Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-03-08
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 08 mars 1927 08 mars 1927
Description : 1927/03/08 (A28,N38). 1927/03/08 (A28,N38).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
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Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64510337
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINGT-HUITIEME ANNEE. No 38
LE NUMERO : 80 CENTIMES
MARDI SOI H, 8 MARS WX
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Les Annales Coloniales
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DmaoTtuRSi Marotl RUIDËL et L.G. THfeBAULT
Lm Amw Coumialu ne pubttoni que de» mH-
et*» tnédUs, qui sont leur propriété exehtetee.
ABONNEMENTS
avec le supplément illustré :
Un ta 6 Mois 3 Keb
France et
Colonies 120 • M » SI »
Étranger 180 > 100 > 50 »
On s'abonne sans frais daaa
tom las bureau de port*
Une politique de la laine
8.1
Parmi les nombreuses matières premières
que la France est obligée d'acheter à l'ësté-
rieur, la laine occupe une place particuliè-
rement importante. La consommation mi-
nima actuelle de notre industrie lainière dé.
passe, en effet, 260.000 tonnes, sur lesquel.
les nous sommes tributaires de l'étranger
pour une part atteignant jusqu'à 85
C'est ainsi qu'en 1925, nous avons dû im-
porter d'Australie, de Grande-Bretagne et
jde l'Afrique anglaise, près de 244.000 ton-
nes de laine, représentant environ 3 mil-
liards et demi de francs.
Ce seul fait n'implique-t-11 pas, pour no-
tre pays, la nécessité urgente de se préoccu-
per activement de son approvisionnement
lainier P
En face de ces besoins qui vont croissant
chaque année, quelles sont nos ressources,
tant métropolitaines que coloniales? Et quel-
les possibilités avons-nous de les augmenter?
Notre effectif ovin est sans cesse en dé-
croissance. De 33 millions de têtes en 1852,
il est tombé, en 1925, à moins de 13 milT
lions. Cet état de choses est dû. en grande
partie, à la mise en culture des terres en
friche qui sont passées, durant la même pé-
riode, de 10 millions à 4 millions d'hecta-
res. Aussi les ressources en laine, qui attei-
gnaient encore 30.000 tonnes en 1913, ne
dépassent-elles plus actuellement le chiffre
'de 20.000 tonnes.
Notre cheptel ovin colonial comprend en-
viron 23 millions de têtes, se répartissant
comme suit : Algérie, 10 millions; Tunisie,
a millions; Maroc, 7 millions; A. O. F.,
s millions; Madagascar, 300.000; Syrie, 1
million et demi.
Malgré cette richesse en troupeaux, la
production totale lainière de ces diverses
possessions représente à peine 31.000 ton-
nes par an, sur lesquelles la moitié seule-
ment est acheminée vers la Métropole.
Là, comme en France, il y a donc un gros
effort à réaliser. Dans quelles conditions
est-il possible?
En ce qui concerne la France, il ne sem-
ble pas qu'on doive souhaiter, d'une manière
générale, un développement intensif de l'éle-
vage du mouton. Il pourrait en résulter, en
effet, dans certaines régions, une diminution
Mnsible des terres cultivées et, de ce tait,
De perte notable de rendement agricole. Il
appartient donc aux spécialistes de détermi-
ner les endroits susceptibles de rapporter
davantage par l'élevage du mouton que par
la culture, en raison, notamment, de la pau-
vreté du sol, du loyer peu élevé du terrain,
des facilités de surveillance des troupeaux,
-
Néanmoins, il ressort de prévisions récem-
ment établies que, par une organisation et
une amélioration méthodique du bétail, le
chiffre annuel de 80.000 tonnes de laine
pourrait être obtenu, chez nous, en l'espace
de quelque, années seulement. -
Si intéressants qu'ils pataissent, ces ré-
sultats seraient encore bien insuffisants en
telard des quantités absolument indispen-
sables à la vie de nos industries lainières.
C'est donc vers nos colonies que nous devons
nous tourner pour essayer de combler le dé-
ficit important de notre production.
En Afrique du Nord, où le nombre des
moutons est considérable (19 millions de
têtes), le rendement en laine pourrait être
fortement accru, grâce à un certain nombre
de mesures particulières, telles que : la
création de nouveaux et multiples puits
d'eau, l'encouragement des croisements ra-
tionnels, en assurant aux troupeaux des
joins plus grands, une nourriture abondante,
les abris pour la saison des pluies.
On estime que, toutes ces conditions une
fois remplies, la production lainière de
BOtre Afrique du Nord, qui atteint à peine
actuellemént 27.000 tonnes, serait suscepti-
ble de dépasser, en très peu de temps,
50.000 tonnes.
Parmi nos autres possessions, les seules
OÙ ils soit possible d'envisager l'amélioration
de l'élevage du mouton, sont l'A. O. F. et
Madagascar.
En A. O. F., en plein accord avec le Gou-
vernement Général, la Chambre de Commer-
ce de Roubaix-Tourcoing a pris l'initiative
dont elle ne saurait être trop louée
de' procéder à des essais d acclimatement
et d'élevage du mérinos, à l'aide d'un lot de
plusieurs centaines de moutons importés du
• Cap. Depuis 1923, trois postes ont été créés
par ses soins, et sont, à l'heure actuelle, en
plein développement. L'un, au Soudan, com-
prend 44 animaux sélectionnés; le second,
au Sénégal, 159; le troisième, en Haute-
Volta, à Tourcoing-Bam, 137. Dans cette
'dernière station, en particulier, située au
milieu d'une concession de 10.000 hectares,
existe une merveilleuse installation qui per-
met de fonder les plus sérieux espoirs.
A Madagascar où, comme en A. O. F., il
existe de - vastes terrains de parcours, le
Gouvernement Général a également entre-
pris l'élevage du mouton à laine. Depuis
1921, une ferme a été créée dans la province
de Fort-Dauphin, où les troupeaux métis
introduits se comportent admirablement.
D'autre part, la Chambre de Commerce de
Tourcoing a décidé l'introduction directe,
en quelques points spécialement choisis, et
l'acclimatation, dans la Grande lie, de
lots entiers de mérinos sud-africains à laine
fine. Ces essais, qui portent sur plus de
trois cents animaux, sont, à l'heure présente,
des plus encourageants.
Aussi, dans ces deux grands groupes de
possessions, si la production locale n'est pas
encore notablement influencée par les tenta-
tives en cours et s'il n'est pas encore pos-
sible d'émettre un jugement définitif sur la
f.-- le comportera* les moutons de
race pure, une amélioration importante de
l'élevage et partant de la production de la
laine, au moyen de reproducteurs croisés,
peut, dès maintenant être envisagée. Ajou-
tons que les essais effectués jusqu'ici, sem-
blent bien avoir réussi. Il faut espérer qu'ils
seront couronnes d'un complet succès. La
Chambre de Commerce de Tourcoing est,
d'ailleurs, fermement résolue à persévérer,
malgré les difficultés et les échecs toujours
possibles ici ou là.
En résumé, le problème de la production
lainière, tant française que coloniale, ap-
paraît donc assez complexe. Néanmoins,
bien qu'il soit malaisé de chiffrer les res-
sources que nous pourrions tirer de la mé-
tropole et de ses possessions d'outre-mer, il
est permis d'affirmer qu'une exploitation
plus complète et plus rationnelle de l'éle-
vage du mouton nous libérerait presque en-
tièrement de l'étranger, dont nous sommes
tributaires pour la plus grosse part de notre
consommation.
Henri Mieleel.
Député des Basses-Alpes, Vice-prési-
dent de la Commission de l'Algérie,
des Colonies et des Pays de protec-
torat, Vice-président de la Cômmi#-
sion de la Marine mMi taire.
AU CONSEIL D'ÉTAT
--0-0--
REJET DE LA REQUETE
DU FILS D'UN SOLDAT ALGERIEN
Cette haute juridiction a rejeté la requête
que Bon Aïssa Enibareck, tuteur de l'or-
phelin Amouclii Abdelhomed ben Chabane
dont le père était décédé après 16 ans de
services militaires, demeurant à Constan-
tiJW!, avait introduite contre une décision du
ministre des Pensions, rejetant sa demande
de reversion de pension proportionnelle au
prolit de J'orphelin dont s'agit.
Cette décision de rejet a été prise pour les
motifs suivants.
Considérant que si en vertu de la com-
binaison des articles 48 et 83 de la loi du
14 avril 1934, les ayants cause des militai-
res et des marins décédés titulaires d'une
pension proportionnelle ont droit à la revi-
sion de ladite pension, aucune disposition
dérogeant au principe de la non rétroacti-
vité des lois, n'a étendu le bénéfice de ces
articles aux ayants cause des militaires et
marins décédés antérieurement à la loi du
14 avril 1924, dans des conditions n'ouvrant
aucun droit à la reveraion de la pension pro-
porttonneUe dont ils étaient titulaires ; que
par suite c'est & bon droit, que le ministre
des Pensions a rejeté la demande présentée
par le jeune Amouchi Abdelhomed.
