IN- 45 — MARS 1905 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 77
Les Opuntia à fruits comestibles
Description sommaire de quelques espèces peu connues, mexicaines, argentines et centre
américaines, rustiques en pleine terre sous le climat de Nice.
D'après M. ROLAND-GOSELIN
Le cactus, Opuntia des botanistes, a déjà
fait l'objet de plusieurs articles importants,
dans le « J. d'A. T. » ; mais il n'y a été
question que de l'espèce 0. Ficus-indica,
« figuier de Barbarie ». Nous nous sommes
occupés des moyens de sa destruction dans
certains pays où ce cactus est devenu un
fléau public ; car il se montre facilement
envahissant, lorsque les conditions ambiantes
lui sont très favorables. Nous avons aussi
publié des contributions fort détaillées, sur
l'utilisation des raquettes et des fruits de ce
même cactus, comme fourrage ; sur cette
question, un collaborateur très documenté
vient de nous promettre, au surplus, un nou-
vel article. A côté de cela) c'est à peine si
nous avons jusqu'ici publié dix lignes sur
les Opuntia en tant que fruits de table.
La « figue de Barbarie » commune est
fort répandue en Algérie et en Tunisie et se
rencontre même dans quelques boutiques
parisiennes ; mais c'est en Italie que sa cul-
ture semble avoir atteint le plus de perfec-
tion. Il y existe une série de variétés de
ro. Ficus-indica, soigneusement sélection-
nées, et le fruit, très bien présenté, est de
vente courante dans les grandes villes.
M. SPRENGER, le célèbre horticulteur alle-
mand de Naples, a publié en février 1901,
dans le a Tropenpflanzer », un long article
sur cette culture, trop ignorée à l'étranger;
nous résumerons peut-être un jour, dans le
c J. d'A. T. », ce travail admirablement
documenté.
Le regretté DR WRBER s'était attaché avec
passion à un autre côté de la question : il
trouvait absurde que dans la région méditer-
ranéenne et aux. colonies on se soit toujours
contenté de la seule espèce 0.Ficus-indica.
tandis qu'il en existe, en particulier au Mexi-
que, encore quantité d'autres, à fruits déli-
cieux et différents ; nous en avons touché un
mot, dans notre na 12 (§ 163), à propos d'un
mémoire présenté par le Dr WEBER à la
Société nationale d'Acclimatation, en 1902,
et qui était déjà le deuxième sur la matière.
M. ROLAND-GOSSELIN a été pendant de lon-
gues années le collaborateur du Dr WEBER ;
c'est principalement à lui que ce dernier
confiait, lorsqu'ils arrivaient vivants, les
drageons et les graines des cactus, agaves
et autres plantes grasses que ses correspon-
dants lui envoyaient de tous les côtés à fins
de détermination. Ainsi, par exemple, c'est
dans le jardin de M. ROLAND-GOSSELIN, à
Nice, qu'est cultivé, en attendant qu'il fleu-
risse et qu'on puisse le déterminer avec cer-
titude, certain Agave textile, adressé, il y a
quelques années, au a J. d'A. T. » par
M. C. RENSON, le très actif secrétaire du
Conseil d'Agriculture de la République de
San-Salvador.
Le mémoire dont nous reproduisons ci-
après les passages essentiels, d'après le
« Reveil Agricole » du 14 août 1904, est
donc d'un homme compétent entre tous. Il
est aussi généreux, puisqu'il offre de donner
des articles (boutures) aux personnes dési-
reuses d'essayer les Opuntia qu'il préconise.
Nos lecteurs tropicaux, en congé en Europe,
vont assez volontiers se reposer sur la Côte
d'Azur ; qu'ils n'oublient pas de rendre
visite à M. ROLAND-GOSSE LIN ! - N. D. L. R.
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« Toutes les espèces que je citerai existent
dans mon jardin depuis plusieurs années,
et fructifient en pleine terre et réussiront
dans toute la zone de l'oranger.
» Sous le nom de figue de Barbarie chacun
connaît le fruit de l'Opuntia Ficus-indica.,
naturalisé sur toute la rive Nord de la Mé-
diterranée.
» La qualité en est assez bonne ; la confi-
serie niçoise l'achète, mais l'usage n'en est
pas général.
» C'est un fruit délaissé, regardé comme
indigne de figurer sur nos tables. C'est,
peut-être, un tort pour cette espèce ; ce se-
