Presse et revues
32 pages
Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1904-02-20
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 20 février 1904 20 février 1904
Description : 1904/02/20 (A8,N143,T14). 1904/02/20 (A8,N143,T14).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6432175p
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
CLIMATOLOGIE DU NORD DE L'AFRIQUE 101
intempéries nocturnes ont subies, non sans sérieux dégâts, les cultures de pri-
meurs dans la région d'Alger. (Voir graphique, n° 7.)
La région de Sétif, pays d'agriculture progressive à citer pour les Hauts-Pla-
teaux, nous fournit encore un exemple frappant de l'inanité des moyennes.
Dans les quatre premiers mois de l'année, les maximas moyens se succèdent de
+ 8°6 à + 17°2 et les minimas moyens de + 0°3 à + 5111; mais presque tous les
ans il y a dans cette période des froids de — 12° à - 150; quelquefois ils sévissènt
en mai, comme en 1902, où l'on a constaté — 7° douze fois. Dans le courant de ce
mois, des gelées plus moins fortes, mais dont plusieurs étaient à glace, vinrent
griller blés, orges, vignes et la plupart des cultures maraîchères et fruitières,
Tapporte M. Ryf en s'écriant devant un tel désastre : « Un pays chaud, ironie des
mots, où les froids occasionnent d'aussi cruels ravages ! (1) »
Cependant la station météorologique de Sétif fournit pour le mois de mai :
Maximas moyens. + 22°5
Minimas — + 8°3
Pour la bordure saharienne, les lignes isothermiques dues aux chiffres du
réseau algérien donnent des valeurs égales, plutôt inférieures comparativement
à celles du littoral, pour les quatre premiers mois de l'année dits favorables aux
cultures des primeurs. Il n'en faudrait pas conclure pour cela que ces régions
conviennent aussi à ces végétaux et conséquemment que Biskra qui a les plus
hautes valeurs thermiques est un lieu propice, comme on le croit généralement
et à tort, pour ces cultures précoces.
Déjà, ces mêmes lignes isothermiques des minimas moyens sahariens, quoique
établies avec des données optimes, présentent des chiffres constamment plus
bas que ceux du littoral pour les quatre mois précités, mais ils sont loin de ré-
véler le nombre de froids à glace qui rend ces moyennes illusoires pour l'agri-
culture.
Aussi, pour prendre un exemple cité parmi les maximas moyens d'hiver les plus
accusés, Bou-Saâda, + 13°5, pays de palmiers, qui accuse une moyenne de mi-
nimas de + 1°9 à + 8°2 pour les quatre premiers mois, subit pourtant des froids
de — fOog; les abaissements à - 50 y sont fréquents et la neige y atteint parfois
près d'un mètre d'épaisseur. Il convient donc de mettre en rapport ces incidents
annuels et normaux avec les moyennes prises sous abris qui ne peuvent tenir
compte de l'acuité et de la durée des minimas absolus nocturnes à l'air libre.
Même considéré dans ses moyennes conventionnelles, le littoral reste, pour
tes mois hivernaux, par ses maximas et minimas moyens, une région beaucoup
plus tempérée que la meilleure partie de la frontière saharienne du Sud-Est :
l'Oued-Rhir.
Mais quelle est la valeur à accorder, au point de vue de la climatologie agricole,
à ces moyennes du littoral encore plus discutables que les autres, étant prises
dans les cours abritées des hôpitaux militaires, sur la terrasse d'un cinquième
étage d'une mairie et dans des phares, ces derniers surtout se refusant par leur
emplacement à la pointe des caps, au milieu des buées marines, à toute exagé-
ration de rayonnement et de radiation qui ont tant d'action sur la vie végétale et
animale ?
Quoi qu'il en soit, les données acquises — en partie dangereuses pour l'agri-
(1) Rapport du Comice agricole de Sétif, 1901-1902, n* 143, mars 1903.
intempéries nocturnes ont subies, non sans sérieux dégâts, les cultures de pri-
meurs dans la région d'Alger. (Voir graphique, n° 7.)
La région de Sétif, pays d'agriculture progressive à citer pour les Hauts-Pla-
teaux, nous fournit encore un exemple frappant de l'inanité des moyennes.
Dans les quatre premiers mois de l'année, les maximas moyens se succèdent de
+ 8°6 à + 17°2 et les minimas moyens de + 0°3 à + 5111; mais presque tous les
ans il y a dans cette période des froids de — 12° à - 150; quelquefois ils sévissènt
en mai, comme en 1902, où l'on a constaté — 7° douze fois. Dans le courant de ce
mois, des gelées plus moins fortes, mais dont plusieurs étaient à glace, vinrent
griller blés, orges, vignes et la plupart des cultures maraîchères et fruitières,
Tapporte M. Ryf en s'écriant devant un tel désastre : « Un pays chaud, ironie des
mots, où les froids occasionnent d'aussi cruels ravages ! (1) »
Cependant la station météorologique de Sétif fournit pour le mois de mai :
Maximas moyens. + 22°5
Minimas — + 8°3
Pour la bordure saharienne, les lignes isothermiques dues aux chiffres du
réseau algérien donnent des valeurs égales, plutôt inférieures comparativement
à celles du littoral, pour les quatre premiers mois de l'année dits favorables aux
cultures des primeurs. Il n'en faudrait pas conclure pour cela que ces régions
conviennent aussi à ces végétaux et conséquemment que Biskra qui a les plus
hautes valeurs thermiques est un lieu propice, comme on le croit généralement
et à tort, pour ces cultures précoces.
Déjà, ces mêmes lignes isothermiques des minimas moyens sahariens, quoique
établies avec des données optimes, présentent des chiffres constamment plus
bas que ceux du littoral pour les quatre mois précités, mais ils sont loin de ré-
véler le nombre de froids à glace qui rend ces moyennes illusoires pour l'agri-
culture.
Aussi, pour prendre un exemple cité parmi les maximas moyens d'hiver les plus
accusés, Bou-Saâda, + 13°5, pays de palmiers, qui accuse une moyenne de mi-
nimas de + 1°9 à + 8°2 pour les quatre premiers mois, subit pourtant des froids
de — fOog; les abaissements à - 50 y sont fréquents et la neige y atteint parfois
près d'un mètre d'épaisseur. Il convient donc de mettre en rapport ces incidents
annuels et normaux avec les moyennes prises sous abris qui ne peuvent tenir
compte de l'acuité et de la durée des minimas absolus nocturnes à l'air libre.
Même considéré dans ses moyennes conventionnelles, le littoral reste, pour
tes mois hivernaux, par ses maximas et minimas moyens, une région beaucoup
plus tempérée que la meilleure partie de la frontière saharienne du Sud-Est :
l'Oued-Rhir.
Mais quelle est la valeur à accorder, au point de vue de la climatologie agricole,
à ces moyennes du littoral encore plus discutables que les autres, étant prises
dans les cours abritées des hôpitaux militaires, sur la terrasse d'un cinquième
étage d'une mairie et dans des phares, ces derniers surtout se refusant par leur
emplacement à la pointe des caps, au milieu des buées marines, à toute exagé-
ration de rayonnement et de radiation qui ont tant d'action sur la vie végétale et
animale ?
Quoi qu'il en soit, les données acquises — en partie dangereuses pour l'agri-
(1) Rapport du Comice agricole de Sétif, 1901-1902, n* 143, mars 1903.
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