Titre : Journal d'agriculture tropicale : agricole, scientifique et commercial / dir. Jean Vilbouchevitch
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1912-11-30
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343782789
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 30 novembre 1912 30 novembre 1912
Description : 1912/11/30 (A12,N137). 1912/11/30 (A12,N137).
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6446836h
Source : CIRAD, 2012-235759
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/02/2013
330 - JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 137–Nov. 1912
et qui déclarèrent que la situation n'en
restait pas moins différente, parce que
l'execcice ne fonctionnait pas dans chacune
d'entre elles et en particulier en France,
qui l'avait supprimé.
Les pourparlers qui furent engagés à
nouveau à ce sujet aboutirent à la pre-
mière convention de Bruxelles, du
21 août 1875, qui décida que l'exercice
serait obligatoire en France et dans les
Pays-Bas, remplacé par des garanties
- analogues en Belgique, et qu'en Angle-
terre, il serait appliqué dans le cas où les
droits qui avaient été supprimés en 1874
seraient rétablis a nouveau. La convention
ne fut pas acceptée par les États généraux
des Pays-Bas. Il en résulta donc que tan-
dis qu'en France le système de perception
des droits, revisé par la loi du 19 juil-
let 1880 et établi sur le principe de l'exer-
cice permanent et de l'emploi du sac-
charimètre, empêchait toute fraude à,
l'égard du fisc, il n'en était pas de même
dans les autres pays, en particulier en
Autriche et en Allemagne, où le taux des
rendements était fixé trop bas. Il en
résulta que les drawbacks constituèrent
une véritable prime à l'exportation, qui se
développa énormément, tandis que l'expor-
tation française diminuait.
L'Allemagne avait en outre à établir
son impôt d'après le poids brut des bette-
raves traitées et, de ce fait, encourageait
la culture des variétés très saccharifères
donnant dès cette époque plus de 10 kg.
de sucre brut par 100 kg. de betteraves,
alors qu'en France on n'obtenait que de
5 à 6 kg. La loi du 31 juillet 1884 établit
en France ce système de tarification sur la
betterave qui avait comme avantage d'ex-
citer au perfectionnement de la culture et
de l'extraction industrielle. Vis-à-vis des
-sucres. étrangers, l'équilibre était rétabli
par une surtaxe de 7 francs non rembour-
sable à l'exportation ; de ce fait, la produc-
tion métropolitaine française arriva, en
1001, à 1 million de tonnes.
C'était là beaucoup plus que ne pouvait
en absorber la consommation intérieure.
- Le surplus se dirigea sur l'Angleterre qui
n'avait pas adopté la culture des betteraves,
mais les autres pays ayant créé des primes
à l'exportation sous forme de détaxe comme
la France, il en résulta une concurrence
qui abaissa de plus de moitié dans ce pays
le prix du sucre par rapport à celui payé en
France ou en Allemagne.
Ce prix était descendu à Londres jus-
qu'à 150 francs par tonne, soit environ
75 francs au-dessous du prix de revient.
Le Gouvernement anglais, qui considérait
qu'il devait prendre la défense des intérêts
de ses colonies sucrières. s'en émut,bien que,-
en 1900, sur 1.624.155 tonnes de sucre im-
portées en Grande-Bretagne, 41.574 seule-
ment provenaient de l'île Maurice et des
Indes Occidentales anglaises. Pour s'expli-
quer que l'intérêt des consommateurs an-
glais ait été sacrifié à celui de ces pays, il
faut penser qu'à cette époque on était, en
Angleterre, en pleine crise d'impérialisme
à outrance. Le développement de la « Grea-
ter Britain » était la principale préoccupa-
tion de tous.
M. J. CHAMBERLAIN s'était opposé, en 1881,
à ce que l'on modifiât le régime libéral an-
glais des sucres, estimant que c'était l'in-
térêt du consommateur anglais qui devait
être considéré, et avait émis cette formule
qui résume bien la question : « L'intérêt
des planteurs exige que le sucre brut soit
cher; l'intérêt des raffineurs veut le bon
marché du sucre brut et la cherté du sucre
raffiné; l'intérêt du consommateur anglais
est dans le bas prix du sucre brut et du
sucre raffiné. » Et il ajoutait : « Imposer
des droits compensateurs sur les sucres en
vue de neutraliser l'effet des primes serait
un premier pas dans'la voie de l'abandon
du libre échange, c'est-à-dire d'une poli-
tique économique basée sur des principes
très clairs et qui a conféré d'immenses
avantages aux classes industrielles de ce
pays. «
Le 24 novembre 1902, il déclarait à
la Chambre des Communes que, depuis
1881, les circonstances avaient entièrement
changé et que, lorsque les circonstances
et qui déclarèrent que la situation n'en
restait pas moins différente, parce que
l'execcice ne fonctionnait pas dans chacune
d'entre elles et en particulier en France,
qui l'avait supprimé.
