Titre : Journal d'agriculture tropicale : agricole, scientifique et commercial / dir. Jean Vilbouchevitch
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1908-02-29
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343782789
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 29 février 1908 29 février 1908
Description : 1908/02/29 (A8,N80). 1908/02/29 (A8,N80).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6437621d
Source : CIRAD, 2012-235759
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/02/2013
No 80 — FÉVRIER 1908 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 41
d'Ivoire ont donné du bon caoutchouc.
Les arguments de M. DE WILDEMAN, basés
sur un échantillon de Funlumia d'origine
douteuse récolté par M. MAIICEL LAUREAT,
sur le rapprochement des arbres d'espèces
différentes dans les peuplements forestiers
et sur la facile dissémination des graines,
semblent trop fragiles à M. CHEVALIER pour
conclure à l'existence d'hybrides véritables;
les exemples de ce genre étant des plus
rares dans les espèces ligneuses des pays
tempérés, aucun fait établi ne permet, selon
lui, d'admettre leur proportion accrue dans
les climats tropicaux. Sans pousser plus
loin cette discussion d'ordre biologique
qui sera sans doute éclaircie un jour
ou l'autre, il importe de savoir que le
F. elastica présente des différences mor-
phologiques et physiologiques qui modi-
fient profondément la composition de son
latex et particulièrement sa teneur en
caoutchouc.
Le planteur doit tenir compte de ces
observations pour ne prélever les graines
destinées à l'établissement des pépinières
que sur des arbres reconnus très bons pro-
ducteurs de caoutchouc ; il y aura même
lieu de rechercher si le bouturage, dont il
est fortement question pour YHevea, ne
sera pas utile pour fixer les meilleurs types
sélectionnés.
M. CHEVALIER présentait également un
Funlumia à fruits anormaux, ayant assez
l'apparence d'une petite figue, d'où le nom
de « Oruntum-Fig » sous lequel il est
connu des noirs anglais ; il s'agit d'une
excroissance charnue déterminée par la
piqûre d'un insecte sur l'ovaire de la fleur.
Le second point à envisager dans là cul-
ture du Funtumia est celui de la saignée
des arbres et du rendement en caoutchouc.
Malgré l'activité de sa végétation, le
F. elastica ne semble pas en âge d'être
exploité utilement avant la sixième année;
c'est, du moins, la limite fixée par le
D' PRKUSS avec cette raison que l'écorce
est trop mince pour être incisée plus tôt
sans endommager fortement les arbres.
M. Luc a cependant réussi la saignée
sur des sujets de quatre ans, ayant environ
9 à 10 m. de hauteur et 12 cm. de dia-
mètre à 1 m. du sol ; en pratiquant des in-
cisions hélicoïdales de 1m,75 de longueur,
il a obtenu successivement 20 grs. et 19 grs.
de caoutchouc sec en deux saignées, d'où
cette conclusion, peut-être un peu opti-
miste, que des arbres de quatre à cinq ans
sont aptes à produire 500 grs. de caout-
chouc sec par an. D'autres essais répétés
sur des arbres en forêts, atteignant 15 à
20 m. de tronc dans la concession de
M. de FERHIÈRE, à 200 km. de Brazzaville,
l'ont amené à estimer le rendement d'un
Funlumia de cette force à 2 kg. de caout-
chouc par an. Ces chiffres sont très supé-
rieurs à ceux indiqués par PREUSS, DE WIL-
DEMAN et divers auteurs; ils reposent mal-
heureusement sur un trop petit nombre de
saignées et ne tiennent pas suffisamment
compte des suites de l'opération (1).
La méthode de saignée communément
adoptée dans l'exploitation indigène est
celle en arête de poisson décrite dans les
nos 4i, 49 et 76 du « J. d'A. T. ». Ce sys-
tème, appliqué avec une trop grande ri-
gueur par les indigènes qui pratiquent
souvent les incisions circulaires, entraîne
la mort des arbres à bref délai. C'est l'avis
du Dr PREUSS qui se montre néanmoins
partisan de la saignée en arête, à condition
de la pratiquer avec soin, de limiter les
incisions latérales à la moitié seulement de
la périphérie du tronc et de donner moins
de profondeur à l'incision longitudinale
qu'aux latérales.
A la Côte d'Ivoire, où la saignée en arête
est cependant assez bien comprise par les
noirs, M. CHEVALIER a pu se convaincre
qu'elle aboutissait à l'épuisement des arbres
en très peu de temps. Un agent de culture
de la Colonie, M. NICOLAS, aurait fait à ce
sujet une constatation dont il est inutile de
souligner l'importance : ayant saigné des
Funtumia en 1905, il aurait retrouvé la
(1) M. Luc admet volontiers, à la suite de nouvelles
observations, qu'il convient de formuler quelques ré-
serves sur les rendements, un peu optimistes, prévus
dans son travail de 1906.
d'Ivoire ont donné du bon caoutchouc.
