N° 138 — DÉc. 1912 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 3G7
tières premières pour produire de 1.200 à
1.500 tonnes d'huile brute, et la produc-
tion paraît pouvoir augmenter. Le prix de
linalool en Europe et en Amérique est
d'environ 10 fr. le kilo ; l'huile brute re-
viendrait cependant à Formose à moitié
de ce prix.
Le Romarin pourrait, de son côté, être
utilisé pour la production du camphre.
« La Parfumerie Moderne » vient de pu-
blier un article des plus intéressants pour
montrer dans quelle mesure il pourrait en
être ainsi.
L'essence de romarin donne 8 à 10 °/o
d'un mélange de camphre et de bornéol,
mais le bas point de fusion du camphre
isolé, qui ne dépasse pas 180°, semble dé-
montrer la prépondérance du camphre et
la possibilité d'utiliser le produit extrait
de cette essence sans transformation chi-
mique. Des essais de laboratoire seraient
d'ailleurs commencés dans d'importantes
usines françaises.
Il faudrait cependant une production
colossale d'essence de romarin pour que la
production du camphre de cette origine
puisse prendre une grande importance.
La production mondiale de l'essence de
romarin n'atteint pas en effet un million de
kilos. Il y a lieu cependant de considérer
que l'on pourrait remplacer, en partie du
moins, l'essence de térébenthine par les
parties légères de cette essence aroma-
tique. « La Parfumerie Moderne » calcule
ainsi le revenu qu'on pourrait en tirer.
Si l'on suppose que, par une exploitation à
outrance, on arrive à produire 4.000 tonnes
d'essence de romarin, on pourra en retirer
3 à 400.000 kilos de camphre, 2.500.000 ki-
los d'essence légère et 1 million de kilos
d'essence aromatique oxygénée pour la
parfumerie et la savonnerie. En comptant
à 1 fr. le kilo l'huile légère et 8 fr. la par-
tie oxygénée (alcools et éthers) et la partie
camphre, cela donnerait 10.400.000 fr.
pour l'essence aromatique et le camphre et
2.500.000 fr. pour l'essence légère.
La partie oxygénée liquide de l'essence
de romarin contient principalement des
éthers du bornéol, qu'un traitement chi-
mique convenable transformerait aisément
en camphre en doublant au moins le ren-
dement indiqué.
« La Parfumerie Moderne » pense donc
que cette source de camphre pourrait, dans
une certaine mesure, jouer un rôle régula-
teur des prix vis-à-vis du Monopole.
* Les divers essais de culture dont nous
venons de parler montrent, et ce sera la
conclusion de cette étude, que l'exploitation
du véritable camphrier peut suffire à elle
seule, pratiquée dans tous les pays à cli-
mat semi-tropical et tropical, à concurren-
cer le Monopole de Formose. La culture
du Cinnamomum Camphora est entrée ac-
tuellement dans la pratique courante. Le
camphre synthétique a renoncé à la lutte
tant que l'on n'aura pas trouvé à partir
d'une autre source que l'essence de téré-
benthine, et les régions qui profiteront les
premières et avec le plus d'avantage de
cette situation sont celles qui auront su
se procurer et propager le plus rapidement
des bonnes semences ou des plants du
camphrier.
E. BAILLAUD.
tières premières pour produire de 1.200 à
1.500 tonnes d'huile brute, et la produc-
tion paraît pouvoir augmenter. Le prix de
linalool en Europe et en Amérique est
d'environ 10 fr. le kilo ; l'huile brute re-
viendrait cependant à Formose à moitié
de ce prix.
Le Romarin pourrait, de son côté, être
utilisé pour la production du camphre.
« La Parfumerie Moderne » vient de pu-
blier un article des plus intéressants pour
montrer dans quelle mesure il pourrait en
être ainsi.
L'essence de romarin donne 8 à 10 °/o
d'un mélange de camphre et de bornéol,
mais le bas point de fusion du camphre
isolé, qui ne dépasse pas 180°, semble dé-
montrer la prépondérance du camphre et
la possibilité d'utiliser le produit extrait
de cette essence sans transformation chi-
mique. Des essais de laboratoire seraient
d'ailleurs commencés dans d'importantes
usines françaises.
Il faudrait cependant une production
colossale d'essence de romarin pour que la
production du camphre de cette origine
puisse prendre une grande importance.
La production mondiale de l'essence de
romarin n'atteint pas en effet un million de
kilos. Il y a lieu cependant de considérer
que l'on pourrait remplacer, en partie du
moins, l'essence de térébenthine par les
parties légères de cette essence aroma-
tique. « La Parfumerie Moderne » calcule
ainsi le revenu qu'on pourrait en tirer.
Si l'on suppose que, par une exploitation à
outrance, on arrive à produire 4.000 tonnes
d'essence de romarin, on pourra en retirer
3 à 400.000 kilos de camphre, 2.500.000 ki-
los d'essence légère et 1 million de kilos
d'essence aromatique oxygénée pour la
parfumerie et la savonnerie. En comptant
à 1 fr. le kilo l'huile légère et 8 fr. la par-
tie oxygénée (alcools et éthers) et la partie
camphre, cela donnerait 10.400.000 fr.
pour l'essence aromatique et le camphre et
2.500.000 fr. pour l'essence légère.
La partie oxygénée liquide de l'essence
de romarin contient principalement des
éthers du bornéol, qu'un traitement chi-
mique convenable transformerait aisément
en camphre en doublant au moins le ren-
dement indiqué.
« La Parfumerie Moderne » pense donc
que cette source de camphre pourrait, dans
une certaine mesure, jouer un rôle régula-
teur des prix vis-à-vis du Monopole.
* Les divers essais de culture dont nous
venons de parler montrent, et ce sera la
conclusion de cette étude, que l'exploitation
du véritable camphrier peut suffire à elle
seule, pratiquée dans tous les pays à cli-
mat semi-tropical et tropical, à concurren-
cer le Monopole de Formose. La culture
du Cinnamomum Camphora est entrée ac-
tuellement dans la pratique courante. Le
camphre synthétique a renoncé à la lutte
tant que l'on n'aura pas trouvé à partir
d'une autre source que l'essence de téré-
benthine, et les régions qui profiteront les
premières et avec le plus d'avantage de
cette situation sont celles qui auront su
se procurer et propager le plus rapidement
des bonnes semences ou des plants du
camphrier.
E. BAILLAUD.
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