.
- Exportation en 1926, 3.326.702 kilos, dont
334.381 pour la France ; la culture avait été
3e 3.820 hectarea.
Ces deux plantes se sèment en automne ou
au début de t'hiver, surtout dans les terrains
humides. La récolte se fait en juin-juillet.
Et pour ne rien oublier au moins de or
qui donne d'ores et déjà lieu à des transactions
assez importantes, disons quelques mots du
coriandre.
Cette ombellifère, qui fleurit d'un blanc
rosé, qui atteint 30 à 35 centimètres, et dont
les fruits secs ont une odeur aromatique très
prononcée, a son usage dans la pharmacie (pré-
paration de l'eau de Mélisse) dans la prépa-
ration de certains médicaments et en confiserie.
La plante, surtout cultivée dans la Chaouïa,
se sème en octobre-novembre et se récolte en
mai-juin. Elle affectionne les terres chaudes
et assez fortes, pas trop humides.
En 1926, il a été cultivé 4.840 hectares et
il a été exporté 3.618.216 kilos de coriandre,
dont 2.788.383 à destination de France.
Bien que les deux autres plantes dont nous
allons dire quelques mots ne soient pas du tout
de la même famille que celles dont nous ve-
nons de parler, nous citerons deux autres cul-
tures qui peuvent devenir d' un assez grand
intérêt.
Le ricin d'abord. On sait quelle extension a
pris l' usage de l'huile de ricin pour les mo-
teurs. surtout ceux d' aviation, ou pour refroi-
dir. sans arrêter la marche d'une machine, des
coussinets qui chauffent. Donc, ce n. est plus
seulement dans la pharmacie que cette huile
est employée, c. est industriellement. On con-
naît aussi son prix relativement élevé.
Or. le Maroc peut produire des quantités
très appréciables de ricin, surtout dans la zone
du littoral où, comme au Sénégal ou dans la
vallée du Niger, il se reproduit et pousse spon-
tanément avec une vigueur telle qu'il est même
parfois difficile de s'en débarrasser quand il a
pris en affection certains terrains. De là est
venue naturellement l'idée de le cultiver et de
l'améliorer.
Le ricin du Maroc est connu sous le nom de
ricin sanguin de Settat. Il peut soutenir la
comparaison, au point de vue de la rusticité.
la précocité et le rendement en grains décorti-
qués. avec les différentes variétés de ricin du
Sénégal et de la vallée du Niger et même avec
ceux d'Egypte et de Zanzibar. Il paraît donc
inutile d'importer à grands frais des graines
étrangères. Le ricin aime les terrains profonds,
humides, et produit dès la seconde année. Une
plantation peut être faite en plaçant les arbus-
tes à 4 mètres les uns s autres. La récolte
se fait en été, et les rameaux doivent être ra-
battus aussitôt la récolte faite. On peut éva-
luer la teneur grasse entre 40 et 50 : quant
à la production par pied, le poids moyen en
graines décortiquées est d' environ 1.150 à
1.200 grammes. Enfin, on calcule qu 'un hec-
tare peut donner 2.000 kilos, dans une planta-
tion bien surveillée. Ces chiffres sont intéres-
sants pour les cultivateurs disposant de ter-
rains aptes à cette culture. Remarquons qu'elle
ne demande pas d'engrais, ni d' autres soins
qu'un désherbage annuel. Elle niio* sollicite
donc pas énormément de soins.
Cependant, il faut noter que la culture du
ricin, qui avait semblé devoir prendre une
grande extension pendant la guerre, accuse un
fléchissement considérable dans ces dernières
années.
La betterave, que r on a essayé d'acclima-
ter au Maroc depuis quelques années, demanda
un sol bien préparé et engraissé. Celle à sucre
ne paraît pas devoir être intéressante, rar sa
production à l'hectare reste fort faible (à peine
3.000 à 3.500 kil05 à l'hectare). La betterave
fourragère, au contraire, donne des résultats
appréciables, car pendant l'été elle Soumit
pour les animaux une nourriture qui leur con-
vient fort bien, à condition d'employer la bet-
terave aussitôt qu'elle est arrachée, la plante
ne se conservant pas en silos.
La betterave doit être semée sur des sol s
ayant subi au moins un, et si possible deux
labours avec hersage, et des fumures équiva-
lant environ à 20.000 kilos de fumier de
ferme à l'hectare. On peut semer au printemps
en terre bien mouillée par les pluies et récol-
ter comme il vient d'être dit ci-dessm.
En résumé, nous ne croyons pas beaucoup
au succès de la culture de la betterave à sucre,
mais nous recommandons celle demi-sucrièrc et
fourragère à tous ceux qui élèvent du bétail.
Louis Le Barbier.
«Obo4b-
Dépêches de l'Indochine
--()-o---
La Fête Nationale
l.ll fête nationale du 14 juillet fut célébrée
avec éclat dans toute l'Indochine. La revue
des troupes fut passée dans les dif;éientes
garnisons au milieu d'une grande af/luenee
d' Euro péens et d'indigènes ; toutefois, au
Tonkin, eu raison de la température acca-
blante, les cérémonies militaires furent sup-
prill11:t'!i. A l'nom-Penh, S. M. Sisojeati: assista
à la revue, aux côtés dit représentant de IcI
France. Le régent de l'Anna m et le < onseil
du ( omat ont chargé le Résident su périeur
d'ex primer au Gotn-erneur général 1 arenne
Vassurance du fidèle attachement du peuple
annamite à la France.
.t. --
Le cours du riz
---().o--
SAIGON, 15 juillet
l inouï s nmyt n dos 1<)0 kilos <11 pinstr. s, ,s;i»s
pt'I'dll:-. lr Inntf (lu 1H)V(I, S;UI> U'S (lliuUj.
Itiz n" 1, brisures Il J
Miz h" 2, ÎO hriMiivs lu I?
Hi Z Il. x'»<> brisures :) s<ï
Mnsures IlO" 1 et 2 NT»
Mnsuivs 11" ? il
~risur''sn" t ti~t.
Farines ",.. , 0 , , 0 , 0 , , 0 0 , , , , 3 .:)
Paddys (rours moyens de* UNI kilos, en pias-
tres, sn
INtddv Vintf-ljonff Ci 77
Taddy GvCon^' 7 12.
IVddv Ha't.).')) Ii Roi-
Pn.)th' IbtiN.111 t', in
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