Titre : Journal d'agriculture tropicale : agricole, scientifique et commercial / dir. Jean Vilbouchevitch
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1903-06-30
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343782789
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 6892 Nombre total de vues : 6892
Description : 30 juin 1903 30 juin 1903
Description : 1903/06/30 (A3,N24). 1903/06/30 (A3,N24).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64374632
Source : CIRAD, 2012-235759
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
N° 24 JTIN igo3 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 189
ture n'est pas aussi rémunératrice que le riz,
le riz traditionnel, familial, dont l'on fait
une, deux et parfois trois récoltes chaque
année.
« L'Annamite est, somme toute, maître du
marché du riz. Il sera, au contraire, pour le
jute à la disposition de l'intermédiaire, car
il ne pourra ni vendre ailleurs, ni consom-
merlui-même les fibres dont on lui refuserait
l'achat.
« 4° Motif économique et politique: une
abondante récolte au Bengale avilissant les
prix, risquerait de réduire à la misère les
populations tonkinoises qui se seraient li-
vrées en grand à cette culture. Aussi, ne
croyons-nous pas que les administrateurs
de provinces les y engagent avec insistance.
Si pessimiste pour le jute, ONG-BÉO est au con-
traire tout à fait optimiste pour l'abaca; il dit en
elfet, en poursuivant son raisonnement :
« Pour l'abaca, rien de semblable.
« Les tisseurs philippins ont été étonnés de
la solidité des fibres qui leur ont été données
ici pour leurs travaux de l'Exposition, par
M. RKMERY, planteur à Tuyen-Quang. Ils
proclament cet abaca supérieur au leur.
Donc, premier point acquis.
cc La culture est facile, exige peu de soins,
peut se faire sur les nombreux coteaux en-
core en friche.
« Le marché s'étend de jour en jour et Ma-
nille ne peut suffire à la consommation. Un
des hommes les plus compétents de l'an-
cienne colonie espagnole disait l'autre jour
devant nous: L'abaca est l'avenir du Ton-
kin. »
« Nous en avons aussi la conviction »,
ainsi termine ONG-BÉO.
Notre ami LÉON HAUTKKEUILLE nous signale
cependant une difficulté qui pourrait bien, pen-
dant longtemps encore, empêcher l'abaca de pren-
dre pied en Indo-Chine.
« J'ai vu fonctionner ici a nous écrivait-il le
mois dernier de Hanoï « l'outil rudimentaire et
bien connu desérudits, qui sert aux Philippins à
défibrer l'abaca. Je doute qu'il puisse être appli-
qué en grand en Indo-Chine : il exige beaucoup
plus de force et de vivacité qu'on ne saurait en
demander aux Annamites. »
Nous avons exposé en détail, d'autre part (v.
« J. d'A. T. », no 14), la difficulté à laquelle se sont
heurtés jusqu'ici tous les inventeurs de machines
à grand travail, pour défibrer l'abaca : La fibre
qu'on obtient est tachée de noir; or l'abaca se paie
en raison directe de sa blancheur.
Exploitation du cocotier à Samoa.
Séchoirs. Main-d'œuvre. Bénéfices.
D'après M. DE COURTE.
Nous savions déjà par le livre de REINECKE
(analysé sous le § 228 dans notre n° 15, papier
bleu) que la grande Société allemande de Samoa
(« Deutsche Handels-und-Plantagengesellschaft
der Sudseeinseln ») était arrivée à produire du
coprah presque aussi beau que du « dessicated
coconut » et jouissant d'ailleurs d'une cote de
faveur sur le marché de Hambourg. Un récent
rapport de M. le comte DE COURTE, consul de
France en Nouvelle-Zélande, publié comme sup-
plément au « Mon. off. du Commerce » du
26 mars igo3, fournit à son tour quelques détails
utiles à cet égard :
En raison de l'avenir qui est réservé à
cette exportation des îles du Pacifique,
quelques détails sur la production du co-
prah ne paraîtront sans doute pas sans in-
térêt.
Pour l'obtenir, on attend que les noix de
coco parvenues à complète maturité tombent
de l'arbre. Autrefois, les indigènes les cueil-
laient à peine mûres mais l'expérience a
démontré que le rendement en coprah avec
cette méthode était beaucoup plus faible et
la qualité inférieure. La noix de coco pousse
toute l'année; par conséquent, sur une plan-
tation un peu étendue qui comprend 2 à
3oo.'ooo cocotiers, il n'y a pas de morte-
saison, on peut en ramasser à peu près la
même quantité tous les jours.
