Titre : Journal d'agriculture tropicale : agricole, scientifique et commercial / dir. Jean Vilbouchevitch
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1903-11-30
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343782789
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 30 novembre 1903 30 novembre 1903
Description : 1903/11/30 (A3,N29). 1903/11/30 (A3,N29).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64374684
Source : CIRAD, 2012-235759
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
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- Sommaire
- ETUDES ET DOSSIERS
- PARTIE COMMERCIALE
- ACTUALITÉS
- LIVRES NOUVEAUX
- Annonces bibliographiques, §§ 468-478, sur papier bleu: Italie, Antilles, Samoa, Indes Néerlandaises, Péninsule malaise. - Caoutchouc, gutta-percha, tabac, citrus, coton. - Machines pour produits tropicaux. - Culture potagères. - Elevage. - Basse-cour
- FIGURES
- .......... Page(s) .......... 329
33o JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 29 Nov. I9O3
Les Rats à la Martinique
Importance des dégâts causés par eux dans les plantations de canne à sucre. Moyens de dé-
fense. Poisons. Chiens ratiers. Serpents. Crapauds. Mangoustes. Le crapaud et
l'élevage des bœufs.
Par M. PAUL DES GROTTES
De tous les ennemis de la canne à sucre
à la Martinique, un des plus redoutables est
'bien certainement le rat dont la dent des-
tructrice cause tant de ravages dans les plan-
tations. C
Il y a bien aussi le « manicou», petite sa-
rigue non moins dangereuse que le rat, mais
la chasse effrénée que lui fait le nègre, très
friand de sa chair, en a tellement diminué le
nombre que ses dégâts sont aujourd'hui fort
limités et que l'espèce, même, tend de plus
en plus à disparaître de l'île.
Le rat ronge la canne au pied jusqu'à ce
que celle-ci, perdant l'équilibre, s'affaisse
sous son poids, ce qui met en fuite le timide
malfaiteur qui, revenu bien vite de sa frayeur
recommence sur un autre sujet son œuvre
destructrice.
Cet exposé schématique donne une idée
des dégâts que peuvent commettre les rats
dans une plantation, et ils sont considé-
rables, en effet.
On reste parfois confondu devant l'éten-
due de ces ravages, véritables abatis de
cannes et qui forment comme de grandes
taches dans les plantations.
Mais, ce qui contribue à aggraver encore
le dommage, c'est que la canne ainsi traitée,
quoique végétant encore par les racines ad-
ventices qu'elle émet de ses entre-nœuds, n'a
plus de valeur pour la fabrication du sucre
(le sucre cristallisable se trouvant interverti
dans le tissu de la plante à la suite de cet ac-
cident), et ne peut servir, tout au plus, qu'à
faire du sirop et du rhum.
Une situation aussi périlleuse ne devait
pas manquer d'attirer dès le début l'atten-
tion des HABITANTS (propriétaires de planta-
tions) qui, de tout temps, se sont efforcés de
combattre, par tous les moyens en leur pou-
voir, un aussi préjudiciable ennemi.
Ce fut d'abord par le poison et les chiens
ratiers, dont l'usage continue encore aujour-
d'hui.
Le poison se prépare avec des aliments tels
que le riz, la patate et le manioc, si com-
muns sur les habitations, quelquefois aussi
du lard, du poisson ou des crabes qui pullu-
lent dans certains quartiers de l'île et dont
les rats sont très friands.
On fait cuire ces aliments auxquels on mé-
lange une dose de poison, tel que phos-
phore, arsenic ou autre, et l'on dépose l'ap-
pât toxique ainsi préparé au pied des cannes
et aux endroits marqués par la dent des rats.
Mais il faut varier souvent le poison pour
qu'il reste efficace, car le rat, très défiant, en
a vite deviné les effets meurtriers et se garde
bien d'y toucher désormais, ce qui oblige à
une grande surveillance.
Cet inconvénient n'existe pas avec les
chiens ratiers qui sont confiés à un ouvrier
spécial, le RATIER.
Ce n'est pas un rôle banal que celui du
ratier sur une habitation :
Traité comme un des ouvriers les plus in-
dispensables à l'exploitation, il a case et jar-
din sur la propriété. Il dirige une meute de
chiens spécialement dressés pour la chasse
aux rats.
Il n'y a pas de race spéciale de chiens
ratiers à la Martinique. On choisit simple-
ment, parmi les chiens du pays, ceux qui
font preuve d'aptitude au métier, et l'entraî-
nement fait le reste.
