Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-04-21
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 21 avril 1927 21 avril 1927
Description : 1927/04/21 (A28,N62). 1927/04/21 (A28,N62).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451057n
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
.VINGT-HUITIEME ANNEE. - No 62.. LE NUMERO : M CENTIMES JEUDI SOIR, 21 AVRIL 1927.
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Les Annales Coloniales
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DIRECTEURS > Marcel RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
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GIn inédits, qui sont leur propriété exchwiw.
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ABONNEMENTS
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On t'abonna aana frai» «mm
tous les bureau da posta.
Esquisse de réponse
e.8
On me communique la très intéressante i
ilote suivante, dont la portée financière et 1
économique n'échappera, je crois, à per-
sonne ;
12 avril 1927.
Dans un article paru dans les Annales Co-
loniales du 10 février dernier, M. Etienne
Antonclli combat l'assimilation monétaire des
colonies à la métropole et se rallie à Vopi- j
nion de Véconomiste belge, M. de Launay,
que la métropole doit renoncer à imposer à
tes colonies son papier-monnaie. C'est pour-
quoi il voudrait que les colonies françaises
de l'Asie, de l'océan Indien et dit Pacifique
aient leur autonomie monétaire; mais pour
des raisons qu'il explique mal, il admet que
nos trois grandes possessions de l'Afrique
Mineure n'aient pas une autre monnaie que
celle de la France continentale ; quant à
VAfrique Occidentale et à l'Afrique EqWltO-
riale, il ne sait s'il doit recommander pour
tlles le premier régime ou le second.
Nous croyons que Vhesitation de AI, Atito-
nelli provient de ce que posant une question
générale, il répond à un cas particulier.
Les colonies doivent-elles avoir la même
monnaie que la métropole? se demande-Ud.
Il pense aussitôt à la crise monétaire fran-
çaise, à la disparition de l'étalon d or, au
JaPier-monnaie, à la cascade des changes et
il répond : Non! Que n'a-t-tl pensé à l'An-
gleterre et à laujiraliet Il aurait répondu :
Ouil
Nous sommes convaincus que le système
français qui consiste, sauf pour VIndochine,
à donner aux colonies et pays de protectorat
la même monnaie qu'à la métro pôle, est le
Pon. L'identité de monnaie resserre les liens
économiques ; elle favorise de toute évidence
les transactions commerciales en facilitant la
fixation des prix et des règlements; elle per-
met surtout aux capitalistes métropolitains de
faire dans les colonies des immobilisations de
longue durée avec la certitude d'en retirer en
fin de compte un capital qui sera représenté
far la même monnaie que celle qui constitue
l'ensemble de leur fortune et cela a de l im-
portance pour les français. J\ est-ce pas
beaucoup pour cette raison que ceux-ci
étaient peu attirés par l'Indochine avant la
guerre, quand la piastre-argent était une
mauvaise monnaie par rapport au franc-art
Si la maladie actuelle dit franc était chro-
nique, nous abonderions dans le sens de M.
Antonclli, et nous n'hésiterions peU à recom-
mander Vindépendance monétaire avec l'éta-
ion d'or même pour l'Afrique Mineure; mais,
Dieu merci, ce n'est qu'une maladie aiguë et
curable; la grande crise est passée et la con-
valescence parait maintenant en bonne voie.
H M'f a pas lieu de recourir, pour sauver
l'économie de nos colollies, à la séparation
monétaire. Mais, « la vérité, y a-t-il quelque
those à sauver dans nos colonies? A exami-
tier la chose d'un peu près, il scmble qu'elles 1
n'aient retiré jusqu'à présent nue des bénl-
fices de l'inflation et que celle-ci cesse au
moment où elle aurait produit chez elles ses
mauvais effets. Nos colonies sont un peu
comme ces paysans de France qui ont rem-
bourse leurs dettes hypothécaires grâce a la
dépréciation du franc. Les chiffres exprimant
en francs la valeur de leurs produits ont con-
sidérablement grossi, alors que ceux re présen-
tant le service des emprunts contractes en
France n'ont Pas varié. C'est tout bénéfice.
M. Antonclli, dans un article publié égale-
ment par les Annales Colonialc. iur mars
dernier, a soulevé la question dl&statut des
banques coloniales.
Il lui parait que celles-ci sont soumises at-
tuellement à une évolution, justifiée a ses
yeux dans une certaine mesure, et qui tenft
à donner ,. la puissance publique la direction
là "ù elle n'avait précédemment que le con-
trolo. 1
Cette innovation, qu'il appelle une vic-
toire de l'Etat sur les intérêts particuliers, le
réjouirait volontiers s'il n'avait peur qu elle
ne devienne trop complète; et le grand mot j
de l'ingérence de l'Etat politique sur le ter-
tain économique est aussitôt lâché.
Il semble que le caractère traditionnel des
mesures récemment préconisées à l'égard des
banques d'émission coloniales ait échappé à
l'honorable député.
Il cite tout au long les pouvoirs donpiés par
les statuts de la Banque de Madagascar à
son président-directeur général, sans s'être
avisé qu'ils sont la copie mot à mot des ar-
ticles corrèspondants aes statuts de la Ban-
que de l'Algérie.
- Remdntant plus haut, il aurait pu Lire aatts
les actes constitutifs de la Banque de France
que le Gouverneur aurait à la fois « la di-
rection de toutes les affaires de la Banque »
et la « présidence dit Conseil général et de
tous les comités ». Napoléon 1er, conscient du
caractère régalien du privilège d'émission,
n'avait voulu l'abandonner qu'en s'entourant
de toutes les garanties d'une gestion prudente
et impartiale, soucieuse à la fois des droits
de l'Etat et des intérêts généraux.
Ce principè est devenu depuis absolument
classique; on en trouve l'application en Es.
pagne comme en Belgique, pays soumis ce-
pendant à des régimes politiques différents.
De nouveaux Etats nés de la guerre, com-
me les pays baltes, s'en sont inspirés égale-
ment lors - de -- la création -- de leurs - -- instituts
d'èmtsston.
Il ne faut pas oublier enfin que c'est lui
qui régit le statut commun des banques
d'émission de nos vieilles colonies, dont le
directeur est nommé par décret.
La période héroïque de nos colonies est
close; il ne saurait être question de ne pas
appliquer à notre plus grande France toute
entière un régime qui a fait ses preuves par-
tout et qui seul peut offrir aux capitaux et
aux initiatives privées qui veulent s'employer
dans notre domaine d outre-mer, les garan-
ties de sécurité et d'impartialité qu'ils sont
en droit d'exiger.
Certes, le problème posé nnr la note,
qu'on vient de lire dépasse largement la
question particulière qui en fait, en appa-
rence, l'objet : c'est un problème de politi-
que coloniale générale que je me propose
bien de reprendre ici, un jour prochain.
Pour aujourd'hui, je me bornerai à une
très brève observation :
La situation monétaire actuelle ne m'avait
fourni, dans mon article du 10 février,
qu'un prétexte pour poser un problème beau-
coup plus général.
Admettons donc, par hypothèse, que le
régime monétaire est 1 sain a dans la mé-
tropole et dans les colonies. Y a-t-il, alors,
avantage à établir un régime monétaire
commua ou des régimes monétaires variant
avec les conditions économiques et sociales
de la métropole et des colonies?
Je réponds : c'est une question de fait.
Partout où la communauté de régime moné-
taire doit répondre à l'existence ou à la pos-
sibilité proche d'une communauté de vie éco-
nomique dans l'Afrique mineure, par
exemple oui, il faut réaliser la commu-
nauté de régime monétaire ; là où cette pos-
sibilité n'existe pas - Indochine, Mada-
gascar non; là où on ne peut encore se
prononcer Afrique Occidentale - re
donnons pas une réponse définitive.
Notre savant correspondant, lui, affirme
une autre doctrine : il y a toujours, dans
toutes les colonies, avantage à la commu-
nauté de régime monétaire. Mais avantage
pour qui?. Pour la métropole? On est ainsi
ramené à une certaine conception de la colo-
nisation bien connue, que je me contente de
rappeler ici, mais que je ne manquerai pas
de discuter plus largement dans un autre
article.
Mon correspondant me reproche ensuite de
ne pas avoir retenu « le caractère tradition-
nel des mesures préconisées., en ce qui
concerne le statut des banques coloniales.
Mais j'en demande pardon à mon contra-
dicteur, c'est précisément le caractère tradi-
tionnel de ces mesures qui m'inquiète. Mais
oui, le régime bancaire qu'on nous propose
c'est le régime napoléonien de la Banque de
France, de la Banque d'Algérie, mais ce
n'est pas une raison pour * que ce soit le
meilleur.
