Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1904-02-20
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 20 février 1904 20 février 1904
Description : 1904/02/20 (A8,N143,T14). 1904/02/20 (A8,N143,T14).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6432175p
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
98 REVUE DES CULTURES COLONIALES
abondant appareil sécréteur, très répandu dans toutes les parties de la plante,
plus développé dans le liber et dans la partie interne de la zone ligneuse à la péri-
phérie de la moelle, enfin dans la région corticale. Cet appareil est gorgé d'un
kino liquide (tanno-glucose) dont il est facile d'obtenir partiellement l'extraction
par des incisions de l'écorce atteignant jusqu'au bois. Ce produit nous a paru très
intéressant. L'opération de l'extraction a été pratiquée à Saint-Laurent du Maroni
(Guyane française), sur les indications précises de l'un de nous (M. Heckel), par
les soins du service de l'administration pénitentiaire, sur une plantation de
Dipteryx âgés de quinze ans environ, c'est-à-dire adultes. Le but du présent
travail est de faire connaître les résultats de cette opération et la nature tant
physique que chimique de ce nouveau kino, qui pourrait aisément prendre une
place dans le commerce et dans l'industrie, si la pratique de cette extraction
était reconnue rémunératrice.
En adoptant la méthode dite en arête de poisson, les incisions de l'écorce du
tronc ont été pratiquées en vue d'obtenir un écoulement de kino, d'abord les
16 et 23 août 1903, mais sans résultat appréciable. C'est à peine s'il découlnit
des profondeurs de l'écorce intéressée en enlier par l'incision oblique, un liquide
rouge foncé, capable d'imbiber et de teindre les bords de la plaie. Mais, le 6 sep-
tembre, le même liquide a découlé assez abondamment, quoique avec lenteur,
pour être recueilli et desséché. Nous avons pu ainsi obtenir du Maroni (Guyane)
une quantité suffisante de ce kino (150 grammes environ) pour un examen de ce
produit et une comparaison avec les autres kinos connus. Ultérieurement, de nou-
velles incisions seront pratiquées à l'époque de la floraison de l'arbre (février
1904), et, selon toute probabilité, elles seront plus fécondes. Quoi qu'il en soit,
voici les premiers résultats de nos recherches :
Il nous a semblé, dès le début, que cette matière exsudée présentait une certaine
analogie, quant à ses propriétés physiques et chimiques, avec celles des kinos. Aussi,
pour nous édifier sur la valeur de cette hypothèse, avons-nous entrepris une série
d'essais comparatifs avec les kinos américains, comme nous l'avons fait antérieurement
pour examiner si la substance jaune d'aspect résineux, provenant des enveloppes du
fruit, constituait ou non une véritable résine copal.
Le produit en question est brun rouge, transparent, moyennement dur et fournit,
après avoir été écrasé sous le pilon, une poudre rouge rubis. Il est fortement astringent,
ce qui prouve sa solubilité assez marquée dans la salive ; mais il se dissout moins bien
dans l'eau pure : au bout de vingt-quatre heures, en effet, on voit encore nager dans
le liquide rose des flocons plus ou moins volumineux qui ne disparaissent qu'après une
ébullition prolongée.
L'alcool à 90° ne le dissout pas immédiatement, mais seulement au bout de plusieurs
jours à la température du laboratoire. La dissolution s'opère plus rapidement à chaud.
La solution aqueuse traitée par une goutte de solution étendue de sulfate ferreux ne
change pas, mais, après addition d'une trace d'ammoniaque, il se produit une coloration
violette intense. Avec le même réactif, en solution concentrée, le liquide devient bleu
et passe au bleu violet après ébullition.
