N° 51—SEPT. 1905 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 271
gai, de la pomme de terre, du fraisier, du
pêcher, du figuier, do certaines fleurs répu-
tées difficiles à réussir en climat tropical,
etc. Et ainsi, tout le long du chapitre.
A propos de l'œuvre méritoire accomplie
par M. CHALOT au Jardin de Libreville, des
considérations sur les variétés du cacaoyer;
— en parlant du Jardin de Brazzaville, un
avis (pessimiste, tout en réservant l'avenir)
sur la culture des caoutchoucs des herbes ;
— en passant à Bobo-Dioulasso, une petite
dissertation sur la culture et l'exploitation
des lianes ; etc., etc.
En dehors des jardins du gouvernement,
M. CHEVALIER a largement profité de l'expé-
rience acquise dans ceux des Missions reli-
gieuses ; il dit particulièrement beaucoup de
bien des jardins des missions de Libreville
et du Mayumbe au Gabon, de Brazzaville au
Congo, de Bangui et de Besson dans le
Haut-Oubangui.
Le chapitre « Considérations générales et
Conclusions » (6 pp.) est destiné à servir de
vade-mecum aux autorités appelées à donner
l'impulsion aux jardins d'essais de l'Afrique
occidentale.
M. CHEVALIER estime qu'ils ont, en somme,
manqué leur but, la plupart n'étant que des
jardins botaniques insuffisants et des pota-
gers inutiles. A ce propos, l'auteur déve-
loppe cette thèse : que la culture maraîchère
est facile à réussir dans toute l'Afrique tro-
picale et que, d'ailleurs, dans ce domaine
même, les jardins d'essais ne se sont jamais
occupés sérieusement d'acclimater les quel-
ques espèces dont la culture présente des
difficultés, la pomme de terre, l'artichaut,
l'asperge, le fraisier ; ce qui a été fait dans
cet ordre d'idées, l'a été par des particuliers.
D'autre part, ce n'est généralement pas dans
les jardins d'essais qu'on trouve les légumes
les plus beaux, mais dans les postes militai-
res, un zèle à toute épreuve et une main
d'oeuvre gratuite et disciplinée suppléant au
manque d'instruction horticole.
CHEVALIER ne veut pas davantage que les
jardins d'essais s'épuisent à multiplier en
grand, pour les distribuer aux cotons, des
espèces utiles, dès que le commerce peut
en livrer des quantités suffisantes ; exem-
ples : graines de maniçoba et de cacao. De
même, dit-il, la production d'arbres d'om-
brage ou d'avenues pour les voies publiques
est une tâche absorbante qui ne doit point
incomber aux jardins d'essais.
Tous ces travaux-là ne devraient consti-
tuer au pis aller, que des services accessoires,
l'activité principale de chaque jardin se con-
centrant, comme à Victoria (Cameroun), à
Aburi (Gold Coast), à Eala (Congo belge),
— sur un très petit nombre -d'expériences
faites, celles-là, au besoin sur une grande
échelle. Le Jardin de Camayen (Conakry) s'est
spécialisé ainsi dans l'étude pratique du
bananier de Chine, et en a obtenu un résul-
tat magnifique. — Voici la répartition des
sujets d'étude que recommande M. Cheva-
lier :
Zone saharienne, dattier et fourrages ; —
Z. soudanaise, coton ; - Guinée, fruits pour
exportation; — Congo, plantes à caoutchouc
et cacaoyer ; — ailleurs, selon la région, les
plantes à caoutchouc, le palmier à huile, le
cocotier, le colatier, le cacao, etc. Il est temps
de clore définitivement, répète-t-il, l'ère des
tâtonnements pendant laquelle on cultivait
« n'importe quoi ».'
M. CHEVALIER estime d'autre part, qu'il y
a peu de chances pour les Européens, d'arri-
ver à améliorer les grandes cultures indigè-
nes ; le sorgho, le riz, l'arachide, etc. ; nous
serions tenté de le contredire sur ce point.
Nous arrivons à la 3e partie du volume,
qui est un témoignage de piété touchant, à
la mémoire du jardinier Martret, mort en
France, d'un accès paludéen, peu de temps
après le retour de la mission Chari-Tchad.
C'est un historique complet du jardin de
Krébedjé (Fort-Sibut), comprenant la tota-
lité des archives techniques de cette station
dont nous avons esquissé la courte mais très
fructueuse activité, dans les no& 33 et 40 du
« J. d'A. T. ».
Nous avons déjà dit un mot, plus haut, de
la 4e partie intitulée : « Les Coleus à tuber-
cules alimentaires ». C'est ce qui a été
publié, jusqu'ici, de plus complet sur la
matière, et le suj et est de toute première
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