Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
L'AGAVE 133
panser les blessures ou calmer l'irritation, réconforter l'économie affaiblie par l'âge, calmer la soif occasionnée par l'insolation, atté- nuer les effets produits par le froid sur l'économie, calmer la sen- sation de la faim, reconstituer la force perdue et annihiler la fatigue, elle peut produire des illusions agréables ; en résumé, prise avec modération elle est hygiénique, salutaire et morale.
Les convalescents peuvent l'employer avec son volume d'eau ou en le mêlant avec de l'eau, du sucre, de la cannelle, etc., elle constitue une boisson agréable.
D'après cet énoncé, on peut conclure que le mezcal est analogue comme services rendus à l'économie, à la chartreuse ou au Raspail, les propriétés réclamées par l'une comme par l'autre étant identiques.
D'après le Dr Valenzuela, le mezcal, à petite dose, agit sur l'estomac, éveille l'appétit, favorise les digestions et tonifie les fonctions gastriques, et en particulier dans les dyspepsies rebelles à tous traitements.
Production de l'alcool.
L'agave est, d'après Boussingault 1, la plante qui produit la plus grande quantité d'alcool ; actuellement où la Science est mise à profit par l'industrie, jusque dans ses dernières limites, pour tirer de l'alcool de toute matière végétale et obtenir des alcools détes- tables tels que ceux de pommes de terre, de bois, excessivement dangereux pour la santé publique, il y a, je crois, ici, un problème industriel, qui serait non seulement utile mais encore très facile et surtout très avantageux à résoudre pour ceux qui s'y livreront et sur lequel j'appelle l'attention des industriels aussi bien que des cultivateurs.
Les premiers y trouveront un produit abondant, par suite peu coûteux, tout en étant de première qualité ; les seconds trouveront dans une exploitation, sans frais, dans des terrains ingrats, un double revenu, excessivement rémunérateur.
De Humboldt avait prédit, il y a soixante ans, que la vigne détrô- nerait l'agave au Mexique ; la première a prospéré et a pris une certaine importance mais la seconde est on ne saurait plus floris- sante ; celui qui prédirait actuellement que dans quelques années
1. Archives de la Commission scientifique du Mexique. Paris, 186b.
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