Les Samoans, on le sait, ne veulent pas
travailler. Tous les ouvriers employés sur
les plantations de l'archipel sont des Ca-
naques des autres possessions océaniennes
de l'Allemagne, principalement des îles Salo-
mon. Ces « black boys », comme on les
appelle, sont engagés avec la permission du
gouvernement pour une période de cinq
années. Ils doivent être ramenés dans leur
pays à l'expiration de cette période aux frais
de l'engagiste. On les paie 15 francs par
mois. On calcule que leur nourriture et leur
ture n'est pas aussi rémunératrice que le riz,
le riz traditionnel, familial, dont l'on fait
une, deux et parfois trois récoltes chaque
année.
« L'Annamite est, somme toute, maître du
marché du riz. Il sera, au contraire, pour le
jute à la disposition de l'intermédiaire, car
il ne pourra ni vendre ailleurs, ni consom-
merlui-même les fibres dont on lui refuserait
l'achat.
« 4° Motif économique et politique: une
abondante récolte au Bengale avilissant les
prix, risquerait de réduire à la misère les
populations tonkinoises qui se seraient li-
vrées en grand à cette culture. Aussi, ne
croyons-nous pas que les administrateurs
de provinces les y engagent avec insistance.
Si pessimiste pour le jute, ONG-BÉO est au con-
traire tout à fait optimiste pour l'abaca; il dit en
elfet, en poursuivant son raisonnement :
« Pour l'abaca, rien de semblable.
« Les tisseurs philippins ont été étonnés de
la solidité des fibres qui leur ont été données
ici pour leurs travaux de l'Exposition, par
M. RKMERY, planteur à Tuyen-Quang. Ils
proclament cet abaca supérieur au leur.
Donc, premier point acquis.
cc La culture est facile, exige peu de soins,
peut se faire sur les nombreux coteaux en-
core en friche.
« Le marché s'étend de jour en jour et Ma-
nille ne peut suffire à la consommation. Un
des hommes les plus compétents de l'an-
cienne colonie espagnole disait l'autre jour
devant nous: L'abaca est l'avenir du Ton-
kin. »
« Nous en avons aussi la conviction »,
ainsi termine ONG-BÉO.
Notre ami LÉON HAUTKKEUILLE nous signale
cependant une difficulté qui pourrait bien, pen-
dant longtemps encore, empêcher l'abaca de pren-
dre pied en Indo-Chine.
« J'ai vu fonctionner ici a nous écrivait-il le
mois dernier de Hanoï « l'outil rudimentaire et
bien connu desérudits, qui sert aux Philippins à
défibrer l'abaca. Je doute qu'il puisse être appli-
qué en grand en Indo-Chine : il exige beaucoup
plus de force et de vivacité qu'on ne saurait en
demander aux Annamites. »
Nous avons exposé en détail, d'autre part (v.
« J. d'A. T. », no 14), la difficulté à laquelle se sont
heurtés jusqu'ici tous les inventeurs de machines
à grand travail, pour défibrer l'abaca : La fibre
qu'on obtient est tachée de noir; or l'abaca se paie
en raison directe de sa blancheur.
Exploitation du cocotier à Samoa.
Séchoirs. Main-d'œuvre. Bénéfices.
D'après M. DE COURTE.
Nous savions déjà par le livre de REINECKE
(analysé sous le § 228 dans notre n° 15, papier
bleu) que la grande Société allemande de Samoa
(« Deutsche Handels-und-Plantagengesellschaft
der Sudseeinseln ») était arrivée à produire du
coprah presque aussi beau que du « dessicated
coconut » et jouissant d'ailleurs d'une cote de
faveur sur le marché de Hambourg. Un récent
rapport de M. le comte DE COURTE, consul de
France en Nouvelle-Zélande, publié comme sup-
plément au « Mon. off. du Commerce » du
26 mars igo3, fournit à son tour quelques détails
utiles à cet égard :
En raison de l'avenir qui est réservé à
cette exportation des îles du Pacifique,
quelques détails sur la production du co-
prah ne paraîtront sans doute pas sans in-
térêt.
Pour l'obtenir, on attend que les noix de
coco parvenues à complète maturité tombent
de l'arbre. Autrefois, les indigènes les cueil-
laient à peine mûres mais l'expérience a
démontré que le rendement en coprah avec
cette méthode était beaucoup plus faible et
la qualité inférieure. La noix de coco pousse
toute l'année; par conséquent, sur une plan-
tation un peu étendue qui comprend 2 à
3oo.'ooo cocotiers, il n'y a pas de morte-
saison, on peut en ramasser à peu près la
même quantité tous les jours.
Les Samoans, on le sait, ne veulent pas
travailler. Tous les ouvriers employés sur
les plantations de l'archipel sont des Ca-
naques des autres possessions océaniennes
de l'Allemagne, principalement des îles Salo-
mon. Ces « black boys », comme on les
appelle, sont engagés avec la permission du
gouvernement pour une période de cinq
années. Ils doivent être ramenés dans leur
pays à l'expiration de cette période aux frais
de l'engagiste. On les paie 15 francs par
mois. On calcule que leur nourriture et leur
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