Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
134 ÉTUDES ET MÉMOIRES
l'alcool produit par la vigne aura à lutter contre l'alcool d'agave seraitj je crois, beaucoup plus près de la vérité; c'est pour cette raison que j'émets ici cette opinion, d'autant que les difficultés de culture de la vigne s'accroissent en même temps que la consomma- tion de l'alcool augmente.
Que faut-il pour cela ? une chose bien simple, l'agave pousse dans toute l'Algérie, en Tunisie il ne suffit que de l'exploiter comme plante productrice d'alcool, et dès qu'un ou deux auront débuté, les imitateurs suivront vite, surtout en présence des résultats financiers que l'on obtiendra.
Boussingault a dit à ce sujet : Humboldt a constaté que dans une ancienne plantation on extrait annuellement la trentième partie de l'aguamiel, il est admis que dans ces conditions l'agave ne développe sa fleur que tous les 13 ans. A raison de 4.000 plantes par hectare, c'est 307 soumis au râpage pendant au moins 86 jours, lesquels donnent 903 hecto- litres de liquide. Si de cette quantité on retire le sixième pour la diminution de volume occasionnée par la fermentation, par l'éva- poration facilité par la grande surface du liquide en contact avec l'air, et par les transports, on a un produit annuel de 776 hecto- litres ; dans des conditions moins favorables, j'ai vu que le rende- ment de chaque plante n'est que de 136 litres, le produit sera de 418 hectolitres de jus qui se réduiront à 348 hectolitres de « pulque » .,' Il est nécessaire de faire plusieurs années d'observation pour fixer la moyenne de la récolte de mezcal, car la récolte en est très variable tout comme celle d'un vignoble de plus l'obtention de grandes quantités assure la débilité du produit.
Un économiste, Blanquin, établit dans une note que, dans le département de la Gironde, 103.000 hectares donnent seulement une moyenne de 2.000.000 d'hectolitres de vin, soit 19 hect. 4 par hectare ; parce que dans certains cantons la récolte est quelquefois nulle, ayant été détruite par la grêle, d'autres fois réduite à de minimes proportions par les gelées de l'hiver ou du printemps, par la chute des fleurs, etc.
Quand toutes les circonstances sont favorables on obtient : 80 hectolitres de vins ordinaires dans la Garonne ; 40 hectolitres de vins fins sur les collines de Graves et de Saint-Emilion ; 30 hectolitres de vins supérieurs dans les terres du Haut-Médoc.
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