REQUETE D'UN MEDECIN MILITAIRE
DE FORT DEVANCE
Le Conseil d'Etat avait à statuer sur la
requête introduite par M. Amould, médecin
principal de 1M classe, directeur du service
de santé du groupe des Antilles, demeurant
à Fort-de-France, aux fins d'annulation,
pour excès de pouvoir, d'une décision en
date du 21 janver 1925, par laquelle le mi-
nistre des Colonies avait rejeté sa demande
tendant iL obtenir un logement militaire dé-
terminé à Fort-de-France.
Le requérant soutenait que l'art. 27 du
règlement du 16 novembre 1903, prescrit
d'attgibuer les logements d'officiers en te-
nant compte de leur grade ; que ce texte est
sefii 1 applicable fi la Martinique, à l'exclu-
sion de l'ordre général en date du 13 juin
1925 du général commandant supérieur des
troupes en Indochine., que les locaux qu'il
réclamait étaient occupés par un chef d'es-
cadron d'artillerie, officier inférieur en
grade. dès lors il y avait violation du règle-
ment précité du 16 novembre 1908.
Le Conseil d'Etat n'a pas admis cette
thèse, attendu que la circulaire ministé-
rielle du 16 octobre 1008 relative au service
du casernement aux colonies, ne renferme
que des indications d'ordre intérieur formu-
lées à l'ussgfl de l'administration, mais ne
crée, en faveur des intéressés aucun droit
dont la méconnaissance serait de nature à
leur ouvrir un recours par la voie conten-
tieuse, dès lors le requérant n'étant pas
fondé à demander l'annulation de la déci.
sion en date du 21 janvier 1925, il en résulte
que sa requête doit être rejetée.
..-
Le procès des "escamoteurs"
---0-0--
Ainsi nonune-t-on, en Algérie, les ravis-
aetm du député Coma vin. Leur prcdst comme
on sait, a commencé hier devant la Cour d'as-
I sises de Constantine.
Les inculpés ne nient pas les faits, et l'un
d'eux, M. Charles Dubar, fait un récit dé-
taillé de J'enlèvement du député Coma vin, qui
fut effectué en dix secondes. 11 relate qu'en
cours de route, dans l'automobile qui condui-
sait M. Comavin à Adekar, celui-ci fut mis au
courant des crimes commis dans la région par
les indigènes travaillés par la propagande bol-
chevitte. Et c'est ainsi que le député commu-
niste, après un voyage agréable, en somme,
dut faire, en pleine forêt de Taourirt, la con-
férence qu'il devait prononcer à Bougie.
M. Dubar dit ensuite comment, en rame-
nant M. Cornatin - À -_ la gaie - d'El-Kseur, où - il
devait reprendre le train pour Alger, ils turent
surpris par le chef de la saleté.
Ensuite, a eu lieu la déposition de M. Cor-
navin, qui a longuement développé les théories
moscoutaires.
La salle des assises était trop petite pour
contenir la foule qui désirait assister à l'au-
dience.
CHAIRE VACANTE A ALGER
L'emploi d'agrégé des fatcuftés de méde-
cine ci-dessous désigné est déclaré vacant.
Faculté mixte de médecine et de pharmacie
de l'université d'Alger
Hurtolspe 1
f
LE CAOUTCHOUC
EN INDOCHINE ",
, 00 , ,.
A
Nous avons eu l'occasion de li:
gnaler, à frofoi de V ouvrage de
M. G. Angoulvant sur les Indes
Néerlandaises, Vextension rapide prise par
la production du caoutchouc de plantation
dans l'archipel océano-indien.
Il n'est pas inutile de mettre en regard
l'effort accompli à ce point de vue dans 1Îb- :
tre colonie d'Extrême-Orient
De toutes nos colonies, dont Nombreuses >
sont celles qui nous approvisionnent en
caoutchouc de cueillette (A. O. F., A. E. F.,
Madagascar, etc.), l'Indochine est pour
ainsi dire la seule qui se soit lancée résolu-
ment dans la production du caoutchouc de
plantation. Aussi, tandis que nos autres pos-
sessions voient leur production stationnaire
ou même en régression sensible, depuis quel-
ques années l'Indochine voit la sienne s'ac-
croître avec une rapidité remarquable, rapi-
dité qui laisse entrevoir le moment où la co-
lonie suffira à tous les besoins en caout-
chouc 4e la métropole.
Il est bon de dire que Von trouve en ln-
dochine, plus que fartoutaiUemrs dans nos
mires coloniest des terres profondes et ri-
ches, convenant parfaitement à la culture
de l'hévéa. Rien qu'en CocMncltinc, on roa-
lue à 1.500.000 hectares au minimum
(3.000.000 d'hectares, d'après certains rap -
ports), la superficie utilisable pour cette
culture. a Terres rouges. et « terres grises t
abondent également au Cambodge et en
Attnam.
Si l'on songe qu'un hectare de terre
fiante en hévéas fournit, une fois les arbres
en rapport, un minimum de 300 kilos de
caoutchouc par an, on voit quelles possibi-
lités énormes offre V Indochine pour la pro-
duction du caoutchouc et quelle place cette
colonie française peut, utf jour, occuper à
cet égard dans l'économie mondiale.
la première plantation indochittoise d'ar-
bres à caoutchouc date de 1900. Etablie à
Phu-Nuhan, cette plantation était de super-
ficie réduite, mais son importance fut très
grande, car les résultats obtenus confirmè-
rent et au delà les espérances des planteurs
et déterminèrent rapidement d'autres colons
à s'engager dans la mime voie. Les grandes
plantations de Susannah et de Xa-Trach
furent amorcées dès 1906 et 1908, puis nom-
bre d'autres à partir de 1909. Actuelle-
ment, la superficie plantée en hévéas dé-
fasse 40.000 hectares (la majeure partie en
Cocltinc/rine) et la production atteint 8.000
tonnes. L'une et l'autre se déveloffent selon
une progression géométrique et il n'est peut-
être pas téméraire d'affirmer que dans vingt
ans, vtngt-ctnq ans au plus, si la production
du caoutchouc reste rémunératrice pour les
fiant eut s indochinois, (la consommation
s'accroît sans cesse, mais il peut y avoir sur-
production en d'autres pays, le fait s'est
froduit de 1920 à 1923; l'on peut aussi fa.
briquer et utiliser dans un avenir plus ou
moins éloigné, des caoutchoucs de synthèse,
dont le prix de revient serait inférieur à ce-
lui du caoutchouc naturel), notre colonie
d'Extrême-Orient sera en mesure de fournir
les 50 - 55.000 tonnes de caoutchouc que
nous consommons actuellement. Il est vrai
que d'ici là, notre consommation aura eu le
temfs de doubler, voire même de tripler.
N'importe, l'affoint indochinois sera tout
de même très affréciable et il est agréable
de fenser que nous aurons la possibilité
d'obtenir par la suite des quantités bien plus
considérables.
Pierre Valude,
Député du Cher, ancien ministre.
.,.
L'MRIMQE DE PAlIS 1 0M.UÊHI
t o -–
M. Pierre Godin, président du Conseil mu-
nicipal, a remis hier au président de la Répu-
blique le premier exemplaire de l'ouvrage pu-
blié par le Conseil : L' hommage - de Paris à
Gallilni, son aauoeur, et a' présenté au chef
de l'Etat l'auteur, M. René Weiss, directeur
du cabinet du président du Conseil municipal.
Le livre évoque la vie et l'oeuvre de Cal-
liéni depuis le 26 août 1914, date à laquelle
il fut nommé Gouverneur militaire de Paris,
jusqu'il sa mort.
DANS LA LEGION D'HONNEW
ao
Ministère de l'Intérieur
Sont promus officiers •
MM. Joseph Robert, maire d'Orléans-
ville ; Abri Abeilhé, maire de Philippe-
ville ; Abel Abellhé, maire de Tlemcen, et
Elie Clerc, moire d'ATn.Tédé]ès.
D'il Salah «a Haggir Il Mtocycktte
00
M. Rossion qui, le premier, a entrepris la
traversée du Sahara à motocyclette, a expédié
le télégramme suivant :
La première moto est arrivée à Tamanrasset,
au Hoagar, le V* mars. Malgré de très grosses
difficultés de toute nature, la distance totale
d'In-Salah au Hoggar, soit 714 kilomètres, a
été couverte en trois jours. Après revision som-
maire, je prendrai le chemin du retour par pe-
tites étapes. La machine et ses acccsaotres He
sont comportés roarveilleuaeroent. aDlltan
Il CTCLHE K MtlMUtn
00
¡ Le Minipttee des Colonies n'a reçu, le lundi
7 mars, aucune information ni de Madagascar,
al/de La Râmiob.
