Titre : Journal d'agriculture tropicale : agricole, scientifique et commercial / dir. Jean Vilbouchevitch
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1912-04-30
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343782789
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 6892 Nombre total de vues : 6892
Description : 30 avril 1912 30 avril 1912
Description : 1912/04/30 (A12,N130). 1912/04/30 (A12,N130).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6446829c
Source : CIRAD, 2012-235759
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/02/2013
126 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N 0 130 - A V RIL 1912
L'utilisation du Luc-Binh comme plante
à fibres.
Nous avons déjà parlé de cette plante;
dans notre numéro 118 (avril 1911), notre
correspondant M. E. MAINE en rappelait
l'abondance nuisible dans un article qu'il
consacrait plus spécialement à une plaie
correspondante en Afrique, les Tamba-
layes, et, dans une courte préface, nous
signalions qu'en effet les Gouvernements
de divers pays s'étaient émus de la pullu-
lation de la plante dans les cours d'eau.
M. MALNE suggérait l'idée d'employer la
plante sénégalaise comme engrais vert ;
c'est dans la voie de l'utilisation qu'un
fonctionnaire d'Indo-Chine a trouvé le
remède à cet envahissement. Il est évi-
dent que le jour où ce fléau constituera
une matière première utilisable par une
industrie, sa propagation sera limitée ipso
facto par la récolte raisonnée qu'en feront
les riverains. ,
Il y a déjà quelques années que les
rivières d'Indo-Chine sont envahies par la
plante aquatique que les Annamites ont
dénommée Luc-binh, les Cambodgiens
Trakiét et qui est une Pontédéracée dont
le nom scientifique est Eichornea crassipes ;
bien que son apparition ne remonte qu'à
une dizaine d'années, elle n'a pas tardé à
constituer un véritable fléau en encom-
brant les voies navigables. L'Administra-
tion s'est vue dans l'obligation de faire
entreprendre l'arrachage du Luc-binh mais
les frais de cette opération sont considé-
rables. La découverte de l'utilisation du
Luc-binh comme plante à fibres est donc
fort intéressante et nous sommes heureux
de pouvoir donner les précisions suivantes
sur ce sujet grâce aux informations que
nous- apporte le courrier d'Extrême Orient
et aux renseignements que nous a donnés
M. LECOMTE, le savant professeur du
Muséum, à son récent retour d'Indo-
Chine. C'est M. PERROT, Directeur de la
prison dePnom-Penh, qui a eu récemment
le mérite de trouver le moyen d'utiliser le
Luc-binh. Il s'est servi pour ses essais
d'une défibreuse DUCHEMIN légèrement
modifiée, et, après avoir découronné les
tiges d,e Luc-binh de leurs feuilles, il les
fit passer entre les lames de la machine
jusqu'à ce qu'elles fussent complètement
débarrassées de leur pulpe. Le séchage des
fibres pratiqué au soleil dtmna de très
mauvais résultats en les faisant fermenter,
et M. LECOMTE nous a dit qu'ainsi séchées
ces fibres perdaient toute espèce de résis-
tance. Séchées à l'ombre, elles restent au
contraire flexibles et solides. M. PERROT a
fait fabriquer dans la prison de Pnom-
Penh, avec ces fibres, de la ficelle qu'il a
utilisée pour la confection de sièges ana-
logues à ceux fabriqués avec du rotin.
M. PERROT a recherché une utilisation plus
importante, et il est arrivé à fabriquer
une toile de sac qu'il pense pouvoir être
employée pour le transport du riz. Le poids
des tissus de Luc-binh est à peu près le
même que celui des tissus de juie, et
M. PERROT pense qu'on peut diminuer ce
poids d'un tiers en traitant les fibres par
un bain d'alun de chrome qui, en resser-
rant les pores des fibres^les rendra anhydres
et permettra de leur faire absorber des
teintures. Il a soumis des cordes et des
tissus en Luc-binh à un bain de carboni-
léum, et les résultats obtenus lui ont paru
tout à fait satisfaisants. La charge de rup-
ture d'une corde de 5 millimètres de dia-
mètre sur 1 mètre de longueur est de
49 kg. et son allongement est de 10 cen-
timètres.
Il semble que bien des points restent à
préciser et que des essais réellement indus-
triels n'ont pas été encore faits, mais les
résultats obtenus sont déjà des plus inté-
ressants et il est à souhaiter qu'ils soient
confirmés.
