25o JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 26 — AOÛT 1901
M. WEBER n'était pas seulement un savant
universellement considéré, c'était aussi un
homme bon et serviable ; ceux qui l'ont ap-
proché, en garderont un souvenir reconnais-
sant et durable.
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Alexandre Godefroy-Lebeuf, décédé
en pleine maturité, des suites lointaines d'une
infection paludéenne contractée en Indo-
Chine, était un lutteur.. et l'un des pionniers
de l'agriculture coloniale moderne.
Son premier poste responsable fut celui
de directeur du Jardin botanique de Saigon,
importante fonction pour laquelle son
apprentissage au Muséum d'Histoire natu-
relle et aux Jardins royaux de Kew l'avait
admirablement préparé. Il prit part, pendant
son séjour en Indo-Chine, à d'importantes
explorations, notamment au Laos avec le
Dr HARMAND, mais il dut, au bout de quel-
ques années, rentrer en France pour raisons
de santé.
Sa vie, à partir de ce moment, fut celle d'un
véritable précurseur, semant les idées à
pleines mains, payant de sa personne et de
sa bourse, comme l'a si bien rappelé devant
son cercueil M. MARTINET, au nom du journal
« Le Jardin », l'une de ses créations.
Il fonda aussi « L'Orchidophile », publi-
cation remarquable, qui occupa une place
estimée dans la presse horticole interna-
tionale. GODEFROY- LEBEUF a été le véritable
vulgarisateur des Orchidées en France.
Son influence sur le développement des
cultures coloniales a été de tout premier
ordre : Il introduisait, souvent à grands
frais, des espèces économiques nouvelles, en
vulgarisait la culture et l'exploitation, par
de nombreuses brochures et articles de re-
vues, d'un style vivant et entraînant. Enfin,
il aidait à la constitution des entreprises et
guidait les planteurs de ses conseils.
Il savait énormément de choses afférentes
à ce métier difficile, et se tenait d'ailleurs
au courant de tout ce qui paraissait sur les
cultures tropicales ; il était aussi en contact
personnel avec les grandes revues étrangères,
et il n'était pas rare, en particulier, de
rencontrer sa signature dans le « Tropical
Agriculturist » de Colombo et autres publi-
cations lointaines. Son nom était tout au-
tant connu à Londres, à Amsterdam et à
Berlin, qu'en France.
Dans ces dernières années, les caout-
choucs et les plantes textiles étaient devenus
ses grandes spécialités. Les colons, les né-
gociants établis en pays chauds, défilaient, en
série ininterrompue, Impasse Girardon, où
on le trouvait toujours travaillant, aidé de
sa femme et de son fils. GODEFROy-LEBEUF
recueillait, de cette façon, de précieux
renseignements, qu'il n'hésitait pas à faire
contrôler, au besoin, par des envoyés spé-
ciaux (mission E. POISSON, mission COB-
LOBIER, etc.). Et ce qu'il apprenait, il en
faisait profiter la communauté, dans une
mesure très large, quelquefois même en sa-
crifiant son intérêt immédiat de commerçant.
GODEFROY- LEBEUF s'attribuait le mérite
d'avoir été le véritable promoteur de la pre-
mière revue française d'agriculture colo-
niale ; il joua aussi un rôle important dans
la fondation du Jardin colonial et fit partie
de son Conseil de Perfectionnement. C'est
un homme de grande initiative qui disparaît,
et un homme de cœur. Son œuvre demeu-
rera, au double titre de savant et de com-
merçant.
Les Fleurs de Thé du Tonkin.
Communication de M. E. JCNG.
Pour faire suite à la note de M. H. NEUVILLE,
publiée dans le n° 25 du « J. d'A. T. », nous
pouvons donner les renseignements complé-
mentaires suivants, que nous tenons de M. Eu-
GÈNE JUNG r
« Les fleurs de thé, marque E. J., en vente
(gros et détail) chez M. CHOQUART, 122, rue
de Rivoli, à Paris, ont obtenu une médaille
d'or à Londres en 1902, une médaille d'or à
Amsterdam, en 1902, à l'exposition inter-
nationale organisée par la « Liguepourl'amé-
lioration de Falimentation humaine ». Le
planteur, importateur de ce produit, a été
nommé membre du jury à l'Exposition d'Ha-
noï en 1903.
« Les fleurs de thé donnent une boisson
ni énervante, ni excitante; la proportion de
caféine (théine) qu'elfes contiennent est, en
effet, de 1,77 , contre 3,20 dans le « Sou-
j
