Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/09/2013
ÉTUDES ET MÉMOIRES
LES FORÊTS DE LA COTE D'IVOIRE RAPPORT PRÉLIMINAIRE SUR L'ENSEMBLE DES RECHERCHES EFFECTUÉES PAR LA MISSION FORESTIÈRE DE LA COTE D'IVOIRE
(Décembre 1906 — Août 1907).
L'un des auteurs de l'ouvrage sur la Côte d'Ivoire, publié à l'occasion de l'Exposition coloniale de Marseille, a pu écrire avec quelque raison, en parlant de la grande forêt vierge, qui s'étend dans cette colonie sur une profondeur moyenne de 300 kilomètres, depuis l'Océan jusqu'aux savanes du Soudan : « Aucun spécialiste n'a troublé de ses recherches le silence de la forêt. Son sol, son sous-sol, ses produits cachés ou apparents, sont encore à l'abri de l'indiscrétion humaine ».
Aucune région africaine n'est restée en effet plus longtemps négligée des explorateurs scientifiques.
Même les profondeurs de la forêt congolaise, au centre du con- tinent, ont été fouillées par quelques voyageurs naturalistes. Même la république de Libéria a eu sa flore et sa faune en partie connues à la suite de la publication de Sir Harry Johnston.
La végétation de la Côte d'Ivoire est restée totalement ignorée.
La beauté et la richesse de cette flore exubérante ont pourtant frappé tous ceux qui, depuis le mémorable voyage de M. Binger, ont parcouru la forêt. Mais il n'était guère possible, il y a peu de temps encore, de faire l'étude de cette région.
L'exploitation de quelques produits naturels a donc précédé dans la forêt leur inventaire méthodique.
L'huile de palme fournie par le palmier « Elaeis » était utilisée depuis des siècles par les indigènes et le commerce européen s'en est d'abord et tout naturellement emparé, mais on n'a jamais songé
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