E. B.
Roselle, plante à fruits et à fibres.
On a depuis quelque temps altiré l'atten-
tion des planteurs sur une plante, connue
il est vrai depuis longtemps, une Malvacée
du genre Hibiscus, désignée sous le nom
L'utilisation du Luc-Binh comme plante
à fibres.
Nous avons déjà parlé de cette plante;
dans notre numéro 118 (avril 1911), notre
correspondant M. E. MAINE en rappelait
l'abondance nuisible dans un article qu'il
consacrait plus spécialement à une plaie
correspondante en Afrique, les Tamba-
layes, et, dans une courte préface, nous
signalions qu'en effet les Gouvernements
de divers pays s'étaient émus de la pullu-
lation de la plante dans les cours d'eau.
M. MALNE suggérait l'idée d'employer la
plante sénégalaise comme engrais vert ;
c'est dans la voie de l'utilisation qu'un
fonctionnaire d'Indo-Chine a trouvé le
remède à cet envahissement. Il est évi-
dent que le jour où ce fléau constituera
une matière première utilisable par une
industrie, sa propagation sera limitée ipso
facto par la récolte raisonnée qu'en feront
les riverains. ,
Il y a déjà quelques années que les
rivières d'Indo-Chine sont envahies par la
plante aquatique que les Annamites ont
dénommée Luc-binh, les Cambodgiens
Trakiét et qui est une Pontédéracée dont
le nom scientifique est Eichornea crassipes ;
bien que son apparition ne remonte qu'à
une dizaine d'années, elle n'a pas tardé à
constituer un véritable fléau en encom-
brant les voies navigables. L'Administra-
tion s'est vue dans l'obligation de faire
entreprendre l'arrachage du Luc-binh mais
les frais de cette opération sont considé-
rables. La découverte de l'utilisation du
Luc-binh comme plante à fibres est donc
fort intéressante et nous sommes heureux
de pouvoir donner les précisions suivantes
sur ce sujet grâce aux informations que
nous- apporte le courrier d'Extrême Orient
et aux renseignements que nous a donnés
M. LECOMTE, le savant professeur du
Muséum, à son récent retour d'Indo-
Chine. C'est M. PERROT, Directeur de la
prison dePnom-Penh, qui a eu récemment
le mérite de trouver le moyen d'utiliser le
Luc-binh. Il s'est servi pour ses essais
d'une défibreuse DUCHEMIN légèrement
modifiée, et, après avoir découronné les
tiges d,e Luc-binh de leurs feuilles, il les
fit passer entre les lames de la machine
jusqu'à ce qu'elles fussent complètement
débarrassées de leur pulpe. Le séchage des
fibres pratiqué au soleil dtmna de très
mauvais résultats en les faisant fermenter,
et M. LECOMTE nous a dit qu'ainsi séchées
ces fibres perdaient toute espèce de résis-
tance. Séchées à l'ombre, elles restent au
contraire flexibles et solides. M. PERROT a
fait fabriquer dans la prison de Pnom-
Penh, avec ces fibres, de la ficelle qu'il a
utilisée pour la confection de sièges ana-
logues à ceux fabriqués avec du rotin.
M. PERROT a recherché une utilisation plus
importante, et il est arrivé à fabriquer
une toile de sac qu'il pense pouvoir être
employée pour le transport du riz. Le poids
des tissus de Luc-binh est à peu près le
même que celui des tissus de juie, et
M. PERROT pense qu'on peut diminuer ce
poids d'un tiers en traitant les fibres par
un bain d'alun de chrome qui, en resser-
rant les pores des fibres^les rendra anhydres
et permettra de leur faire absorber des
teintures. Il a soumis des cordes et des
tissus en Luc-binh à un bain de carboni-
léum, et les résultats obtenus lui ont paru
tout à fait satisfaisants. La charge de rup-
ture d'une corde de 5 millimètres de dia-
mètre sur 1 mètre de longueur est de
49 kg. et son allongement est de 10 cen-
timètres.
Il semble que bien des points restent à
préciser et que des essais réellement indus-
triels n'ont pas été encore faits, mais les
résultats obtenus sont déjà des plus inté-
ressants et il est à souhaiter qu'ils soient
confirmés.
E. B.
Roselle, plante à fruits et à fibres.
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