Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1904-05-20
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 20 mai 1904 20 mai 1904
Description : 1904/05/20 (A8,N149,T14). 1904/05/20 (A8,N149,T14).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6432181d
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
VARIÉTÉS 303
que les indigènes savent rapidement apprécier. On emploie quelquefois un muci-
lage d'arrow-root, qui a la propriété de donner à la pâte une certaine adhérence
entre chacune de ses molécules. La pâte est ensuite taillée en pièces d'étoffes,
qui sont employées comme vêtements, sous cette forme simple, ou bien colorées
en plusieurs teintes.
Les tissus que l'on obtient à l'aide du mûrier à papier sont forts et fins; de
plus, ils ont le grand mérite de devenir blancs au bout d'une certaine période de
temps. Routlidge, dans un rapport de Kew, daté de 1879, affirme que la fibre du
Broussonetiapapyrifera est une des plus belles qui existent et qu'elle donne, après
cuisson, 62,5 de matière fibreuse et 58 seulement après un lavage éner-
gique. -
Dodge, dans son précieux livre Usefal fiberplants, se range à cette même opi-
nion et il ajoute que les plus beaux tissus et les plus délicats, fabriqués avec
cette écorce, nous viennent des îles Sandwich.
La façon (1) dont est pratiqué le triturage de la pâte est très curieuse et mérite
d'être citée. Disons d'abord que les femmes seules sont employées à la fabri-
cation de la pâte. Dès que les fibres sont bien nettes, on les étend sur des feuilles
de bananiers, sur une longueur de 10 à 12 mètres environ et une largeur de
0m30; deux ou trois couches de fibres sont ainsi disposées, l'une sur l'autre, et
l'on s'attache particulièrement à obtenir une épaisseur uniforme sur toute
l'étendue de la masse ; s'il existe un point moins épais que le reste de la couche,
on veille à ce qu'en superposant un second lit de fibres, la partie correspondante
à ce point soit plus épaisse qu'ailleurs et rétablisse une même hauteur partout.
On laisse sécher pendant la nuit et lorsque le tissu fibreux ne contient plus que
très peu d'humidité, chaque assise se resserre et se confond avec les autres, de
façon à ne plus former qu'un tout parfaitement uni et d'une adhérence telle qu'en
relevant la masse entière, on n'a plus sous les yeux qu'une seule pièce dépourvue
de toute trace de démarcation. On la dispose alors sur une longue planche lisse,
ne servant qu'à cet usage, et l'opération du pilage commence immédiatement.
Le triturage s'effectue à l'aide d'un morceau de bois d'une longueur de 0m30,
sur deux centimètres carrés de section ; chacune des quatre faces latérales pos-
sède des cannelures longitudinales, à des degrés différents de finesse, sur chaque
côté; ce maillet est fixé à un long manche; On applique d'abord le côté aux plus
larges cannelures pour continuer par les autres faces en suivant la graduation
marquée sur chacune d'elles. Après les nombreuses pressions effectuées succes-
sivement par chaque partie de l'instrument, le tissu est considéré comme défini-
tivement prêt et bon aux usages que l'on attend.
Il arrive cependant que, pour donner au tissu la finesse de la mousseline, on
est obligé de prolonger le triturage, en reprenant la matière que l'on replie plu-
sieurs fois sur elle-même.
Enfin, nous terminerons par la description du procédé de fabrication (2)
employé aux îles Hawaï.
Les étoffes de kapa, particulières à ces îles, sont composées d'écorces de Brous-
sonetiapapyrifera ou wanke et de Pipturus albidus ou mamake; cette deuxième plante
est cultivée, dit-on, avec beaucoup de soin.
La fabrication est conduite par les femmes, qui dépouillent les lanières et
grattent ensuite la pellicule externe avec des morceaux de coquilles. Après les
(t) Useful fiher plants.
(2) W.-D. ALEXANDRE.
que les indigènes savent rapidement apprécier. On emploie quelquefois un muci-
lage d'arrow-root, qui a la propriété de donner à la pâte une certaine adhérence
entre chacune de ses molécules. La pâte est ensuite taillée en pièces d'étoffes,
qui sont employées comme vêtements, sous cette forme simple, ou bien colorées
en plusieurs teintes.
Les tissus que l'on obtient à l'aide du mûrier à papier sont forts et fins; de
plus, ils ont le grand mérite de devenir blancs au bout d'une certaine période de
temps. Routlidge, dans un rapport de Kew, daté de 1879, affirme que la fibre du
Broussonetiapapyrifera est une des plus belles qui existent et qu'elle donne, après
cuisson, 62,5 de matière fibreuse et 58 seulement après un lavage éner-
gique. -
Dodge, dans son précieux livre Usefal fiberplants, se range à cette même opi-
nion et il ajoute que les plus beaux tissus et les plus délicats, fabriqués avec
cette écorce, nous viennent des îles Sandwich.
La façon (1) dont est pratiqué le triturage de la pâte est très curieuse et mérite
d'être citée. Disons d'abord que les femmes seules sont employées à la fabri-
cation de la pâte. Dès que les fibres sont bien nettes, on les étend sur des feuilles
de bananiers, sur une longueur de 10 à 12 mètres environ et une largeur de
0m30; deux ou trois couches de fibres sont ainsi disposées, l'une sur l'autre, et
l'on s'attache particulièrement à obtenir une épaisseur uniforme sur toute
l'étendue de la masse ; s'il existe un point moins épais que le reste de la couche,
on veille à ce qu'en superposant un second lit de fibres, la partie correspondante
à ce point soit plus épaisse qu'ailleurs et rétablisse une même hauteur partout.
On laisse sécher pendant la nuit et lorsque le tissu fibreux ne contient plus que
très peu d'humidité, chaque assise se resserre et se confond avec les autres, de
façon à ne plus former qu'un tout parfaitement uni et d'une adhérence telle qu'en
relevant la masse entière, on n'a plus sous les yeux qu'une seule pièce dépourvue
de toute trace de démarcation. On la dispose alors sur une longue planche lisse,
ne servant qu'à cet usage, et l'opération du pilage commence immédiatement.
Le triturage s'effectue à l'aide d'un morceau de bois d'une longueur de 0m30,
sur deux centimètres carrés de section ; chacune des quatre faces latérales pos-
sède des cannelures longitudinales, à des degrés différents de finesse, sur chaque
côté; ce maillet est fixé à un long manche; On applique d'abord le côté aux plus
larges cannelures pour continuer par les autres faces en suivant la graduation
marquée sur chacune d'elles. Après les nombreuses pressions effectuées succes-
sivement par chaque partie de l'instrument, le tissu est considéré comme défini-
tivement prêt et bon aux usages que l'on attend.
Il arrive cependant que, pour donner au tissu la finesse de la mousseline, on
est obligé de prolonger le triturage, en reprenant la matière que l'on replie plu-
sieurs fois sur elle-même.
Enfin, nous terminerons par la description du procédé de fabrication (2)
employé aux îles Hawaï.
Les étoffes de kapa, particulières à ces îles, sont composées d'écorces de Brous-
sonetiapapyrifera ou wanke et de Pipturus albidus ou mamake; cette deuxième plante
est cultivée, dit-on, avec beaucoup de soin.
La fabrication est conduite par les femmes, qui dépouillent les lanières et
grattent ensuite la pellicule externe avec des morceaux de coquilles. Après les
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(2) W.-D. ALEXANDRE.
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