- - Da que les premières dépêches de sources
diverses relatant qu'un cyclone avait sévi sur
ces files, parvinrent à Paris, le ministre des Co-
lonies a invité le Gouverneur Général de Ma-
dagascar et le Gouverneur de La Réunion à
le tenir exactement au courant par dbIo.
gramme, et à lui fournir toutes les précisions
nécessaires.
Il est certain que le retard des informations
officielles attendues est dû à une rupture mo-
mentanéi des communications électriques.
Le ministère des Colonies ne manquera pas
de donner la publicité la plus rapide et la plus
large aux nouvelles qu'il recevra.
Une seconde information de source officielle
insiste sur la rupture des communications des
lignes télégraphiques, par cibles et par T.S.F.
« En raison du cyclone qui a dévasté la côte
est de Madagascar - et a abattu 20 kilomètres
de lignes télégraphiques, les communications
entre Tananarfve et Majunga sont interrom-
pues. Le trafic pour Madagascar et La Réu-
nion reste en souffrance à Majunga.
« D'autre part, les communications nar câ-
bles et par T.S.F. entre La Réunion et Mada-
gascar sont interrompues. Le câble parait
rompu près de Tamatave. Tout le trafic est di-
rigftde La Rémaon par T.S.F. sur l'tle Mau-
rice, Ids par les cible,' anglais. »
En attendant les précisions officielles, les
nouvelles les plus contradictoires se , font jour.
D'après certaines, le cyclone qui s'est abattu
sur la côte orientale de Madagascar, et qui fut
suivi d'un raz de marée, a causé des dégâts
plus graves que les premières nouvelles reçues
ne le laissaient prévoir. La ville de Tamatave
est, pour ainsi dire, rasée. Les bâtiments pu-
blics, à l'exception de la Trésorerie et de
l'Hôtel des Postes, les écoles, les maisons
particulières, les bureaux, ont été en partie dé-
truits. Les travaux de déblaiement ont com-
mencé dès que l'affolement des habitants le
permit. Une trentaine de morts ont déjà été re-
tirés des décombres.
Tous les ponts dans le voisinage de Tama-
tave auraient été détruits. De nombreux morts
se trouvant sous les décombres auraient été
emportés par les flots. Sept vapeurs auraient
coulé dans le port. Toutes les maisons à Ta-
matave ont été ra.
Les dégâts causés sur la côte orientale de
Madagascar seraient tels qu'il faucfcait trois
ans pour reconstruire Tamatave et les villages
environnants.
Les petites voiliers ont disparu. les routes
cAtièrç ont été dévastées et en maints endroits
n'existent plus. Même les gros navires se sont
échoués. Le steamer Ville-Je-Mlltleille est
incliné de 25 degrés et fatigue beaucoup.
Le total des marchandises entreposées dans
les différents coniotoirs et qui ont été anéanties
se chiffre par millions.
D'autre part, la Compagnie Lyonnaise de
Madagascar, qui possède d importants établis-
sements à Tamatave, a reçu hier matin, de son
administrateur, M. Hallot, un télégramme
annonçant que les bâtiments de la Compagnie
sont intacts et le personnel sauf.
Enfin, un télégramme de Port-Louis au Ti-
mes, et sur la foi de messages par sans-fil par-
venus de la région de Tamatave, rapporte que
les premières informations relatives au cyclone
ont été très grossies. La même dépêche signale
sans doute que les dégâts sont considérables et
qu'il faudra de longs mois pour remettre la
ville en état, mais elle indique que l' on n' a à
déplorer que dix-huit morts.
- « Tamatave est tranquille, ajoute le Times.
Le ravitaillement de la population se poursuit
d'une façon régulière et aucun acte de pillage
n'y est signalé. Les autorités, par mesure de
précaution, ont proclamé l'état de siège. »
On annonce que, d' ores et déjà. le vapeur
français Général-Duchesnc assure le transport
des" approvisionnements et des médicaments.
Des troupes ont été envoyées sur les lieux
qui ont le plus souffert pour porter secours aux
sinistrés. Le Gouverneur de l'île Maurice s' ap-
prête à envoyer à Tamatave un vapeur avec
des mé d icaments et des denrées.
Le vapeur britannique Seistan, qui a quitté
Port-Louis il y a huit jours, et que l'on croyait
perdu corps et biens, est arrivé à son point de
départ. L'appareil de T. S. F. a été détruit
pu la foudre et l'opérateur électrocuté. Pen-
dant sept jours et sept nuits, le capitaine était
demeuré à son poste sur le pont, et c' est grâce
à son sang-froid et à son incroyable endurance
que l'équipage eut la vie sauve.
M. Marcel Olivier, Gouverneur Général de
Madagascar, qui venait d' arriver à Mozambi-
que, est parti pour Tamatave où il compte
arriver le 15. Il y rencontrera M. Berthier,
qui Ta précédé sur les lieux du désastre.
Péchera-t-on la morue
r! , toute l'anfte?
Le capitaine Rallier du Baty, de l'Office
scientifique des pêches, a donné à la Pèche
Maritime des extraits du plus haut intérêt du
t apport qu'il a rédigé à la suite de sa der-
niefè*tnission sur les bancs de Terre-Neuve.
Ce rapport contient des aperçus originaux
sur l'influence qu'exercent les variations de
la température de l'eau sur les résultats de
la pêche à la morue sur le banc. Il signale
également l'heureuse initiative prise à la
suite des indications de l'Office des pêches
par certains capitaines de chalutiers, d'ex-
plorer en profondeur toute la zone extérieure
des bancs. Ceux-ci sont descendus jusqu'à des
profondeurs de 200 mètres, sur le Bonnet j
flamand. M. Rallier du Baty a enfin émis
d'ingénieuses hypothèses sur la migration de
la morue. 11 est d'avis que cette migration
s'exerce surtout en profondeurs et non point
vers les parages lointains. Rien ne s'oppose-
rait donc, en principe, à ce que l'on péchât
la morue d'un bout de l'année à l'autre. Il
suffirait de la rechercher dans les plus gran-
des profondellrl\ pendant les mois d'liiver.
On voit quelle importance économique peu-
I I vent avoir ces observations scientifiques.
L'AVIATION COLONIALE
Le retour du commandant Guilbaud
Le capitaine de corvette Guilbaud, parti
de Biaerte hier à 8 h. 10, est arrivé à Saint-
tttaphaN à 15 h. ao*
Rappelons il que le capitaine de corvette
aviateur Guilbaud avait quitté Berre le 12
octobre dernier pour effectuer, en compagnie
du lieutenant de vaisseau Bernard, le voyage
d'étude Berre-Madagascar et retour. Mais il
dut s'arrêter à Lokodja pendant plus de deux
mois pour le remplacement du moteur de sa
machine.
Reparti de Lokodja fin janvier, Guilbaud
traversa l'Afrique du Niger au Nil, descen-
dit la vallée de grand neuve africain et re-
vint en France par Beyrouth, Constantino-
ple, Athènes, Argostoli, Malte et Bizerte.
L'accident de l' « Uruguay »
L'équipage de l'hydravion Uruguay a bien
été dirigé vers le Cap Juby ainsi que nous
l'annoncions. Mais, en route, la caravane
s'est arrêtée à Dar, près de Puerto-Cansado,
Il une cinquantaine de kilomètres environ da
Ca Juby.
Et, suivant la coutume, un parlementaire
ira trouver au Cap Juby le représentant de
l'autorité espagnole et traiter avec lui de la
rançon.
Les quatre aviateurs uruguayens étaient
pour les Maures une trop bonne prise pour
qu'ils n'eussent pas tente d'en tirer le plus
grand profit.
Les uruguayens attendent d'être libérés,
après que la rançon seta jiayée par l'entre-
mise dit représentant de t'avtôfhe espagnole'
au Cap Jubv.
La nouvelle que les aviateurs uruguayens
sont sains et saufs a donné lieu à des scènes
d'enthousiasme dans tout l'Uruguay.
A Montevideo, plusieurs miliiers de per-
sonnes sont venues exprimer leur reconnais-
sance devant les légations française et espa-
gnole aux cris de : « Vive la France 1 n et de
« Vive l'Espagne tn
Belgique-Coogo
Au cours du récent banquet de l'Aéro-Club
de France, le capitaine aviateur belge Willy
Coppens a remis la décoration de chevalier
de l'ordre de Léopold à MM. Birkizt et Jean
Lacoste, de la Société Française Hispano-
Suiza, pour les remarquables performance*
obtenues par 1' « Hispano » et notamment
dans le raid de Medaeta Belgique-Congo et
retour.
Dépêches de f Indochine
00
Pour une route internationale aérienne
De nouveaux aérodromes seront établis à
Tokio, Osaka, Fakuoka pour la création
d'une route internationale aérienne.
(Iindopacifl.)
