Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1904-06-05
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 05 juin 1904 05 juin 1904
Description : 1904/06/05 (A8,N150,T14). 1904/06/05 (A8,N150,T14).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6432182t
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
VARIÉTÉS 335
au commencement de l'année courante, jeter le désarroi chez les négociants
exportateurs et chez les producteurs.
Les fabricants de cordages des États-Unis qui avaient demandé aux Philip-
pines 20.304 tonnes d'abaca en 1900, puis 30.236 tonnes en 1901, et enfin
60 384 tonnes en 1902, s'affranchissant ainsi peu à peu de l'obligation de passer
par les conditions onéreuses des maisons anglaises, se sont plaints, dans la der-
nière partie de l'année passée, de ce que les balles d'abaca reçues de Manille et
des autres ports de l'archipel étaient d'une qualité très médiocre et que les fibres
étaient mal préparées et d'une fragilité qui les rendait presque inutiles. Un inspec-
teur nommé par le secrétaire de l'agriculture examina l'abaca reçu aux États-
Unis et constata que ces plaintes étaient fondées ; et à la suite de cet examen, le
département de l'intérieur des Philippines fut invité, pour remédier au mal, à
organiser une inspection administrative de toutes les quantités d'abaca qui sor-
tiraient de cet archipel.
Après avoir consulté les chefs des maisons d'exportation d'abaca de Manille,
le secrétaire de l'intérieur des Philippines prépara un projet de réglementation
pour supprimer la fraude dans l'emballage de l'abaca, en imposant l'inspection
de toutes les balles de ce produit par le gouvernement local.
Ce projet de loi a été discuté en séance publique par la commission, il y a
quelques mois; mais les protestations du commerce contre ce système, appelé
surtout à augmenter les frais de production, ont amené le gouvernement à étudier
une autre base de règlement pour atteindre le but visé. Le nouveau projet n'a
pas encore vu le jour ; néanmoins, il faudra d'ici peu que les Philippins se déci-
dent bon gré mal gré à améliorer leurs procédés de préparation de l'abaca et à
renoncer à leur tendance de plus en plus accentuée dans la voie de fraude qui est
signalée des États-Unis. Sinon, les îles Philippines verraient se tarir la source
de profits merveilleux que leur a offerte la nature et qui constitue plus de la
moitié des exportations de ce pays.
L'abaca, dont l'implantation dans nos possessions de l'Indo-Chine est un fait
acquis depuis plusieurs années, ainsi que je l'ai constaté dans mes rapports, ne
serait plus demàndé au marché de Manille, si la qualité de ce produit des Philip
pines devenait médiocre et si une autre contrée se trouvait en mesure de répondre
aux commandes du monde entier. Il est regrettable que les essais de culture de
ces bananiers n'aient pas été multipliés à l'infini au Tonkin, il y a dix ou douze
ans, car, aujourd'hui, nos colons seraient dans une situation très avantageuse
vis-à-vis de leurs voisins de l'archipel philippin, puisqu'il a été prouvé que la
qualité de l'abaca récolté sur les quelques plantations tonkinoises qui sont l'œuvre
de plusieurs de nos compatriotes hardis est excellente et égale celle des meil-
leures fibres philippines.
Ace propos, j'ajouterai que l'introduction de l'abaca dans nos colonies des
Antilles, la Martinique et la Guadeloupe, devrait être tentée, car le terrain vol-
canique des dites îles, situées à peu près sous la même latitude que les Philip-
pines, conviendrait à la culture de cette variété de bananiers. Les meilleures
qualités d'abaca de Manille ne viennent-elles pas des régions volcaniques de
cet archipel ! Cette culture facile rendrait peut-être la prospérité à nos deux colo-
nies si éprouvées depuis des années.
