Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
Le Coton dans le Moyen Logone par
A.-G. MARION
Comme dans toutes nos colonies, la culture du coton a attiré l'attention des pouvoirs publics dans cette région éloi- gnée. Mais l'impossibilité d'évacuation a fait que, jusqu'ici, ce travail est surtout resté à l'état de projet. Une firme de Fort Lamy achète bien le coton qu'apportent à ses comptoirs les habitants du Baguirmi ét des régions avoisinant Fort Lamy, mais ne l'exporte pas. Ses magasins sont bondés de ce précieux textile bien égrené, sans aucune perspective de profits, pour l'acheteur.
A Léré, la société Centre-Afrique, redoutant justement ces difficultés d'exportation, a créé des champs de culture de coton sur les bords du Mayo-Kabi. Actuellement, l'envoi en Europe ne sera pas facile, les steams de la Niger Compagnie desservant seuls Garua, et seulement aux hautes eaux, pen- dant trois mois de l'année.
Cet inconvénient disparaîtra lorsque Duala sera relié à Garua par voie ferrée. A ce moment, le coton pourra être produit en grande quantité dans toute la région sud du Tchad, avec la certitude d'en tirer un bénéfice intéressant. D'ici là, à moins que le transit sur la Bénoué ne s'organise de façon moins onéreuse et plus fréquente, et que nous nous libérions de l'entremise anglaise, nous vivons, pour le coton, une période d'attente dont il faudra profiter pour mettre au point cette culture là où elle paraît devoir donner de bons résultats.
Une région qui semble tout particulièrement désignée pour la production intensive du coton, est la partie comprise entre le Chari et le Logone, au sud de la ligne extrême des inonda- tions annuelles.
Le régime des pluies est sensiblement le même que celui de la bouche du Niger tel qu'il est décrit dans un des derniers numéros du Bulletin de l'Afrique Française.
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