Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1898-05-05
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 05 mai 1898 05 mai 1898
Description : 1898/05/05 (A2,N12,T2). 1898/05/05 (A2,N12,T2).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64196892
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
152 REVUE DES CULTURES COLONIALES
On peut, d'autre part, arriver à un très bon résultat en greffant le Martinique
sur le Libéria, ce que je vais entreprendre.
, Du PREY DE LA RUFFINIÈRE.
Un avis non moins autorisé est celui que notre collaborateur, M. Camille PARIS, plan-
teur en Annam, a formulé en ces termes, dans une communication qu'il a faite récem-
ment à la section de colonisation de la Société nationale d'acclimatation de France :
Lorsque je fis mes premiers essais d'acclimatation du café, dit
M. Paris,je choisis le « Libéria » comme étant le plus vigoureux et partant le plus
apte à résister aux maladies parasitaires. On avait fait à ce café et on lui fait encore
une réputation ae médiocrité qu'il ne mérite pas. C'est en jouant des coudes qu'il
doit prendre sa place au marché. J'ai récolté à Phong-Lé près de Tourane du
café Libéria dont l'infusion a été déclarée supérieure par de nombreux amateurs
et spécialistes.
Mais pour obtenir ce résultat il m'a fallu veiller sur l'arbuste transplanté
comme sur un jeune enfant. Le Libéria exige des soins qui diffèrent avec la
météorologie de son lieu de transplantation. En général il lui faut de la fraîcheur
sans excès aux racines et une ombre légère, dans les régions comme l'Annam où
la saison chaude est en même temps la saison sèche. Au Tonkin où les pluies
coïncident avec la chaleur, le Libéria n'a pas besoin d'abri. C'est parce que ces
principes ont été méconnus que les caféiers Libéria du Jardin botanique de Ha-
noï, plantés dans un bas-fond et trop ombragés, ont donné des tiges élancées
peu garnies de branches et de fruits et que les feuilles respirant dans une at-
mosphère constamment humide n'ont pu résister à l'Hemeleia vastatrix , dont
cette atmosphère favorise la génération. Je dois cependant remarquer que mal-
gré leur emplacement défavorable les cafés Libéria étaient moins atteints que
leurs similaires plus délicats, Java, Arabica, etc., mieux exposés.
L'acclimatation du caféier en Indo-Chine est une question vitale qui devrait
passionner tous les chauvins de la colonisation, c'est une question de fortune
pour la colonie et d'affranchissement pour la Métropole.
Je ne crois pas encore cette acclimatation résolue au Tonkin, pour deux rai-
sons : 1° l'atmosphère trop humide favorise la manifestation de l'Hemeleia et
rend difficile le parfait séchage de la graine; 2° la fructification n'est pas ratio-
nelle. Lorsque j'ai visité le Jardin d'essai de Hanoï, en décembre 1896, c'est-à-
dire pendant la saison froide, les fruits des caféiers n'étaient pas cueillis, alors
qu'ils auraient dû, comme presque tous les fruits d'ailleurs, mûrir pendant l'été.
Les grains de café sont généralement bons à cueillir un an après la floraison ;
ils ont besoin, pour élaborer l'huile essentielle qui leur .donne cet arôme que
nous aimons, delà plus forte action solaire. Il faut donc absolument que ces
graines soient mûres, au plus tard, sur le déclin de la saison chaude.
Voici comment je m'explique l'irrégularité de la végétation du caféier au
Tonkin. D'après Van Delden, auteur hollandais très compétent, il faut à cet ar-
buste une température minimum de 15°; le thermomètre descendant à 6° au
Tonkin la végétation du caféier s'y trouve arrêtée pour une certaine durée à
chaque hivernage et l'évolution annuelle du fruit retarde de plus en plus jusqu'à
devenir tout à fait troublée. En Annam, où la mousson chasse l'humidité et où le
thermomètre ne descend pas au-dessous de 15°, je n'ai constaté aucune trace
d'Hemeleia et les graines mûrissent régulièrement d'avril à juillet. L'acclimata-
tion du caféier y est donc un fait acquis.
