Presse et revues
32 pages
Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1904-02-20
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 20 février 1904 20 février 1904
Description : 1904/02/20 (A8,N143,T14). 1904/02/20 (A8,N143,T14).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6432175p
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
122 REVUE DES CULTURES COLONIALES
mnm gratissimum est considéré comme diurétique et sudorifique. L'Ocimum album a des
feuilles à odeur très agréable, dont le suc est donné aux enfants pour combattre les rhumes; les
feuilles sèches sont considérées comme succédané du thé. L'Ocimum sanctum est consacré par
les Brahmanes à Vishnou et est très en usage dans les cérémonies funèbres, de même que chez les
Malais. L'infusion de la racine est prescrite contre les fièvres et le suc des feuilles est employé dans
les affections catarrhales.
— Dans un numéro antérieur de la Revue, nous avons examiné sommairement le travail de
M. E. COLLET sur l'Hevea asiatica, paru dans le « Bulletin de la Société d'études coloniales »,
de Bruxelles en octobre et novembre 1903; nous avons, il y a déjà quelque temps, signalé le mode
spécial de préparation du caoutchouc d'Hevea à Ceylan, en donnant aux lecteurs un résumé
de l'article publié sur cette méthode par M. F. Holloway, de Kepitigalla. Dans le numéro du 24 no-
vembre 1903 du « Indische Mercuur » M. R. Dupont, curateur de la station botanique des Seychelles,
donne un rapport documenté sur cette même question, et expose par points distincts les résultats
qu'il a observés. Nous croyons qu'il sera utile, pour les planteurs en général, de posséder un résumé
de cet exposé :
1° Pendant ses recherches agricoles à Ceylan et dans l'est, l'auteur a remarqué que le stade des
cultures expérimentales était dépassé et que beaucoup de planteurs européens s'occupaient de cette
espèce ;
2° Il fait ressortir que la littérature sur ce sujet est très embrouillée et souvent contradictoire;
3° Dans le but de guider les planteurs des Seychelles, M. Dupont s'est proposé de faire l'exposé
de ce qu'il a observé lui-même ; *
4° Il y a une grande analogie entre la vallée de l'Amazone d'une part et Ceylan, la presqu'île de
Malacca et les Seychelles d'autre part, tant au point du sol qu'à celui du climat. Dans ces régions,
les Hevea (Henaratgoda, Straits-Setllements, Sud Ceylan, Selangor) croissent aussi rapidement
que dans leur patrie ;
5° A Ceylan, des arbres de cinq ans mesurent 15 mètres de haut et 62,5 centimètres de circonfé-
rence et peuvent, à l'âge de dix-sept ans, soutenir la comparaison avec les plus beaux arbres de
l'Amazonie. Au bout de trois ans, des Hevea ont atteint, dans les Straits-Settlements, 11 mètres de
haut et et 57 centimètres de circonférence à 1 m. 35 au-dessus du sol.
6° Dans ces régions, et en particulier à Ceylan et à Java, le caoufchouc de belle qualité obtenu
démontre que les Hevea ont conservé toutes leurs propriétés.
7° La consommation du caoutchouc augmente journellement, la plantation d'Hevea sera donc
très profitable. Une surface de 4 hectares dévolue à cette plante dans certaines plantations pourra
donner un très bon rendement accessoire. Les nombreux marais, les vallées des Seychelles et même
les jeunes plantations de cacao peuvent être employées pour planter des Hevea. Un acre peut
fournir en moyenne 90 kilogrammes de caoutchouc et rapporter plus que le cacaoyer dans l'état
actuel du marché.
8° On peut obtenir des graines d'Hevea au Jardin botanique de Ceylan ou chez les planteurs à
des prix variant de 8 à 12 francs par millier. Il faut les employer de juillet à octobre et elles ne doivent
être achetées que lorsqu'elles viennent de tomber de l'arbre, car elles perdent comme on sait très
rapidement leur pouvoir germinatif. Si l'on ne peut obtenir des graines fraîches, il faut les faire
venir en caisses Ward. Le trajet de Ceylan à Seychelles est de sept jours seulement par vapeur; et
si les graines sont bien choisies, nettoyées et séchées pendant un demi-jour au soleil, puis emballées
dans des boîtes de fer-blanc renfermant quelques cristaux de naphtaline, on peut être persuadé
que l'on obtiendra encore 90 de germination. On peut estimer que les plantules obtenues de cette
manière ne coûtent que 1 cent 6 pièce, tandis que celles obtenues par emballage dans les caisses
Ward reviendront à 40 cents pièce.
90 Les graines seront semées à 10 centimètres les unes des autres et à 25 centimètres de profon-
deur sur des plates-bandes de 1 m. 20 de large; cette pépinière doit être protégée par des
feuilles de palmier. On protégera aussi les jeunes plants contre les animaux, même domestiques,
qui sont très friands du latex sucré. On abritera et on arrosera les plants jusqu'à ce qu'ils aient
atteint 60 centimètres de haut.
10° Si les plantes sont attaquées par des insectes (à Malacca, une chenille et les fourmis blanches
donnent beaucoup de tablature au planteur), il vaut mieux placer les graines à 15 centimètres
de distance ; au bout de six à dix-huit mois, on transplantera les pieds dont la tige a acquis un petit
doigt d'épaisseur vers le sommet. On écime actuellemeut à Ceylan et dans les Straits, car on a
observé que la tête des semis se dessèche facilement et que cette taille fortifie le système radi-
culaire.