Je crois que les conditions actuelles du
monde économique ne sont plus celles du
dix huitième siècle monarchique ou du dix
neuvième siècle napoléonien. Je ne crois pas
que les colonies ne soient que les écuries
du roi de France et les banques coloniales
que des banques de l'Etat napoléonien.
Mais, ici encore, c'est toute la question de
la colonisation qui est en cause. J'y
reviendrai.
Etienne Antonelli,
Député tir la Havte-Savote, profet-
teur de législation rolnuinle rt d'éco-
nomie poiUtque à la Faculté de Droit
de Lyon.
A L'OFFICIEL
Par décret en cuite du 20 avril 1927,
rendu sur la proposition du ministre des
Colonies, «M. Gleitz (Charles-Emile), direc-
teur à l'administration centrale du minis-
tère des Colonies, a été admis à faire va-
loir ace druits a la retruite, à titre d'ancien-
neté de services, pour compter du 1er mai
1927.
Conform('rnlnt aux dispositions des lois
de finances des :U décembre 1920, article
28, et 2» avril 19^», article 115, M. Gleitz
(Charles-Emile) continuera il exercer ses
fonctions jusque la délivrance de son li-
vret de pcnsioll. *
M. Gleitz (Clmrles-Emile). a été nommé
directeur honoraire il l'administration cen-
trale du ministère des Colonies.
t « •
Par décret en date du 20 avril 1927,
rendu sur ill. proposition du ministre des
Colonies, -M. Joseph IGasloll-Adricn), gou-
verneur des 'Colonies, a été nommé di.
recteur à l'administration centrale du mi-
nistère nos Colonies, en remplacement do
M. Gleitz (Chniies-Emiile), admis h faire va-
loir ses droits à la retraite.
Celte nomination, qui entraînera la ra-
diation de M. Joseph (GHslon-Adrien) du
cadre des Gouverneurs dre Colonics, aura
ses effets pour compter du lendemain du
jour où M. Gleitz (Oiaries-Emile), cessera
effectivement ses fonctions, dans les condi-
tions déterminées pur les lois de finances
des 31 décembre 1920, article 28, et 29 avril
192G, article 115.
1
Par arrété du ministre des Colonies en
date du 20 avril 1927, M. Joseph (jaston-
Adrien), directeur au ministère des Colo-
nies, a été chargé de la direction du per-
sonnel et de la comptabilité à l'administra-
tion centrale.
M. Gleitz va quitter le ministère des Colo-
nies après quara/tte ans de remarquables ser-
vices. Entre dans l'Administration Centrale
en 1887, il est devenu grâce à un opimâ-
tre labeur, Directeur du Personnel et de la
Comptabilité, poste qu'il occupe, depuis plus
de dix ans.
Tous les fonctionnaires coloniaux conser-
veront le souvenir de ce chef bienveillant et
aimable qui, dans ses hautes fonctions, fit
toujours preuve d'une haute impartialité.
Son successeur, M. Gaston Joseph, Gou-
verneur des Colonies, a fait ses preuves de-
puis près de quinze ans en Afrique Eqllato-
riale et en Afrique Occidentale. Grâce à ses
brillantes qualités et à ses vastes connais-
tances administratives, il a occupé à plu-
sieurs reprises les fonctions de Chef de Ca-
hillct auprès des Gouverneurs Généraux i
Brazzaville et à Dakbr, avant de devemr le
collaborateur écouté de MM. André Hesse et
T.h", Perrier au ministère des Colmties.
M. Gaston Joseph conserve ses importan-
tes fonctions actuelles auprès du ministre
des Colonies.
Nous sommes heureux de lui adresser nos
cordiales félicitations.
t
L'empereur d'Annam voyage
--()o()-
L'empereur d'Annam Vinh Thuy et son
cousin germain, le prince Vin Tanh.. sont
arrivés à Pradee en automobile.
, .f.' jeune empereur passera quelques
iours dans cette ville et rentrera ensuite A
Paris.
PAGES RETROUVEES
--0-
La monarchie française
et les colonies ,
Je viens de relire, dans le silence
de la campagne, cette émouvante,
cette dramatique histoire.
Au Ier septembre 1758, le Calladà pou-
vait être encore sauve. M ont cal m prévenait
le ministre que les Anglais réunissaient, avec
les troupes de leurs colollies, c mieux de
cinquante mille hommes It. Les Français
n'avaient que huit bataillons, soit 3.200 hom-
mes; « le reste, troupes de la colome dont
mille deux cents seulement en campagne, le
surplus à Québec, Montréal, la Belle Ri-
vière, pays d'en haut; puis les Canadiens,
il n'y a eu cette année en campaenc qu'en-
viron mille deux cents. 8 Et il s'écriait ;
« Avec si peu de joras, comment garder
sans miracle depuis l'Ohio jusqu'au lac
Saint-Sacrement et s'occuper de la descente
à Québec, chose possible! Qui écrira le con-
traire de ce que j'avance trompera le roi.
Quelque peu agréable que cela soit, je dois
le dire comme citoyen. » Langage ferme et
digne : la philosophie du XVIIIe siècle a
passé par là. « Ce n'est pas découragement
de ma part ni de celle des troupes, résolus
de nous ensevelir sous les ruines de la colo-
nie; mais les Anglais mettent surird trop
de forces dans ce continent pour croire que
les nôtres y résistent et attendre une conti-
nuation de miracles qui sauvent la colome de
trois attaques. »
Doreil déclarait à son tour qu'il n'y avait
plus grand chose à attendre, lézyiç que la
position devenait tous les jours plus criti-
que et la besogne beaucou p plus dillicih,
Vaudreuil que le péril était un péril de mort,
mais les uns et hs autres esteraient malgré
tout que Versailles comprendrait : « Si la
guerre continue l'année prochaine, il faudra
-..quc Sa Majesté nous envoie de puissants sr-
cours en vivres, hommes et vaisseaux, pour
pouvoir balancer les forces ennemies. 9
La preuve, c'est la démarche même faite
par Bougaimrillc que Vaudreuil et Montcalm
avaient décidé d'envoyer en France. On
connaît la suite. la cour accueille Bougain-
ville avec empressement, le roi fait un pal-
marès superbe : Montcalm, lieutenant géné-
ral et commandeur de l'ordre de Saint-
Louis; Vaudreuil, grand croix de l'ordre; Le-
vis, maréchal de camp; de Bourlamaque,
brigadier ; Bougainville, colonel et chevalier
de Saint-louis; après ces promotions et no-
minations, on célèbre à Paris un « Te Deum
en l'honneur de la victoire de M. de Mont-
ralm en Amérique 3, et le rapport du Gou-
verneur est inséré dans la Gazette de France.
Puis on estime que l'on ne peut pas aller
Plus loin et on offre à la nouvelle France
.26 recrues et le tiers à peine des vivres que
les malheureux attendaient là-bas. C'est
alorque pressé par l'aide de camp Bou-
gaimJille, le ministre de la Marine Berryer
faisait la réponse célèbre : « Alomiulr,
quand le feu est à la maison, on ne s'occupe
pas de l'écurie », ce qui lui attira cette répli-
que - a On ne dira pas du moins, Monsieur,
que vous parlez comme un clievalf s L'esprit
du XVIIIe siccle avait aussi Passé par là.
Le Canada était perdu. Belle Jsle qui était
ministre de la Guerre écrivait à Alontcalm
que lui envoyer des troupes serait- augmenter
la disette et terminait cette lettre de refus
en déclarant : « Il est de la dernière impor-
fallte de conserver un pied dans le Canada,
quelque médiocre qu'en soit l'espace; car
si nous l'avions perdu en entier, il serait
comme impossible de le ravoir. » Montcalm
répond avec une grandeur d'âme digne de
Vantiquité : * J'ose vous répondre de mon
entier dévouement à sauver cette malheu-
reuse colonie ou à mourir. »
Ses 3.200 hommes, les 326 recrues, 1.500
soldats de troupes de marine et ceux des mi-
lices, voilà toute l'armée. Le Gouverneur
ordonne la levée en masse des Canadiens de
16 à 60 ans; dix mille hommes, parmi les-
quels des enfants et des vieillards s'enré-
lent; 900 FJurons, Iroquois chrétiens et
Abénaquès ayant échappé à l'épidémie de
petite vérole déchaînée les années précéden-
tes, les rejoignent. Montcalm s'était engagé
à sauver la malheureuse colonie ou à mourir.
On sait comment Montcalm, ses officiers, ses
soldats déprimés Par les privations et les
souffrances, ont tenu parole.
Je viens de relire cette émotwante, cette
1 dramatique histoire.
Mario Rouatan,
Sénateur de "n.ult. ancien miniitre
Vice-vré*iftent dp la Comminrtnn
.maln.,ftf,. If,., ('nan"f"
SAUVETAGE
Suivant, un sans-fil reçu A Southampton.
le paquebot lonic a annoncé qu'il avait
sauvé ;'{'(plipn.e complet, soit vingt-cinq
hommes, CtP. la !!o¡qettr française Daisy,
venant do Saint-Malo.
