Titre : Journal d'agriculture tropicale : agricole, scientifique et commercial / dir. Jean Vilbouchevitch
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1903-03-31
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343782789
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 31 mars 1903 31 mars 1903
Description : 1903/03/31 (A3,N21). 1903/03/31 (A3,N21).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6437460t
Source : CIRAD, 2012-235759
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
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- Sommaire
- ÉTUDES ET DOSSIERS
- PARTIE COMMERCIALE
- ACTUALITES
- .......... Page(s) .......... 88
- .......... Page(s) .......... 89
- .......... Page(s) .......... 90
- .......... Page(s) .......... 91
- .......... Page(s) .......... 91
- .......... Page(s) .......... 92
- .......... Page(s) .......... 92
- .......... Page(s) .......... 93
- .......... Page(s) .......... 93
- .......... Page(s) .......... 94
- .......... Page(s) .......... 94
- .......... Page(s) .......... 95
- .......... Page(s) .......... 95
- .......... Page(s) .......... 95
- .......... Page(s) .......... 96
- LIVRES NOUVEAUX
- Annonces bibliographiques 338-354. sur papier bleu
- FIGURES
- .......... Page(s) .......... 91
N° 21 — MARS 1903 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 73
rence avec le café et le thé au déjeuner du
matin, et l'on ne connaissait pas, comme
maintenant, les multiples emplois du cho-
colat.
Ces producteurs de « Vieille Case » et de
« Colihaut » étaient, pour la plupart, des
travailleurs qui avaient planté ces arbres au
coloriage, sur de vieilles caféières où le café
était mort ou se mourait d'épuisement ou
atteint par la nielle. On peut dire sans
crainte d'exagération, que, à part les grandes
habitations où l'on a commencé cette cul-
ture, depuis quelques années, pour rempla-
cer celle de la canne à sucre, presque toutes
les cacaoyères de nos territoires du Nord oc-
cupent la place des anciennes caféières.
Quand les planteurs de café furent plus ou
moins appauvris par les effets combinés de
la nielle et d'une baisse soudaine des prix —
les deux désastres les atteignant en même
temps- ils se virent forcés, comme le furent
plus tard les planteurs de canne, de donner
leurs champs auxtravailleurs demeurant sur
la propriété même ou dans les villages voi-
sins, recevant, comme fermage, une part du
produit. C'est ce qu'on appelle le système du
colonage.
Le café continuant à dépérir, la surface
occupée par le cacao s'élargit graduellement.
Le produit récolté s'écoulant sur le marché
de Roseau, attira l'attention des marchands,
amena l'inévitable concurrence qui fit mon-
ter définitivement le prix de l'article à son
niveau naturel. De là aussi vint l'encourage-
ment nécessaire pour l'établissement des
plantations dans de nouveaux terrains, le
cacao n'étant plus un succédané du café,
mais l'objet d'une culture spéciale.
Les plantations du Centre-Ouest et du Sud
de l'Ile sont beaucoup moins anciennes que
celles du Nord - la première plantation sé-
rieuse près de Roseau, à « Copt Hall », date
de soixante ans — et elles furent établies de
la même façon qu'au Nord. Mais là, les pro-
priétaires étaient pour la plupart « sucriers »,
et non planteurs de café. Le succès obtenu,
à « Bataly. », par le Dr JOHN IMRAY dans la
culture du citron ; celui obtenu également
à « Copt Hall », par M. JOSEPH FADELLE,
dans son entreprise de cacao, appelèrent en
t
premier lieu l'attention vers la culture de
ces produits, le jour où il fallut trouverautre
chose que le sucre ruiné par la politique pro-
tectionniste des grandes puissances bettera-
vières.
Mais les planteurs de cannes, ayant des
entreprises et des engagements basés sur
leur vente annuelle de sucre, ne pouvaient
pas facilement abandonner cette culture ad
hoc, même si les négociants de Londres,
avec qui ils étaient en relations d'affaires et
envers qui ils étaient plus ou moins débi-
teurs, les avaient approuvés. A vrai dire, „
un ou deux de ceux qui proposèrent à leurs
consignataires de Londres de substituer le.
cacao et le citron à la canne à sucre, furent
si durement repoussés, qu'ils furent complè-
tement découragés. Le négociant de Lon-
dres, il n'y a pas longtemps, attaché aux
vieilles traditions, repoussait absolument
l'idée de risquer son argent sur d'autres pro-
duits des Antilles que ceux de la canne, dont
la culture donne un profit immédiat, ne
demandant pas, comme les cultures secon-
daires, une attente de plusieurs années avant
de donner aucun profit, et sur laquelle on
peut compter pour rentrer dans ses pre-
miers débours. A son point de vue per-
sonnel, le négociant de Londres était, sans
doute, dans le vrai; mais son attitude força
son client à la Dominique, dans bien des
cas, à continuer en cachette, comme quel-
qu'un qui commettrait une mauvaise action,
ces cultures de citron et de cacao qui ont
amené maintenant un peu de prospérité
dans notre île. On commençait ses planta-
tions aux confins de la propriété, dans des
endroits peu fréquentés, et on fut ainsi
amené à l'idée de donner la terre à cultiver à
des travailleurs, moyennant une part du
produit récolté, et, dans quelques cas, avec
des contrats entraînant pour le propriétaire
l'obligation de payer une indemnité fixe par
arbre, après tant d'années. Dans les deux cas,
l'interprétation des stipulations a donné lieu
à des conflits qui, venant devant les tribu-
naux de l'île pour être réglés, furent jugés
en des termes obscurs et sur des points sub-
tils n'ayant aucun rapport avec les faits im- �
pliqués, entraînant ainsi 1 ET OCÈANIENS 1
1 ET OCÉANIENS
rence avec le café et le thé au déjeuner du
matin, et l'on ne connaissait pas, comme
maintenant, les multiples emplois du cho-
colat.