Les pourparlers qui furent engagés à
nouveau à ce sujet aboutirent à la pre-
mière convention de Bruxelles, du
21 août 1875, qui décida que l'exercice
serait obligatoire en France et dans les
Pays-Bas, remplacé par des garanties
- analogues en Belgique, et qu'en Angle-
terre, il serait appliqué dans le cas où les
droits qui avaient été supprimés en 1874
seraient rétablis a nouveau. La convention
ne fut pas acceptée par les États généraux
des Pays-Bas. Il en résulta donc que tan-
dis qu'en France le système de perception
des droits, revisé par la loi du 19 juil-
let 1880 et établi sur le principe de l'exer-
cice permanent et de l'emploi du sac-
charimètre, empêchait toute fraude à,
l'égard du fisc, il n'en était pas de même
dans les autres pays, en particulier en
Autriche et en Allemagne, où le taux des
rendements était fixé trop bas. Il en
résulta que les drawbacks constituèrent
une véritable prime à l'exportation, qui se
développa énormément, tandis que l'expor-
tation française diminuait.
L'Allemagne avait en outre à établir
son impôt d'après le poids brut des bette-
raves traitées et, de ce fait, encourageait
la culture des variétés très saccharifères
donnant dès cette époque plus de 10 kg.
de sucre brut par 100 kg. de betteraves,
alors qu'en France on n'obtenait que de
5 à 6 kg. La loi du 31 juillet 1884 établit
en France ce système de tarification sur la
betterave qui avait comme avantage d'ex-
citer au perfectionnement de la culture et
de l'extraction industrielle. Vis-à-vis des
-sucres. étrangers, l'équilibre était rétabli
par une surtaxe de 7 francs non rembour-
sable à l'exportation ; de ce fait, la produc-
tion métropolitaine française arriva, en
1001, à 1 million de tonnes.
C'était là beaucoup plus que ne pouvait
en absorber la consommation intérieure.
- Le surplus se dirigea sur l'Angleterre qui
n'avait pas adopté la culture des betteraves,
mais les autres pays ayant créé des primes
à l'exportation sous forme de détaxe comme
la France, il en résulta une concurrence
qui abaissa de plus de moitié dans ce pays
le prix du sucre par rapport à celui payé en
France ou en Allemagne.
Ce prix était descendu à Londres jus-
qu'à 150 francs par tonne, soit environ
75 francs au-dessous du prix de revient.
Le Gouvernement anglais, qui considérait
qu'il devait prendre la défense des intérêts
de ses colonies sucrières. s'en émut,bien que,-
en 1900, sur 1.624.155 tonnes de sucre im-
portées en Grande-Bretagne, 41.574 seule-
ment provenaient de l'île Maurice et des
Indes Occidentales anglaises. Pour s'expli-
quer que l'intérêt des consommateurs an-
glais ait été sacrifié à celui de ces pays, il
faut penser qu'à cette époque on était, en
Angleterre, en pleine crise d'impérialisme
à outrance. Le développement de la « Grea-
ter Britain » était la principale préoccupa-
tion de tous.
M. J. CHAMBERLAIN s'était opposé, en 1881,
à ce que l'on modifiât le régime libéral an-
glais des sucres, estimant que c'était l'in-
térêt du consommateur anglais qui devait
être considéré, et avait émis cette formule
qui résume bien la question : « L'intérêt
des planteurs exige que le sucre brut soit
cher; l'intérêt des raffineurs veut le bon
marché du sucre brut et la cherté du sucre
raffiné; l'intérêt du consommateur anglais
est dans le bas prix du sucre brut et du
sucre raffiné. » Et il ajoutait : « Imposer
des droits compensateurs sur les sucres en
vue de neutraliser l'effet des primes serait
un premier pas dans'la voie de l'abandon
du libre échange, c'est-à-dire d'une poli-
tique économique basée sur des principes
très clairs et qui a conféré d'immenses
avantages aux classes industrielles de ce
pays. «
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la Chambre des Communes que, depuis
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