40
Homntge posthm à William Giynet
0x0
En faisant nart à ses vlministrés de la mort
du reçretté M. William Guynet, le Gouver-
neur Général de l'A.E.F. a ajouté :
« M. William Guynet s'est toujours dé-
pensé pour le plus grand bien de la Colonie.
« Ayant un sens très aigu des réalités, joint
a une profonde connaissance des problèmes co-
loniaux, il n'a jamais cessé de prêter à l'Ad-
ministration locale un concours des plus pré-
j I cieux et des plus dévoués.
« Homme de bien, affaWe, accueillant,
I M. William Guynet tai"era d'unanimes regrets
en Afrique Equatoriale Française. »
AU CONSEIL D'ÉTAT
Requête contre un arrêté de t Association
Cultuelle Musulmane d'Alger
Le 27 août 1924, le Préfet d'Alger rati-
fiait un arrêté de l'Association cultuelle
musulmane de la ville d'Alger, nommant
M Bensennemane Kaddoum ben Ali, iman
ii la mosquée Bourkissa et également iman
à la mosquée de la Pêcherie.
Protestant contre cette nomination, M.
Hadj Moussa ben Mohamed, récitateur du
Koran à la mosquée de la Pêcherie d'Al-
ger, avait introduit une requête au Conseil
d'Etat contre l'llrrté de l'Association cul-
tuelle attendu que la nomination de M.
Honeennemane avait obtenu l'agrément du
Préfet sans que le Conseil d'administra-
tion en ait etl à délibérer.
Le Conseil d'Etat appelé à statuer sur
cette affaire, s'est déclaré incompétent, at-
tendu qu'il n'appartient pas au Conseil
d'WlIll de connaître de litiges relatifs au
fonctionnement des associations cultuelles.
-------- 4"0-
Le voyage de M. Sarraut
---0-0-
M. Albert Sarraut, ministre de l'Intérieur,
qui se rend à Constantine, ainsi que nous
1 avons annoncé, pour assister aux fêtes du ju-
bilé parlementaire de M. Gaston Thomson, est
arrivé à Marseille mardi matin, à 8 h. 43. 11
a été accueilli à sa descente du train par
MM. Delfini, préfet, et Delpaux, chef de cp-
"binet ; Flaissières. sénateur-maire ; Gonnard,
commissaire central.
Dans le même train se trouvait M. Duver-
noy, secrétaire général du Protectorat du Ma-
roc, qui se rend également à Constantine.
M. Albert Sarraut s'est embarqué à midi sur
le paquebot Gouverneur-Général Chanzy et est
arrivé hier à Alger, accompagné de Mme et
Mlle Sarraut et de M. Cornu, son chef de ca-
binet.
A son arrivée à Alger, M. Albert Sanaut a
fait à un groupe de nos confrères, passagers du
Gouverneur-Général-Chanzy, les déclarations
suivantes :
Vous saoez pourquoi je viens en Algérie. Le
Gouvernement a voulu être représenté aux fêtes
qui vont avoir lieu en l' honneur d'un des vété-
rans de la République, M. Thomson, déptrté
depuis cinquante ans. Je profiterai de l'occa-
l s/on qui m'est ainsi offerte de visiter à nouveau
l'Altérie pour apporter aux populations sinis-
trées de la province d'Oran le témoignage
affeclueux de la métropole.
Un cXtclone sans précédent a ravagé les
vignobles et les plantations et c'est bien le
moins que la France, qui a reçu de l'Algérie,
pendant la guerre un secours si noble et si ar-
dent, vienne dire la part qu'elle prend à l'afflic-
tion des populations si cruellement frappées par
le récent désastre. Enfin, je viens me rendre
compte sur place de l'importance d'une cer-
taine propagande antinationale et que je me ré-
serve de qualijier dans le discours que je pro-
noncerai Õ Constantine.
En rade, une vedette portant le pavillon du
gouverneur général accoste le navire.
M. Viollette, gouverneur général, accompa-
gné de M. Causeret, secrétaire général, vient
recevoir le ministre, qui prend place à bord du
canot, pendant que des salves ébranlent l'air.
Le débarquement s'effectue au palais de l'Ami-
rauté, où toutes les personnalités politiques, mi-
litaires, religieuses et indigènes sont réunies au-
tour de M. Borde, préfet, du général Meynier,
etc., etc. - - - - --
Après les souhaits de bienvenue de M. Raffi.
maire d'Alger, auxquels répond le ministre, le
cortège se fonne.
Après un circuit à travers la ville admirable-
ment pavoisée, le cortège arrive au Palais
d'Eté, où a lieu une réception. Elle fut suivie
d'un dîner intime.
M. Sarraut quitte Alger ce soir, pour Cons-
tantine.
Le ministre de l'Intérieur rentrera à Mar-
seille le 30 sur un torpilleur mis à sa disposi-
tion par la marine et sera à Paris le Ier mai au
matin.
nANS LA LEGION D'HONNEUI
MINISTERE DE L'INTERIEUR
Est nommé Chevalier :
Le docteur Massonet, ancien maire de
Gonrnya (Algérie).
–-
III. Sleef an Congrès de la Mutualité
A l'ouverture du cinquième Congrès de
la Mutualité coloniale, le président, M. Ra-
réty, donna la parole ti M. Steeg qui, dans
un très éloquent discours, renflit hommage
à l'ativrc- de la mutualité coloniale. Il sou-
ligna notamment, qu'une manifestation qui
eut lieu récemment a permis de venir en
aide aux populations sud-marocaines me-
nacées do famine.
Ont pris ensuite la parole* le docteur Co-
Jombani, MM. Julien, au nom âii ministre
du Travail ; Tardi, au nom du ministre de
l'Agriculture ; Fleurot au nom du conseil
municipal de Paris, et enfin M. Guirand,
secrétaire, qui lut le rapport.
Le Congrès a du ensuite les sons-com.
missions qui ont commencé leurs travaux
dans la soirée.
on i
Les relations commerciales
Tuntsie-T chad
on
Plus de 10.000 indigènes se sont rendus à
Tatahouine (sud tunisien) pour fêter le re-
tour de la première caravane qui, partie en
novembre dernier de Tunisie, s'est rendue au
Tchad, suivant l'itinéraire reconnu par la
mission Courtot.
Cette caravane a pu effectuer sans aucun
incident un parcours de 7 500 kilomètres et
sans être autrement défendue que par une
escorte de quatre chameliers armés. Elle rap-
porte 2.500 kilos d'ivoire, de peaux de ser-
pents, de fil al i etjïe cuirs, chargés sur trente-
deux chameaux.
De RTandes ffttes indigènes ont eu lieu à
Tatahouine pour célébrer cet heureux événe-
ment.
.Le commerce total
des colonies françaises
-0.0-
Les Annales Coloniales publient régulière-
ment les statistiques concernant le commerce de
la France avec ses colonies. Rappelons à ce
suj et que la Métropole a fait avec ses posses-
sions lointaines, en 1926, un commerce se chif-
frant par plus de 16 milliards. Mais nos colo-
nies ne font pas seulement, comme on sait, des
échanges avec la France. Leur commerce avec
tous les pays a été en 1925 de 27 .milliards,
683 millions, 262.589 francs, ainsi répartis :
Millions
de francs
Algérie 5.679
Indochine 4.236
1 Afrique Occidentale Française. 2.014
Tunisie I -932
Maroc 1.724
Syrie 1. 434
Madagascar * 936
Côte des Somalis. , 679
Martinique 340
Guadeloupe. 287
La Réunion.,. 259
Cameroun 239
Saint- Pierre et Miquelon 237
Pour 1926, les chiffres exacts ne sont pas
encore connus, mais on sait que leur total dé-
passera trente milliards.
Ce chiffre mérite d'être souligné. Il démon-
tre mieux que de 100gS discours la valeur de
r ceuvïe coloniale française.
L'AVIATION COLONIALE
--0-0--
Paris-Tomiouctou
Les aviateurs Cornillon et Girardot, dont
on pouvait redouter l'arrêt, d'après les dé-
pêches signalant que leur appareil était trop
chargé, se sont élevés hier de Colomb-Bé-
char, se dirigeant vers Tombouctou.
Le raid de Pinedo
L'aviateur italien marquis de Pinedo est
arrivé hier à Washington, venant de San-
Francisco. Il a été reçu aujourd'hui par le
président CoolidJe.
