136 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 40 — MAI 1905
la distinction pratique, d'après la forme des
feuilles et leur disposition, entre ces nom-
breux types du genre. Le premier de ces ta-
bleaux montre la coupe transversale d'une
feuille de chacune des espèces dans la partie
médiane ; le second établit la division synop-
tique de ces mêmes espèces d'après le carac-
tère acaule ou plus ou moins caulescent
(présence ou absence de tige), la forme des
feuilles (cylindrique, canaliculée ou plane),
leur consistance (coriace ou charnue), leur
coloration (verte ou zébrée), leurs dimensions,
la présence ou l'absence d'une bordure bru-
ne, etc., tous caractères facilement apprécia-
bles en tout temps, importants surtout quand
les plantes ne sont pas fleuries.
Des échantillons vivants des espèces dis-
ponibles ont été adressés en 1901, par le Mu-
séum, à M. MACFARLANE, professeur à l'Uni-
versité de Philadelphie où ils ont dû être
conservés et multipliés; en 1903 et 1904, le
Muséum a envoyé un grand nombre de jeu-
nes plants et boutures à ses correspondants
français, étrangers et coloniaux.
Les espèces introduites dans les serres du
Muséum avant l'année 1884 sont au nombre
de 6 : S. guineensis, S. zeylanica, S. longi-
flora, S. cylindrica, S. sulcata, S. Aubry-
tiana. Depuis 1884, on a reçu les espèces sui-
vantes :
1° De la Cochinchine : S. grandicuspis,
S. Roxburghiana, S. glauca.
20 De l'Afrique orientale : S. Ehrenbergi,
S. thyrstflora, S. arborescens.
30 Du pays des Somalis : S. grandis.
4° De l'Afrique occidentale : S. libetica,
S. Kirkii, S. fasciata.
5° Du jardin de Buitenzorg : S. metallica.
60 De localité inconnue : S. Cornui.
7° De M. GODEFROY-LEBEUF : 2 espèces (?)
provenant de l'Afrique orientale et désignées
par le donateur sous les noms de S. Stuckyi
et de S. Andradee (voir A J. d'A T., n° 2,
31 août 1901, p. 64, ainsi que la brochure in-
titulée : Les Sansevierias gigantesques de
l'Afrique orientale et leurs fibres).
Les diverses espèces de Sansevieria pré-
sentent des différences dans leur mode de
végétation et de multiplication telles que nous
pouvons les observer dans les serres ; ces -
différences nous ont permis de les répartir
en 2 groupes :
Le 1er comprend les espèces à rhizomes
traçants qui peuvent, en conséquence, se
multiplier facilement par la séparation des
éclats et le sectionnement des rhizomes;
exemples : S. guineensis, S. metallica, S.
fasciata, S. liberica, S. Cornui, S. thyrsi-
flora, S. zeylanica, S. glauca, S. Roxbur-
ghiana, S. grandicuspis.
Le 2me groupe renferme celles qui dra-
geonnent peu ou pas, exemple : S. Ehren-
bergi, S. Aubrytiana, S. Stuckyi, S. An-
dradœ, S. cylindrica, S. sulcata. La
multiplication de ces dernières espèces serait
très longue et difficile s'il n'était possible de
les obtenir par le bouturage de portions de
feuilles.
Le bouturage ordinaire de tiges aériennes
n'a été trouvé applicable qu'au S. arbores-
cens CORNU,; des extrémités et des tronçons
de tiges de cette espèce, véritablement fru-
tescente mais sans intérêt économique, se
sont enracinés très rapidement à l'étouffée,
avec une forte chaleur de fond.
La multiplication par division des touffes
ne présente aucune difficulté ; il suffit d'en-
terrer immédiatement chacun des éclats
pourvus de racines, et d'une motte si c'est
possible, dans un milieu frais et chaud; la
reprise se produit en quelques jours.
Le sectionnement des rhizomes se prati-
que de la même façon lorsque le fragment
de rhizome est pourvu d'un ou de plusieurs
bourgeons enracinés. Mais il arrive souvent
que ces rhizomes souterrains ne dévelop-
pent naturellement aucun bourgeon; pour
provoquer la naissance de jeunes pousses,
il faut les détacher de la plante-mère, les
sectionner d'une façon très nette par frag-
ments de 4 à 5 cm. et les coucher sur un
sol léger, tenu constamment humide et
chaud.
Avant ces dernières années, la séparation
des touffes et la division des rhizomes en-
racinés étaient les deux procédés employés
exclusivement pour multiplier les Sanse-
vieria dans les serres. Le bouturage de por-
tions de feuilles n'est mentionné que dans
les ouvrages assez récents. Au Muséum, les
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