Titre : Journal d'agriculture tropicale : agricole, scientifique et commercial / dir. Jean Vilbouchevitch
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1903-11-30
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343782789
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 30 novembre 1903 30 novembre 1903
Description : 1903/11/30 (A3,N29). 1903/11/30 (A3,N29).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64374684
Source : CIRAD, 2012-235759
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
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- Sommaire
- ETUDES ET DOSSIERS
- PARTIE COMMERCIALE
- ACTUALITÉS
- LIVRES NOUVEAUX
- Annonces bibliographiques, §§ 468-478, sur papier bleu: Italie, Antilles, Samoa, Indes Néerlandaises, Péninsule malaise. - Caoutchouc, gutta-percha, tabac, citrus, coton. - Machines pour produits tropicaux. - Culture potagères. - Elevage. - Basse-cour
- FIGURES
- .......... Page(s) .......... 329
j';"->g - Nov. 1903 JOURNAL D'AGRICU LTURE TROPICALE 331
galeries avec sa houe, et pas un rat
n'échappe à sa meute frémissante.
Le soir venu, il apporte au gérant le pro-
duit de sa chasse. On compte les rats, dont
on coupe la queue pour qu'ils ne soient pas
comptés deux fois, et sa journée, comme
celle des autres ouvriers agricoles, est portée
sur le livre du salaire à raison de 5 c., 10 c.
et même i5 c. par rat, selon les époques et
les circonstances.
C'est au ratier qu'incombe le soin des
chiens, ainsi que la préparation et la pose
des appâts toxiques.
Les habitants trouvent encore dans leTri-
gonocéphale un aide puissant pour la des-
truction des rats.
Le serpent trigonocéphale fut, de tout
temps, la terreur de ceux qui n'ont pas vécu
longtemps dans la colonie et qui, pour cette
raison, n'ont pas pris, en quelque sorte, un
contact sérieux avec lui.
Lui a-t-on fait son procès sous toutes les
formes !
Je n'ai pas l'intention de cultiver le para-
doxe en cherchant à le réhabiliter, mais,
pour être juste, je trouve qu'il ne mérite ni
cet excès d'honneur, ni cette indignité.
Le trigonocéphale est, en effet, un des
animaux les plus utiles à l'agriculture mar-
tiniquaise pour la guerre acharnée qu'il fait
aux rats et aux insectes de toutes sortes, si
nuisibles aux cultures.
Où le serpent abonde, on ne trouve pas
de rats. Cela est presque un axiome.
Les propriétaires se reposent aussi sur lui
du soin d'éloigner les voleurs nocturnes.
Il ne faut pas s'exagérer les dangers que
font courir les trigonocéphales aux habi-
tants de l'île.
Sans doute, il n'est pas agréable de se ren-
contreravec une de ces bêtes si repoussantes,
mais ce serpent a ses mœurs qui, une fois
connues, le rendent beaucoup moins dange-
reux qu'on ne le croit communément.
Il est très casanier et ne s'éloigne de son
gîte que dans un faible rayon, dort généra-
lement le jour et ne chasse,guère que la nuit.
Enfin, il fuit toujours devant un ennemi, à
moins d'être surpris dans son sommeil
ou dans son gîte.
Si l'on ajoute à cela qu'un coup de badine
suffit pour lui casser les reins et qu'il évite
avec grand soin les lieux propres et entre-
tenus, l'on verra que le danger des piqûres
du trigonocéphale pourrait, à la rigueur, se
réduire aux imprudences.
Du reste, les ouvriers agricoles qui culti-
vent les champs de cannes sont raremen..
piqués, relativement au nombre de serpents
qu'ils tuent, et la crainte de ces reptiles
n'empêche pas, non plus, les indigènes de
se livrer à leur sport favori, la chasse noc-
turne du manicou, pourtant si pleine de réels
dangers.
Quelqu'un imagina, un jour, d'introduire,
à la Martinique, le crapaud, dans le but de
détruire les serpents.
On est frappé, quand on jette un coup
d'œil sur l'histoire économique des an-
ciennes colonies, de voir le peu de méthode
ou de contrôle scientifique qui préside aux
initiatives les plus importantes.
Le sort des intérêts les plus considérables
de la colonie peut être souvent mis à la merci
d'une imagination fantaisiste.
Le crapaud, certes ! fut utile au pays, mais
ne répondit en rien aux attentes de celui qui
l'avait lancé. On croyait que le serpent, en
mangeant le crapaud, en mourrait. Il n'en a
rien été, et cette légende s'est évanouie
comme bien d'autres. Mais le crapaud rend
de signalés services à l'agriculture, car c'est
un grand insectivore.
Loin de souiller les eaux qu'il envahit et
où il pullule, il les assainit en dévorant jus-
qu'aux larves des moustiques.