L'hydravion banta-Maria no 2, destiné a
l'aviateur de Pinedo pour remplacer celui qui
a été détruit par l'incendie, est parti de Gè-
nes hier à bord d'un transatlantiane qui vo-
gue vers New-York. 0
Inspection au Maroc
Les généraux Hergault, inspecteur général
de l'aéronautique, et Saconney, inspecteur
général du matériel de l'aéronautique mili-
taire, ont quitté le Bourget mardi matin, à
7 h. 30, pour Casablanca, à bord de deux
avions du 348 régiment d'aviation, pilotés
respectivement par le capitaine Fargeau et
le lieutenant Thenot.
Les deux équipages, sans incideqt, sont ar-
rivés le même jour à Perpignan, où ils ont
atterri à 12 h. 35.
Les aviateurs ont repris leur vol vers 16
heuies, mais, après quelques évolutions, ils
sont revenus atterrir sur l'aérodrome, le mo-
teur de l'un de leurs avions donnant des in-
quiétudes.
Ils sont partis hier matin seulement à des-
tination d'Alicante, et ont atterri dans ce
port à 11 h. 30.
Ils sont repartis ce matin pour Casablanca.
Saint-Raphaël-Amérique du Sud
L'aviateur Saint-Roman a poursuivi la re-
vision de son appareil, afin de continuer son
raid avec toutes les chances de succès.
T)ans le but d'alléger son avion, il a dé-
cidé d'enlever les flotteurs et de les rempla-
cer par un train d'atterrissage ordinaire. La
réparation sera terminée aujourd'hui et
l'aviateur compte partir demain matin, à la
première heure, pour Dakar.
Srtint-Roman sera le premier aviateur qui
tentera de traverser l'océan Atlantique avec
un avion non muni de flotteurs.
Randonnée africaine
Hier matin, à 6 h. 30, un équipage fran-
çais : l'adjudant Rossi, pilote, et le capitaine
Devé, navigateur, a quitté Villacoublay, en
présence de notre ami M. Daladier, ancien
ministre des Colonies.
Le raid que ces deux aviateurs entrepren-
nent est un circuit transafricain. Ils espè-
rent, à bord de leur Potez (moteur Lorraine
450 CV), qui emporte 1.200 litres d'essence,
atteindre Colomb-Béchar d'un seul vol.
2.200 kilomètres en douze heures environ.
Retour
Le général Girod s'est embarqué aujour-
d'hui à Alger pour inspecter samedi l'école
d'aviation d'Istres et assister, à Marseille, il
l'inauguration du monument aux Poilus
d'Orient.
M. Barthe à Fort-de-France
0-
A11 cours de la mission de M. Barthe, re-
lative au contingentement des rhums, les
présidents des syndicats intéressés ont
daman/té l'arbitrage. Après une minutieu-
se enquête sur tons les points de l'tle, le
président de la, Commission des boissons
de la. Chambre a rendu une sentence basée
sur l'application des lois existantes et qui
a été unanimement acceptée.
M. Barthe, à son départ, de Fort-de-
France a. été l'objet de manifestations gé-
nérales de. sympathie,
(Par dépécho.)
Le premier renoncement
du Père de Foucauld
Les vénérables enquêteurs requis par
Sa Sainteté. Pie XI pour la canonisation
du R.P. Chnrlos de Foucauld feront bien,
avant de pousser plus loin leurs investiga-
tions, de lire ou relire le livre de M. René
Bazin.
Ils y découvriront qu'en renonçant anx
délices du « fln havane H Chartes de Fou-
cauld, endiablé fumeur, Était d'ores et déjà
touché par la grace.
C'est donc une bonne note à joindre au
dossier de canonisation..
RETOUR
M. Poiret, gouverneur de la Guinée,
est arrivé hier à Bordeaux par l'j paque-
bot Asie. Le distingué Gouverneur qu,
occupe le GouveriM'inent de Konakry t.
puis quinze ans rentre en France en congé
de «)tjvalescence.
Interviewé J'I son dèburqucment, il a rap-
pelé à notre correspondant particulier que
la Guinée française est dotée d'un merveil-
leux climat, très propice aux diverses sor-
tes de cultures. Des essais ont été tentée'
pour la culture des céréales ; ils ont été
couronnés de succès.
En outre, la culture de la banane est
susceptible de devenir très Intéressante,
mais elle est encore onéreuse par suite du
manque de débouchés fréquents et régu-
liers.
Pour cette raison, M. Poiret envisage IW
création d'un port et d'un entrepôt frigori-
fique à Conakrv, où les bananes pour-
raient être stockées en attendant f'expéàl-
ton. Actuellement, les bananes portugai-
ses sont maltressoe des marchés. Elles,
pourraient être facilement concurrencées
par le fruit de Guinee. Notis sommes avan-
tagés, ajoute M. Poiret. par la bonne ir-
rigation et une main-d'œuvre relativement
bnp. marché. Si, a ces conditions, on ajou-
tait des départs fréquents, nos bananes
parviendraient dans la métropole il des
prix sensiblement inférieurs aux prix por-
tu-^is. •
C'est par l'effort coordonné (i'e l'Etat, des
colons et des compagnies de transport
que l'intensification du trafic permettra à
la Guinée française de développer ses ri-
dhesspR naturelles.
fi Cette question, a conclu M. Poiref, est
trop importante pour ne pns être exami-
née par les élus avec toute l'attention
qu'elle mérite. »
C'est, en effet, de l'insuffisance des rela-
tions maritimes avec la métropole que ee
plaignent tous les colons de Guinée.
«Oeui
Départ de M. Alexandre Varenne
--0-0--
M. le Gouverneur général de l'Indochine a,
comme nous l'avons précédemment annoncé,
cjuitté Paris ce soir par le rapide de 7 h. 55. à
aestination de Marseille.
De nombreux amis personnels et un grand
nombre de personnalités coloniales sont venus
le saluer à la gare de Lyon.
M. Alexandre Varenne était accompagné de
Mme Varenne, de MM. Bourdier et Valentin,
sous-chef et attaché à son Cabinet, et de son
secrétaire particulier.
M. Varenne s' embarquera demain après-
midi à bord du paquebçt Angers, qui quittera
Marseille à 16 heures, à destination de Saïgon.
Dépêches de l'Indochine
Hommage à M. Robin
Le llésident supérieur Robin a été avant
s on départ t'ohjet de nombreuses et im-
portantes manifestations de sympathie de
la part de la population française et an-
namite du Protectorat, notamment, une
imposante réception a été organisée en
son honneur par l'Association de la forma-
tion morale et intellectuelle annamites. Le
« Tongdoc » Hong-Troïxi-Phu président de
l'Association et le Résident Supérieur,
prononcèrent au cours de cette cérémonie
des discours oit tous deux lurent d'accord
pour constater la nécessité de faire pro-
t/resscr la population annamite du Tonkin
dans le cadre de ses institutions sociales.
Le « Tongdoc » Hong-Trong-Phu fit l'éloge
de l'œuvre réalisée par le Uésident Sltpé-
rieur suivant cette conception.
(Indopacifl.)
Les événements de Chine
Au Yunnan
On mande de Changhaï que le consul
britannique à Yunnan-Fou a demandé
d'urgrnce l'envoi de. troupes pour tenter de
retrouver Mrs Slichter, la veuve d'un mis-
sionnaire canadien qui fut assassiné ces
jours-ci. Mrs Slichter a brusquement dis-
paru, ainsi que miss Craig, une mission-
naire américaine. On présume qu'elles ont
été capturées tandis qu'elles se rendaient A
la gare de Yunnan-Fou, oh elles comp-
taient prendre un train qui leur e-ût permis
de gagner l'Indochine.
A Canton
On signale des combats de rue à Can-
ton. L'armée nationaliste avec des mitrail-
leuses et des autos hlindées, appuyée par
des canonnières chinoises, lit un coup de
force contre les éléments communistes de
ln cité. Tss cadavres des chefs agitateurs
furent laissés dnn." les rues pendant plu-
sieurs heures, Des centaines de membres
des unions ouvrières furent enchaînés et
jetés en prison. Tout trafic a été suspendu
pendant la plus grande partie de. la jour-
née.
A Hànkéou
T.a situation à Hanhénu reste, très ten-
due. On dit, que l'évacuation totale des
Français serait envisagée et sur le point
d'être réalisée.
La concession française est virtuelle-
ment au pouvoir des Chinois qui malfrai.
tent continuellement 1rs résidents. I.'opi-
nion publique voudrait connaître la poli-
tir/IIP que la France adoptera vis-à-vis
d'Hanhéou.
L'attitude des Etats-Unis
T,('. Etats-Unis affrètent de qraruts
transports pour envoyer de nouvelles iroit-
pes en Chine. Coolidge ayant rejeté tes
propositions faites par Eugène Chen.
(Indopacifl.)
–-– ««)). –-–.
TAUX DE LA PIASTRE
--0-
A la dale du 19 avril, le tnux de la piastre
h Snïpon Mail de 1*3 tr. 03.
