Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/09/2013
206 ÉTUDES ET MÉMOIRES
Sherbrows). Ces indigènes reçoivent un salaire de 25 fr. par mois, la première année, et 30 fr. la seconde. Rarement, les indigènes qui ont terminé leur année consentent à redoubler. Indépendamment de ce salaire, ils touchent une distribution de riz, de tabac, de manioc ou de poisson fumé. Chaque ouvrier reçoit donc en moyenne 45 fr.
par mois environ.
Les frais d'exploitation sont ainsi de 4.500 fr. par mois, rien que pour la main-d'œuvre indigène. Il faut compter, en outre, le person- nel européen, les frais de machinerie et de matériel, ce qui consti- tue une nouvelle dépense mensuelle presque équivalente à la pre- mière. Il faut également tenir compte de l'amortissement du capi- tal. On n'aurait donc de bénéfices sérieux qu'à la. condition d'aug- menter sensiblement la production annuelle, ce qui ne s'obtien- drait qu'à la condition de procéder à un renouvellement complet.
La cueillette des cerises a lieu de janvier à mai principalement.
Ce sont des indigènes, femmes et hommes, qui y procèdent.
La production de cette plantation forme la presque totalité de l'exportation de la Colonie qui, du fait des considérations exposées ci-dessus, tend à décroître très sensiblement. De 75 tonnes en 1903, elle est tombée à 71 en 1904 et à 43 en 1906.
III. — CULTURE MARAICHÈRE A DAKAR.
Le développement de la culture maraîchère en ce point répondait à une double nécessité. De par sa situation géographique, Dakar s'imposait comme point de relâche aux principales lignes de navi- gation de.la côte occidentale et de l'Amérique du Sud.
Un de nos premiers soucis fut de leur assurer un approvisionne- ment régulier en denrées de consommation et, particulièrement, en légumes frais.
Si, aux besoins des nombreux paquebots qui touchent Dakar, on ajoute ceux d'une ville comptant près de 2.500 habitants de race blanche, on se rendra aisément compte de la nécessité qu'il y avait à assurer une production abondante et continue. D'autant plus que les noirs eux-mêmes, qui forment une population d'environ 18.000 êtres, prennent, de plus en plus l'habitude de la consommation des légumes européens, et nombreuses sont les ménagères noires qui reviennent du marché avec des légumes dans leur grande calebasse.
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