Le marché du riz à Saigon
–OO
Situation générale. Le marché actif au
cours de la quinzaine, lut plW calme en
clôture, mais les cours restent élevés. La
demande du Japon fut importante pendant
la quinzaine. On a enregistré également une
reprise assez cive du marché à Ilong-Kong.
Hiz. - Les prix sont fermes. Une bonne
reprise des affaires sur Hong-Kong est à
enregistrer.
(UrMurcs. Des affaires importantes ont
('lé traitées au cours de la quinzaine avec
ïKurope, pour embarquement en mars et
avril. Quelques allaires traitées sur rappro-
ché. Marché plus calme en clôture. Stocks
très réduits.
Farines basses. Des affaires furent trai-
tées par quantités importantes sur l'Eu-
rope, pour embarquement avril et mai. Les
1 affaires locales continuent. Stocks peu im-
portants.
Paddy. - Les exportations de paddy ont
repris sur Hong-Kong au cours de la qui-n-
zaine. I.i.i» tonnes lurent expédiées.
Les arrivages de l'intérieur à Cholon
sont assez abondants. Les prix restent ce-
pendant très fermes avec tendance à la
hausse en clôture.
Hécolto. - Les pronostics précédents se
confirment. La récolte sera celle d'une bon-
ne lfl.ijll'C motjennc. Les exportations de riz
par Saigon durant la deuxième quinzaine de
février atteignent 68.920 tonnes.
Riz bkmr. - Sur la France, 1.225 tonnes;
sur l'étranger, tonnes.
Riz cargo. Tout sur l'étranger, L.ij ¡.
tonnes.
Paddy. - Tout sur l'étranger, o.tWH ton-
nes.
lirisuies : Sur la France, iffl tonnes ; sur
l'Etranger, 3. f.tH tonnes.
Farines :
Tout sur l'Et.ranger .8 tonnes
8..
Les exportations de riz par Haipbong
00 -
Les exportations de riz par Haïphorig du-
rant février atteignent au totuil 5.232 tonnes,
à savoir :
Riz blanc :
Sur la France 100 tonnes
Sur l'Etranger 5.031 -
Brisures :
Sur l'Etranger. 100
Hiz Cal'go .,. néant
Paddy rusant
I (Indopacifi.)
1
Le cours du' riz
- o-o --
SAIGON, 5 mars
lies 100 kilos en piastres)
Riz n° 1, 25 biïsiuvs 10901
Riz n° 2, 40 brisures 10 20
1Hz n° 2, ôO %, brisures 9 70
Brisures Tl 01 1 et 2 8 li5
Brisures nli 3 et V 7 50
Farines 2 501
Paddy Vinh-Long H,J!)
Paddy Co-Cong fi 70
Paddy Bac-Lieu fi 50
Paddy Baixan 6 ?
Copirah 18 25
.!– -
TAUX DE LA PL%MM
0
Ln Gouverneur général de l'Indochine vient de
faire eonnaître au ministre des Colonies qu'à la
date du 7 mars 1927 le taux officiel de In [,ing.
tre était de 13 fr. 06.
LES VIIIS TunISIEns EH FIAIICE
Le Jounal Olliciel du 8 mars publie
le décret ci-dessous, relatai aux quantités
de vina. d'origine et de provenance Vuiiisien-
nes à admettre en franchise en France :
Est ouvert un crédit supplémentaire de
100.000 hectolitres à appliquer aux quanti-
tés de vins d'origine et de provexiance tuni-
siennes à admettre dans les conditions de
la ifoi diu 19 juillet 1890.
Bénéficieront de ce crédit :
1° Les vins en excédent du crédit 1926-
1927 arrivés en France à la date de pro-
mulgation du présent décret et à la condi-
tion qu'île soient déclarés pour Lacquitte-
tnent. des droits, dans un délai de dix jours
& compter de cette date ;
2° Les vins qui arriveront en Franoe pos-
térieurement à la même dnte, étant entendu
qu'ils ne pourront dit supplémentaire qu'après règlement de
la situation des vins visés au paragraphe
précédent et jusqu'au moment où sera
atteinte la totalité dudit crédit.
Les primeurs marocaines
0.0-
La production maraîchère du Maroc s'est
sensiblement développée dans ces cternièines
urinées grâce aux elTorts persistants des co-
lons qui ont d'abord pourvu aux besoins de
la consommation urbaine et qui, en 1925,
étaient' en état d'exporter €10.733 kilos de
prhncuirs marocaines pour une vaileur de
¡)25.364- francs.
Les membres de La Chambre Syndicale des
commissionnaires en fruits et en légumes
qui faisaient partie de la mission d'études
économiques dont nous parlions hier à pro-
pos de l'élevage marocain ont constaté avec
le plus grand intérêt les a esuttata Obtenus
dans le commerce d'exportation dies fruits
et légumes récoltés dans le protectorat ché-
rifien.
Ces produits avaient déjà été examinés
et appréciés en France, soit au concours gé-
néral agricole de Paris en 1921, soit à l'ex-
posilUon-voote de Bordeaux en décembre
1922.
Par la suite, le Concours général agricole,
en févrior 1923, la Foire de Bruxelles, en
avril de la même année, l'exposition de pri-
meurs de Casablanca en janvier 1924, mi-
rent en relief les progrès accomplis par la
production marocaine.
Les cultures maraîchères dans la région
de Cusablonca s'étendent aujourd'hui sur
plus d'un millier d'hectares.
Les primeurs dont l'expédition sur les
marchés de la métropole parait poMible de
façon régulière et dont l'exportation ira dé-
sormais en augmentant avec l'accroisse-
ment de la production et l'amélioration des
conditions de transport sont les artichauts
violets, dont la culture commence à se dé-
velopper ; les petits pois, dont la précocité
est un facteur favorable et qui donnent des
résultats très intéressants ; les haricots
verts. Les pommes de terre, qui demandent
peu d'eau et trouvent au Maroc un terrain
favorable, pourront, grAce à un choix des
espèces et à un triage, donner lieu à dee en-
vois suivis et importants ; les tomates, les
choux-fleurs, les choux, les carottee et les
navets pourront, aussi faire l'objet d'envois
sur la métropole, ainsi que les primeurs se-
condaires, comme les courgettes, les con-
combres, jes auhcrgines, les endives, les pi-
ments, le fellouiI, les melons, les fèves, etc.
L'expédition des grandes primeurs, com-
me les fraises et les averges, n'est pas en-
core organisée ; elle constitue un problème
très intéressant en raison d'une grande pré-
cocité qui leur assurerait les faveurs de la
clientèle parisienne. Des essais vont ctru
tentés dans le courant de ce mois, sur l'ini-
tiative de l'Office économique de rasatJlan-
sa ; ils porteront sur des colis de fraises
soigneusement I liées et de haute qualité,
qui seront transportés par avions et par-
viendront ainsi à Paris un mois avant les
- fraises d'Algérie.
L'expérience a montré que les producteurs
n'étaient pas bien placés pour faire eux-
mêmes leurs envois, la pratique et la main-
d'œuvre spécialisée indispensable leur fai-
sant défaut. C'est pourquoi se sont organi-
sées à Casablanca des firmes qui achètent
les primeurs aux producteurs et en assu-
rent l'expédition.
A l'heure actuelle, on peut affirmer que
le Maroc est destiné à devenir une source
d'approvisionnement en primeurs très in-
téressante pour le marché de Paris et des
grandes villes de France, de Belgique et
d'Angleterre.
La création de conserveries de fruits et
de légumes constituerait un facteur intéres-
sant pour la régularisation du marché. Les
producteurs signalent encore la nécessité
d'améliorer les conditions du transport ma-
ritime, de simplifier les formalités douanie-
res et la perception des droits pour éviter
tout retard aux envois.
On peut espérer que tout sera mis en œu-
vre pour favoriser le développement, si in-
téressant pour la métropole, de la produc-
tion maraîchère au Maroc.
-–
Lois, Décrets, Arrêtés
-
Loi relative aux expropriations pour cause
d'utilité publique avec prise de posses-
sion d'urgence en Algérie,
Aux termes de coite loi, les formes ii sui-
vre on Algérie pour la prise ilo possession
d'urgence des imnieuMrs soiimi.s i\ expropria-
tion pour cause d'lllililt' publique prévues par
les articles .)'2 à il de l'ordonnance du 1er oc-
tobre liM4 sont remplacées par eelles des dé-
crets des 11 juin ISôS et S septembre tS&y.
qui ont forte de loi.
Les attributions conférées au minisire de
la tjuerre par l'article premier du décret du
tl juin 185".» sont exercées par le Gouver-
neur général de l'Algérie.
Décret modifiant les conditions de nomina-
tion du secrétaire de la première préai-
dence de la cour d'appel d'Alger.
Aux termes (le ce décret, l'article S du dé-
cret du 15 mai 19^5 est modifié ainsi qu'il
suit :
« Si le secrétaire de la première présidence
est choisi parmi les magistrats, il cesse d'exer-
cer les fonctions judiciaires : s'il est choisi
parmi les avocats, il cesse de plaider, mais
il peut continuer il figurer au tableau de l'or-
dre. »
(l, 0, du 8 mars 1927.)