JOVRML OMHMM
11 Rédaction & Administratif* s
Í Mt - II HUt-IMUr
J PARIS (p)
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f RICHKUKUIMI
Les Annales Coloniales
BM mwwn et ritiamn «ml rumi -
DIRECTEURS > Marcel RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
Lsa AMUH COLONIALES n« pufrttau «s* •#
GIn inédits, qui sont leur propriété exchwiw.
S
ABONNEMENTS
8U le supplément illustré !
0 Un ta 6 Mois S Mrti
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Frinci et :
Clloniu 120. 85 » If »
Étranger ISO 9 100 » M »
On t'abonna aana frai» «mm
tous les bureau da posta.
Esquisse de réponse
e.8
On me communique la très intéressante i
ilote suivante, dont la portée financière et 1
économique n'échappera, je crois, à per-
sonne ;
12 avril 1927.
Dans un article paru dans les Annales Co-
loniales du 10 février dernier, M. Etienne
Antonclli combat l'assimilation monétaire des
colonies à la métropole et se rallie à Vopi- j
nion de Véconomiste belge, M. de Launay,
que la métropole doit renoncer à imposer à
tes colonies son papier-monnaie. C'est pour-
quoi il voudrait que les colonies françaises
de l'Asie, de l'océan Indien et dit Pacifique
aient leur autonomie monétaire; mais pour
des raisons qu'il explique mal, il admet que
nos trois grandes possessions de l'Afrique
Mineure n'aient pas une autre monnaie que
celle de la France continentale ; quant à
VAfrique Occidentale et à l'Afrique EqWltO-
riale, il ne sait s'il doit recommander pour
tlles le premier régime ou le second.
Nous croyons que Vhesitation de AI, Atito-
nelli provient de ce que posant une question
générale, il répond à un cas particulier.
Les colonies doivent-elles avoir la même
monnaie que la métropole? se demande-Ud.
Il pense aussitôt à la crise monétaire fran-
çaise, à la disparition de l'étalon d or, au
JaPier-monnaie, à la cascade des changes et
il répond : Non! Que n'a-t-tl pensé à l'An-
gleterre et à laujiraliet Il aurait répondu :
Ouil
Nous sommes convaincus que le système
français qui consiste, sauf pour VIndochine,
à donner aux colonies et pays de protectorat
la même monnaie qu'à la métro pôle, est le
Pon. L'identité de monnaie resserre les liens
économiques ; elle favorise de toute évidence
les transactions commerciales en facilitant la
fixation des prix et des règlements; elle per-
met surtout aux capitalistes métropolitains de
faire dans les colonies des immobilisations de
longue durée avec la certitude d'en retirer en
fin de compte un capital qui sera représenté
far la même monnaie que celle qui constitue
l'ensemble de leur fortune et cela a de l im-
portance pour les français. J\ est-ce pas
beaucoup pour cette raison que ceux-ci
étaient peu attirés par l'Indochine avant la
guerre, quand la piastre-argent était une
mauvaise monnaie par rapport au franc-art
Si la maladie actuelle dit franc était chro-
nique, nous abonderions dans le sens de M.
Antonclli, et nous n'hésiterions peU à recom-
mander Vindépendance monétaire avec l'éta-
ion d'or même pour l'Afrique Mineure; mais,
Dieu merci, ce n'est qu'une maladie aiguë et
curable; la grande crise est passée et la con-
valescence parait maintenant en bonne voie.
H M'f a pas lieu de recourir, pour sauver
l'économie de nos colollies, à la séparation
monétaire. Mais, « la vérité, y a-t-il quelque
those à sauver dans nos colonies? A exami-
tier la chose d'un peu près, il scmble qu'elles 1
n'aient retiré jusqu'à présent nue des bénl-
fices de l'inflation et que celle-ci cesse au
moment où elle aurait produit chez elles ses
mauvais effets. Nos colonies sont un peu
comme ces paysans de France qui ont rem-
bourse leurs dettes hypothécaires grâce a la
dépréciation du franc. Les chiffres exprimant
en francs la valeur de leurs produits ont con-
sidérablement grossi, alors que ceux re présen-
tant le service des emprunts contractes en
France n'ont Pas varié. C'est tout bénéfice.
M. Antonclli, dans un article publié égale-
ment par les Annales Colonialc. iur mars
dernier, a soulevé la question dl&statut des
banques coloniales.
Il lui parait que celles-ci sont soumises at-
tuellement à une évolution, justifiée a ses
yeux dans une certaine mesure, et qui tenft
à donner ,. la puissance publique la direction
là "ù elle n'avait précédemment que le con-
trolo. 1
Cette innovation, qu'il appelle une vic-
toire de l'Etat sur les intérêts particuliers, le
réjouirait volontiers s'il n'avait peur qu elle
ne devienne trop complète; et le grand mot j
de l'ingérence de l'Etat politique sur le ter-
tain économique est aussitôt lâché.
Il semble que le caractère traditionnel des
mesures récemment préconisées à l'égard des
banques d'émission coloniales ait échappé à
l'honorable député.
Il cite tout au long les pouvoirs donpiés par
les statuts de la Banque de Madagascar à
son président-directeur général, sans s'être
avisé qu'ils sont la copie mot à mot des ar-
ticles corrèspondants aes statuts de la Ban-
que de l'Algérie.
- Remdntant plus haut, il aurait pu Lire aatts
les actes constitutifs de la Banque de France
que le Gouverneur aurait à la fois « la di-
rection de toutes les affaires de la Banque »
et la « présidence dit Conseil général et de
tous les comités ». Napoléon 1er, conscient du
caractère régalien du privilège d'émission,
n'avait voulu l'abandonner qu'en s'entourant
de toutes les garanties d'une gestion prudente
et impartiale, soucieuse à la fois des droits
de l'Etat et des intérêts généraux.
Ce principè est devenu depuis absolument
classique; on en trouve l'application en Es.
pagne comme en Belgique, pays soumis ce-
pendant à des régimes politiques différents.
De nouveaux Etats nés de la guerre, com-
me les pays baltes, s'en sont inspirés égale-
ment lors - de -- la création -- de leurs - -- instituts
d'èmtsston.
Il ne faut pas oublier enfin que c'est lui
qui régit le statut commun des banques
d'émission de nos vieilles colonies, dont le
directeur est nommé par décret.
La période héroïque de nos colonies est
close; il ne saurait être question de ne pas
appliquer à notre plus grande France toute
entière un régime qui a fait ses preuves par-
tout et qui seul peut offrir aux capitaux et
aux initiatives privées qui veulent s'employer
dans notre domaine d outre-mer, les garan-
ties de sécurité et d'impartialité qu'ils sont
en droit d'exiger.
Certes, le problème posé nnr la note,
qu'on vient de lire dépasse largement la
question particulière qui en fait, en appa-
rence, l'objet : c'est un problème de politi-
que coloniale générale que je me propose
bien de reprendre ici, un jour prochain.
Pour aujourd'hui, je me bornerai à une
très brève observation :
La situation monétaire actuelle ne m'avait
fourni, dans mon article du 10 février,
qu'un prétexte pour poser un problème beau-
coup plus général.
Admettons donc, par hypothèse, que le
régime monétaire est 1 sain a dans la mé-
tropole et dans les colonies. Y a-t-il, alors,
avantage à établir un régime monétaire
commua ou des régimes monétaires variant
avec les conditions économiques et sociales
de la métropole et des colonies?
Je réponds : c'est une question de fait.
Partout où la communauté de régime moné-
taire doit répondre à l'existence ou à la pos-
sibilité proche d'une communauté de vie éco-
nomique dans l'Afrique mineure, par
exemple oui, il faut réaliser la commu-
nauté de régime monétaire ; là où cette pos-
sibilité n'existe pas - Indochine, Mada-
gascar non; là où on ne peut encore se
prononcer Afrique Occidentale - re
donnons pas une réponse définitive.
Notre savant correspondant, lui, affirme
une autre doctrine : il y a toujours, dans
toutes les colonies, avantage à la commu-
nauté de régime monétaire. Mais avantage
pour qui?. Pour la métropole? On est ainsi
ramené à une certaine conception de la colo-
nisation bien connue, que je me contente de
rappeler ici, mais que je ne manquerai pas
de discuter plus largement dans un autre
article.
Mon correspondant me reproche ensuite de
ne pas avoir retenu « le caractère tradition-
nel des mesures préconisées., en ce qui
concerne le statut des banques coloniales.
Mais j'en demande pardon à mon contra-
dicteur, c'est précisément le caractère tradi-
tionnel de ces mesures qui m'inquiète. Mais
oui, le régime bancaire qu'on nous propose
c'est le régime napoléonien de la Banque de
France, de la Banque d'Algérie, mais ce
n'est pas une raison pour * que ce soit le
meilleur.
