Journal d'agriculture tropicale : agricole, scientifique et commercial / dir. Jean Vilbouchevitch

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230 pages

Titre : Journal d'agriculture tropicale : agricole, scientifique et commercial / dir. Jean Vilbouchevitch

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1912-12-31

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343782789

Type : texte texte

Type : publication en série imprimée publication en série imprimée

Langue : français

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Description : 31 décembre 1912 31 décembre 1912

Description : 1912/12/31 (A12,N138). 1912/12/31 (A12,N138).

Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad

Droits : Consultable en ligne

Identifiant : ark:/12148/bpt6k6446837x

Source : CIRAD, 2012-235759

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 27/02/2013

N° 138 - DÉc. 1912 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 361

et femelles aptères vivipares et parthéno-
génétiques, c'est-à-dire produisant direc-
tement des jeunes larves sans accouplement
préalable avec un puceron mâle. La multi-
plication est extrêmement rapide et bientôt
la face inférieure de presque toutes les
feuilles est recouverte de ces minuscules
insectes.

Indépendamment du dommage direct
causé par la perte de sève, ces parasites
agissenl surtout sur la plante .par une abon-
dante sécrétion de miellat qui, tombant sur
les feuilles inférieures, vient boucher les
stomates et entraver la respiration. Un

Fig. 15. — Aphis Soi-ghi Theob. Femelle ailée, Haut-
Sénégal-Niger : Koulikoro (J. VuiUet). Très grossi
(Longueur varie : 1mm5.)

grand nombre de mouches, abeilles, four-
mis et autres insectes sont attirés par la
miellée et leur présence pourrait servir à
faire découvrir quelques pieds infestés
-dans un champ encore en grande partie
indemne. Le plus souvent, cependant, on
ne s'aperçoit de l'attaque que lorsqu'elle
s'est généralisée. A ce moment, les pucerons
commencent probablement à abandonner
le Sorgho pour émigrer sur une autre plante
encore inconnue.

Ennemis naturels. — Au Soudan égyp-
tien, plusieurs espèces de coccinellides, à
l'état de larve et d'imago, s'attaquent au
Puceron du Sorgho. THEOBALD a signalé
Coccinella undecim-punctata L., Ei-ocho-
mus nigvomaculatiis Gœze et Chilomencs
vicijia Muls. Cette dernière espèce, jaune

avec une bande sur chaque élytre et la
suture noires, est très répandue dans
l'Afrique tropicale, du Sénégal à la Haute-
Egypte. J'ai reçu des larves et des imagos
de Chilomenes vicina de Koulikoro (llaut-
Sénégal-Niger) où, comme en Egypte, elle
se fait remarquer par son ardeur à consom-
mer 1M. sorghi. J'ai reçu en même temps
une mouche du groupe des Syrphides, Xan-
thogramma scutellcire Fab., dont la larve
a le même régime que C. vicina et par suite
est un auxiliaire non moins important. Des
larves de névroptères (Chrysopidae) et de
diptères (SYl'phidæ) ont également été
observées en Egypte dans les mêmes con-
ditions. Il est très probable que des insectes
d'autres groupes, certains hyménoptères du
genre Aphidius par exemple, seront signalés
tôt ou tard comme ennen'i is de l'A. sorghi.

Moyens de lutte. — Avant de pouvoir
conduire rationnellement la lutte contre le
-Puceron du Mil, il est indispensable de
connaître mieux les grandes lignes de sa
biologie et de celle de ses principaux pré-
dateurs et parasites. La connaissance exacte
des espèces végétales sur lesquelles il accom-
plit ses migrations est particulièremen t dési-
rable. Il s'agit là d'études assez délicates qui
ne peuvent être poursuivies que sur place;
et, comme les laboratoires entomologiques
sont relativement rares dans les régions
habitées par cet insecte, il pourra s'écouler,
de nombreuses années avant que l'on soit
suffisamment fixé sur ces points.

En attendant, on devra exercer sur les
champs une certaine surveillance de façon
à déceler l'invasion à son début (on exami-
nera pour cela les plantes très fréquentées
par les fourmis, abeilles, etc.). Dans cer-
tains cas, on pourra garantir la majeure
partie du champ en incinérant quelques
pieds ou en faisant une pulvérisation
d'émulsion de pétrole ou d'une solution
savonneuse nicotinée.

A. VUILLET,
Préparateur à la Station Entomologique de Paris.

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