LE NUMERO : 80 CENTIMES
MARDI SOI H, 8 MARS WX
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Les Annales Coloniales
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DmaoTtuRSi Marotl RUIDËL et L.G. THfeBAULT
Lm Amw Coumialu ne pubttoni que de» mH-
et*» tnédUs, qui sont leur propriété exehtetee.
ABONNEMENTS
avec le supplément illustré :
Un ta 6 Mois 3 Keb
France et
Colonies 120 • M » SI »
Étranger 180 > 100 > 50 »
On s'abonne sans frais daaa
tom las bureau de port*
Une politique de la laine
8.1
Parmi les nombreuses matières premières
que la France est obligée d'acheter à l'ësté-
rieur, la laine occupe une place particuliè-
rement importante. La consommation mi-
nima actuelle de notre industrie lainière dé.
passe, en effet, 260.000 tonnes, sur lesquel.
les nous sommes tributaires de l'étranger
pour une part atteignant jusqu'à 85
C'est ainsi qu'en 1925, nous avons dû im-
porter d'Australie, de Grande-Bretagne et
jde l'Afrique anglaise, près de 244.000 ton-
nes de laine, représentant environ 3 mil-
liards et demi de francs.
Ce seul fait n'implique-t-11 pas, pour no-
tre pays, la nécessité urgente de se préoccu-
per activement de son approvisionnement
lainier P
En face de ces besoins qui vont croissant
chaque année, quelles sont nos ressources,
tant métropolitaines que coloniales? Et quel-
les possibilités avons-nous de les augmenter?
Notre effectif ovin est sans cesse en dé-
croissance. De 33 millions de têtes en 1852,
il est tombé, en 1925, à moins de 13 milT
lions. Cet état de choses est dû. en grande
partie, à la mise en culture des terres en
friche qui sont passées, durant la même pé-
riode, de 10 millions à 4 millions d'hecta-
res. Aussi les ressources en laine, qui attei-
gnaient encore 30.000 tonnes en 1913, ne
dépassent-elles plus actuellement le chiffre
'de 20.000 tonnes.
Notre cheptel ovin colonial comprend en-
viron 23 millions de têtes, se répartissant
comme suit : Algérie, 10 millions; Tunisie,
a millions; Maroc, 7 millions; A. O. F.,
s millions; Madagascar, 300.000; Syrie, 1
million et demi.
Malgré cette richesse en troupeaux, la
production totale lainière de ces diverses
possessions représente à peine 31.000 ton-
nes par an, sur lesquelles la moitié seule-
ment est acheminée vers la Métropole.
Là, comme en France, il y a donc un gros
effort à réaliser. Dans quelles conditions
est-il possible?
En ce qui concerne la France, il ne sem-
ble pas qu'on doive souhaiter, d'une manière
générale, un développement intensif de l'éle-
vage du mouton. Il pourrait en résulter, en
effet, dans certaines régions, une diminution
Mnsible des terres cultivées et, de ce tait,
De perte notable de rendement agricole. Il
appartient donc aux spécialistes de détermi-
ner les endroits susceptibles de rapporter
davantage par l'élevage du mouton que par
la culture, en raison, notamment, de la pau-
vreté du sol, du loyer peu élevé du terrain,
des facilités de surveillance des troupeaux,
-
Néanmoins, il ressort de prévisions récem-
ment établies que, par une organisation et
une amélioration méthodique du bétail, le
chiffre annuel de 80.000 tonnes de laine
pourrait être obtenu, chez nous, en l'espace
de quelque, années seulement. -
Si intéressants qu'ils pataissent, ces ré-
sultats seraient encore bien insuffisants en
telard des quantités absolument indispen-
sables à la vie de nos industries lainières.
C'est donc vers nos colonies que nous devons
nous tourner pour essayer de combler le dé-
ficit important de notre production.
En Afrique du Nord, où le nombre des
moutons est considérable (19 millions de
têtes), le rendement en laine pourrait être
fortement accru, grâce à un certain nombre
de mesures particulières, telles que : la
création de nouveaux et multiples puits
d'eau, l'encouragement des croisements ra-
tionnels, en assurant aux troupeaux des
joins plus grands, une nourriture abondante,
les abris pour la saison des pluies.
On estime que, toutes ces conditions une
fois remplies, la production lainière de
BOtre Afrique du Nord, qui atteint à peine
actuellemént 27.000 tonnes, serait suscepti-
ble de dépasser, en très peu de temps,
50.000 tonnes.
Parmi nos autres possessions, les seules
OÙ ils soit possible d'envisager l'amélioration
de l'élevage du mouton, sont l'A. O. F. et
Madagascar.
En A. O. F., en plein accord avec le Gou-
vernement Général, la Chambre de Commer-
ce de Roubaix-Tourcoing a pris l'initiative
dont elle ne saurait être trop louée
de' procéder à des essais d acclimatement
et d'élevage du mérinos, à l'aide d'un lot de
plusieurs centaines de moutons importés du
• Cap. Depuis 1923, trois postes ont été créés
par ses soins, et sont, à l'heure actuelle, en
plein développement. L'un, au Soudan, com-
prend 44 animaux sélectionnés; le second,
au Sénégal, 159; le troisième, en Haute-
Volta, à Tourcoing-Bam, 137. Dans cette
'dernière station, en particulier, située au
milieu d'une concession de 10.000 hectares,
existe une merveilleuse installation qui per-
met de fonder les plus sérieux espoirs.
A Madagascar où, comme en A. O. F., il
existe de - vastes terrains de parcours, le
Gouvernement Général a également entre-
pris l'élevage du mouton à laine. Depuis
1921, une ferme a été créée dans la province
de Fort-Dauphin, où les troupeaux métis
introduits se comportent admirablement.
D'autre part, la Chambre de Commerce de
Tourcoing a décidé l'introduction directe,
en quelques points spécialement choisis, et
l'acclimatation, dans la Grande lie, de
lots entiers de mérinos sud-africains à laine
fine. Ces essais, qui portent sur plus de
trois cents animaux, sont, à l'heure présente,
des plus encourageants.
Aussi, dans ces deux grands groupes de
possessions, si la production locale n'est pas
encore notablement influencée par les tenta-
tives en cours et s'il n'est pas encore pos-
sible d'émettre un jugement définitif sur la
f.-- le comportera* les moutons de
race pure, une amélioration importante de
l'élevage et partant de la production de la
laine, au moyen de reproducteurs croisés,
peut, dès maintenant être envisagée. Ajou-
tons que les essais effectués jusqu'ici, sem-
blent bien avoir réussi. Il faut espérer qu'ils
seront couronnes d'un complet succès. La
Chambre de Commerce de Tourcoing est,
d'ailleurs, fermement résolue à persévérer,
malgré les difficultés et les échecs toujours
possibles ici ou là.
En résumé, le problème de la production
lainière, tant française que coloniale, ap-
paraît donc assez complexe. Néanmoins,
bien qu'il soit malaisé de chiffrer les res-
sources que nous pourrions tirer de la mé-
tropole et de ses possessions d'outre-mer, il
est permis d'affirmer qu'une exploitation
plus complète et plus rationnelle de l'éle-
vage du mouton nous libérerait presque en-
tièrement de l'étranger, dont nous sommes
tributaires pour la plus grosse part de notre
consommation.
Henri Mieleel.
Député des Basses-Alpes, Vice-prési-
dent de la Commission de l'Algérie,
des Colonies et des Pays de protec-
torat, Vice-président de la Cômmi#-
sion de la Marine mMi taire.
AU CONSEIL D'ÉTAT
--0-0--
REJET DE LA REQUETE
DU FILS D'UN SOLDAT ALGERIEN
Cette haute juridiction a rejeté la requête
que Bon Aïssa Enibareck, tuteur de l'or-
phelin Amouclii Abdelhomed ben Chabane
dont le père était décédé après 16 ans de
services militaires, demeurant à Constan-
tiJW!, avait introduite contre une décision du
ministre des Pensions, rejetant sa demande
de reversion de pension proportionnelle au
prolit de J'orphelin dont s'agit.
Cette décision de rejet a été prise pour les
motifs suivants.
Considérant que si en vertu de la com-
binaison des articles 48 et 83 de la loi du
14 avril 1934, les ayants cause des militai-
res et des marins décédés titulaires d'une
pension proportionnelle ont droit à la revi-
sion de ladite pension, aucune disposition
dérogeant au principe de la non rétroacti-
vité des lois, n'a étendu le bénéfice de ces
articles aux ayants cause des militaires et
marins décédés antérieurement à la loi du
14 avril 1924, dans des conditions n'ouvrant
aucun droit à la reveraion de la pension pro-
porttonneUe dont ils étaient titulaires ; que
par suite c'est & bon droit, que le ministre
des Pensions a rejeté la demande présentée
par le jeune Amouchi Abdelhomed.