Les arguments de M. DE WILDEMAN, basés
sur un échantillon de Funlumia d'origine
douteuse récolté par M. MAIICEL LAUREAT,
sur le rapprochement des arbres d'espèces
différentes dans les peuplements forestiers
et sur la facile dissémination des graines,
semblent trop fragiles à M. CHEVALIER pour
conclure à l'existence d'hybrides véritables;
les exemples de ce genre étant des plus
rares dans les espèces ligneuses des pays
tempérés, aucun fait établi ne permet, selon
lui, d'admettre leur proportion accrue dans
les climats tropicaux. Sans pousser plus
loin cette discussion d'ordre biologique
qui sera sans doute éclaircie un jour
ou l'autre, il importe de savoir que le
F. elastica présente des différences mor-
phologiques et physiologiques qui modi-
fient profondément la composition de son
latex et particulièrement sa teneur en
caoutchouc.
Le planteur doit tenir compte de ces
observations pour ne prélever les graines
destinées à l'établissement des pépinières
que sur des arbres reconnus très bons pro-
ducteurs de caoutchouc ; il y aura même
lieu de rechercher si le bouturage, dont il
est fortement question pour YHevea, ne
sera pas utile pour fixer les meilleurs types
sélectionnés.
M. CHEVALIER présentait également un
Funlumia à fruits anormaux, ayant assez
l'apparence d'une petite figue, d'où le nom
de « Oruntum-Fig » sous lequel il est
connu des noirs anglais ; il s'agit d'une
excroissance charnue déterminée par la
piqûre d'un insecte sur l'ovaire de la fleur.
Le second point à envisager dans là cul-
ture du Funtumia est celui de la saignée
des arbres et du rendement en caoutchouc.
Malgré l'activité de sa végétation, le
F. elastica ne semble pas en âge d'être
exploité utilement avant la sixième année;
c'est, du moins, la limite fixée par le
D' PRKUSS avec cette raison que l'écorce
est trop mince pour être incisée plus tôt
sans endommager fortement les arbres.
M. Luc a cependant réussi la saignée
sur des sujets de quatre ans, ayant environ
9 à 10 m. de hauteur et 12 cm. de dia-
mètre à 1 m. du sol ; en pratiquant des in-
cisions hélicoïdales de 1m,75 de longueur,
il a obtenu successivement 20 grs. et 19 grs.
de caoutchouc sec en deux saignées, d'où
cette conclusion, peut-être un peu opti-
miste, que des arbres de quatre à cinq ans
sont aptes à produire 500 grs. de caout-
chouc sec par an. D'autres essais répétés
sur des arbres en forêts, atteignant 15 à
20 m. de tronc dans la concession de
M. de FERHIÈRE, à 200 km. de Brazzaville,
l'ont amené à estimer le rendement d'un
Funlumia de cette force à 2 kg. de caout-
chouc par an. Ces chiffres sont très supé-
rieurs à ceux indiqués par PREUSS, DE WIL-
DEMAN et divers auteurs; ils reposent mal-
heureusement sur un trop petit nombre de
saignées et ne tiennent pas suffisamment
compte des suites de l'opération (1).
La méthode de saignée communément
adoptée dans l'exploitation indigène est
celle en arête de poisson décrite dans les
nos 4i, 49 et 76 du « J. d'A. T. ». Ce sys-
tème, appliqué avec une trop grande ri-
gueur par les indigènes qui pratiquent
souvent les incisions circulaires, entraîne
la mort des arbres à bref délai. C'est l'avis
du Dr PREUSS qui se montre néanmoins
partisan de la saignée en arête, à condition
de la pratiquer avec soin, de limiter les
incisions latérales à la moitié seulement de
la périphérie du tronc et de donner moins
de profondeur à l'incision longitudinale
qu'aux latérales.
A la Côte d'Ivoire, où la saignée en arête
est cependant assez bien comprise par les
noirs, M. CHEVALIER a pu se convaincre
qu'elle aboutissait à l'épuisement des arbres
en très peu de temps. Un agent de culture
de la Colonie, M. NICOLAS, aurait fait à ce
sujet une constatation dont il est inutile de
souligner l'importance : ayant saigné des
Funtumia en 1905, il aurait retrouvé la
(1) M. Luc admet volontiers, à la suite de nouvelles
observations, qu'il convient de formuler quelques ré-
serves sur les rendements, un peu optimistes, prévus
dans son travail de 1906.
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