Un de ses plus heureux succès fut la des-
truction des sangsues dans les plaines hu-
mides du Lamentin.
Les sangsues s'étaient tellement multi-
pliées dans ces gras pâturages qu'elles les
avaient rendus absolument impropres à l'é-
levage.
Les crapauds les dévorèrent en fort peu de
temps.
Je signale, en passant, ce fait à ceux qui
ont mission de veiller aux intérêts agricoles
de nos nouvelles possessions, et, particuliè-
ment de Madagascar, où d'immenses plainejs
1 ct nrt AI
galeries avec sa houe, et pas un rat
n'échappe à sa meute frémissante.
Le soir venu, il apporte au gérant le pro-
duit de sa chasse. On compte les rats, dont
on coupe la queue pour qu'ils ne soient pas
comptés deux fois, et sa journée, comme
celle des autres ouvriers agricoles, est portée
sur le livre du salaire à raison de 5 c., 10 c.
et même i5 c. par rat, selon les époques et
les circonstances.
C'est au ratier qu'incombe le soin des
chiens, ainsi que la préparation et la pose
des appâts toxiques.
Les habitants trouvent encore dans leTri-
gonocéphale un aide puissant pour la des-
truction des rats.
Le serpent trigonocéphale fut, de tout
temps, la terreur de ceux qui n'ont pas vécu
longtemps dans la colonie et qui, pour cette
raison, n'ont pas pris, en quelque sorte, un
contact sérieux avec lui.
Lui a-t-on fait son procès sous toutes les
formes !
Je n'ai pas l'intention de cultiver le para-
doxe en cherchant à le réhabiliter, mais,
pour être juste, je trouve qu'il ne mérite ni
cet excès d'honneur, ni cette indignité.
Le trigonocéphale est, en effet, un des
animaux les plus utiles à l'agriculture mar-
tiniquaise pour la guerre acharnée qu'il fait
aux rats et aux insectes de toutes sortes, si
nuisibles aux cultures.
Où le serpent abonde, on ne trouve pas
de rats. Cela est presque un axiome.
Les propriétaires se reposent aussi sur lui
du soin d'éloigner les voleurs nocturnes.
Il ne faut pas s'exagérer les dangers que
font courir les trigonocéphales aux habi-
tants de l'île.
Sans doute, il n'est pas agréable de se ren-
contreravec une de ces bêtes si repoussantes,
mais ce serpent a ses mœurs qui, une fois
connues, le rendent beaucoup moins dange-
reux qu'on ne le croit communément.
Il est très casanier et ne s'éloigne de son
gîte que dans un faible rayon, dort généra-
lement le jour et ne chasse,guère que la nuit.
Enfin, il fuit toujours devant un ennemi, à
moins d'être surpris dans son sommeil
ou dans son gîte.
Si l'on ajoute à cela qu'un coup de badine
suffit pour lui casser les reins et qu'il évite
avec grand soin les lieux propres et entre-
tenus, l'on verra que le danger des piqûres
du trigonocéphale pourrait, à la rigueur, se
réduire aux imprudences.
Du reste, les ouvriers agricoles qui culti-
vent les champs de cannes sont raremen..
piqués, relativement au nombre de serpents
qu'ils tuent, et la crainte de ces reptiles
n'empêche pas, non plus, les indigènes de
se livrer à leur sport favori, la chasse noc-
turne du manicou, pourtant si pleine de réels
dangers.
Quelqu'un imagina, un jour, d'introduire,
à la Martinique, le crapaud, dans le but de
détruire les serpents.
On est frappé, quand on jette un coup
d'œil sur l'histoire économique des an-
ciennes colonies, de voir le peu de méthode
ou de contrôle scientifique qui préside aux
initiatives les plus importantes.
Le sort des intérêts les plus considérables
de la colonie peut être souvent mis à la merci
d'une imagination fantaisiste.
Le crapaud, certes ! fut utile au pays, mais
ne répondit en rien aux attentes de celui qui
l'avait lancé. On croyait que le serpent, en
mangeant le crapaud, en mourrait. Il n'en a
rien été, et cette légende s'est évanouie
comme bien d'autres. Mais le crapaud rend
de signalés services à l'agriculture, car c'est
un grand insectivore.
Loin de souiller les eaux qu'il envahit et
où il pullule, il les assainit en dévorant jus-
qu'aux larves des moustiques.
Un de ses plus heureux succès fut la des-
truction des sangsues dans les plaines hu-
mides du Lamentin.
Les sangsues s'étaient tellement multi-
pliées dans ces gras pâturages qu'elles les
avaient rendus absolument impropres à l'é-
levage.
Les crapauds les dévorèrent en fort peu de
temps.
Je signale, en passant, ce fait à ceux qui
ont mission de veiller aux intérêts agricoles
de nos nouvelles possessions, et, particuliè-
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