REQUETE D'UN MEDECIN MILITAIRE
DE FORT DEVANCE
Le Conseil d'Etat avait à statuer sur la
requête introduite par M. Amould, médecin
principal de 1M classe, directeur du service
de santé du groupe des Antilles, demeurant
à Fort-de-France, aux fins d'annulation,
pour excès de pouvoir, d'une décision en
date du 21 janver 1925, par laquelle le mi-
nistre des Colonies avait rejeté sa demande
tendant iL obtenir un logement militaire dé-
terminé à Fort-de-France.
Le requérant soutenait que l'art. 27 du
règlement du 16 novembre 1903, prescrit
d'attgibuer les logements d'officiers en te-
nant compte de leur grade ; que ce texte est
sefii 1 applicable fi la Martinique, à l'exclu-
sion de l'ordre général en date du 13 juin
1925 du général commandant supérieur des
troupes en Indochine., que les locaux qu'il
réclamait étaient occupés par un chef d'es-
cadron d'artillerie, officier inférieur en
grade. dès lors il y avait violation du règle-
ment précité du 16 novembre 1908.
Le Conseil d'Etat n'a pas admis cette
thèse, attendu que la circulaire ministé-
rielle du 16 octobre 1008 relative au service
du casernement aux colonies, ne renferme
que des indications d'ordre intérieur formu-
lées à l'ussgfl de l'administration, mais ne
crée, en faveur des intéressés aucun droit
dont la méconnaissance serait de nature à
leur ouvrir un recours par la voie conten-
tieuse, dès lors le requérant n'étant pas
fondé à demander l'annulation de la déci.
sion en date du 21 janvier 1925, il en résulte
que sa requête doit être rejetée.
..-
Le procès des "escamoteurs"
---0-0--
Ainsi nonune-t-on, en Algérie, les ravis-
aetm du député Coma vin. Leur prcdst comme
on sait, a commencé hier devant la Cour d'as-
I sises de Constantine.
Les inculpés ne nient pas les faits, et l'un
d'eux, M. Charles Dubar, fait un récit dé-
taillé de J'enlèvement du député Coma vin, qui
fut effectué en dix secondes. 11 relate qu'en
cours de route, dans l'automobile qui condui-
sait M. Comavin à Adekar, celui-ci fut mis au
courant des crimes commis dans la région par
les indigènes travaillés par la propagande bol-
chevitte. Et c'est ainsi que le député commu-
niste, après un voyage agréable, en somme,
dut faire, en pleine forêt de Taourirt, la con-
férence qu'il devait prononcer à Bougie.
M. Dubar dit ensuite comment, en rame-
nant M. Cornatin - À -_ la gaie - d'El-Kseur, où - il
devait reprendre le train pour Alger, ils turent
surpris par le chef de la saleté.
Ensuite, a eu lieu la déposition de M. Cor-
navin, qui a longuement développé les théories
moscoutaires.
La salle des assises était trop petite pour
contenir la foule qui désirait assister à l'au-
dience.
CHAIRE VACANTE A ALGER
L'emploi d'agrégé des fatcuftés de méde-
cine ci-dessous désigné est déclaré vacant.
Faculté mixte de médecine et de pharmacie
de l'université d'Alger
Hurtolspe 1
f
LE CAOUTCHOUC
EN INDOCHINE ",
, 00 , ,.
A
Nous avons eu l'occasion de li:
gnaler, à frofoi de V ouvrage de
M. G. Angoulvant sur les Indes
Néerlandaises, Vextension rapide prise par
la production du caoutchouc de plantation
dans l'archipel océano-indien.
Il n'est pas inutile de mettre en regard
l'effort accompli à ce point de vue dans 1Îb- :
tre colonie d'Extrême-Orient
De toutes nos colonies, dont Nombreuses >
sont celles qui nous approvisionnent en
caoutchouc de cueillette (A. O. F., A. E. F.,
Madagascar, etc.), l'Indochine est pour
ainsi dire la seule qui se soit lancée résolu-
ment dans la production du caoutchouc de
plantation. Aussi, tandis que nos autres pos-
sessions voient leur production stationnaire
ou même en régression sensible, depuis quel-
ques années l'Indochine voit la sienne s'ac-
croître avec une rapidité remarquable, rapi-
dité qui laisse entrevoir le moment où la co-
lonie suffira à tous les besoins en caout-
chouc 4e la métropole.
Il est bon de dire que Von trouve en ln-
dochine, plus que fartoutaiUemrs dans nos
mires coloniest des terres profondes et ri-
ches, convenant parfaitement à la culture
de l'hévéa. Rien qu'en CocMncltinc, on roa-
lue à 1.500.000 hectares au minimum
(3.000.000 d'hectares, d'après certains rap -
ports), la superficie utilisable pour cette
culture. a Terres rouges. et « terres grises t
abondent également au Cambodge et en
Attnam.
Si l'on songe qu'un hectare de terre
fiante en hévéas fournit, une fois les arbres
en rapport, un minimum de 300 kilos de
caoutchouc par an, on voit quelles possibi-
lités énormes offre V Indochine pour la pro-
duction du caoutchouc et quelle place cette
colonie française peut, utf jour, occuper à
cet égard dans l'économie mondiale.
la première plantation indochittoise d'ar-
bres à caoutchouc date de 1900. Etablie à
Phu-Nuhan, cette plantation était de super-
ficie réduite, mais son importance fut très
grande, car les résultats obtenus confirmè-
rent et au delà les espérances des planteurs
et déterminèrent rapidement d'autres colons
à s'engager dans la mime voie. Les grandes
plantations de Susannah et de Xa-Trach
furent amorcées dès 1906 et 1908, puis nom-
bre d'autres à partir de 1909. Actuelle-
ment, la superficie plantée en hévéas dé-
fasse 40.000 hectares (la majeure partie en
Cocltinc/rine) et la production atteint 8.000
tonnes. L'une et l'autre se déveloffent selon
une progression géométrique et il n'est peut-
être pas téméraire d'affirmer que dans vingt
ans, vtngt-ctnq ans au plus, si la production
du caoutchouc reste rémunératrice pour les
fiant eut s indochinois, (la consommation
s'accroît sans cesse, mais il peut y avoir sur-
production en d'autres pays, le fait s'est
froduit de 1920 à 1923; l'on peut aussi fa.
briquer et utiliser dans un avenir plus ou
moins éloigné, des caoutchoucs de synthèse,
dont le prix de revient serait inférieur à ce-
lui du caoutchouc naturel), notre colonie
d'Extrême-Orient sera en mesure de fournir
les 50 - 55.000 tonnes de caoutchouc que
nous consommons actuellement. Il est vrai
que d'ici là, notre consommation aura eu le
temfs de doubler, voire même de tripler.
N'importe, l'affoint indochinois sera tout
de même très affréciable et il est agréable
de fenser que nous aurons la possibilité
d'obtenir par la suite des quantités bien plus
considérables.
Pierre Valude,
Député du Cher, ancien ministre.
.,.
L'MRIMQE DE PAlIS 1 0M.UÊHI
t o -–
M. Pierre Godin, président du Conseil mu-
nicipal, a remis hier au président de la Répu-
blique le premier exemplaire de l'ouvrage pu-
blié par le Conseil : L' hommage - de Paris à
Gallilni, son aauoeur, et a' présenté au chef
de l'Etat l'auteur, M. René Weiss, directeur
du cabinet du président du Conseil municipal.
Le livre évoque la vie et l'oeuvre de Cal-
liéni depuis le 26 août 1914, date à laquelle
il fut nommé Gouverneur militaire de Paris,
jusqu'il sa mort.
DANS LA LEGION D'HONNEW
ao
Ministère de l'Intérieur
Sont promus officiers •
MM. Joseph Robert, maire d'Orléans-
ville ; Abri Abeilhé, maire de Philippe-
ville ; Abel Abellhé, maire de Tlemcen, et
Elie Clerc, moire d'ATn.Tédé]ès.
D'il Salah «a Haggir Il Mtocycktte
00
M. Rossion qui, le premier, a entrepris la
traversée du Sahara à motocyclette, a expédié
le télégramme suivant :
La première moto est arrivée à Tamanrasset,
au Hoagar, le V* mars. Malgré de très grosses
difficultés de toute nature, la distance totale
d'In-Salah au Hoggar, soit 714 kilomètres, a
été couverte en trois jours. Après revision som-
maire, je prendrai le chemin du retour par pe-
tites étapes. La machine et ses acccsaotres He
sont comportés roarveilleuaeroent. aDlltan
Il CTCLHE K MtlMUtn
00
¡ Le Minipttee des Colonies n'a reçu, le lundi
7 mars, aucune information ni de Madagascar,
al/de La Râmiob.