Je crois que les conditions actuelles du
monde économique ne sont plus celles du
dix huitième siècle monarchique ou du dix
neuvième siècle napoléonien. Je ne crois pas
que les colonies ne soient que les écuries
du roi de France et les banques coloniales
que des banques de l'Etat napoléonien.
Mais, ici encore, c'est toute la question de
la colonisation qui est en cause. J'y
reviendrai.
Etienne Antonelli,
Député tir la Havte-Savote, profet-
teur de législation rolnuinle rt d'éco-
nomie poiUtque à la Faculté de Droit
de Lyon.
A L'OFFICIEL
Par décret en cuite du 20 avril 1927,
rendu sur la proposition du ministre des
Colonies, «M. Gleitz (Charles-Emile), direc-
teur à l'administration centrale du minis-
tère des Colonies, a été admis à faire va-
loir ace druits a la retruite, à titre d'ancien-
neté de services, pour compter du 1er mai
1927.
Conform('rnlnt aux dispositions des lois
de finances des :U décembre 1920, article
28, et 2» avril 19^», article 115, M. Gleitz
(Charles-Emile) continuera il exercer ses
fonctions jusque la délivrance de son li-
vret de pcnsioll. *
M. Gleitz (Clmrles-Emile). a été nommé
directeur honoraire il l'administration cen-
trale du ministère des Colonies.
t « •
Par décret en date du 20 avril 1927,
rendu sur ill. proposition du ministre des
Colonies, -M. Joseph IGasloll-Adricn), gou-
verneur des 'Colonies, a été nommé di.
recteur à l'administration centrale du mi-
nistère nos Colonies, en remplacement do
M. Gleitz (Chniies-Emiile), admis h faire va-
loir ses droits à la retraite.
Celte nomination, qui entraînera la ra-
diation de M. Joseph (GHslon-Adrien) du
cadre des Gouverneurs dre Colonics, aura
ses effets pour compter du lendemain du
jour où M. Gleitz (Oiaries-Emile), cessera
effectivement ses fonctions, dans les condi-
tions déterminées pur les lois de finances
des 31 décembre 1920, article 28, et 29 avril
192G, article 115.
1
Par arrété du ministre des Colonies en
date du 20 avril 1927, M. Joseph (jaston-
Adrien), directeur au ministère des Colo-
nies, a été chargé de la direction du per-
sonnel et de la comptabilité à l'administra-
tion centrale.
M. Gleitz va quitter le ministère des Colo-
nies après quara/tte ans de remarquables ser-
vices. Entre dans l'Administration Centrale
en 1887, il est devenu grâce à un opimâ-
tre labeur, Directeur du Personnel et de la
Comptabilité, poste qu'il occupe, depuis plus
de dix ans.
Tous les fonctionnaires coloniaux conser-
veront le souvenir de ce chef bienveillant et
aimable qui, dans ses hautes fonctions, fit
toujours preuve d'une haute impartialité.
Son successeur, M. Gaston Joseph, Gou-
verneur des Colonies, a fait ses preuves de-
puis près de quinze ans en Afrique Eqllato-
riale et en Afrique Occidentale. Grâce à ses
brillantes qualités et à ses vastes connais-
tances administratives, il a occupé à plu-
sieurs reprises les fonctions de Chef de Ca-
hillct auprès des Gouverneurs Généraux i
Brazzaville et à Dakbr, avant de devemr le
collaborateur écouté de MM. André Hesse et
T.h", Perrier au ministère des Colmties.
M. Gaston Joseph conserve ses importan-
tes fonctions actuelles auprès du ministre
des Colonies.
Nous sommes heureux de lui adresser nos
cordiales félicitations.
t
L'empereur d'Annam voyage
--()o()-
L'empereur d'Annam Vinh Thuy et son
cousin germain, le prince Vin Tanh.. sont
arrivés à Pradee en automobile.
, .f.' jeune empereur passera quelques
iours dans cette ville et rentrera ensuite A
Paris.
PAGES RETROUVEES
--0-
La monarchie française
et les colonies ,
Je viens de relire, dans le silence
de la campagne, cette émouvante,
cette dramatique histoire.
Au Ier septembre 1758, le Calladà pou-
vait être encore sauve. M ont cal m prévenait
le ministre que les Anglais réunissaient, avec
les troupes de leurs colollies, c mieux de
cinquante mille hommes It. Les Français
n'avaient que huit bataillons, soit 3.200 hom-
mes; « le reste, troupes de la colome dont
mille deux cents seulement en campagne, le
surplus à Québec, Montréal, la Belle Ri-
vière, pays d'en haut; puis les Canadiens,
il n'y a eu cette année en campaenc qu'en-
viron mille deux cents. 8 Et il s'écriait ;
« Avec si peu de joras, comment garder
sans miracle depuis l'Ohio jusqu'au lac
Saint-Sacrement et s'occuper de la descente
à Québec, chose possible! Qui écrira le con-
traire de ce que j'avance trompera le roi.
Quelque peu agréable que cela soit, je dois
le dire comme citoyen. » Langage ferme et
digne : la philosophie du XVIIIe siècle a
passé par là. « Ce n'est pas découragement
de ma part ni de celle des troupes, résolus
de nous ensevelir sous les ruines de la colo-
nie; mais les Anglais mettent surird trop
de forces dans ce continent pour croire que
les nôtres y résistent et attendre une conti-
nuation de miracles qui sauvent la colome de
trois attaques. »
Doreil déclarait à son tour qu'il n'y avait
plus grand chose à attendre, lézyiç que la
position devenait tous les jours plus criti-
que et la besogne beaucou p plus dillicih,
Vaudreuil que le péril était un péril de mort,
mais les uns et hs autres esteraient malgré
tout que Versailles comprendrait : « Si la
guerre continue l'année prochaine, il faudra
-..quc Sa Majesté nous envoie de puissants sr-
cours en vivres, hommes et vaisseaux, pour
pouvoir balancer les forces ennemies. 9
La preuve, c'est la démarche même faite
par Bougaimrillc que Vaudreuil et Montcalm
avaient décidé d'envoyer en France. On
connaît la suite. la cour accueille Bougain-
ville avec empressement, le roi fait un pal-
marès superbe : Montcalm, lieutenant géné-
ral et commandeur de l'ordre de Saint-
Louis; Vaudreuil, grand croix de l'ordre; Le-
vis, maréchal de camp; de Bourlamaque,
brigadier ; Bougainville, colonel et chevalier
de Saint-louis; après ces promotions et no-
minations, on célèbre à Paris un « Te Deum
en l'honneur de la victoire de M. de Mont-
ralm en Amérique 3, et le rapport du Gou-
verneur est inséré dans la Gazette de France.
Puis on estime que l'on ne peut pas aller
Plus loin et on offre à la nouvelle France
.26 recrues et le tiers à peine des vivres que
les malheureux attendaient là-bas. C'est
alorque pressé par l'aide de camp Bou-
gaimJille, le ministre de la Marine Berryer
faisait la réponse célèbre : « Alomiulr,
quand le feu est à la maison, on ne s'occupe
pas de l'écurie », ce qui lui attira cette répli-
que - a On ne dira pas du moins, Monsieur,
que vous parlez comme un clievalf s L'esprit
du XVIIIe siccle avait aussi Passé par là.
Le Canada était perdu. Belle Jsle qui était
ministre de la Guerre écrivait à Alontcalm
que lui envoyer des troupes serait- augmenter
la disette et terminait cette lettre de refus
en déclarant : « Il est de la dernière impor-
fallte de conserver un pied dans le Canada,
quelque médiocre qu'en soit l'espace; car
si nous l'avions perdu en entier, il serait
comme impossible de le ravoir. » Montcalm
répond avec une grandeur d'âme digne de
Vantiquité : * J'ose vous répondre de mon
entier dévouement à sauver cette malheu-
reuse colonie ou à mourir. »
Ses 3.200 hommes, les 326 recrues, 1.500
soldats de troupes de marine et ceux des mi-
lices, voilà toute l'armée. Le Gouverneur
ordonne la levée en masse des Canadiens de
16 à 60 ans; dix mille hommes, parmi les-
quels des enfants et des vieillards s'enré-
lent; 900 FJurons, Iroquois chrétiens et
Abénaquès ayant échappé à l'épidémie de
petite vérole déchaînée les années précéden-
tes, les rejoignent. Montcalm s'était engagé
à sauver la malheureuse colonie ou à mourir.
On sait comment Montcalm, ses officiers, ses
soldats déprimés Par les privations et les
souffrances, ont tenu parole.
Je viens de relire cette émotwante, cette
1 dramatique histoire.