Ces producteurs de « Vieille Case » et de
« Colihaut » étaient, pour la plupart, des
travailleurs qui avaient planté ces arbres au
coloriage, sur de vieilles caféières où le café
était mort ou se mourait d'épuisement ou
atteint par la nielle. On peut dire sans
crainte d'exagération, que, à part les grandes
habitations où l'on a commencé cette cul-
ture, depuis quelques années, pour rempla-
cer celle de la canne à sucre, presque toutes
les cacaoyères de nos territoires du Nord oc-
cupent la place des anciennes caféières.
Quand les planteurs de café furent plus ou
moins appauvris par les effets combinés de
la nielle et d'une baisse soudaine des prix —
les deux désastres les atteignant en même
temps- ils se virent forcés, comme le furent
plus tard les planteurs de canne, de donner
leurs champs auxtravailleurs demeurant sur
la propriété même ou dans les villages voi-
sins, recevant, comme fermage, une part du
produit. C'est ce qu'on appelle le système du
colonage.
Le café continuant à dépérir, la surface
occupée par le cacao s'élargit graduellement.
Le produit récolté s'écoulant sur le marché
de Roseau, attira l'attention des marchands,
amena l'inévitable concurrence qui fit mon-
ter définitivement le prix de l'article à son
niveau naturel. De là aussi vint l'encourage-
ment nécessaire pour l'établissement des
plantations dans de nouveaux terrains, le
cacao n'étant plus un succédané du café,
mais l'objet d'une culture spéciale.
Les plantations du Centre-Ouest et du Sud
de l'Ile sont beaucoup moins anciennes que
celles du Nord - la première plantation sé-
rieuse près de Roseau, à « Copt Hall », date
de soixante ans — et elles furent établies de
la même façon qu'au Nord. Mais là, les pro-
priétaires étaient pour la plupart « sucriers »,
et non planteurs de café. Le succès obtenu,
à « Bataly. », par le Dr JOHN IMRAY dans la
culture du citron ; celui obtenu également
à « Copt Hall », par M. JOSEPH FADELLE,
dans son entreprise de cacao, appelèrent en
t
premier lieu l'attention vers la culture de
ces produits, le jour où il fallut trouverautre
chose que le sucre ruiné par la politique pro-
tectionniste des grandes puissances bettera-
vières.
Mais les planteurs de cannes, ayant des
entreprises et des engagements basés sur
leur vente annuelle de sucre, ne pouvaient
pas facilement abandonner cette culture ad
hoc, même si les négociants de Londres,
avec qui ils étaient en relations d'affaires et
envers qui ils étaient plus ou moins débi-
teurs, les avaient approuvés. A vrai dire, „
un ou deux de ceux qui proposèrent à leurs
consignataires de Londres de substituer le.
cacao et le citron à la canne à sucre, furent
si durement repoussés, qu'ils furent complè-
tement découragés. Le négociant de Lon-
dres, il n'y a pas longtemps, attaché aux
vieilles traditions, repoussait absolument
l'idée de risquer son argent sur d'autres pro-
duits des Antilles que ceux de la canne, dont
la culture donne un profit immédiat, ne
demandant pas, comme les cultures secon-
daires, une attente de plusieurs années avant
de donner aucun profit, et sur laquelle on
peut compter pour rentrer dans ses pre-
miers débours. A son point de vue per-
sonnel, le négociant de Londres était, sans
doute, dans le vrai; mais son attitude força
son client à la Dominique, dans bien des
cas, à continuer en cachette, comme quel-
qu'un qui commettrait une mauvaise action,
ces cultures de citron et de cacao qui ont
amené maintenant un peu de prospérité
dans notre île. On commençait ses planta-
tions aux confins de la propriété, dans des
endroits peu fréquentés, et on fut ainsi
amené à l'idée de donner la terre à cultiver à
des travailleurs, moyennant une part du
produit récolté, et, dans quelques cas, avec
des contrats entraînant pour le propriétaire
l'obligation de payer une indemnité fixe par
arbre, après tant d'années. Dans les deux cas,
l'interprétation des stipulations a donné lieu
à des conflits qui, venant devant les tribu-
naux de l'île pour être réglés, furent jugés
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