Armé de sa houe qu'il porte sur l'épaule et
de son coutelas qu'il tient à la main, l'ou-
vrier ratier, suivi de sa meute, s'enfonce dès
l'aube dans les champs de cannes, traverse
les sentiers et descend dans les ravins tan-
dis que ses chiens, furetant tout autour de
lui, ne perdent pas une piste.
Aperçoit-il un terrier, vite, il en ouvre les
Les Rats à la Martinique
Importance des dégâts causés par eux dans les plantations de canne à sucre. Moyens de dé-
fense. Poisons. Chiens ratiers. Serpents. Crapauds. Mangoustes. Le crapaud et
l'élevage des bœufs.
Par M. PAUL DES GROTTES
De tous les ennemis de la canne à sucre
à la Martinique, un des plus redoutables est
'bien certainement le rat dont la dent des-
tructrice cause tant de ravages dans les plan-
tations. C
Il y a bien aussi le « manicou», petite sa-
rigue non moins dangereuse que le rat, mais
la chasse effrénée que lui fait le nègre, très
friand de sa chair, en a tellement diminué le
nombre que ses dégâts sont aujourd'hui fort
limités et que l'espèce, même, tend de plus
en plus à disparaître de l'île.
Le rat ronge la canne au pied jusqu'à ce
que celle-ci, perdant l'équilibre, s'affaisse
sous son poids, ce qui met en fuite le timide
malfaiteur qui, revenu bien vite de sa frayeur
recommence sur un autre sujet son œuvre
destructrice.
Cet exposé schématique donne une idée
des dégâts que peuvent commettre les rats
dans une plantation, et ils sont considé-
rables, en effet.
On reste parfois confondu devant l'éten-
due de ces ravages, véritables abatis de
cannes et qui forment comme de grandes
taches dans les plantations.
Mais, ce qui contribue à aggraver encore
le dommage, c'est que la canne ainsi traitée,
quoique végétant encore par les racines ad-
ventices qu'elle émet de ses entre-nœuds, n'a
plus de valeur pour la fabrication du sucre
(le sucre cristallisable se trouvant interverti
dans le tissu de la plante à la suite de cet ac-
cident), et ne peut servir, tout au plus, qu'à
faire du sirop et du rhum.
Une situation aussi périlleuse ne devait
pas manquer d'attirer dès le début l'atten-
tion des HABITANTS (propriétaires de planta-
tions) qui, de tout temps, se sont efforcés de
combattre, par tous les moyens en leur pou-
voir, un aussi préjudiciable ennemi.
Ce fut d'abord par le poison et les chiens
ratiers, dont l'usage continue encore aujour-
d'hui.
Le poison se prépare avec des aliments tels
que le riz, la patate et le manioc, si com-
muns sur les habitations, quelquefois aussi
du lard, du poisson ou des crabes qui pullu-
lent dans certains quartiers de l'île et dont
les rats sont très friands.
On fait cuire ces aliments auxquels on mé-
lange une dose de poison, tel que phos-
phore, arsenic ou autre, et l'on dépose l'ap-
pât toxique ainsi préparé au pied des cannes
et aux endroits marqués par la dent des rats.
Mais il faut varier souvent le poison pour
qu'il reste efficace, car le rat, très défiant, en
a vite deviné les effets meurtriers et se garde
bien d'y toucher désormais, ce qui oblige à
une grande surveillance.
Cet inconvénient n'existe pas avec les
chiens ratiers qui sont confiés à un ouvrier
spécial, le RATIER.
Ce n'est pas un rôle banal que celui du
ratier sur une habitation :
Traité comme un des ouvriers les plus in-
dispensables à l'exploitation, il a case et jar-
din sur la propriété. Il dirige une meute de
chiens spécialement dressés pour la chasse
aux rats.
Il n'y a pas de race spéciale de chiens
ratiers à la Martinique. On choisit simple-
ment, parmi les chiens du pays, ceux qui
font preuve d'aptitude au métier, et l'entraî-
nement fait le reste.
Armé de sa houe qu'il porte sur l'épaule et
de son coutelas qu'il tient à la main, l'ou-
vrier ratier, suivi de sa meute, s'enfonce dès
l'aube dans les champs de cannes, traverse
les sentiers et descend dans les ravins tan-
dis que ses chiens, furetant tout autour de
lui, ne perdent pas une piste.
Aperçoit-il un terrier, vite, il en ouvre les
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