ENSEIGNEMENT ET BEAUX-ARTS 1353
notre enseignement, selon un programme devenu pratique et des
méthodes pédagogiques conformes au but à rechercher.
Car, nous ne sommes heureusement plus au temps de la thé-
orie de l'assimilation, issue de notre générosité un peu aveugle où
il paraissait tout simple d'appliquer intégralement aux Colonies
les programmes métropolitains. On aboutissait ainsi aux séances
un peu comiques, dans lesquelles les jeunes noirs, répétaient
avec une parfaite docilité sinon avec conviction: « nos ancêtres
les Gaulois étaient blonds avec des yeux bleus ».
En Afrique occidentale, voilà déjà longtemps, que nous
sommes revenus à une conception de notre rôle éducateur plus
conforme aux véritables intérêts des populations.
L'expérience nous a enseigné la nécessité d'adapter nos
méthodes au degré d'évolution des différentes races auxquelles
nous devons mesurer les connaissances suivant leur capacité
d'assimilation.
Le service de l'Enseignement n'a-t-il pas, en effet, reçu maints
reproches pour avoir formé, lui a-t-on dit, « de soit disant lettrés
dont la prétention le dispute à l'insuffisance ».
Il faut reconnaîre quelle noir, naturellement assez vaniteux, est
trop disposé, dès qu'il sait lire, à se croire propre aux plus hautes
fonctions et les coloniaux ont été à même de constater, que beau-
coup de nos élèves semblent avoir peu digéré les connaissances
que leurs maîtres se sont patiemment efforcés de leur inculquer.
Trop vif est le désir du noir, ayant passé par l'école, même
peu de temps, d'obtenir un emploi de bureau. Cette mentalité
a produit un nombre élevé de déclassés, ce qui constitue au
moins une gêne économique sinon encore un danger politique.
Ainsi la tâche est-elle particulièrement délicate d'éviter de
faire des déclassés et pourtant de satisfaire aux besoins de l'élite
qu'il nous faut créer pour nous comprendre et s'associer à nos
efforts.
Le programme adopté par le Gouvernement général et qu'il
commenta dans sa circulaire du 1er mai 1914, complétée par celle
du 8 mars 1922, paraît devoir donner d'heureux résultats.
On s'attache avant tout, pour répondre aux besoins de la
masse, à donner à l'enseignement un caractère pratique et réaliste.
Sans négliger les'notions de calcul, géographie etc., qui,
toutefois à un moindre degré que dans la Métropole, doivent
nécessairement être inculquées aux jeunes indigènes, l'instituteur
apportera tout ses soins à l'enseignement du « français parlé ».
notre enseignement, selon un programme devenu pratique et des
méthodes pédagogiques conformes au but à rechercher.
Car, nous ne sommes heureusement plus au temps de la thé-
orie de l'assimilation, issue de notre générosité un peu aveugle où
il paraissait tout simple d'appliquer intégralement aux Colonies
les programmes métropolitains. On aboutissait ainsi aux séances
un peu comiques, dans lesquelles les jeunes noirs, répétaient
avec une parfaite docilité sinon avec conviction: « nos ancêtres
les Gaulois étaient blonds avec des yeux bleus ».
En Afrique occidentale, voilà déjà longtemps, que nous
sommes revenus à une conception de notre rôle éducateur plus
conforme aux véritables intérêts des populations.
L'expérience nous a enseigné la nécessité d'adapter nos
méthodes au degré d'évolution des différentes races auxquelles
nous devons mesurer les connaissances suivant leur capacité
d'assimilation.
Le service de l'Enseignement n'a-t-il pas, en effet, reçu maints
reproches pour avoir formé, lui a-t-on dit, « de soit disant lettrés
dont la prétention le dispute à l'insuffisance ».
Il faut reconnaîre quelle noir, naturellement assez vaniteux, est
trop disposé, dès qu'il sait lire, à se croire propre aux plus hautes
fonctions et les coloniaux ont été à même de constater, que beau-
coup de nos élèves semblent avoir peu digéré les connaissances
que leurs maîtres se sont patiemment efforcés de leur inculquer.
Trop vif est le désir du noir, ayant passé par l'école, même
peu de temps, d'obtenir un emploi de bureau. Cette mentalité
a produit un nombre élevé de déclassés, ce qui constitue au
moins une gêne économique sinon encore un danger politique.
Ainsi la tâche est-elle particulièrement délicate d'éviter de
faire des déclassés et pourtant de satisfaire aux besoins de l'élite
qu'il nous faut créer pour nous comprendre et s'associer à nos
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Le programme adopté par le Gouvernement général et qu'il
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On s'attache avant tout, pour répondre aux besoins de la
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