Les quantités qui figurent au tableau des exportations pour l'abaca expédié
directement en France ont été de 100 tonnes d'une valeur de 14.500 dollars en
1900; de 168 tonnes d'une valeur de 18.400 dollars en 1901, et, en 1902, de
au commencement de l'année courante, jeter le désarroi chez les négociants
exportateurs et chez les producteurs.
Les fabricants de cordages des États-Unis qui avaient demandé aux Philip-
pines 20.304 tonnes d'abaca en 1900, puis 30.236 tonnes en 1901, et enfin
60 384 tonnes en 1902, s'affranchissant ainsi peu à peu de l'obligation de passer
par les conditions onéreuses des maisons anglaises, se sont plaints, dans la der-
nière partie de l'année passée, de ce que les balles d'abaca reçues de Manille et
des autres ports de l'archipel étaient d'une qualité très médiocre et que les fibres
étaient mal préparées et d'une fragilité qui les rendait presque inutiles. Un inspec-
teur nommé par le secrétaire de l'agriculture examina l'abaca reçu aux États-
Unis et constata que ces plaintes étaient fondées ; et à la suite de cet examen, le
département de l'intérieur des Philippines fut invité, pour remédier au mal, à
organiser une inspection administrative de toutes les quantités d'abaca qui sor-
tiraient de cet archipel.
Après avoir consulté les chefs des maisons d'exportation d'abaca de Manille,
le secrétaire de l'intérieur des Philippines prépara un projet de réglementation
pour supprimer la fraude dans l'emballage de l'abaca, en imposant l'inspection
de toutes les balles de ce produit par le gouvernement local.
Ce projet de loi a été discuté en séance publique par la commission, il y a
quelques mois; mais les protestations du commerce contre ce système, appelé
surtout à augmenter les frais de production, ont amené le gouvernement à étudier
une autre base de règlement pour atteindre le but visé. Le nouveau projet n'a
pas encore vu le jour ; néanmoins, il faudra d'ici peu que les Philippins se déci-
dent bon gré mal gré à améliorer leurs procédés de préparation de l'abaca et à
renoncer à leur tendance de plus en plus accentuée dans la voie de fraude qui est
signalée des États-Unis. Sinon, les îles Philippines verraient se tarir la source
de profits merveilleux que leur a offerte la nature et qui constitue plus de la
moitié des exportations de ce pays.
L'abaca, dont l'implantation dans nos possessions de l'Indo-Chine est un fait
acquis depuis plusieurs années, ainsi que je l'ai constaté dans mes rapports, ne
serait plus demàndé au marché de Manille, si la qualité de ce produit des Philip
pines devenait médiocre et si une autre contrée se trouvait en mesure de répondre
aux commandes du monde entier. Il est regrettable que les essais de culture de
ces bananiers n'aient pas été multipliés à l'infini au Tonkin, il y a dix ou douze
ans, car, aujourd'hui, nos colons seraient dans une situation très avantageuse
vis-à-vis de leurs voisins de l'archipel philippin, puisqu'il a été prouvé que la
qualité de l'abaca récolté sur les quelques plantations tonkinoises qui sont l'œuvre
de plusieurs de nos compatriotes hardis est excellente et égale celle des meil-
leures fibres philippines.
Ace propos, j'ajouterai que l'introduction de l'abaca dans nos colonies des
Antilles, la Martinique et la Guadeloupe, devrait être tentée, car le terrain vol-
canique des dites îles, situées à peu près sous la même latitude que les Philip-
pines, conviendrait à la culture de cette variété de bananiers. Les meilleures
qualités d'abaca de Manille ne viennent-elles pas des régions volcaniques de
cet archipel ! Cette culture facile rendrait peut-être la prospérité à nos deux colo-
nies si éprouvées depuis des années.
Les quantités qui figurent au tableau des exportations pour l'abaca expédié
directement en France ont été de 100 tonnes d'une valeur de 14.500 dollars en
1900; de 168 tonnes d'une valeur de 18.400 dollars en 1901, et, en 1902, de
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