Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1904-04-20
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 20 avril 1904 20 avril 1904
Description : 1904/04/20 (A8,N147,T14). 1904/04/20 (A8,N147,T14).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6432179b
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
230 REVUE DES CULTURES COLONIALES
Évidemment, l'active transpiration de feuilles par ces temps-là amène une cer-
taine réfrigération dans la circulation séveuse et de là dans tout l'organisme,
empêchant de véritables brûlures puisque l'on a vu des degrés actinométriques
marquer 75. Mais cette atténuation des calories internes n'est que relative et, à
ce sujet, j'ai fait une expérience en plein siroco sur un Musa sapientum dans
lequel les liquides ont atteint + 39°. Les Bananiers sont pourtant des plantes à
transpiration abondante due à leur énorme surface foliacée; d'autre part, leur
stipe est composé de gaines superposées dont les extérieures sont souvent
coriaces. En temps ordinaire, en hiver la température interne est de 7° à 12°.
Groupés en oasis, les Dattiers se protègent mutuellement et reçoivent moins
directement les influences atmosphériques par rayonnement ou par insolation.
Le sol lui-même est moins impressionné par ces actions, mais les Palmiers de la
périphérie de l'oasis sont par contre plus exposés. Aussi les jeunes plantations
de Dattiers en plein désert, ainsi qu'on l'a vu plus haut, sont-elles sujettes à des
dépérissements par le froid auquel leur résistance serait d'autant moindre que
leurs racines absentes ou encore peu nombreuses n'ont aucune relation avec les
couches humides où elles auraient pu puiser les éléments d'une circulation
séveuse à température relativement élevée.
On voit donc que si le Dattier résiste à des amplitudes de température de —5°
et —8° à + 50° à l'ombre, le degré atmosphérique ne constitue pas toute la
dominante dans les actions physiologiques nécessaires à son développement et
à la maturité de ses fruits, puisque du concours concomitant de la température
du sol et de l'eau ainsi que de la chaleur emmagasinée par insolation, on ne con-
naît encore rien.
Et puis, fixer la totalisation de chaleur exigée pour la maturité complète des
régimes d'un Dattier est d'autant plus arbitraire que l'identité du sujet expé-
rimenté n'est pas précisée. De quel Dattier? Celui insolé à l'extrême dans les bas-
fonds de l'Oued-Rhir, du Souf ou du Djerid, ou celui du Haut-Sahara où la tête
est souvent recouverte de neige et les pieds dans la glace des saguïas?
Ensuite, de quelle variété est-il question : de celle qui mûrit des fruits très
sucrés en août ou de celle dont les dattes douceâtres ne sont mûres qu'en
octobre?
On a avancé, en raison de la température de la nappe d'eau souterraine qui
alimente les Dattiers, que. ceux-ci étaient, par cela même, peu sensibles aux
oscillations atmosphériques du Sahara, notamment au froid, les grands végétaux
étant par leurs puissantes racines en communication facile avec les couches pro-
fondes du sol, quelquefois chaudes, comme dans le cas présent.
L'agronomie, ou plutôt les traditions des Arabes, font d'ailleurs que l'empla-
cement pour la création d'une oasis doit être sérieusement discuté, et l'on doit
reconnaître que les Européens dans leurs plantations de Dattiers, en voulant
donner aux indigènes une preuve de leur supériorité en la matière, ont commis
quelques grosses erreurs.
(A suivre.) * Cn. RIVIÈRE,
Directeur du Jardin d'essai d'Alger.
Évidemment, l'active transpiration de feuilles par ces temps-là amène une cer-
taine réfrigération dans la circulation séveuse et de là dans tout l'organisme,
empêchant de véritables brûlures puisque l'on a vu des degrés actinométriques
marquer 75. Mais cette atténuation des calories internes n'est que relative et, à
ce sujet, j'ai fait une expérience en plein siroco sur un Musa sapientum dans
lequel les liquides ont atteint + 39°. Les Bananiers sont pourtant des plantes à
transpiration abondante due à leur énorme surface foliacée; d'autre part, leur
stipe est composé de gaines superposées dont les extérieures sont souvent
coriaces. En temps ordinaire, en hiver la température interne est de 7° à 12°.
Groupés en oasis, les Dattiers se protègent mutuellement et reçoivent moins
directement les influences atmosphériques par rayonnement ou par insolation.
Le sol lui-même est moins impressionné par ces actions, mais les Palmiers de la
périphérie de l'oasis sont par contre plus exposés. Aussi les jeunes plantations
de Dattiers en plein désert, ainsi qu'on l'a vu plus haut, sont-elles sujettes à des
dépérissements par le froid auquel leur résistance serait d'autant moindre que
leurs racines absentes ou encore peu nombreuses n'ont aucune relation avec les
couches humides où elles auraient pu puiser les éléments d'une circulation
séveuse à température relativement élevée.
On voit donc que si le Dattier résiste à des amplitudes de température de —5°
et —8° à + 50° à l'ombre, le degré atmosphérique ne constitue pas toute la
dominante dans les actions physiologiques nécessaires à son développement et
à la maturité de ses fruits, puisque du concours concomitant de la température
du sol et de l'eau ainsi que de la chaleur emmagasinée par insolation, on ne con-
naît encore rien.
Et puis, fixer la totalisation de chaleur exigée pour la maturité complète des
régimes d'un Dattier est d'autant plus arbitraire que l'identité du sujet expé-
rimenté n'est pas précisée. De quel Dattier? Celui insolé à l'extrême dans les bas-
fonds de l'Oued-Rhir, du Souf ou du Djerid, ou celui du Haut-Sahara où la tête
est souvent recouverte de neige et les pieds dans la glace des saguïas?
Ensuite, de quelle variété est-il question : de celle qui mûrit des fruits très
sucrés en août ou de celle dont les dattes douceâtres ne sont mûres qu'en
octobre?
On a avancé, en raison de la température de la nappe d'eau souterraine qui
alimente les Dattiers, que. ceux-ci étaient, par cela même, peu sensibles aux
oscillations atmosphériques du Sahara, notamment au froid, les grands végétaux
étant par leurs puissantes racines en communication facile avec les couches pro-
fondes du sol, quelquefois chaudes, comme dans le cas présent.
L'agronomie, ou plutôt les traditions des Arabes, font d'ailleurs que l'empla-
cement pour la création d'une oasis doit être sérieusement discuté, et l'on doit
reconnaître que les Européens dans leurs plantations de Dattiers, en voulant
donner aux indigènes une preuve de leur supériorité en la matière, ont commis
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(A suivre.) * Cn. RIVIÈRE,
Directeur du Jardin d'essai d'Alger.
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