Les solutions aqueuses ou alcalines du produit noircissent au contact d'une lame de *
fer. Abandonnées pendant une ou deux heures au bain-marie jusqu'à réduction à sic-
cité, elles se transforment en un magma noir qui ne se redissout plus dans l'eau. Les
alcalis caustiques de même que leurs carbonates le dissolvent au contraire aisément et
la solution fortement colorée qui est ainsi obtenue précipite abondamment par les
acides. Ces caractères sont communs à des solutions aqueuses ou alcooliques des kinos
de Pterocarpus Marsupium et erinaceus, Eucalyptus de diverses espèces et d'un grand
nombre d'autres kinos. t
abondant appareil sécréteur, très répandu dans toutes les parties de la plante,
plus développé dans le liber et dans la partie interne de la zone ligneuse à la péri-
phérie de la moelle, enfin dans la région corticale. Cet appareil est gorgé d'un
kino liquide (tanno-glucose) dont il est facile d'obtenir partiellement l'extraction
par des incisions de l'écorce atteignant jusqu'au bois. Ce produit nous a paru très
intéressant. L'opération de l'extraction a été pratiquée à Saint-Laurent du Maroni
(Guyane française), sur les indications précises de l'un de nous (M. Heckel), par
les soins du service de l'administration pénitentiaire, sur une plantation de
Dipteryx âgés de quinze ans environ, c'est-à-dire adultes. Le but du présent
travail est de faire connaître les résultats de cette opération et la nature tant
physique que chimique de ce nouveau kino, qui pourrait aisément prendre une
place dans le commerce et dans l'industrie, si la pratique de cette extraction
était reconnue rémunératrice.
En adoptant la méthode dite en arête de poisson, les incisions de l'écorce du
tronc ont été pratiquées en vue d'obtenir un écoulement de kino, d'abord les
16 et 23 août 1903, mais sans résultat appréciable. C'est à peine s'il découlnit
des profondeurs de l'écorce intéressée en enlier par l'incision oblique, un liquide
rouge foncé, capable d'imbiber et de teindre les bords de la plaie. Mais, le 6 sep-
tembre, le même liquide a découlé assez abondamment, quoique avec lenteur,
pour être recueilli et desséché. Nous avons pu ainsi obtenir du Maroni (Guyane)
une quantité suffisante de ce kino (150 grammes environ) pour un examen de ce
produit et une comparaison avec les autres kinos connus. Ultérieurement, de nou-
velles incisions seront pratiquées à l'époque de la floraison de l'arbre (février
1904), et, selon toute probabilité, elles seront plus fécondes. Quoi qu'il en soit,
voici les premiers résultats de nos recherches :
Il nous a semblé, dès le début, que cette matière exsudée présentait une certaine
analogie, quant à ses propriétés physiques et chimiques, avec celles des kinos. Aussi,
pour nous édifier sur la valeur de cette hypothèse, avons-nous entrepris une série
d'essais comparatifs avec les kinos américains, comme nous l'avons fait antérieurement
pour examiner si la substance jaune d'aspect résineux, provenant des enveloppes du
fruit, constituait ou non une véritable résine copal.
Le produit en question est brun rouge, transparent, moyennement dur et fournit,
après avoir été écrasé sous le pilon, une poudre rouge rubis. Il est fortement astringent,
ce qui prouve sa solubilité assez marquée dans la salive ; mais il se dissout moins bien
dans l'eau pure : au bout de vingt-quatre heures, en effet, on voit encore nager dans
le liquide rose des flocons plus ou moins volumineux qui ne disparaissent qu'après une
ébullition prolongée.
L'alcool à 90° ne le dissout pas immédiatement, mais seulement au bout de plusieurs
jours à la température du laboratoire. La dissolution s'opère plus rapidement à chaud.
La solution aqueuse traitée par une goutte de solution étendue de sulfate ferreux ne
change pas, mais, après addition d'une trace d'ammoniaque, il se produit une coloration
violette intense. Avec le même réactif, en solution concentrée, le liquide devient bleu
et passe au bleu violet après ébullition.
Les solutions aqueuses ou alcalines du produit noircissent au contact d'une lame de *
fer. Abandonnées pendant une ou deux heures au bain-marie jusqu'à réduction à sic-
cité, elles se transforment en un magma noir qui ne se redissout plus dans l'eau. Les
alcalis caustiques de même que leurs carbonates le dissolvent au contraire aisément et
la solution fortement colorée qui est ainsi obtenue précipite abondamment par les
acides. Ces caractères sont communs à des solutions aqueuses ou alcooliques des kinos
de Pterocarpus Marsupium et erinaceus, Eucalyptus de diverses espèces et d'un grand
nombre d'autres kinos. t
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
- Auteurs similaires Ruedel Marcel Ruedel Marcel /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Ruedel Marcel" or dc.contributor adj "Ruedel Marcel")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 2/32
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6432175p/f2.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6432175p/f2.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6432175p/f2.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6432175p
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6432175p
Facebook
Twitter