782 BULLETIN DE L'AGENCE GÉNÉRALE DES COLONIES
à rester ancrés au coin natal. Même pour aller chercher un
collier de perles aux Tuamotu, une jeune française ne prendrait
pas le bateau; même, pour devenir plus riche, un fils de famille
n'irait pas exploiter les phosphates de Makatéa!
L'industrie est à l'état embryonnaire dans les archipels. Il Y
a des fabriques de bière et d'huile de coprah, de glace et de
sucres avec rhumeries et une usine électrique à Tahiti. Mais
que de choses restent à créer ou à développer comme constructions
maritimes, textiles, (fibres de cocos etc); huileries (ricin); par-
fums, savons, tabac, censerves et exportations de fruits. Que
manque-t-il pour cela? La main-d'œuvre? Oui, mais dans une
certaine mesure nous pourrions en avoir. Des capitaux?
Oui, mais là encore on peut remédier au mal. Nos nouveaux
riches ne savent comment utiliser leurs ressources. Pourquoi
ceux qui se sont enrichis de nos dépouilles et des malheurs de
la nation n'aideraient-ils pas à sa prospérité futu-e en expor-
tant leurs capitaux aux Colonies, où il faut éviter d'abord la
monoculture et, ensuite, la petite colonisation vouée d'avance
à un échec certain? Et pourquoi, tout d'abord, n'aideraient-ils
pas à la création d'un ligne de navigation régulière entre la
Métropole et Tahiti?
Là est le point noir. — Avant la guerre, très rares étaient
es bateaux français qui visitaient les archipels. Depuis 191-1
notre pavillon a disparu du sud du Pacifique. « Qu'on y prenne
garde, écrit le gouverneur JULIEN, à conserver jalousement pour
n'y rien entreprendre, des terres lointaines, où toutes sortes de
possibilités se trouvent accumulées sans utilisation, nous don-
nons l'impression d'une nation mégalomane, dont seul, un esprit
d'impérialisme, ne reposant sur aucune capacité de mise en
œuvre, dicte l'expansion ».
Réflexion très juste. Mais comment la Métropole, si peu hardie
dans ses entreprises maritimes, comment la Métropole qui a
si peu de communications avec ses Colonies d'Afrique. avec
Madagascar, avec l'Indochine, comment la Métropole aurait-elle
songé à établir un service régulier entre Bordeaux et Papeete,
par exemple?
Je constate en passant, que, si le canal de Panama est
ouvert depuis sept ans, on n'a pas vu, l'an dernier, dix bateau*-
en rade de Papeete, parmi les 969 qui ont traversé les deu*
Amériques. Sept grandes lignes régulières relient la côte Atlan-
tique des États-Unis à l'Australie et à la Nouvelle-Zéland
à rester ancrés au coin natal. Même pour aller chercher un
collier de perles aux Tuamotu, une jeune française ne prendrait
pas le bateau; même, pour devenir plus riche, un fils de famille
n'irait pas exploiter les phosphates de Makatéa!
L'industrie est à l'état embryonnaire dans les archipels. Il Y
a des fabriques de bière et d'huile de coprah, de glace et de
sucres avec rhumeries et une usine électrique à Tahiti. Mais
que de choses restent à créer ou à développer comme constructions
maritimes, textiles, (fibres de cocos etc); huileries (ricin); par-
fums, savons, tabac, censerves et exportations de fruits. Que
manque-t-il pour cela? La main-d'œuvre? Oui, mais dans une
certaine mesure nous pourrions en avoir. Des capitaux?
Oui, mais là encore on peut remédier au mal. Nos nouveaux
riches ne savent comment utiliser leurs ressources. Pourquoi
ceux qui se sont enrichis de nos dépouilles et des malheurs de
la nation n'aideraient-ils pas à sa prospérité futu-e en expor-
tant leurs capitaux aux Colonies, où il faut éviter d'abord la
monoculture et, ensuite, la petite colonisation vouée d'avance
à un échec certain? Et pourquoi, tout d'abord, n'aideraient-ils
pas à la création d'un ligne de navigation régulière entre la
Métropole et Tahiti?
Là est le point noir. — Avant la guerre, très rares étaient
es bateaux français qui visitaient les archipels. Depuis 191-1
notre pavillon a disparu du sud du Pacifique. « Qu'on y prenne
garde, écrit le gouverneur JULIEN, à conserver jalousement pour
n'y rien entreprendre, des terres lointaines, où toutes sortes de
possibilités se trouvent accumulées sans utilisation, nous don-
nons l'impression d'une nation mégalomane, dont seul, un esprit
d'impérialisme, ne reposant sur aucune capacité de mise en
œuvre, dicte l'expansion ».
Réflexion très juste. Mais comment la Métropole, si peu hardie
dans ses entreprises maritimes, comment la Métropole qui a
si peu de communications avec ses Colonies d'Afrique. avec
Madagascar, avec l'Indochine, comment la Métropole aurait-elle
songé à établir un service régulier entre Bordeaux et Papeete,
par exemple?
Je constate en passant, que, si le canal de Panama est
ouvert depuis sept ans, on n'a pas vu, l'an dernier, dix bateau*-
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