On peut, d'autre part, arriver à un très bon résultat en greffant le Martinique
sur le Libéria, ce que je vais entreprendre.
, Du PREY DE LA RUFFINIÈRE.
Un avis non moins autorisé est celui que notre collaborateur, M. Camille PARIS, plan-
teur en Annam, a formulé en ces termes, dans une communication qu'il a faite récem-
ment à la section de colonisation de la Société nationale d'acclimatation de France :
Lorsque je fis mes premiers essais d'acclimatation du café, dit
M. Paris,je choisis le « Libéria » comme étant le plus vigoureux et partant le plus
apte à résister aux maladies parasitaires. On avait fait à ce café et on lui fait encore
une réputation ae médiocrité qu'il ne mérite pas. C'est en jouant des coudes qu'il
doit prendre sa place au marché. J'ai récolté à Phong-Lé près de Tourane du
café Libéria dont l'infusion a été déclarée supérieure par de nombreux amateurs
et spécialistes.
Mais pour obtenir ce résultat il m'a fallu veiller sur l'arbuste transplanté
comme sur un jeune enfant. Le Libéria exige des soins qui diffèrent avec la
météorologie de son lieu de transplantation. En général il lui faut de la fraîcheur
sans excès aux racines et une ombre légère, dans les régions comme l'Annam où
la saison chaude est en même temps la saison sèche. Au Tonkin où les pluies
coïncident avec la chaleur, le Libéria n'a pas besoin d'abri. C'est parce que ces
principes ont été méconnus que les caféiers Libéria du Jardin botanique de Ha-
noï, plantés dans un bas-fond et trop ombragés, ont donné des tiges élancées
peu garnies de branches et de fruits et que les feuilles respirant dans une at-
mosphère constamment humide n'ont pu résister à l'Hemeleia vastatrix , dont
cette atmosphère favorise la génération. Je dois cependant remarquer que mal-
gré leur emplacement défavorable les cafés Libéria étaient moins atteints que
leurs similaires plus délicats, Java, Arabica, etc., mieux exposés.
L'acclimatation du caféier en Indo-Chine est une question vitale qui devrait
passionner tous les chauvins de la colonisation, c'est une question de fortune
pour la colonie et d'affranchissement pour la Métropole.
Je ne crois pas encore cette acclimatation résolue au Tonkin, pour deux rai-
sons : 1° l'atmosphère trop humide favorise la manifestation de l'Hemeleia et
rend difficile le parfait séchage de la graine; 2° la fructification n'est pas ratio-
nelle. Lorsque j'ai visité le Jardin d'essai de Hanoï, en décembre 1896, c'est-à-
dire pendant la saison froide, les fruits des caféiers n'étaient pas cueillis, alors
qu'ils auraient dû, comme presque tous les fruits d'ailleurs, mûrir pendant l'été.
Les grains de café sont généralement bons à cueillir un an après la floraison ;
ils ont besoin, pour élaborer l'huile essentielle qui leur .donne cet arôme que
nous aimons, delà plus forte action solaire. Il faut donc absolument que ces
graines soient mûres, au plus tard, sur le déclin de la saison chaude.
Voici comment je m'explique l'irrégularité de la végétation du caféier au
Tonkin. D'après Van Delden, auteur hollandais très compétent, il faut à cet ar-
buste une température minimum de 15°; le thermomètre descendant à 6° au
Tonkin la végétation du caféier s'y trouve arrêtée pour une certaine durée à
chaque hivernage et l'évolution annuelle du fruit retarde de plus en plus jusqu'à
devenir tout à fait troublée. En Annam, où la mousson chasse l'humidité et où le
thermomètre ne descend pas au-dessous de 15°, je n'ai constaté aucune trace
d'Hemeleia et les graines mûrissent régulièrement d'avril à juillet. L'acclimata-
tion du caféier y est donc un fait acquis.
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