- - Da que les premières dépêches de sources
diverses relatant qu'un cyclone avait sévi sur
ces files, parvinrent à Paris, le ministre des Co-
lonies a invité le Gouverneur Général de Ma-
dagascar et le Gouverneur de La Réunion à
le tenir exactement au courant par dbIo.
gramme, et à lui fournir toutes les précisions
nécessaires.
Il est certain que le retard des informations
officielles attendues est dû à une rupture mo-
mentanéi des communications électriques.
Le ministère des Colonies ne manquera pas
de donner la publicité la plus rapide et la plus
large aux nouvelles qu'il recevra.
Une seconde information de source officielle
insiste sur la rupture des communications des
lignes télégraphiques, par cibles et par T.S.F.
« En raison du cyclone qui a dévasté la côte
est de Madagascar - et a abattu 20 kilomètres
de lignes télégraphiques, les communications
entre Tananarfve et Majunga sont interrom-
pues. Le trafic pour Madagascar et La Réu-
nion reste en souffrance à Majunga.
« D'autre part, les communications nar câ-
bles et par T.S.F. entre La Réunion et Mada-
gascar sont interrompues. Le câble parait
rompu près de Tamatave. Tout le trafic est di-
rigftde La Rémaon par T.S.F. sur l'tle Mau-
rice, Ids par les cible,' anglais. »
En attendant les précisions officielles, les
nouvelles les plus contradictoires se , font jour.
D'après certaines, le cyclone qui s'est abattu
sur la côte orientale de Madagascar, et qui fut
suivi d'un raz de marée, a causé des dégâts
plus graves que les premières nouvelles reçues
ne le laissaient prévoir. La ville de Tamatave
est, pour ainsi dire, rasée. Les bâtiments pu-
blics, à l'exception de la Trésorerie et de
l'Hôtel des Postes, les écoles, les maisons
particulières, les bureaux, ont été en partie dé-
truits. Les travaux de déblaiement ont com-
mencé dès que l'affolement des habitants le
permit. Une trentaine de morts ont déjà été re-
tirés des décombres.
Tous les ponts dans le voisinage de Tama-
tave auraient été détruits. De nombreux morts
se trouvant sous les décombres auraient été
emportés par les flots. Sept vapeurs auraient
coulé dans le port. Toutes les maisons à Ta-
matave ont été ra.
Les dégâts causés sur la côte orientale de
Madagascar seraient tels qu'il faucfcait trois
ans pour reconstruire Tamatave et les villages
environnants.
Les petites voiliers ont disparu. les routes
cAtièrç ont été dévastées et en maints endroits
n'existent plus. Même les gros navires se sont
échoués. Le steamer Ville-Je-Mlltleille est
incliné de 25 degrés et fatigue beaucoup.
Le total des marchandises entreposées dans
les différents coniotoirs et qui ont été anéanties
se chiffre par millions.
D'autre part, la Compagnie Lyonnaise de
Madagascar, qui possède d importants établis-
sements à Tamatave, a reçu hier matin, de son
administrateur, M. Hallot, un télégramme
annonçant que les bâtiments de la Compagnie
sont intacts et le personnel sauf.
Enfin, un télégramme de Port-Louis au Ti-
mes, et sur la foi de messages par sans-fil par-
venus de la région de Tamatave, rapporte que
les premières informations relatives au cyclone
ont été très grossies. La même dépêche signale
sans doute que les dégâts sont considérables et
qu'il faudra de longs mois pour remettre la
ville en état, mais elle indique que l' on n' a à
déplorer que dix-huit morts.
- « Tamatave est tranquille, ajoute le Times.
Le ravitaillement de la population se poursuit
d'une façon régulière et aucun acte de pillage
n'y est signalé. Les autorités, par mesure de
précaution, ont proclamé l'état de siège. »
On annonce que, d' ores et déjà. le vapeur
français Général-Duchesnc assure le transport
des" approvisionnements et des médicaments.
Des troupes ont été envoyées sur les lieux
qui ont le plus souffert pour porter secours aux
sinistrés. Le Gouverneur de l'île Maurice s' ap-
prête à envoyer à Tamatave un vapeur avec
des mé d icaments et des denrées.
Le vapeur britannique Seistan, qui a quitté
Port-Louis il y a huit jours, et que l'on croyait
perdu corps et biens, est arrivé à son point de
départ. L'appareil de T. S. F. a été détruit
pu la foudre et l'opérateur électrocuté. Pen-
dant sept jours et sept nuits, le capitaine était
demeuré à son poste sur le pont, et c' est grâce
à son sang-froid et à son incroyable endurance
que l'équipage eut la vie sauve.
M. Marcel Olivier, Gouverneur Général de
Madagascar, qui venait d' arriver à Mozambi-
que, est parti pour Tamatave où il compte
arriver le 15. Il y rencontrera M. Berthier,
qui Ta précédé sur les lieux du désastre.
Péchera-t-on la morue
r! , toute l'anfte?
Le capitaine Rallier du Baty, de l'Office
scientifique des pêches, a donné à la Pèche
Maritime des extraits du plus haut intérêt du
t apport qu'il a rédigé à la suite de sa der-
niefè*tnission sur les bancs de Terre-Neuve.
Ce rapport contient des aperçus originaux
sur l'influence qu'exercent les variations de
la température de l'eau sur les résultats de
la pêche à la morue sur le banc. Il signale
également l'heureuse initiative prise à la
suite des indications de l'Office des pêches
par certains capitaines de chalutiers, d'ex-
plorer en profondeur toute la zone extérieure
des bancs. Ceux-ci sont descendus jusqu'à des
profondeurs de 200 mètres, sur le Bonnet j
flamand. M. Rallier du Baty a enfin émis
d'ingénieuses hypothèses sur la migration de
la morue. 11 est d'avis que cette migration
s'exerce surtout en profondeurs et non point
vers les parages lointains. Rien ne s'oppose-
rait donc, en principe, à ce que l'on péchât
la morue d'un bout de l'année à l'autre. Il
suffirait de la rechercher dans les plus gran-
des profondellrl\ pendant les mois d'liiver.
On voit quelle importance économique peu-
I I vent avoir ces observations scientifiques.
L'AVIATION COLONIALE
Le retour du commandant Guilbaud
Le capitaine de corvette Guilbaud, parti
de Biaerte hier à 8 h. 10, est arrivé à Saint-
tttaphaN à 15 h. ao*
Rappelons il que le capitaine de corvette
aviateur Guilbaud avait quitté Berre le 12
octobre dernier pour effectuer, en compagnie
du lieutenant de vaisseau Bernard, le voyage
d'étude Berre-Madagascar et retour. Mais il
dut s'arrêter à Lokodja pendant plus de deux
mois pour le remplacement du moteur de sa
machine.
Reparti de Lokodja fin janvier, Guilbaud
traversa l'Afrique du Niger au Nil, descen-
dit la vallée de grand neuve africain et re-
vint en France par Beyrouth, Constantino-
ple, Athènes, Argostoli, Malte et Bizerte.
L'accident de l' « Uruguay »
L'équipage de l'hydravion Uruguay a bien
été dirigé vers le Cap Juby ainsi que nous
l'annoncions. Mais, en route, la caravane
s'est arrêtée à Dar, près de Puerto-Cansado,
Il une cinquantaine de kilomètres environ da
Ca Juby.
Et, suivant la coutume, un parlementaire
ira trouver au Cap Juby le représentant de
l'autorité espagnole et traiter avec lui de la
rançon.
Les quatre aviateurs uruguayens étaient
pour les Maures une trop bonne prise pour
qu'ils n'eussent pas tente d'en tirer le plus
grand profit.
Les uruguayens attendent d'être libérés,
après que la rançon seta jiayée par l'entre-
mise dit représentant de t'avtôfhe espagnole'
au Cap Jubv.
La nouvelle que les aviateurs uruguayens
sont sains et saufs a donné lieu à des scènes
d'enthousiasme dans tout l'Uruguay.
A Montevideo, plusieurs miliiers de per-
sonnes sont venues exprimer leur reconnais-
sance devant les légations française et espa-
gnole aux cris de : « Vive la France 1 n et de
« Vive l'Espagne tn
Belgique-Coogo
Au cours du récent banquet de l'Aéro-Club
de France, le capitaine aviateur belge Willy
Coppens a remis la décoration de chevalier
de l'ordre de Léopold à MM. Birkizt et Jean
Lacoste, de la Société Française Hispano-
Suiza, pour les remarquables performance*
obtenues par 1' « Hispano » et notamment
dans le raid de Medaeta Belgique-Congo et
retour.
Dépêches de f Indochine
00
Pour une route internationale aérienne
De nouveaux aérodromes seront établis à
Tokio, Osaka, Fakuoka pour la création
d'une route internationale aérienne.
(Iindopacifl.)
Le marché du riz à Saigon
–OO
Situation générale. Le marché actif au
cours de la quinzaine, lut plW calme en
clôture, mais les cours restent élevés. La
demande du Japon fut importante pendant
la quinzaine. On a enregistré également une
reprise assez cive du marché à Ilong-Kong.