Mario Rouatan,
Sénateur de "n.ult. ancien miniitre
Vice-vré*iftent dp la Comminrtnn
.maln.,ftf,. If,., ('nan"f"
SAUVETAGE
Suivant, un sans-fil reçu A Southampton.
le paquebot lonic a annoncé qu'il avait
sauvé ;'{'(plipn.e complet, soit vingt-cinq
hommes, CtP. la !!o¡qettr française Daisy,
venant do Saint-Malo.
40
Homntge posthm à William Giynet
0x0
En faisant nart à ses vlministrés de la mort
du reçretté M. William Guynet, le Gouver-
neur Général de l'A.E.F. a ajouté :
« M. William Guynet s'est toujours dé-
pensé pour le plus grand bien de la Colonie.
« Ayant un sens très aigu des réalités, joint
a une profonde connaissance des problèmes co-
loniaux, il n'a jamais cessé de prêter à l'Ad-
ministration locale un concours des plus pré-
j I cieux et des plus dévoués.
« Homme de bien, affaWe, accueillant,
I M. William Guynet tai"era d'unanimes regrets
en Afrique Equatoriale Française. »
AU CONSEIL D'ÉTAT
Requête contre un arrêté de t Association
Cultuelle Musulmane d'Alger
Le 27 août 1924, le Préfet d'Alger rati-
fiait un arrêté de l'Association cultuelle
musulmane de la ville d'Alger, nommant
M Bensennemane Kaddoum ben Ali, iman
ii la mosquée Bourkissa et également iman
à la mosquée de la Pêcherie.
Protestant contre cette nomination, M.
Hadj Moussa ben Mohamed, récitateur du
Koran à la mosquée de la Pêcherie d'Al-
ger, avait introduit une requête au Conseil
d'Etat contre l'llrrté de l'Association cul-
tuelle attendu que la nomination de M.
Honeennemane avait obtenu l'agrément du
Préfet sans que le Conseil d'administra-
tion en ait etl à délibérer.
Le Conseil d'Etat appelé à statuer sur
cette affaire, s'est déclaré incompétent, at-
tendu qu'il n'appartient pas au Conseil
d'WlIll de connaître de litiges relatifs au
fonctionnement des associations cultuelles.
-------- 4"0-
Le voyage de M. Sarraut
---0-0-
M. Albert Sarraut, ministre de l'Intérieur,
qui se rend à Constantine, ainsi que nous
1 avons annoncé, pour assister aux fêtes du ju-
bilé parlementaire de M. Gaston Thomson, est
arrivé à Marseille mardi matin, à 8 h. 43. 11
a été accueilli à sa descente du train par
MM. Delfini, préfet, et Delpaux, chef de cp-
"binet ; Flaissières. sénateur-maire ; Gonnard,
commissaire central.
Dans le même train se trouvait M. Duver-
noy, secrétaire général du Protectorat du Ma-
roc, qui se rend également à Constantine.
M. Albert Sarraut s'est embarqué à midi sur
le paquebot Gouverneur-Général Chanzy et est
arrivé hier à Alger, accompagné de Mme et
Mlle Sarraut et de M. Cornu, son chef de ca-
binet.
A son arrivée à Alger, M. Albert Sanaut a
fait à un groupe de nos confrères, passagers du
Gouverneur-Général-Chanzy, les déclarations
suivantes :
Vous saoez pourquoi je viens en Algérie. Le
Gouvernement a voulu être représenté aux fêtes
qui vont avoir lieu en l' honneur d'un des vété-
rans de la République, M. Thomson, déptrté
depuis cinquante ans. Je profiterai de l'occa-
l s/on qui m'est ainsi offerte de visiter à nouveau
l'Altérie pour apporter aux populations sinis-
trées de la province d'Oran le témoignage
affeclueux de la métropole.
Un cXtclone sans précédent a ravagé les
vignobles et les plantations et c'est bien le
moins que la France, qui a reçu de l'Algérie,
pendant la guerre un secours si noble et si ar-
dent, vienne dire la part qu'elle prend à l'afflic-
tion des populations si cruellement frappées par
le récent désastre. Enfin, je viens me rendre
compte sur place de l'importance d'une cer-
taine propagande antinationale et que je me ré-
serve de qualijier dans le discours que je pro-
noncerai Õ Constantine.
En rade, une vedette portant le pavillon du
gouverneur général accoste le navire.
M. Viollette, gouverneur général, accompa-
gné de M. Causeret, secrétaire général, vient
recevoir le ministre, qui prend place à bord du
canot, pendant que des salves ébranlent l'air.
Le débarquement s'effectue au palais de l'Ami-
rauté, où toutes les personnalités politiques, mi-
litaires, religieuses et indigènes sont réunies au-
tour de M. Borde, préfet, du général Meynier,
etc., etc. - - - - --
Après les souhaits de bienvenue de M. Raffi.
maire d'Alger, auxquels répond le ministre, le
cortège se fonne.
Après un circuit à travers la ville admirable-
ment pavoisée, le cortège arrive au Palais
d'Eté, où a lieu une réception. Elle fut suivie
d'un dîner intime.
M. Sarraut quitte Alger ce soir, pour Cons-
tantine.
Le ministre de l'Intérieur rentrera à Mar-
seille le 30 sur un torpilleur mis à sa disposi-
tion par la marine et sera à Paris le Ier mai au
matin.
nANS LA LEGION D'HONNEUI
MINISTERE DE L'INTERIEUR
Est nommé Chevalier :
Le docteur Massonet, ancien maire de
Gonrnya (Algérie).
–-
III. Sleef an Congrès de la Mutualité
A l'ouverture du cinquième Congrès de
la Mutualité coloniale, le président, M. Ra-
réty, donna la parole ti M. Steeg qui, dans
un très éloquent discours, renflit hommage
à l'ativrc- de la mutualité coloniale. Il sou-
ligna notamment, qu'une manifestation qui
eut lieu récemment a permis de venir en
aide aux populations sud-marocaines me-
nacées do famine.
Ont pris ensuite la parole* le docteur Co-
Jombani, MM. Julien, au nom âii ministre
du Travail ; Tardi, au nom du ministre de
l'Agriculture ; Fleurot au nom du conseil
municipal de Paris, et enfin M. Guirand,
secrétaire, qui lut le rapport.
Le Congrès a du ensuite les sons-com.
missions qui ont commencé leurs travaux
dans la soirée.
on i
Les relations commerciales
Tuntsie-T chad
on
Plus de 10.000 indigènes se sont rendus à
Tatahouine (sud tunisien) pour fêter le re-
tour de la première caravane qui, partie en
novembre dernier de Tunisie, s'est rendue au
Tchad, suivant l'itinéraire reconnu par la
mission Courtot.
Cette caravane a pu effectuer sans aucun
incident un parcours de 7 500 kilomètres et
sans être autrement défendue que par une
escorte de quatre chameliers armés. Elle rap-
porte 2.500 kilos d'ivoire, de peaux de ser-
pents, de fil al i etjïe cuirs, chargés sur trente-
deux chameaux.
De RTandes ffttes indigènes ont eu lieu à
Tatahouine pour célébrer cet heureux événe-
ment.
.Le commerce total
des colonies françaises
-0.0-
Les Annales Coloniales publient régulière-
ment les statistiques concernant le commerce de
la France avec ses colonies. Rappelons à ce
suj et que la Métropole a fait avec ses posses-
sions lointaines, en 1926, un commerce se chif-
frant par plus de 16 milliards. Mais nos colo-
nies ne font pas seulement, comme on sait, des
échanges avec la France. Leur commerce avec
tous les pays a été en 1925 de 27 .milliards,
683 millions, 262.589 francs, ainsi répartis :
Millions
de francs
Algérie 5.679
Indochine 4.236
1 Afrique Occidentale Française. 2.014
Tunisie I -932
Maroc 1.724
Syrie 1. 434
Madagascar * 936
Côte des Somalis. , 679
Martinique 340
Guadeloupe. 287
La Réunion.,. 259
Cameroun 239
Saint- Pierre et Miquelon 237
Pour 1926, les chiffres exacts ne sont pas
encore connus, mais on sait que leur total dé-
passera trente milliards.
Ce chiffre mérite d'être souligné. Il démon-
tre mieux que de 100gS discours la valeur de
r ceuvïe coloniale française.
L'AVIATION COLONIALE
--0-0--
Paris-Tomiouctou
Les aviateurs Cornillon et Girardot, dont
on pouvait redouter l'arrêt, d'après les dé-
pêches signalant que leur appareil était trop
chargé, se sont élevés hier de Colomb-Bé-
char, se dirigeant vers Tombouctou.
Le raid de Pinedo
L'aviateur italien marquis de Pinedo est
arrivé hier à Washington, venant de San-
Francisco. Il a été reçu aujourd'hui par le
président CoolidJe.
