Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
48 ÉTUDES ET MÉMOIRES
TENTATIVES DE CULTURE EUROPÉENNE
Nous avons indiqué, au début de cette étude, que quelques planteurs français, en Annam et au Tonkin, font un peu de coton. En Cochinchine, il existe, dans la province de Baria, à Xuyen-moc, une petite plantation appartenant à une société japonaise. Au Cambodge, à la suite des essais effectués par M. de FLACOURT, une Société française, le Comptoir de l'In- dustrie cotonnière, a tenté la culture du coton sur les terres rouges. Cette Société obtint en 1919, du Gouvernement Géné- ral, dans la province de Kompong-cham, une concession de 18.000 hectares, dont elle entreprit immédiatement la mise en valeur, et, dès la première année, 1.300 hectares étaient défri- chés, dont plus de 800 consacrés à la culture du coton ; en même temps une usine d'égrenage était établie à proximité de la concession, à Kompong-cham même. On pouvait attendre beaucoup d'un effort aussi considérable. Malheureusement, le terrain mis en culture, qui était en nature de forêt, n'ayant pas été convenablement dessouché, une foule de parasites, cryptogames et insectes, ne tardèrent pas à envahir les planta- tions, compromettant ou détruisant la plus grande partie des récoltes. D'autre part, la hausse exagérée de la piastre, qui atteignit le cours de 17 fr. en 1920, contribua à faire péricliter cette affaire, qui fut reprise, en 1921, par un planteur bien connu et fort expérimenté, M. HALLET ; mais celui-ci, après avoir poursuivi pendant deux ans encore la culture du cotonnier, dut y renoncer à son tour pour porter ses efforts sur d'autres cultures plus rémunératrices.
Cet échec est d'autant plus regrettable que, comme nous l'avons dit plus haut, le cotonnier des berges, cultivé sur terres rouges, n'a pas tardé à y donner une race produisant une fibre de bien meilleure qualité que celle provenant des cultures basses. De nombreux échantillons de ce coton, envoyés chaque année, depuis 1916, par les Services agricoles du Cam- bodge, à l'éminent Directeur de l'Institut National d'Agrono- mie Coloniale, M. PRUDHOMME, et soumis par lui à l'expertise de M. MARANDE, Vice-Président de l'Association cotonnière
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