No 47 — MAI 1905 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 143
et dont j'ai reconnu l'effet bien marqué éga-
lement sur le Castilloa, pendant la courte
période de 3 jours durant lesquels j'ai fait
mes essais à Ocumare :
Les six arbres décrits plus hauts, âgés de
14 ans, ayant été saignés de la même façon,
m'ont fourni, cependant, en caoutchouc frais
(pesé après coagulation et passage à la
presse):
le 1er jour 250 grammes Total
le 28 » 275 » (1.140 gr.
le3- , 615 à )
Le rendement des plantations de Castilloa
n'est plus à mettre en doute, le résultat ob-
tenu à Ocumare en est une nouvelle preuve;
mais l'expérience faite par le général FONSECA
est surtout remarquable par ce qu'elle a dé-
montré que le Castilloa peut être cultivé au
milieu des cacaoyers, sans nuire en rien à
leur production. On n'a remarqué, en effet,
à Ocumare, ni diminution dans le nombre
des cabosses portées par les arbres abrités
par les Castilloa, ni altération de la qualité
des fèves.
Il est regrettable que l'on n'ait pas fait,
dans cette propriété, d'essais de plantation de
l'Hevea brasiliensis qui, j'en suis persuadé,
viendrait à merveille dans ces terrains pro-
fonds et bien irrigués.
Quoi qu'il en soit, il existe aujourd'hui
dans les haciendas du général FONSECA, à
Ocumare, environ 80.000 plants de Castilloa
de tous âges, dont 8.000 vont atteindre 10
ans, et cette magnifique propriété, dans la-
quelle on pourra ré.partir sans peine plus de
200.000 Castilloa, doublera de valeur, lors-
que les arbres pourront être mis en exploi-
tation par secteurs,, ce qui ne saurait tarder
plus de 3 ou 4 ans.
D'après P. CIBOT.
La mission du Prof. Went aux Antilles
hollandaises et anglaises
Divi-Divi. — Aloès médicinal. — Ananas. — Dattiers. — Ben. — Ficus à caoutchouc.
La culture du Sisal aux Bahamas.
WENT (F.A.F.C.) : Rapport omtr. den toe-
stand van land-en tuinbouw op cle Nedér-
lansche Antillen. In 8°. 63 pp. et tableaux.
Publié comme Annexe 5 du Rapport colo-
nial de Curaçao pour l'année 1902. Alge-
meene Landsdrukkerij. s'Gravenhage
(Hollande). 1902.
Rapport sur l'agriculture des Antilles néer-
landaises : Curaçao, Bonaire, Aruba, St-
Eustache, Saba, St-Martin, visitées par le
célèbre auteur des Maladies de la canne à
sucre dans les derniers mois de 1901, à son
retour du Surinam où il avait été appelé
principalement pour étudier la terrible mala-
die du cacaoyer figurée dans notre n° 3.
Malgré l'état de décrépitude caractérisé
des Antilles hollandaises, le rapport de
M. WENT est d'un très grand intérêt pour les
possessions voisines : françaises, anglaises
et danoises ; pour Haïti, Cuba et Porto-Rico
et en général pour toutes les Antilles ; car
parmi les nombreuses propriétés qu'il a visi-
tées, il s'en trouve de toutes les sortes, ré-
pondant à des conditions climatériques et
économiques très variées. Partout où il a
passé, l'éminent professeur d'Utrecht a su
noter quantité de choses : grandes lignes
d'organisation générale et petits tours de
main pratiques ; sans préjudice des obser-
vations de géographie botanique et de météo-
rologie qui éclairent l'ensemble et permet-
tront aux lecteurs étrangers de voir ce qui,
des combinaisons signalées et des procédés
décrits, serait applicable aux conditions par-
ticulières de chacun d'eux.
Il y a aussi d'amples renseignements mé-
téorologiques : 7 tableaux, se rapportant à
Curaçao, St-Eustache, Saba et St-Martin,
ainsi qu'un tableau concernant la colonie an-
glaise de Bahamas.
Une partie des îles hollandaises sont ca-
ractérisées, comme on sait, par une aridité
extrême, due tant au sol corallien qu'aux vents.
Les cultures sur lesquelles on trouve le
plus de détails dans le Rapport sont : le
divi-divi (pp. 17, 18, 26, 28); l'aloès médicinal
(pp. 31, 34-35), l'herbe de Para (p. 45, et
mentions sommaires à bien d'autres pages) —
