Titre : Journal d'agriculture tropicale : agricole, scientifique et commercial / dir. Jean Vilbouchevitch
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1912-04-30
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343782789
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 30 avril 1912 30 avril 1912
Description : 1912/04/30 (A12,N130). 1912/04/30 (A12,N130).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6446829c
Source : CIRAD, 2012-235759
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/02/2013
110 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE NP 1:0 - AVRIL 1912
palmier est dépouillé de ses feuilles, et sa
partie terminale est coupée de façon à tou-
jours présenter une surface lisse, conti-
nuellement exposée à l'air, mais protégée
de la pluie et du soleil par un couvert de
feuilles. L'écoulement de la sève est ra-
pide et continu. Naturellement, étant
donnée la végétation de ee palmier, la
saignée par ces procédés ne peut se pra-
tiquer qu'une fois dans la vie de la
plante.
M. GIBBS suggère une autre méthode
qui n'a pas été essayée. Elle consisterait à
saigner le palmier Buri, comme on fait
pour le Borassus flabellifer dans l'Inde. Si
cette méthode est praticable, elle permet-
trait de maintenir plusieurs années l'écou-
lement de la sève.
Dans les conditions actuelles d'exploita-
tion-, celui-ci dure quatre mois. Le rafraî-
chissement de la section le rend plus
abondant, et on peut dans une certaine
mesure régler son abondance en donnant
plus ou moins d'étendue à la surface ra-
fraîchie. L'importance de l'écoulement est
aussi influencée par l'épaisseur du tissu
enlevé et par le nombre de jours d'exploi-
tation. La sève la plus riche étudiée au
cours des expériences, contenait 16 de
sucrose. Cette sève, incolore et inodore, ne
tarde pas, si on ne prend pas des précau-
tions appropriées, à fermenter de façon
analogue au jus de canne. Il se produit
d'abord une fermentation visqueuse, dans
laquelle les substances amylacées et sucrées
sont transformées en matières gommeuses
avec dégagement d'hydrogène et de gaz
carbonique. Puis commence la fermenta-
tion putride avec dégagement d'ammo-
niaque, dépôt d'un sédiment dans le réci-
pient et odeur fétide. L'inversion du
sucrose commence au bout de 5 heures ;
elle est complète en 30 heures. L'addition
d'alcool à la sève empêche cette inversion.
Les deux fermentations défectueuses, que
nous venons de signaler, transforment à
peu près tout le sucre quand on n'intervient
pas, si bien que la fermentation spontan'ée
de la sève de Buri ne donne jamais plus
de 3 010 d'alcool, dont très peu est trans-
formé en acide acétique.
Le préservatif le plus pratique, pour pré-
venir ces fermentations, est la chaux éteinte
qu'on ajoute aux récipients de récolte et
qui empêche l'interversion du sucrose.
Pour être efficace, le formol doit être em-
ployé en quantités considérables ; mais on
peut garnir les récipients d'une quantité
connue d'alcool, car la sève contenant de
10 à 16010 d'alcool constitue un breuvage
agréable.
On voit que la fabrication d'alcool avec
la sève de Corypha est tout à fait rudimen-
taire. Les indigènes pratiquent aussi mal
l'extraction du sucre en faisant bouillir la
sève fraîche sans prendre aucune précau-
tion, soit pour préserver le sucre, soit
pour clarifier le jus; aussi le sucre de
Buri palm qu'on trouve sur les marchés
des Philippines est-il brun foncé ; il contient
18 010 de sucrose, près de 9 010 de sucre
interverti, 9 010 d'eau et un peu d'albumi-
noïdes. Des essais de laboratoire ont per-
mis d'obtenir un sucre d'excellente qua-
lité, à saveur douce, différente de celle du
sucre de canne et à odeur particulière.