Hiz. - Les prix sont fermes. Une bonne
reprise des affaires sur Hong-Kong est à
enregistrer.
(UrMurcs. Des affaires importantes ont
('lé traitées au cours de la quinzaine avec
ïKurope, pour embarquement en mars et
avril. Quelques allaires traitées sur rappro-
ché. Marché plus calme en clôture. Stocks
très réduits.
Farines basses. Des affaires furent trai-
tées par quantités importantes sur l'Eu-
rope, pour embarquement avril et mai. Les
1 affaires locales continuent. Stocks peu im-
portants.
Paddy. - Les exportations de paddy ont
repris sur Hong-Kong au cours de la qui-n-
zaine. I.i.i» tonnes lurent expédiées.
Les arrivages de l'intérieur à Cholon
sont assez abondants. Les prix restent ce-
pendant très fermes avec tendance à la
hausse en clôture.
Hécolto. - Les pronostics précédents se
confirment. La récolte sera celle d'une bon-
ne lfl.ijll'C motjennc. Les exportations de riz
par Saigon durant la deuxième quinzaine de
février atteignent 68.920 tonnes.
Riz bkmr. - Sur la France, 1.225 tonnes;
sur l'étranger, tonnes.
Riz cargo. Tout sur l'étranger, L.ij ¡.
tonnes.
Paddy. - Tout sur l'étranger, o.tWH ton-
nes.
lirisuies : Sur la France, iffl tonnes ; sur
l'Etranger, 3. f.tH tonnes.
Farines :
Tout sur l'Et.ranger .8 tonnes
8..
Les exportations de riz par Haipbong
00 -
Les exportations de riz par Haïphorig du-
rant février atteignent au totuil 5.232 tonnes,
à savoir :
Riz blanc :
Sur la France 100 tonnes
Sur l'Etranger 5.031 -
Brisures :
Sur l'Etranger. 100
Hiz Cal'go .,. néant
Paddy rusant
I (Indopacifi.)
1
Le cours du' riz
- o-o --
SAIGON, 5 mars
lies 100 kilos en piastres)
Riz n° 1, 25 biïsiuvs 10901
Riz n° 2, 40 brisures 10 20
1Hz n° 2, ôO %, brisures 9 70
Brisures Tl 01 1 et 2 8 li5
Brisures nli 3 et V 7 50
Farines 2 501
Paddy Vinh-Long H,J!)
Paddy Co-Cong fi 70
Paddy Bac-Lieu fi 50
Paddy Baixan 6 ?
Copirah 18 25
.!– -
TAUX DE LA PL%MM
0
Ln Gouverneur général de l'Indochine vient de
faire eonnaître au ministre des Colonies qu'à la
date du 7 mars 1927 le taux officiel de In [,ing.
tre était de 13 fr. 06.
LES VIIIS TunISIEns EH FIAIICE
Le Jounal Olliciel du 8 mars publie
le décret ci-dessous, relatai aux quantités
de vina. d'origine et de provenance Vuiiisien-
nes à admettre en franchise en France :
Est ouvert un crédit supplémentaire de
100.000 hectolitres à appliquer aux quanti-
tés de vins d'origine et de provexiance tuni-
siennes à admettre dans les conditions de
la ifoi diu 19 juillet 1890.
Bénéficieront de ce crédit :
1° Les vins en excédent du crédit 1926-
1927 arrivés en France à la date de pro-
mulgation du présent décret et à la condi-
tion qu'île soient déclarés pour Lacquitte-
tnent. des droits, dans un délai de dix jours
& compter de cette date ;
2° Les vins qui arriveront en Franoe pos-
térieurement à la même dnte, étant entendu
qu'ils ne pourront
la situation des vins visés au paragraphe
précédent et jusqu'au moment où sera
atteinte la totalité dudit crédit.
Les primeurs marocaines
0.0-
La production maraîchère du Maroc s'est
sensiblement développée dans ces cternièines
urinées grâce aux elTorts persistants des co-
lons qui ont d'abord pourvu aux besoins de
la consommation urbaine et qui, en 1925,
étaient' en état d'exporter €10.733 kilos de
prhncuirs marocaines pour une vaileur de
¡)25.364- francs.
Les membres de La Chambre Syndicale des
commissionnaires en fruits et en légumes
qui faisaient partie de la mission d'études
économiques dont nous parlions hier à pro-
pos de l'élevage marocain ont constaté avec
le plus grand intérêt les a esuttata Obtenus
dans le commerce d'exportation dies fruits
et légumes récoltés dans le protectorat ché-
rifien.
Ces produits avaient déjà été examinés
et appréciés en France, soit au concours gé-
néral agricole de Paris en 1921, soit à l'ex-
posilUon-voote de Bordeaux en décembre
1922.
Par la suite, le Concours général agricole,
en févrior 1923, la Foire de Bruxelles, en
avril de la même année, l'exposition de pri-
meurs de Casablanca en janvier 1924, mi-
rent en relief les progrès accomplis par la
production marocaine.
Les cultures maraîchères dans la région
de Cusablonca s'étendent aujourd'hui sur
plus d'un millier d'hectares.
Les primeurs dont l'expédition sur les
marchés de la métropole parait poMible de
façon régulière et dont l'exportation ira dé-
sormais en augmentant avec l'accroisse-
ment de la production et l'amélioration des
conditions de transport sont les artichauts
violets, dont la culture commence à se dé-
velopper ; les petits pois, dont la précocité
est un facteur favorable et qui donnent des
résultats très intéressants ; les haricots
verts. Les pommes de terre, qui demandent
peu d'eau et trouvent au Maroc un terrain
favorable, pourront, grAce à un choix des
espèces et à un triage, donner lieu à dee en-
vois suivis et importants ; les tomates, les
choux-fleurs, les choux, les carottee et les
navets pourront, aussi faire l'objet d'envois
sur la métropole, ainsi que les primeurs se-
condaires, comme les courgettes, les con-
combres, jes auhcrgines, les endives, les pi-
ments, le fellouiI, les melons, les fèves, etc.
L'expédition des grandes primeurs, com-
me les fraises et les averges, n'est pas en-
core organisée ; elle constitue un problème
très intéressant en raison d'une grande pré-
cocité qui leur assurerait les faveurs de la
clientèle parisienne. Des essais vont ctru
tentés dans le courant de ce mois, sur l'ini-
tiative de l'Office économique de rasatJlan-
sa ; ils porteront sur des colis de fraises
soigneusement I liées et de haute qualité,
qui seront transportés par avions et par-
viendront ainsi à Paris un mois avant les
- fraises d'Algérie.
L'expérience a montré que les producteurs
n'étaient pas bien placés pour faire eux-
mêmes leurs envois, la pratique et la main-
d'œuvre spécialisée indispensable leur fai-
sant défaut. C'est pourquoi se sont organi-
sées à Casablanca des firmes qui achètent
les primeurs aux producteurs et en assu-
rent l'expédition.
A l'heure actuelle, on peut affirmer que
le Maroc est destiné à devenir une source
d'approvisionnement en primeurs très in-
téressante pour le marché de Paris et des
grandes villes de France, de Belgique et
d'Angleterre.
La création de conserveries de fruits et
de légumes constituerait un facteur intéres-
sant pour la régularisation du marché. Les
producteurs signalent encore la nécessité
d'améliorer les conditions du transport ma-
ritime, de simplifier les formalités douanie-
res et la perception des droits pour éviter
tout retard aux envois.
On peut espérer que tout sera mis en œu-
vre pour favoriser le développement, si in-
téressant pour la métropole, de la produc-
tion maraîchère au Maroc.
-–
Lois, Décrets, Arrêtés
-
Loi relative aux expropriations pour cause
d'utilité publique avec prise de posses-
sion d'urgence en Algérie,
Aux termes de coite loi, les formes ii sui-
vre on Algérie pour la prise ilo possession
d'urgence des imnieuMrs soiimi.s i\ expropria-
tion pour cause d'lllililt' publique prévues par
les articles .)'2 à il de l'ordonnance du 1er oc-
tobre liM4 sont remplacées par eelles des dé-
crets des 11 juin ISôS et S septembre tS&y.
qui ont forte de loi.
Les attributions conférées au minisire de
la tjuerre par l'article premier du décret du
tl juin 185".» sont exercées par le Gouver-
neur général de l'Algérie.
Décret modifiant les conditions de nomina-
tion du secrétaire de la première préai-
dence de la cour d'appel d'Alger.
Aux termes (le ce décret, l'article S du dé-
cret du 15 mai 19^5 est modifié ainsi qu'il
suit :
« Si le secrétaire de la première présidence
est choisi parmi les magistrats, il cesse d'exer-
cer les fonctions judiciaires : s'il est choisi
parmi les avocats, il cesse de plaider, mais
il peut continuer il figurer au tableau de l'or-
dre. »
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