11° Après six mois de pépinière, si les plants se trouvent à 15 centimètres de distance, il est
nécessaire d'écimer à une hauteur de 75 centimètres, si les plantules internes paraissent souffrir.
mnm gratissimum est considéré comme diurétique et sudorifique. L'Ocimum album a des
feuilles à odeur très agréable, dont le suc est donné aux enfants pour combattre les rhumes; les
feuilles sèches sont considérées comme succédané du thé. L'Ocimum sanctum est consacré par
les Brahmanes à Vishnou et est très en usage dans les cérémonies funèbres, de même que chez les
Malais. L'infusion de la racine est prescrite contre les fièvres et le suc des feuilles est employé dans
les affections catarrhales.
— Dans un numéro antérieur de la Revue, nous avons examiné sommairement le travail de
M. E. COLLET sur l'Hevea asiatica, paru dans le « Bulletin de la Société d'études coloniales »,
de Bruxelles en octobre et novembre 1903; nous avons, il y a déjà quelque temps, signalé le mode
spécial de préparation du caoutchouc d'Hevea à Ceylan, en donnant aux lecteurs un résumé
de l'article publié sur cette méthode par M. F. Holloway, de Kepitigalla. Dans le numéro du 24 no-
vembre 1903 du « Indische Mercuur » M. R. Dupont, curateur de la station botanique des Seychelles,
donne un rapport documenté sur cette même question, et expose par points distincts les résultats
qu'il a observés. Nous croyons qu'il sera utile, pour les planteurs en général, de posséder un résumé
de cet exposé :
1° Pendant ses recherches agricoles à Ceylan et dans l'est, l'auteur a remarqué que le stade des
cultures expérimentales était dépassé et que beaucoup de planteurs européens s'occupaient de cette
espèce ;
2° Il fait ressortir que la littérature sur ce sujet est très embrouillée et souvent contradictoire;
3° Dans le but de guider les planteurs des Seychelles, M. Dupont s'est proposé de faire l'exposé
de ce qu'il a observé lui-même ; *
4° Il y a une grande analogie entre la vallée de l'Amazone d'une part et Ceylan, la presqu'île de
Malacca et les Seychelles d'autre part, tant au point du sol qu'à celui du climat. Dans ces régions,
les Hevea (Henaratgoda, Straits-Setllements, Sud Ceylan, Selangor) croissent aussi rapidement
que dans leur patrie ;
5° A Ceylan, des arbres de cinq ans mesurent 15 mètres de haut et 62,5 centimètres de circonfé-
rence et peuvent, à l'âge de dix-sept ans, soutenir la comparaison avec les plus beaux arbres de
l'Amazonie. Au bout de trois ans, des Hevea ont atteint, dans les Straits-Settlements, 11 mètres de
haut et et 57 centimètres de circonférence à 1 m. 35 au-dessus du sol.
6° Dans ces régions, et en particulier à Ceylan et à Java, le caoufchouc de belle qualité obtenu
démontre que les Hevea ont conservé toutes leurs propriétés.
7° La consommation du caoutchouc augmente journellement, la plantation d'Hevea sera donc
très profitable. Une surface de 4 hectares dévolue à cette plante dans certaines plantations pourra
donner un très bon rendement accessoire. Les nombreux marais, les vallées des Seychelles et même
les jeunes plantations de cacao peuvent être employées pour planter des Hevea. Un acre peut
fournir en moyenne 90 kilogrammes de caoutchouc et rapporter plus que le cacaoyer dans l'état
actuel du marché.
8° On peut obtenir des graines d'Hevea au Jardin botanique de Ceylan ou chez les planteurs à
des prix variant de 8 à 12 francs par millier. Il faut les employer de juillet à octobre et elles ne doivent
être achetées que lorsqu'elles viennent de tomber de l'arbre, car elles perdent comme on sait très
rapidement leur pouvoir germinatif. Si l'on ne peut obtenir des graines fraîches, il faut les faire
venir en caisses Ward. Le trajet de Ceylan à Seychelles est de sept jours seulement par vapeur; et
si les graines sont bien choisies, nettoyées et séchées pendant un demi-jour au soleil, puis emballées
dans des boîtes de fer-blanc renfermant quelques cristaux de naphtaline, on peut être persuadé
que l'on obtiendra encore 90 de germination. On peut estimer que les plantules obtenues de cette
manière ne coûtent que 1 cent 6 pièce, tandis que celles obtenues par emballage dans les caisses
Ward reviendront à 40 cents pièce.
90 Les graines seront semées à 10 centimètres les unes des autres et à 25 centimètres de profon-
deur sur des plates-bandes de 1 m. 20 de large; cette pépinière doit être protégée par des
feuilles de palmier. On protégera aussi les jeunes plants contre les animaux, même domestiques,
qui sont très friands du latex sucré. On abritera et on arrosera les plants jusqu'à ce qu'ils aient
atteint 60 centimètres de haut.
10° Si les plantes sont attaquées par des insectes (à Malacca, une chenille et les fourmis blanches
donnent beaucoup de tablature au planteur), il vaut mieux placer les graines à 15 centimètres
de distance ; au bout de six à dix-huit mois, on transplantera les pieds dont la tige a acquis un petit
doigt d'épaisseur vers le sommet. On écime actuellemeut à Ceylan et dans les Straits, car on a
observé que la tête des semis se dessèche facilement et que cette taille fortifie le système radi-
culaire.
11° Après six mois de pépinière, si les plants se trouvent à 15 centimètres de distance, il est
nécessaire d'écimer à une hauteur de 75 centimètres, si les plantules internes paraissent souffrir.
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