L'hydravion banta-Maria no 2, destiné a
l'aviateur de Pinedo pour remplacer celui qui
a été détruit par l'incendie, est parti de Gè-
nes hier à bord d'un transatlantiane qui vo-
gue vers New-York. 0
Inspection au Maroc
Les généraux Hergault, inspecteur général
de l'aéronautique, et Saconney, inspecteur
général du matériel de l'aéronautique mili-
taire, ont quitté le Bourget mardi matin, à
7 h. 30, pour Casablanca, à bord de deux
avions du 348 régiment d'aviation, pilotés
respectivement par le capitaine Fargeau et
le lieutenant Thenot.
Les deux équipages, sans incideqt, sont ar-
rivés le même jour à Perpignan, où ils ont
atterri à 12 h. 35.
Les aviateurs ont repris leur vol vers 16
heuies, mais, après quelques évolutions, ils
sont revenus atterrir sur l'aérodrome, le mo-
teur de l'un de leurs avions donnant des in-
quiétudes.
Ils sont partis hier matin seulement à des-
tination d'Alicante, et ont atterri dans ce
port à 11 h. 30.
Ils sont repartis ce matin pour Casablanca.
Saint-Raphaël-Amérique du Sud
L'aviateur Saint-Roman a poursuivi la re-
vision de son appareil, afin de continuer son
raid avec toutes les chances de succès.
T)ans le but d'alléger son avion, il a dé-
cidé d'enlever les flotteurs et de les rempla-
cer par un train d'atterrissage ordinaire. La
réparation sera terminée aujourd'hui et
l'aviateur compte partir demain matin, à la
première heure, pour Dakar.
Srtint-Roman sera le premier aviateur qui
tentera de traverser l'océan Atlantique avec
un avion non muni de flotteurs.
Randonnée africaine
Hier matin, à 6 h. 30, un équipage fran-
çais : l'adjudant Rossi, pilote, et le capitaine
Devé, navigateur, a quitté Villacoublay, en
présence de notre ami M. Daladier, ancien
ministre des Colonies.
Le raid que ces deux aviateurs entrepren-
nent est un circuit transafricain. Ils espè-
rent, à bord de leur Potez (moteur Lorraine
450 CV), qui emporte 1.200 litres d'essence,
atteindre Colomb-Béchar d'un seul vol.
2.200 kilomètres en douze heures environ.
Retour
Le général Girod s'est embarqué aujour-
d'hui à Alger pour inspecter samedi l'école
d'aviation d'Istres et assister, à Marseille, il
l'inauguration du monument aux Poilus
d'Orient.
M. Barthe à Fort-de-France
0-
A11 cours de la mission de M. Barthe, re-
lative au contingentement des rhums, les
présidents des syndicats intéressés ont
daman/té l'arbitrage. Après une minutieu-
se enquête sur tons les points de l'tle, le
président de la, Commission des boissons
de la. Chambre a rendu une sentence basée
sur l'application des lois existantes et qui
a été unanimement acceptée.
M. Barthe, à son départ, de Fort-de-
France a. été l'objet de manifestations gé-
nérales de. sympathie,
(Par dépécho.)
Le premier renoncement
du Père de Foucauld
Les vénérables enquêteurs requis par
Sa Sainteté. Pie XI pour la canonisation
du R.P. Chnrlos de Foucauld feront bien,
avant de pousser plus loin leurs investiga-
tions, de lire ou relire le livre de M. René
Bazin.
Ils y découvriront qu'en renonçant anx
délices du « fln havane H Chartes de Fou-
cauld, endiablé fumeur, Était d'ores et déjà
touché par la grace.
C'est donc une bonne note à joindre au
dossier de canonisation..
RETOUR
M. Poiret, gouverneur de la Guinée,
est arrivé hier à Bordeaux par l'j paque-
bot Asie. Le distingué Gouverneur qu,
occupe le GouveriM'inent de Konakry t.
puis quinze ans rentre en France en congé
de «)tjvalescence.
Interviewé J'I son dèburqucment, il a rap-
pelé à notre correspondant particulier que
la Guinée française est dotée d'un merveil-
leux climat, très propice aux diverses sor-
tes de cultures. Des essais ont été tentée'
pour la culture des céréales ; ils ont été
couronnés de succès.
En outre, la culture de la banane est
susceptible de devenir très Intéressante,
mais elle est encore onéreuse par suite du
manque de débouchés fréquents et régu-
liers.
Pour cette raison, M. Poiret envisage IW
création d'un port et d'un entrepôt frigori-
fique à Conakrv, où les bananes pour-
raient être stockées en attendant f'expéàl-
ton. Actuellement, les bananes portugai-
ses sont maltressoe des marchés. Elles,
pourraient être facilement concurrencées
par le fruit de Guinee. Notis sommes avan-
tagés, ajoute M. Poiret. par la bonne ir-
rigation et une main-d'œuvre relativement
bnp. marché. Si, a ces conditions, on ajou-
tait des départs fréquents, nos bananes
parviendraient dans la métropole il des
prix sensiblement inférieurs aux prix por-
tu-^is. •
C'est par l'effort coordonné (i'e l'Etat, des
colons et des compagnies de transport
que l'intensification du trafic permettra à
la Guinée française de développer ses ri-
dhesspR naturelles.
fi Cette question, a conclu M. Poiref, est
trop importante pour ne pns être exami-
née par les élus avec toute l'attention
qu'elle mérite. »
C'est, en effet, de l'insuffisance des rela-
tions maritimes avec la métropole que ee
plaignent tous les colons de Guinée.
«Oeui
Départ de M. Alexandre Varenne
--0-0--
M. le Gouverneur général de l'Indochine a,
comme nous l'avons précédemment annoncé,
cjuitté Paris ce soir par le rapide de 7 h. 55. à
aestination de Marseille.
De nombreux amis personnels et un grand
nombre de personnalités coloniales sont venus
le saluer à la gare de Lyon.
M. Alexandre Varenne était accompagné de
Mme Varenne, de MM. Bourdier et Valentin,
sous-chef et attaché à son Cabinet, et de son
secrétaire particulier.
M. Varenne s' embarquera demain après-
midi à bord du paquebçt Angers, qui quittera
Marseille à 16 heures, à destination de Saïgon.
Dépêches de l'Indochine
Hommage à M. Robin
Le llésident supérieur Robin a été avant
s on départ t'ohjet de nombreuses et im-
portantes manifestations de sympathie de
la part de la population française et an-
namite du Protectorat, notamment, une
imposante réception a été organisée en
son honneur par l'Association de la forma-
tion morale et intellectuelle annamites. Le
« Tongdoc » Hong-Troïxi-Phu président de
l'Association et le Résident Supérieur,
prononcèrent au cours de cette cérémonie
des discours oit tous deux lurent d'accord
pour constater la nécessité de faire pro-
t/resscr la population annamite du Tonkin
dans le cadre de ses institutions sociales.
Le « Tongdoc » Hong-Trong-Phu fit l'éloge
de l'œuvre réalisée par le Uésident Sltpé-
rieur suivant cette conception.
(Indopacifl.)
Les événements de Chine
Au Yunnan
On mande de Changhaï que le consul
britannique à Yunnan-Fou a demandé
d'urgrnce l'envoi de. troupes pour tenter de
retrouver Mrs Slichter, la veuve d'un mis-
sionnaire canadien qui fut assassiné ces
jours-ci. Mrs Slichter a brusquement dis-
paru, ainsi que miss Craig, une mission-
naire américaine. On présume qu'elles ont
été capturées tandis qu'elles se rendaient A
la gare de Yunnan-Fou, oh elles comp-
taient prendre un train qui leur e-ût permis
de gagner l'Indochine.
A Canton
On signale des combats de rue à Can-
ton. L'armée nationaliste avec des mitrail-
leuses et des autos hlindées, appuyée par
des canonnières chinoises, lit un coup de
force contre les éléments communistes de
ln cité. Tss cadavres des chefs agitateurs
furent laissés dnn." les rues pendant plu-
sieurs heures, Des centaines de membres
des unions ouvrières furent enchaînés et
jetés en prison. Tout trafic a été suspendu
pendant la plus grande partie de. la jour-
née.
A Hànkéou
T.a situation à Hanhénu reste, très ten-
due. On dit, que l'évacuation totale des
Français serait envisagée et sur le point
d'être réalisée.
La concession française est virtuelle-
ment au pouvoir des Chinois qui malfrai.
tent continuellement 1rs résidents. I.'opi-
nion publique voudrait connaître la poli-
tir/IIP que la France adoptera vis-à-vis
d'Hanhéou.
L'attitude des Etats-Unis
T,('. Etats-Unis affrètent de qraruts
transports pour envoyer de nouvelles iroit-
pes en Chine. Coolidge ayant rejeté tes
propositions faites par Eugène Chen.
(Indopacifl.)
–-– ««)). –-–.
TAUX DE LA PIASTRE
--0-
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