N° 24 JUIN 1903 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 185.
avaient échoué. L'une de ces entreprises était
celle de notre collaborateur M. BAILLAUD, à
Benti, dont les bananiers sont demeurés sté-
riles, tout comme chez M. VAN DER PLOEG, à
Java (v. « J. d'A. T. » nos i5 et 22) et sans
qu'on en connaisse bien la raison.
Il y a lieu de féliciter le gouverneur de la
Guinée, M. COUSTURIER et le directeur du
Jardin d'Essais de la colonie, M. TEISSON-
NIER, pour les efforts faits, dont l'Exposi-
tion de Paris nous a montré les résultats.
Et aussi, le directeur du Jardin Colonial de
Nogent, M. DYBOWSKI, qui a organisé cette
belle exposition de fruits exotiques ; le Jar-
din Colonial a d'ailleurs contribué à l'orga-
nisation même des expériences de culture en
Guinée, du transport à travers l'Océan et de
la vente à Paris. Actuellement, le Ministère
des Colonies se préoccupe de la question
des tarifs de transport, qui échappe malheu-
reusement à son action directe, étant du
ressort du Ministère du Commerce.
Ne quittons pas la section coloniale de
l'Exposition d'Horticulture sans signaler
que la maison VILMORIN-ANDRIEUX & CIE avait
exposé, comme les années précédentes, un
riche assortiment de jeunes plantes utiles,
issues de ses semis. La maison GODEFROY-
LEBEUF a tenu à exposer également, malgré
la maladie de son chef, qui, espérons-le, ne
tardera pas à se rétablir.
A mentionner encore, dans la section de
peinture, cinq études de plantes utiles des
colonies faites d'après les sujets vivants du
Jardin Colonial, par M. L. COLMET-DAAGE.
,
L'Histoire de l'évolution
de la Gratte de Maurice.
J. FERGUSON : Notes on Aloe, Sisal, and
Ramie fibres, Dye and Tanning products,
Drugs, etc. In-Bo, 51 pp. A. M. & J. Fer-
guson, éditeurs, Colombo, Ceylan, 1901.
Cet opuscule fait partie de la série, déjà
riche, où la Rédaction du « Tropical Agri-
culturist » a pris l'habitude de réunir de
temps en temps, en brochures, les docu-
ments sur quelque culture spéciale, parus
dans le cours des années sur les pages de la
revue prénommée. Son principal ettrès grand
intérêt consiste en un mémoire de MM. EVE-
NOR et RÉGIS DE CHAZAL, et ALBERT DARUTY,
sur l'extraction de la fibre d'aloès (Fourcroya
gigantea) à l'île Maurice; ce mémoire, paru
en français en 1882, à l'Imprimerie de la
« Merchants'and Planters'Gazette » de Mau-
rice semble être, en effet, avec celui de
M. BONAME, ce qui a été publié de plus
sérieux sur la matière.
Nous reprendrons prochainement dans ce
« Journal », en détail le travail tout récent
de M. BONAME (le directeur bien connu de la
station agronomique de Maurice) qui porte
principalement sur les avantages comparés
du Fourcroya gigantea et de l'Agave rigida,
dit chanvre de Sisal ou Henequen, et qui
conclut en faveur de ce dernier, même pour
la culture à Maurice.
Le vieux mémoire mauricien de 1882,
exhumé par M. J. FERGUSON, est une vraie
trouvaille; il est surtout précieux par l'ex-
posé, historique et critique des défibreuses
mécaniques employées ou essayées à Mau-
rice. Cet exposé, dont l'édition anglaise ne
reproduit, malheureusement que le texte,
sans les croquis, est de la plume de M. R. DE
CHAZAL, à l'époque ingénieur aux Forges et
Fonderies de Maurice; il aboutit à l'éloge le
plus énergique de la machine CAZOTET. Nous
serions extrêmement obligés à nos collabo-
rateurs à Maurice, de bien vouloir nous ren-
seigner sur les modifications subies par l'ou-
tillage mécanique de l'île depuis 1882,
puisque cette date offre un excellent repère,
grâce à la laborieuse documentation de
M. R. DE CHAZAL. Elle semble, de plus, avoir
marqué un tournant de route.
La note de M. PAUL CARIÉ (« J. d'A. T. D,
n° 12) et les conversations que nous avons
eues avec cet excellent observateur, nous ont
laissé l'impression que la machinerie des
usines de défibration de Maurice n'a guère
changé depuis; mais nous aimerions rece-
voir confirmation (ou réfutation), de cette
idée, qui n'est en somme qu'une simple
conjecture.
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