M. GIBBS voit déjà une objection technique
à la production commerciale de sucre de
Buri, dans l'addition qu'on est obligé de
faire d'une importante quantité de chaux,
qui, ensuite, gêne la cristallisation ; dans
l'installation considérable que nécessite-
rait la production commerciale de ce sucre,
le prix de cette installation serait presque
aussi important que pour une fabrique de
sucre de canne et, dans ces conditions,
l'intérêt sucrier de la sève de Corypha de-
vient nul aux Philippines. Par contre, et
c'est là un point qui peut intéresser cer-
tains planteurs, lorsque à proximité d'une
fabrique de sucre de canne on trouve un
peuplement suffisant de Corypha elata,
on peut avantageusement l'exploiter et mé-
langer la sève sucrée au jus de canne. Si
pour la clarification du jus de canne
c'est l'acide sulfureux qu'on emploie, on
effectuera le mélange dans les cuves de
clarification ; si on n'emploie pas l'acide
palmier est dépouillé de ses feuilles, et sa
partie terminale est coupée de façon à tou-
jours présenter une surface lisse, conti-
nuellement exposée à l'air, mais protégée
de la pluie et du soleil par un couvert de
feuilles. L'écoulement de la sève est ra-
pide et continu. Naturellement, étant
donnée la végétation de ee palmier, la
saignée par ces procédés ne peut se pra-
tiquer qu'une fois dans la vie de la
plante.
M. GIBBS suggère une autre méthode
qui n'a pas été essayée. Elle consisterait à
saigner le palmier Buri, comme on fait
pour le Borassus flabellifer dans l'Inde. Si
cette méthode est praticable, elle permet-
trait de maintenir plusieurs années l'écou-
lement de la sève.
Dans les conditions actuelles d'exploita-
tion-, celui-ci dure quatre mois. Le rafraî-
chissement de la section le rend plus
abondant, et on peut dans une certaine
mesure régler son abondance en donnant
plus ou moins d'étendue à la surface ra-
fraîchie. L'importance de l'écoulement est
aussi influencée par l'épaisseur du tissu
enlevé et par le nombre de jours d'exploi-
tation. La sève la plus riche étudiée au
cours des expériences, contenait 16 de
sucrose. Cette sève, incolore et inodore, ne
tarde pas, si on ne prend pas des précau-
tions appropriées, à fermenter de façon
analogue au jus de canne. Il se produit
d'abord une fermentation visqueuse, dans
laquelle les substances amylacées et sucrées
sont transformées en matières gommeuses
avec dégagement d'hydrogène et de gaz
carbonique. Puis commence la fermenta-
tion putride avec dégagement d'ammo-
niaque, dépôt d'un sédiment dans le réci-
pient et odeur fétide. L'inversion du
sucrose commence au bout de 5 heures ;
elle est complète en 30 heures. L'addition
d'alcool à la sève empêche cette inversion.
Les deux fermentations défectueuses, que
nous venons de signaler, transforment à
peu près tout le sucre quand on n'intervient
pas, si bien que la fermentation spontan'ée
de la sève de Buri ne donne jamais plus
de 3 010 d'alcool, dont très peu est trans-
formé en acide acétique.
Le préservatif le plus pratique, pour pré-
venir ces fermentations, est la chaux éteinte
qu'on ajoute aux récipients de récolte et
qui empêche l'interversion du sucrose.
Pour être efficace, le formol doit être em-
ployé en quantités considérables ; mais on
peut garnir les récipients d'une quantité
connue d'alcool, car la sève contenant de
10 à 16010 d'alcool constitue un breuvage
agréable.
On voit que la fabrication d'alcool avec
la sève de Corypha est tout à fait rudimen-
taire. Les indigènes pratiquent aussi mal
l'extraction du sucre en faisant bouillir la
sève fraîche sans prendre aucune précau-
tion, soit pour préserver le sucre, soit
pour clarifier le jus; aussi le sucre de
Buri palm qu'on trouve sur les marchés
des Philippines est-il brun foncé ; il contient
18 010 de sucrose, près de 9 010 de sucre
interverti, 9 010 d'eau et un peu d'albumi-
noïdes. Des essais de laboratoire ont per-
mis d'obtenir un sucre d'excellente qua-
lité, à saveur douce, différente de celle du
sucre de canne et à odeur particulière.
M. GIBBS voit déjà une objection technique
à la production commerciale de sucre de
Buri, dans l'addition qu'on est obligé de
faire d'une importante quantité de chaux,
qui, ensuite, gêne la cristallisation ; dans
l'installation considérable que nécessite-
rait la production commerciale de ce sucre,
le prix de cette installation serait presque
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sucre de canne et, dans ces conditions,
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vient nul aux Philippines. Par contre, et
c'est là un point qui peut intéresser cer-
tains planteurs, lorsque à proximité d'une
fabrique de sucre de canne on trouve un
peuplement suffisant de Corypha elata,
on peut avantageusement l'exploiter et mé-
langer la sève sucrée au jus de canne. Si
pour la clarification du jus de canne
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